Les privatisations de nos biens partagés.

Oct 23, 2019

Les mobilisations parlementaires et médiatiques de ces derniers jours se sont surtout focalisées sur la privation annoncée d’ADP (Aéroports de Paris). Mais il n’y a pas qu’à Paris que les projets de privatisations sont annoncés et il me semble important d’élargir le débat à toutes les privatisations prévues ou engagées par le gouvernement actuel.

Depuis 2014, des milliers de personnes ont régulièrement manifesté et signé des pétitions pour s’opposer à la vente des parts de l’état de l’aéroport de Toulouse mais aussi pour manifester contre l’augmentation du trafic des avions qui passent au dessus de Blagnac.

En Occitanie, un autre projet de concession est dicté par la Commission Européenne : l’ouverture à la concurrence des barrages hydroélectriques français. Plus de 150 barrages sont concernés la plupart : Dans les Pyrénées et les Alpes. La privatisation des barrages hydroélectriques va complètement à l’encontre de l’intérêt général et du climat.

L’hydroélectricité présente des avantages écologiques et économiques importants : première source d’électricité renouvelable de France, elle permet d’avoir accès à une énergie propre et bon marché, produite localement. L’énergie hydraulique est une ressource qui permet d’exploiter la force de l’eau sous toutes ses formes (chutes et cours d’eau mais également courants marins, force des vagues…).

En France, il s’agit d’une ressource principalement utilisée pour la production d’électricité : le parc hydroélectrique français permet de générer une électricité totalement renouvelable grâce à l’énergie gravitaire des lacs (de l’eau stockée grâce à un barrage ou une retenue d’eau). Les centrales hydroélectriques françaises affichent une puissance cumulée totale de plus de 25 GW. Une puissance qui permet annuellement de produire près de 70 TWh d’électricité sans émission de gaz à effet de serre. L’hydroélectricité est à ce titre la première source d’électricité renouvelable de France et la deuxième source de production électrique après l’énergie nucléaire.

De plus, l’énergie hydraulique présente l’avantage d’être facilement mobilisable. En quelques minutes, un exploitant peut relâcher l’eau contenue dans un barrage et ainsi produire de l’électricité propre et faire face à un pic de consommation. Il s’agit d’un avantage qui permet d’assurer l’équilibre d’un réseau électrique plus facilement qu’avec les énergies renouvelables intermittentes et plus “proprement” qu’avec une centrale thermique.
C’est une électricité peu chère :

L’hydroélectricité ne présente pas que des avantages énergétiques et écologiques. Ressource énergétique locale, elle permet à la France de renforcer son indépendance énergétique tout en ayant un impact largement positif sur l’économie : l’hydroélectricité permet aux Français d’avoir accès à une électricité locale et bon marché, qui favorise le développement économique des zones rurales et montagneuses.

Selon l’Ademe, les investissements nécessaires au développement d’un ouvrage hydroélectrique sont amortis en 30 ans. Une fois cette période passée, l’hydroélectricité est peu chère à produire : elle coûte moins cher que l’éolien et le gaz.

l’hydroélectricité est donc un avantage pour notre transition énergétique et pour notre indépendance énergétique..

Une centaine de députés ont présenté une proposition de résolution afin de demander au gouvernement de s’opposer aux injonctions de la Commission Européenne. C’est très insuffisant.

Des pétitions circulent et des collectifs sont créés :

https://www.change.org/p/barrages-hydro%C3%A9lectriques-un-bien-commun-non-%C3%A0-leur-privatisation

https://www.citizaction.fr/petition/non-a-la-privatisation-de-nos-barrages/

http://petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2019N50300

Lire l’article de Reporterre :

https://reporterre.net/Une-mobilisation-jaune-vert-rouge-s-organise-contre-la-privatisation-des

Plus symboliquement, 107 élus de toutes étiquettes s’opposent à l’ouverture à la concurrence des ouvrages hydroélectriques d’EDF exigée par Bruxelles. Ils demandent que les barrages soient considérés comme des services d’intérêt général. Ils refusent de donner les clés de 150 des 400 concessions hydroélectriques majoritairement détenues par EDF au secteur privé.

 

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Reportage : Université d’été de Régions et Peuples Solidaires en Corse.

Oct 23, 2019

C’était la première fois que je posais les pieds en Corse, j’avais depuis longtemps écouté les chants Corse avec admiration, surtout I Muvrini et Canta u Populu Corsu.

Nous avons eu la chance d’arriver en Corse par Bastia et d’être hébergés par des amis dans un tout petit village de montagne entre Bastia et Aléria.

J’ai été impressionnée par la beauté des paysages de montagne, mais le maquis impénétrable qui recouvre les collines, m’a inquiété. La présence et le travail de l’Homme pour façonner le paysage semble avoir disparu depuis longtemps. Par endroits, la végétation parasite recouvre des châtaigniers centenaires en partie carbonisés par les incendies de forêt.

L’arrivée à Ajaccio après quatre heures de route de montagne étroites et sinueuses où l’on rencontre parfois, des cochons, des sangliers, ou des vaches, a été un soulagement. Ajaccio en été, est une ville très touristique. Le Palais des congrès, proche du port nous a permis de voir d’énormes paquebots et yachts accostés. En particulier un « HLM des mers » d’une dizaine d’étage a déversé son flot de touristes. Ce spectacle n’a pas troublé nos débats sur l’écologie mais j’aurais aimé  que l’organisation soit un peu plus dans le vert avec moins de plastiques jetables, plus de poubelles de tri, plus de bio et de local mais je salue le travail des personnes qui ont organisé cette université.

L’an prochain ce seront les Bretons qui accueillerons l’université d’été, ils ont proposé, comme le préconise Daniel Cueff, maire de Langouet, de « penser local et environnemental, toute manifestation que l’on organise ». Avant de venir j’avais lu dans la revue Corse, ARRITTI plusieurs articles sur les problématiques Corses : traitement des déchets, les espaces stratégiques agricoles, la desserte maritime de l’île…

Je n’ai pas eu beaucoup d’occasion d’en discuter car il y avait peu de Corses (autre que des élus) dans la salle. C’était un peu décevant car, je comprenais que les Corses ne viennent pas sur le continent lors des rendez-vous politiques de RPS parce que ce n’est pas facile pour eux de traverser la mer, mais je pensais en rencontrer chez eux. La soirée de gala dans une paillote en bord de mer, m’a permis de rencontrer une militante corse et d’écouter un groupe de musique qui a joué « Per tu compagnero » de Canta u Populu Corsu . Cette chanson symbolise bien la nécessaire solidarité entre les peuples opprimés.

 Le  choix des intervenants (ici, pas d’écriture inclusive parce que, le masculin l’emporte largement sur le féminin : 14 intervenants, une seule intervenante) était excellent.

Parmis eux,

Daniel Cueff, le maire de Langoüet qui fait la une des journaux (certains) et des réseaux sociaux avec son arrêté contre les pesticides a su motiver son auditoire par le bon sens des actions menées dans sa commune.

Pour Lucien Betbeder, maire de Mendionde et président des maires Basques, l’union fait la force, l’identité la renforce !

Il a fait un inventaire des actions concrètes menées au Pays Basque grâce à l’intercommunalité qui recouvre les 158 communes du Pays Basque. Ex : l’Eusko première monnaie local d’Europe et Energia, organisme qui propose de l’énergie verte aux Basques…

François Pernin, médecin nous a invité à penser autrement la question de la pauvreté, territoires zéro chômeurs,

Xavier Lucciani, conseiller exécutif à la collectivité Corse propose d’utiliser le code électoral pour aller dans le sens de nos territoires : ex : enseignement différencié par immersion, dans l’éducation nationale, intercommunalité au niveau d’un territoire comme au pays-basque. Se positionner aux antipodes du repli identitaire.

Pour Lorena Lopez de Lacalle, présidente de l’Alliance Libre Européenne, le progrès se construit de la base vers le haut et pas le contraire.

Agir dans nos territoires et montrer l’exemple. Identité pour se définir, autonomie pour avancer.

Tudi Kernalegenn, enseignant en sciences politiques propose la mise en place d’un centre de réflexion commun aux territoires pour mettre en avant la pensée régionaliste. Il a cité Gramsci : la lutte pour l’hégémonie culturelle.

François Alfonsi a proposé un Erasmus des territoires et une action concertée des peuples pour vivre et travailler au pays.

Gustave Alirol, Président de RPS, propose de revisiter les concepts de fédéralisme, démocratie territoriale, autonomie, régionalisme… et de donner une visibilité à cet autre vocabulaire.

Damien Carême, a parlé de son expérience de maire à Grande-Synthe, de l’accueil des «chercheurs de refuge » qui est un autre soi-même.

Il a proposé de créer un cadastre financier mondial, de ne plus parler de PIB mais plutôt Pouvoir de Vivre.

David Cormand, secrétaire national d’EELV,  venait  de l’université d’été d’EELV qui se tenait à Toulouse. Il a rencontré François Ruffin pour une alliance verte et rouge. Il propose que les écologistes et les régionalistes mettent en commun leurs pratiques.

La question des territoires en lien avec la justice sociale et  la justice climatique ont été au cœur  de cette université d’été. La qualité des interventions et des débats a permis une émulation, une prise de conscience. Je reviens de cette rencontre, hyper motivée, avec plein d’idées nouvelles dans ma musette, pour avancer dans ma pratique et ma réflexion. Thérèse de Boissezon

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« Les langues-cultures moteurs de démocratie et de développement ». Martine Boudet coordinatrice

Juil 25, 2019

Martine Boudet coordinatrice

L’actualité le montre : les recompositions géopolitiques à la faveur de la mondialisation et de la médiatisation des échanges, mais aussi de la crise du système néolibéral, suscitent un regain des aspirations identitaires. Si, en négatif, celles-ci se traduisent par des nationalismes xénophobes voire guerriers, les formes démocratiques et progressistes, notamment sur le terrain régional, sont, elles aussi, bien réelles. Le panorama est ainsi éclairé par des fulgurances, marquées par une logique d’ensemble, à en juger par l’actualité écossaise, catalane, corse, camerounaise anglophone, néo-calédonienne, kurde… Des aspirations linguistico-culturelles et territoriales, enfouies jusqu’ici sous la gestion d’appareils d’État et de marchés, renaissent au grand jour.

Les citoyen·ne·s sont incité·e·s à se réenraciner dans une culture plus profonde, dont les fondamentaux sont d’ordre anthropologique. Leurs « armes cordiales » sont les sciences humaines et sociales, la littérature et les arts, l’éducation scolaire et populaire, les médias, le tourisme… L’objectif est une démocratisation culturelle et un développement durable, cosmopolite certes, mais aussi auto-centré dans le cas des cultures dominées.

L’avenir dira qui, des forces de régression nationalistes et xénophobes ou des forces de paix et d’inclusion, l’emportera. Dans ce livre, les auteur·e·s font le pari d’une évolution plus harmonieuse et apportent leur expertise et leurs expériences à cet égard. En cette année déclarée «  année des langues autochtones  » par l’Unesco, voilà un enjeu altermondialiste majeur.

 

Le statut des langues régionales, dont l’occitan, est étudié dans l’introduction (par Martine Boudet), les chapitres 1er (Gilbert Dalgalian), 3 (Philippe Blanchet), 7 (Giovanni Poggeschi, dans un cadre européen), 12 (Claude Sicre du Carrefour culturel Arnaud Bernard), 13 (Direction générale de la langue française et des langues de france/DGLFLF), 18 (P Blanchet).

Le livre a été présenté au forom des langues de Toulouse (le 26 mai).

Editions du Croquant, Martine Boudet (coord.) 

Peut être commandé (franco de port) sur le site de l’éditeur

http://www.editions-croquant.org/component/mijoshop/product/550-les-langues-cultures

Prix du livre papier : 20 €     Pour la version électronique (PDF) : 16 €
278 pages

____________________________________________

Les auteur·e·s sont universitaires, spécialistes des langues ou des cultures, pédagogues praticiens, français ou d’autres origines et nationalités : arménienne, belge, brésilienne, italienne, ivoirienne, marocaine, suisse, togolaise, yéménite.

Avec la participation de la Délégation de la langue française et des langues de France/DGLFLF (ministère de la Culture) et du Carrefour Culturel Arnaud Bernard de Toulouse. 

                                         Table des matières

Introduction. La promotion des langues-cultures, un nouveau paradigme, Martine Boudet 

 

Première partie. Un système géo-socio-institutionnel en crise 

Chapitre 1. Langues et démocratie : un lien imprescriptible, Gilbert Dalgalian

Chapitre 2. Anglophonie-francophonie : l’écueil de l’hégémonie économique ou stratégique, Christian Tremblay 

Chapitre 3. L’enseignement des langues dites «  régionales  » en France  : un contexte problématique, Philippe Blanchet 

Chapitre 4. Enseigner l’arabe en France, vers de nouvelles perspectives, Saïd Benjelloun

Chapitre 5. Impossibilité et possibilité de la rencontre épistémique « multiverselle », Pierre Jérémie Piolat

Chapitre 6. Parler le français : une obligation ou un droit pour les étranger·ère·s « primo-arrivants » ?, Camille Gourdeau

Chapitre 7. Les pays de l’Union européenne et la réglementation linguistique, Giovanni Poggeschi

 

Deuxième partie. Facteurs académiques, citoyens et institutionnels d’une évolution qualitative 

Chapitre 8. Retrouver l’intelligence des langues, Joëlle Cordesse

Chapitre 9. L’interculturel : une approche pour favoriser la paix civile dans les sociétés actuelles, Fares Al Ameri 

Chapitre 10. Pour une anthropologie culturelle altermondialiste : communication et relations avec les autres en régime néolibéral, Claude Calame 

Chapitre 11. Pistes pour l’ouverture et la revivification du français et des lettres, Martine Boudet

Chapitre 12. Historique, principes et objectifs du forum associatif des langues, Claude Sicre

Chapitre 13. La Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) : ses missions et réalisations

 

Troisième partie. Les langues-cultures au service d’un modèle de développement émancipateur

Chapitre 14. Pour une éducation et une démocratie inclusives : le paradigme de l’anthropoglossophilie, Sílvia Maria Manfredi, Joëlle Cordesse 

Chapitre 15. La linguistique du développement social. De la théorie au terrain et retour, Giovanni Agresti 

Chapitre 16. Mieux communiquer pour une plus grande efficacité de l’aide au développement en Afrique subsaharienne francophone, Jean-Philippe Zouogbo Chapitre 17. Pour une Francophonie de l’action : une vision, un projet programmatique, Kako Nubukpo et Caroline Roussy 

Chapitre 18. Face à la glottophobie, une politique de droits linguistiques, Philippe Blanchet

                                                                               Les auteur·e·s

 

Giovanni AGRESTI, professeur des universités, département de sciences du langage, université Bordeaux Montaigne. Président de l’Association Réseau POCLANDE (POpulations, Cultures, LANgues et DEveloppement)

Fares AL AMERI, maître de conférence à l’université de Sana’a (Yémen)

Saïd BENJELLOUN, professeur certifié en lettres françaises et lettres arabes, formateur d’enseignants de français à l’ENS de Rabat au Maroc puis enseignant d’arabe littéral et maghrébin à l’université Jean-Jaurès à Toulouse. Auteur de manuels d’arabe marocain (Pays-Bas, 1998 et 2000) et d’arabe littéral et maghrébin (PUM, Toulouse 2013 et 2018).

Philippe BLANCHET, professeur de sciences du langage, spécialiste de sociolinguistique, communication plurilingue et interculturelle, didactique des langues, et auteur d’essais, université Rennes 2

Martine BOUDET, professeure agrégée de lettres modernes, docteure en littérature française (académie de Toulouse). Ancienne formatrice d’enseignants au Maroc et au Bénin (coopération francophone). Chargée de séminaires EHESS Paris, directrice de l’ouvrage

Claude CALAME, helléniste et anthropologue, directeur d’études à l’EHESS-Paris et auteur d’essais

Joëlle CORDESSE, professeure agrégée d’anglais, docteure en sémiotique et communication, auteure. Fondatrice en 1983 du Secteur Langue(s) du Groupe Français d’Éducation Nouvelle (GFEN) et de sa revue Dialangues (1985-1992), des Festas des Langues de Perpignan et des Labos de Babel

Gilbert DALGALIAN, psycholinguiste et germaniste. Successivement chercheur en didactique des langues à Zurich, formateur d’enseignants au Sénégal (pour l’Unesco), délégué général des Alliances françaises en Inde. Spécialiste des écoles bilingues en France et à l’étranger.

Gaïd EVENOU, cheffe de la mission Langues de France et Outre-mer – Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF)

Camille GOURDEAU, socio-anthropologue, chercheure associée à l’Unité de recherche Migrations et société (Urmis), université Denis Diderot- Paris 7

Silvia MANFREDI, présidente de l’Institut Paulo Freire d’Italie, collaboratrice de Paulo Freire et des Freiriens du Brésil

Henri MESCHONNIC (†), poète, traducteur, théoricien du langage, professeur de linguistique (École doctorale discipline du sens à Paris VIII)

Kako NUBUKPO, professeur titulaire des Facultés de sciences économiques, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), UMR ART-dev, ancien directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’OIF

Pierre Jérémie PIOLAT, doctorant en anthropologie, boursier FRESH  (FNRS-FSR) au sein du LAAP, Laboratoire d’Anthropologie Prospective IACCHOS, université catholique de Louvain-la-Neuve

Giovanni POGGESCHI, professeur en droit public comparé à l’université de Salento (département des sciences juridiques). Auteur.

Caroline ROUSSY, docteure en histoire de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Claude SICRE, président du Carrefour culturel Arnaud Bernard (Forom des langues de Toulouse) et concepteur du Forom des langues du monde

Christian TREMBLAY, président fondateur de l’Observatoire européen du plurilinguisme (OEP), docteur en sciences de l’information, ancien élève de l’ENA

Jean-Philippe ZOUGBO, maître de conférences à l’université Paris-Diderot et fondateur du réseau POCLANDE (POpulations, Cultures, LANgues et DEveloppement).

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Anaram los occitanistas a las municipalas ?/ Est-ce que nous, occitanistes, irons aux municipales ?

Juil 16, 2019

Anaram los occitanistas a las municipalas ? Auram l’intelligéncia de sortir d’ua sembla neutralitat sovent confortabla mas pauc eficaça ?

Est-ce que nous, occitanistes, irons aux municipales ? Aurons-nous l’intelligence de sortir d’une fausse neutralité, souvent confortable mais peu efficace ?

(Texte bilingue occitan et français)

En cada vila, cada vilatge, cada comuna que’s jòga ua bona partida de las accions qui’s pòden ganhar en lo domeni de la lenga e de la cultura occitanas.

Mes entà aquò que devem estar presents a las eleccions municipaus e préner plaça en las assembladas (que sian los conselhs municipaus o las comunautats de comunas). Qu’ei en aqueths endrets qui’s prenen las decisons , las qui pòden perméter de har avançar la question de l’ensenhament (escòla bilingua, calandreta, cors d’adultes), las questions de preséncia publica de la lenga (senhaletica visuau o sonòra) la question deus espectacles en lenga occitana ( politica culturau) e tantas autas causas importantas.

Mes entà aquò har que i cau anar e non cau pas esperar que d’autes hacin lo tribalh a la nosta plaça.

Que sabi que pòden estar nombrós los arguments (pretèxtes ?) entà non pas i anar.

Òc qu’avem lo besonh, la necessitat absoluda de participar a las decisions. Que’s cau virar cap a ua actitud diferenta de la qui avem tròp sovent adoptada a saber ua pretentuda neutralitat e ua accion qui seré sonque la de l’influéncia deu dehòra estant.

Dab lo pretèxte, sovent faus, de demorar en dehòra de las batalhas politicas, que pretendem protegir de las tornas lo monde associatiu qui poderé patir ua reduccion de subvencions. Qu’avem paur de ns’engatjar per paur d’estar marcats.

Mes gessits deu monde associatiu que podem, que devem préner responsabilitats. Hòra deus lòcs de decision que mancam d’influéncia. Qu’èm redusits a jogar lo ròtle de petits grops de pression qui n’an pas hòrt de pes au moment de la decision finau.

Alavetz ? I Anaram o pas a las eleccions municipaus ? I anaram o delegaram enqüèra un còp de mei lo poder de préner las decisions a la nosta plaça a monde qui non haràn pas gran causa ?

Que sosmeti aquera reflexion a totas las militantas e a tots los militants occitanistas, quau que sia lo lor nivèu d’engatjament e lo domeni en loquau e tribalhan , quaus que sinan la lors opcions politicas, sindicaus e filosoficas.

Quin haram doman ? E deisharam la plaça vueita o decidiram de préner responsabilitats e d’assumir la mesa en plaça de politicas locaus en concordància dab las nostas reivindicacions ?

David Grosclaude

Photo : wikimedia (Pierre alain dorange)

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Enfin des élus occitans réactifs !

Juil 16, 2019

Par chance Notre Dame de Paris peut compter sur la réactivité des élus occitans, prêts pour elle à toute la générosité dont ils ne sont pas capables pour la langue et la culture de leurs régions. Une preuve de leur capacité à renoncer ou à renier …allez savoir !

Quand je voix l’empressement avec lequel les élus occitans (villes, départements, agglomérations et régions) ont décidé de sortir le chéquier(1) pour aider à la reconstruction de Notre-Dame de Paris, je dis : Bravo ! Voilà des décisions rapides. Belle réactivité à l’urgence !

Pourtant une autre voix me dit qu’ils doivent avoir une vie bien triste. Quel calvaire que de vivre sur leur territoire ? Que ne s’installent t-ils pas au centre du monde ? Qui les a relégués ainsi dans des contrées lointaines les obligeant à se contenter de l’émotion télévisuelle et éphémère que leur offre BFM TV ?

Il aura cependant suffi de quelques heures d’émotion cathodique et télévisuelle pour que l’émotion patrimoniale et culturelle de nos élus se réveille enfin et puisse s’exprimer en euros !

Ignorants (et c’est bien normal puisque c’est si peu important !) de la culture et de la langue occitane qui se meurent, ils ont enfin fait vibrer leur corde culturelle et fait savoir qu’ils adhéraient au message qui se résume ainsi : Notre Dame est le centre de Paris, Paris est le centre de la France et la France est le centre du monde !

Voilà ! Ça c’est simple ! Nous sommes d’ailleurs en demande d’un monde simple ! Il suffit de voir comment évolue l’électorat pour le comprendre. Il y a les bons et les méchants, les blancs et les noirs, les verts et les rouges, ceux de dedans et ceux de dehors ! Et demain le monde doit encore être plus simple encore. La démocratie c’est vraiment trop compliqué !

Simple ne signifiant pas simplet vous ajoutez  donc une petit couche de Victor Hugo (qui n’a d’ailleurs rien demandé !). Cela permet un petit vernis culturel afin de ne pas paraitre trop misérables (2)

Vous n’oublierez pas d’ajouter quelques tranches de roman national du style : «Notre Dame c’est le cœur de l’histoire de France », saupoudrez de quelques morceaux d’histoire simplistes cuits et recuits, couvrez de quelques feuilles d’images d’Épinal, une petite larme de sauce à votre choix, un air compassé… et le hamburguer médiatique est prêt à consommer.

Oui, c’est bien vous êtes aussi parisiens que les parisiens. Même encore plus ! Comme Valls qui est plus espagnol que les espagnols quand il est à Barcelone !

Bon ! Vous êtes aussi un peu ridicules mesdames et messieurs les élus occitans. L’émotion est retombée comme elle est montée. Alors, maintenant, vos chèques sont déjà dépassés. Vous vivez trop branchés sur l’info en continu et peut-être êtes vous un peu deconnectés de vos territoires dont vous parlez si souvent.

Oh ! que je suis impertinent de vous dire cela à vous, si enracinés, si proches de vos concitoyens et de leurs préoccupations quotidiennes ! C’est vrai que chaque matin dans toutes les communes d’Occitanie (la grande) on ne rêve que d’une chose : du jour où l’on pourra prendre le TGV pour assister à l’inauguration de la nouvelle Notre-Dame !

Avec de la chance ce sera pour l’ouverture des J.O de Paris. L’orgasme centralisateur ! Deux événements en un ! Deux événements pour lesquels vous avez déjà préparé le chèque. Vous aurez même à faire un petit effort supplémentaire. Quel plaisir en effet vous aurez à aider à combler la différence entre le prix annoncé et le prix réel !

J’en entends déjà nous expliquer combien ces jeux sont importants pour ceux qui vivent au confins de l’Auvergne et du Limousin, de l’Occitanie et du Pays-Basque. Et oui ! vous n’êtes jamais à court d’arguments convaincants.

Vous saurez trouver les mots pour justifier votre (notre ?) générosité, je n’en doute pas.

Vous êtes des champions dans le genre. Pour les LGV, vous avez payé — et vous voudrez payer encore—pour aménager le territoire de façon à ce que le centre soit encore plus proche.

Bon reconnaissons que là c’est un peu la honte ! Depuis quelques mois on sait que tout cet argent aurait pu servir au train du quotidien. Mais vous intéresse t-il le quotidien ?

N’ayez crainte ! Paris vous aime. Et c’est pour vous l’essentiel. Vous avez envie d’être aimé du centre et il vous le rend parfois…mais pas souvent.

Peu importe vous continuerez parce que vous n’avez pas d’autre idée en tête. Il faut plaire au centre pour exister. Sinon, que sommes-nous sinon des provinciaux ? Oui, vous serez invités pour l’inauguration de Notre-Dame rénovée ! Et avec de la chance on vous verra sur la télé en continu…au fond, dans la liste des donateurs.

Des millions d’euros pour creuser encore un peu plus l’inégalité qui existe entre le centre et la périphérie, ça mérite une récompense !

David Grosclaude

(1) Pour le moment on peut chiffrer les subventions votées par les pricipales collectivités occitanes à plus de 6 millions d’euros

(2)pardonnez moi ce jeu de mots assez nul mais cependant il faut bien que je tente de rivaliser avec ce minimum de culture permettant à certains de discourir pendant de longues heures sur le sujet de Notre Dame, installés devant une caméra de télévision sur fond d’images qui tournent en boucle

Photo : copyright © photo Michel Hasson http://www.phototheque.net/paris.html

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