Cette phrase, peut-être prononcée pendant le siège de Béziers par les croisés de Simon de Montfort, est bien connue des occitanistes, car elle est le symbole de la barbarie politico-religieuse de gens qui ne pouvaient comprendre la mentalité occitane de la « convivencia ». A à la réponse des édiles de la ville qui refusaient d’ouvrir leur portes en proclamant qu’ils ne connaissaient ni juifs, ni hérétiques, ni chrétiens, mais seulement des citoyens de Béziers, les croisés massacrèrent toute la population. Cette ville qui devrait être le symbole de l’esprit de tolérance risque aujourd’hui de tomber dans l’escarcelle du FN!

700 ans après la tuerie, Béziers devient l’archétype de la franchouillardise chauvine la plus pitoyable. Plus français que moi tu meurs! Les étrangers dehors! Vive l’état central, etc..! Pauvre cité, image de l’aboutissement de décennies de matraquage jacobin, de centralisme « républicain » la rejetant à la périphérie de Paris, de cinquante ans de Ve République technocratique et stérilisante, de mépris de sa population et de sa culture. Béziers doit servir aux vrais démocrates de repoussoir, de contre-exemple et de les conforter dans la lutte pour l’autonomie régionale et la responsabilisation des citoyens. Allons-nous laisser le vieux « Midi rouge » se transformer en « Midi noir »? L’Occitanie deviendra-t-elle la nouvelle « zône libre » de la francité ? Comme le disait Joan Larzac: « coma se ditz « occitan » en francés?… »francais« ! »

Joan-Lois Racouchot

Pour réagir : info[a]adeo-oc.eu