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Reportage : Université d’été de Régions et Peuples Solidaires en Corse. | ADEO

C’était la première fois que je posais les pieds en Corse, j’avais depuis longtemps écouté les chants Corse avec admiration, surtout I Muvrini et Canta u Populu Corsu.

Nous avons eu la chance d’arriver en Corse par Bastia et d’être hébergés par des amis dans un tout petit village de montagne entre Bastia et Aléria.

J’ai été impressionnée par la beauté des paysages de montagne, mais le maquis impénétrable qui recouvre les collines, m’a inquiété. La présence et le travail de l’Homme pour façonner le paysage semble avoir disparu depuis longtemps. Par endroits, la végétation parasite recouvre des châtaigniers centenaires en partie carbonisés par les incendies de forêt.

L’arrivée à Ajaccio après quatre heures de route de montagne étroites et sinueuses où l’on rencontre parfois, des cochons, des sangliers, ou des vaches, a été un soulagement. Ajaccio en été, est une ville très touristique. Le Palais des congrès, proche du port nous a permis de voir d’énormes paquebots et yachts accostés. En particulier un « HLM des mers » d’une dizaine d’étage a déversé son flot de touristes. Ce spectacle n’a pas troublé nos débats sur l’écologie mais j’aurais aimé  que l’organisation soit un peu plus dans le vert avec moins de plastiques jetables, plus de poubelles de tri, plus de bio et de local mais je salue le travail des personnes qui ont organisé cette université.

L’an prochain ce seront les Bretons qui accueillerons l’université d’été, ils ont proposé, comme le préconise Daniel Cueff, maire de Langouet, de « penser local et environnemental, toute manifestation que l’on organise ». Avant de venir j’avais lu dans la revue Corse, ARRITTI plusieurs articles sur les problématiques Corses : traitement des déchets, les espaces stratégiques agricoles, la desserte maritime de l’île…

Je n’ai pas eu beaucoup d’occasion d’en discuter car il y avait peu de Corses (autre que des élus) dans la salle. C’était un peu décevant car, je comprenais que les Corses ne viennent pas sur le continent lors des rendez-vous politiques de RPS parce que ce n’est pas facile pour eux de traverser la mer, mais je pensais en rencontrer chez eux. La soirée de gala dans une paillote en bord de mer, m’a permis de rencontrer une militante corse et d’écouter un groupe de musique qui a joué « Per tu compagnero » de Canta u Populu Corsu . Cette chanson symbolise bien la nécessaire solidarité entre les peuples opprimés.

 Le  choix des intervenants (ici, pas d’écriture inclusive parce que, le masculin l’emporte largement sur le féminin : 14 intervenants, une seule intervenante) était excellent.

Parmis eux,

Daniel Cueff, le maire de Langoüet qui fait la une des journaux (certains) et des réseaux sociaux avec son arrêté contre les pesticides a su motiver son auditoire par le bon sens des actions menées dans sa commune.

Pour Lucien Betbeder, maire de Mendionde et président des maires Basques, l’union fait la force, l’identité la renforce !

Il a fait un inventaire des actions concrètes menées au Pays Basque grâce à l’intercommunalité qui recouvre les 158 communes du Pays Basque. Ex : l’Eusko première monnaie local d’Europe et Energia, organisme qui propose de l’énergie verte aux Basques…

François Pernin, médecin nous a invité à penser autrement la question de la pauvreté, territoires zéro chômeurs,

Xavier Lucciani, conseiller exécutif à la collectivité Corse propose d’utiliser le code électoral pour aller dans le sens de nos territoires : ex : enseignement différencié par immersion, dans l’éducation nationale, intercommunalité au niveau d’un territoire comme au pays-basque. Se positionner aux antipodes du repli identitaire.

Pour Lorena Lopez de Lacalle, présidente de l’Alliance Libre Européenne, le progrès se construit de la base vers le haut et pas le contraire.

Agir dans nos territoires et montrer l’exemple. Identité pour se définir, autonomie pour avancer.

Tudi Kernalegenn, enseignant en sciences politiques propose la mise en place d’un centre de réflexion commun aux territoires pour mettre en avant la pensée régionaliste. Il a cité Gramsci : la lutte pour l’hégémonie culturelle.

François Alfonsi a proposé un Erasmus des territoires et une action concertée des peuples pour vivre et travailler au pays.

Gustave Alirol, Président de RPS, propose de revisiter les concepts de fédéralisme, démocratie territoriale, autonomie, régionalisme… et de donner une visibilité à cet autre vocabulaire.

Damien Carême, a parlé de son expérience de maire à Grande-Synthe, de l’accueil des «chercheurs de refuge » qui est un autre soi-même.

Il a proposé de créer un cadastre financier mondial, de ne plus parler de PIB mais plutôt Pouvoir de Vivre.

David Cormand, secrétaire national d’EELV,  venait  de l’université d’été d’EELV qui se tenait à Toulouse. Il a rencontré François Ruffin pour une alliance verte et rouge. Il propose que les écologistes et les régionalistes mettent en commun leurs pratiques.

La question des territoires en lien avec la justice sociale et  la justice climatique ont été au cœur  de cette université d’été. La qualité des interventions et des débats a permis une émulation, une prise de conscience. Je reviens de cette rencontre, hyper motivée, avec plein d’idées nouvelles dans ma musette, pour avancer dans ma pratique et ma réflexion. Thérèse de Boissezon

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