Gabelous et Croquants

Mar 4, 2019

La révolte dite aujourd’hui « des gilets jaunes » contre les inégalités en tous genres (territoriales, économiques, sociales, fiscales, écologiques, etc…) n’est pas la première.  A l’époque du « Grand Siècle », la révolte des « Croquants » agita durant près de trente ans l’Occitanie considérée comme « Province réputée étrangère » (!).

« Pays d’états » et « Pays d’élection »

 Au XVIIe siècle, la France de l’Ancien Régime était divisée en deux grands ensembles sur le plan fiscal.

D’une part, les régions très anciennement rattachées au domaine royal étaient sous la coupe de fonctionnaires, élus de finance qui achetaient leur charge. Ces serviteurs zélés de l’Etat avaient tout pouvoir pour « récolter » les impôts, usant et abusant de leur charge pour pressurer autant la bourgeoisie des villes que les paysans dans les campagnes. Les provinces soumises à cette loi étaient appelées « Pays d’élection ».

D’autre part, les régions tardivement conquises par les Capétiens, surtout celles du sud de la Loire, couramment désignées comme « Provinces réputées étrangères » (sic), comprenaient des assemblées de députés des trois ordres (clergé, noblesse et tiers-état), qui contrôlaient l’établissement et la perception des impôts directs. L’Occitanie était donc composée de « Pays d’états »… réputés étrangers à la France !

Or au début du XVIIe siècle, pour financer ses guerres, Richelieu a non seulement recours à de nouveaux impôts, mais surtout il décide d’annuler l’autonomie fiscale des pays occitans en les ravalant au rang de « Pays d’élection », c’est-à-dire de les livrer à l’arbitraire des « gabelos ». La « gabelle » est un grenier public où l’on fait sécher le sel avant de le vendre. C’est aussi le nom donné à l’impôt royal sur le sel et à son administration. Le gabeleur ou gabelou est le commis fiscal chargé de recouvrer cet impôt.

Lutte contre la fiscalité abusive de l’Etat et de ses gabelous et lutte pour la défense des libertés, telles sont les deux principales motivations des insurrections à la fois rurales et urbaines, qui vont agiter l’Occitanie durant un quart de siècle avec pour mot d’ordre : « Ouvriers, artisans, laboureurs, gens de service, unissez-vous ! »

Croquants et Cascavèus

Dans le Quercy en 1624, on brûle des maisons, on arrache des vignes et des arbres fruitiers, on massacre les « élus de finance » imposés par Paris. Voici donc une armée de 1500 paysans insurgés dirigés par Barrau un petit noble de Gramat et par Douat un diseur de bonne aventure ! Ils assiègent Cahors et Figeac et invitent les citadins les plus pauvres à rallier leur armée de « Croquants ». Mais le maréchal de Thémines gouverneur du Quercy les extermine. Barrau sera pendu à Gramat et Douat décapité à Figeac.

En 1630 c’est la Provence qui prend les armes à l’annonce du changement de statut fiscal. Coriolis, le président des états provinciaux donne le signal : « Les libertés de la Provence seront maintenues par n’importe quels moyens ! ». Le 19 septembre, le peuple d’Aix envahit les rues en criant : « A las armas ! Morirem per la patria ! ». L’intendant d’Aubret, qui vient juste d’arriver pour imposer les nouveaux élus fiscaux, s’enfuit par les toits. Comme signe de reconnaissance, ils choisissent un grelot (appelé « cascavèu » en occitan) orné d’un ruban blanc, qu’ils arborent à la boutonnière, d’où le nom de « révolte des Cascavèus » donné à leur mouvement qui gagne rapidement la campagne.

Le 7 novembre, les paysans des alentours, armés de fourches et de faux rejoignent les « Cascavèus » d’Aix et prennent d’assaut les riches demeures des « rèiaus » (les royalistes francophiles). Une véritable révolution des idées politiques se propage par des pamphlets remarquables, tel celui intitulé « Remontrances de Laophile » -nom d’origine grecque qui signifie « l’ami du peuple »-, où l’on fustige l’absolutisme capétien et où l’on préconise la primauté de l’intérêt général. Les Cascavèus dirigeront de fait le pays durant six mois et seront imités par Forcalquier et Reillane. Mais le 18 mars 1631 le prince de Condé entrera dans Aix et rétablira l’ordre sans ménagement.

Les chefs insurgés sont condamnés à mort. Coriolis qui s’est enfui est repris à Saint-Jean-Pied-de-Port et mourra enfermé dans une casemate de pierre. Malgré tout, devant l’ampleur de la résistance provençale aux diktats de Paris, Richelieu doit annuler son édit, qui faisait de la Provence un « pays d’élection ».

«Perqué junar, perqué plorar ?

Amb los lops nos cal bramar !

A las armas, païsans !

Gabelaïres, renovièrs,

Caçem-los !

Chant de guerre languedocien

L’épopée de Montmorency

Le Languedoc n’échappe pas à la crise. Une pétition circule contre les « élus de finance ». En juin 1632 c’est la grève de l’impôt, suivie d’un véritable soulèvement populaire contre le pouvoir capétien, dirigé par le gouverneur du Languedoc Henri II de Montmorency, filleul d’Henri IV. Occitan par sa mère et protecteur du poète toulousain Godolin, il est apprécié par la population. Plusieurs villes se joignent au mouvement en juillet, ainsi que les états provinciaux. Mais le 1er septembre 1632, les troupes royales battent la coalition languedocienne près de Castelnaudary. Montmorency est capturé et Richelieu exigera sa condamnation à mort: il sera décapité à la hache dans la cour du capitole à Toulouse le 30 octobre 1632. Henri de Montmorency, par sa mort tragique, restera dans la mémoire occitane un héros d’épopée.

Guyenne dans la tourmente

 L’année suivante, Dax et Mont-de-Marsan dans les Landes de Gascogne se soulèvent à leur tour contre la gabelle. Puis nous voici à Bordeaux où une nouvelle taxe sur le vin vient mettre le feu aux poudres. Le 14 mai 1635, l’Hôtel de Ville est pris d’assaut. Des gabelous sont massacrés, les prisons sont ouvertes, on dresse des barricades, des maisons brûlent et les insurgés se barricadent dans la basilique. Il faut deux mois au duc d’Epernon pour venir à bout de la rébellion dirigée par François Siméon dit « le Petit More » et le batelier Lureau. De nombreuses villes de Guyenne suivent l’exemple de Bordeaux et pourchassent les gabelous. A Agen une quinzaine de personnes seront tuées. Mais ici les bourgeois ne soutiendront pas l’émeute et provoqueront son échec.

L’année 1636 marquera le début d’une nouvelle guerre des Croquants, qui gagnera pour huit ans le nord de l’Occitanie : Périgord, Quercy, Rouergue, Auvergne ; et aussi le sud de la Garonne avec la Gascogne et le Couserans. A Sainte-Foy-la-Grande, les représentants des trois classes sociales s’unissent pour diriger la révolte : un petit noble, Jean de Fette ; un bourgeois, le notaire Léonard Bonami ; et un ouvrier surnommé Le Turc. La cité d’Eymet et Bergerac les suivent.

Près de Périgueux, 60 000 paysans se rassemblent pour constituer une armée et ils élisent La Mothe, gentilhomme seigneur de La Forest, comme commandant. Ordre est donné à tous les habitants de s’armer pour se défendre, et aux troupes de ne pas toucher aux biens des particuliers. Un brin de paille piqué dans le chapeau sera leur signe de ralliement. Ainsi naît la « Commune de Périgord ». Une plate-forme de revendications est établie à l’adresse du gouvernement : halte aux impôts iniques et aux exactions des militaires royaux ; élévation du Périgord au statut de « Pays d’états ». Aussi les « élus de finance » sont contrôlés et on leur fait rembourser tout l’argent perçu… avec les intérêts ! Le 13 mai 1637, la population de Bergerac aide 6000 Croquants à s’emparer de la ville. Mais en juin, l’armée royale de La Valette livre un combat sanglant pour s’emparer d’Eymet qui relève plus de 10 000 morts . Puis c’est au tour de Bergerac: le général des Croquants obtient cependant une amnistie générale pour les insurgés et quitte la ville. Originaire de la région de Sarlat, voici à présent le fameux Buffarot, tisserand de son état, dissident de l’armée de La Mothe et l’un des rescapés de la bataille d’Eymet. Il soulève le Quercy, impose les riches et incendie les châteaux de ceux qui refusent de payer l’impôt de guerre aux Croquants.

Les troupes de répression le bloquent près de Villeréal le 14 mai 1635. C’est là que, sommé de se rendre, il répond : « Non pas, tant que me restarà una torta e un candèl ! Il réussit à s’échapper, mais peu de temps après, il sera pris par trahison et exécuté sur la place de Monpazier le 6 août 1637, le jour de la foire : «Sans être bandé, il fut rompu vif de tous ses membres, les uns après les autres, la tête la dernière. Ses bras et jambes furent exposés en divers endroits, son corps exposé sur un cerisier au carrefour de Bernadet. Sa tête, montée sur une pique, fut portée sur la place de Belvès ».

Le feu révolutionnaire est ravivé en décembre 1638 dans le Périgord sous l’égide de Pierre Greletty qui ne parle que gascon. Il prend le maquis dans la forêt de Vergt où il organise une véritable guérilla contre les royaux durant trois ans. Sur le plan social, il inverse les rôles : pour soulager la misère des paysans, il force les nobles de son secteur à s’acquitter d’un impôt en nature en faveur des laboureurs… Garnisons et châteaux sont attaqués, le produit des impôts est confisqué… Louis XIII et Richelieu sont fort désappointés : cette guérilla mobilise plusieurs régiments en Périgord, sur la route entre Paris et les Pyrénées, en pleine guerre contre l’Espagne… Alors Richelieu entame des négociations avec les guérilleros du Périgord qui seront amnistiés… et en novembre 1641, Greletty se paie le luxe d’une entrée triomphale dans Périgueux avec ses troupes, drapeau rouge en tête et paille au chapeau. Toujours invaincu, il dépose les armes le 19 décembre… et le roi le nomme capitaine et gouverneur de la forteresse de Vercelli dans le Piémont où il finira sa vie.

 Les derniers assauts

Le pouvoir n’en a pas terminé pour autant avec les révoltes populaires anti-fiscales. En 1642 Richelieu disparaît, bientôt suivi par Louis XIII qui laisse le trône à un enfant, Louis XIV en 1643. En mai de cette année-là, artisans et commerçants de Villefranche capitale du Rouergue descendent dans la rue sous la direction d’un sellier, Bernat Calmels dit La Fourque. Le 3 juin ils sont rejoints par 1200 hommes armés des environs, qui entrent dans la ville avec tambours et trompettes, commandés par le chirurgien Jean Petit de Montpezat-de-Quercy et par le maçon de Roussenac Guilhem Brasc, dit La Paille. Mais à la suite d’actions mal réfléchies, cette révolte sera écrasée et ses chefs arrêtés. La Fourque, le tisserand Vernhes et l’ouvrier Ferrière seront exécutés à Najac. Le 8 octobre on organise à Villefranche le supplice des autres, au cours d’un spectacle grandiose pour impressionner le peuple.

Devant l’église, le cordonnier Guinot de Cajarc, le cardeur Larivière et les ouvriers Lapèze et Portara sont pendus, tandis que Jean Petit et La Paille sont écartelés vifs sur la roue. On coupe les têtes des deux derniers et on les expose au-dessus des deux portes de la ville… comme c’était la coutume chez les Celtes !

L’histoire de Jean Petit a donné lieu

à une chanson occitane très populaire :

« Joan Petit qué dança ! »

« Jan Petit que dança

dab lo rei dé França 

dab lo det..det..det …(le doigt)

dab la man..man..man …(la main)

dab lo pè…pè…pè (le pied) 

dab la camba (la jambe) ...

dab lo genolh (le genou) etc. »

 

Jusqu’en 1646 on va assister encore à des insurrections de Croquants en Gascogne ce qui fait écrire à l’intendant Charreton : « La désobéissance et l’obstination de ces peuples de Gascogne ne sont pas imaginables »… Jules César n’aurait pas dit le contraire, lui qui n’osa pas entrer chez les Aquitains avant leur défaite devant Crassus !

Les Landes, le Couserans et le Languedoc seront le théâtre des derniers affrontements de cette guerre des Croquants, dirigée à la fois contre l’administration fiscale et contre l’Etat absolutiste. Agrippa d’Aubigné, poète et historien protestant, compagnon d’armes d’Henri III de Navarre, écrit à propos des premiers soulèvements de paysans en Limousin vers 1594 : « La première bande qui prit les armes fut d’une paroisse de la vicomté de Turenne nommée Crocq ; les autres paysans suivirent l’exemple de ceux de Crocq, d’où ils furent ainsi nommés Croquants ».

Enfin si en 1539 l’Edit de Villers-Cotterets imposa le français comme langue obligatoire dans toute l’administration du pays –officiellement au détriment du latin, mais en fait au détriment des langues parlées par les peuples-, il permit aussi d’instaurer le quadrillage de tous les pays conquis, en particulier des « Provinces réputées étrangères » qui constituent l’Occitanie, par une administration royale chargée de pressurer fiscalement les populations, de détruire les derniers vestiges des anciennes libertés communales et de réprimer toute contestation du nouvel ordre politique et social.

Le centralisme conquérant des Jacobins à la Révolution parachèvera ce processus de la monarchie, que la dictature bonapartiste concrétisera avec l’instauration des préfets –non élus-, véritables gouverneurs aux ordres directs du « monarque », qu’il soit roi ou président d’une république « une et indivisible ». Un cas unique en Europe !

 Georges LABOUYSSE

Ne saber mai / En savoir +

Climat : Los decideires jogan a las estrucis !

Mar 4, 2019

 

Dempuèi 1990, lo Grop Intergovernamental d’Expèrts sus l’Evolucion del Climat (GIEC, siá IPCC en anglés) establiguèt cinq rapòrts a destinacion dels decideires politics. Rapòrt après rapòrt, un tablèu plan sorne de l’evolucion del climat s’es afortit. En 2015, la COP21 recampèt a Paris 195 païses que tombèron d’acòrdi per manténer l’augmentacion mejana de la temperatura de la planeta en dejós de 2 grases, per rapòrt als nivèls preindustrials. Dempuèi, las emissions dels gases d’efièch de sarra (GES), grands responsables del rescaufament climatic, an pas quitat de créisser, e los deganacis climatics tanpauc. Alara que dins un avertiment recent, lo GIEC recomandèt de depassar pas 1,5 gra d’augmentacion de la temperatura, la COP24 que ven de se téner en Polónia manquèt d’ambicion. De tot biais, per capitar, las responsas que seràn aportadas a l’urgéncia climatica deuràn prene en compte la justícia fiscala e sociala, en França e dins lo mond.

Avertiment del GIEC

Abans la publicacion del seisen rapòrt en 2019, lo GIEC presentèt lo 6.10.2018 a Incheon (Corèa del Sud) son primièr estudi suls efièches d’un rescaufament de 1,5°C de la temperatura mondiala per rapòrt a un rescaufament de 2°C. S’agís d’un rapòrt especial que foguèt comandat en 2015 pendent la COP21, per ajudar los Estats dins lors ambitions climaticas en vista de la COP24, organizada del 4 al 15.12.2018, en Polónia. Preparat per un centenat de scientifics de 40 païses, a partir de mai de 6000 publicacions scientificas, lo rapòrt menèt a un « resumit a l’intencion dels decideires » d’una vintena de paginas (1). Aquesta sintèsi foguèt obtenguda amb granda difficultat perque deviá èsser aprovada a l’unanimitat dels representants dels Estats. Las delegacions estatsuniana e saodiana se mostrèron fòrça rugosas al long de las negociacions.

Segon lo GIEC, lo desrèglament climatic toca ja las populacions, los ecosistèmas e los mejans de subsisténcia. Cada mièg gra de mai compta, e  limitar lo rescaufament a 1,5°C puslèu qu’a 2°C, presenta d’avantatges indenegables quant a l’intensitat de las calorassas, la perda de biodiversitat, las pluèjas torrencialas, lo creis del nivèl marin, la pesca, la banquisa arctica, los escuèls corallins, las culturas cerealièras. Mas s’es pas impossible de depassar pas 1,5°C, de transicions sens precedent, tocant totes los aspèctes de la societat, son indispensablas (1). Las emissions mondialas dels GES devon baissar de 45% d’aicí a 2030 (per rapòrt a 2010) e la part de las energias renovelablas per l’electricitat, creisser a 70-85% en 2050. La reduccion de la pollucion de l’air permet a l’encòp, de limitar lo rescaufament  e de melhorar la qualitat de vida (santat, biodiversitat, environament) de totes los umans. Mas, pel GIEC l’implicacion del sector financièr es indispensabla per luchar contra lo desrèglament climatic.

Una COP24 sens ambicion

La COP24, la conferéncia onusiana pus recenta sul climat, se debanèt del 2 al 15.12.2018 a Katowice, en Polónia (2). Los 196 païses participants s’acordèron sus las règlas d’aplicacion de l’acòrdi de Paris (concluit en 2015 a la fin de la COP21) permetent sa realizacion efectiva en 2020. Mas, la COP24 manquèt d’ambicion: capitèt pas a obténer mai d’esfòrces dels Estats. Los engatjaments que foguèron preses en 2015 son insufisents, perque plaçan la planeta sus una trajectòria de rescaufament d’al mens 3°C, sens comptar que 2018 vegèt las emissions mondialas créisser de 2,7%, e que foguèt l’annada la pus cauda jamai enregistrada per unes païses europèus dont França. De mai, publicada lo 19.11.2018, una sintèsi portant sus 3 300 estudis relatius al cambiament climatic dempuèi 1980 mòstra que: santat, alimentacion, aiga o economia son pertocadas de 467 biaisses diferents (3). Clarament, los negociadors de la COP24, tenguèron pas compte ni del rapòrt del GIEC ni d’aquesta sintèsi…

La manca d’ambition de la COP24 es la resulta d’interèsses antagonistas. A la revèrs dels païses los pus vulnerables (totalizant un miliard d’umans) implorant mai d’esfòrces politics e financièrs per lor subrevida, los païses exportadors de combustibles fossils (Arabia Saodita, Koweit, Russia e Estats Units), faguèron pression per minorar l’importància del rapòrt del GIEC. De mai, la COP24 deguèt èsser prolongada d’un jorn de mai a causa de Brazil. Aqueste païs capitèt a far rebutar a la COP25  (organizada per Chile en 2019), las decisions sus l’aplicacion de l’article 6 de l’acòrdi de Paris: article complèx relatiu als escambis de las emissions de GES (gas carbonic o CO2 sustot), que permeton als païses los mens pollueires de revendre de « quotas » als autres païses. La posicion de Brazil se va pas assoplir amb l’eleccion del novèl President climatodobtaire…

Manca de finançaments

A la COP24, los païses rics se contentèron de prometre (coma ja previst per la COP21) lo transferiment de 100  miliards de dolards, siá 88 miliards d’euròs, cada an, als païses vulnerables d’aicí a 2020, per los ajudar a s’adaptar al rescaufament e a baissar lors emissions de GES. S’agís d’una soma plan estequida per de besonhs estimats a de milièrs de miliards de dolars.

Union Europèa (UE) metèt en plaça en 2005 un mercat del carbòni per contrarotlar e baissar las emissions de GES de son industria e de sos productors d’electricitat. UE fixa una limita a las emissions de GES e permet los escambis de quotas d’emissions. L’unitat de compte e d’escambi, lo « quota », representa una tona de carbòni o de GES equivalent. Cada participant al mercat carbòni deu restituir cada an, tant de quotas que de tonas de CO2 emesas dins l’atmosfèra. Lo sistèma europèu d’escambi de quotas d’emissions, s’aplica a mai de 11 000 installacions fixas representant prèp de 45% de las emissions de GES de UE (siá prèp de 1750 milions de tonas equivalent CO2). UE impausa un limit superior sus las emissions de las installacions concernidas (produccion d’electricitat, malhums de calor, acièr, ciment, rafinatge, veire, papièr…), e lor attribuís de quotas correspondent al limit. Gràcias al mercat carbòni, las emissions industrialas e de la produccion d’electricitat baissèran de 24% entre 2005 e 2015 (4a). Mas lo prètz del quota que depend de diferents paramètres, passèt de 25 eurò la tona de CO2 en 2008, a 5 € en 2016. Gràcias a una reforma, lo prètz del quota  tornèt montar a 25 € en 2018, e deuriá atenher 40 €/tCO2 d’aicí 2023 e forçar unes païses europèus a utilizar mai de gas e mens de carbon.

Taxa carbòni

La fiscalitat sus las emissions dels GES es tractada tanben al nivèl nacional. França metèt en plaça una fiscalitat carbòni en 2014, integrada dins las taxas interioras sus las consomacions dels produits energetics (4b). Las recèptas devián permetre de contribuir al finançament de la transicion energetica. Mas pel govèrn de uèi, las recèptas devián raportar d’argent a l’Estat, sustot per compensar la supression de l’ISF e la « flat tax » suls revenguts del capital. Aital lo govèrn deviá far tot lo contrari de çò que demandava N. Hulot: obrar per la justícia fiscala e sociala per far se juntar « problèmas de fin del mes e problèmas de fin del mond« . Lo desacòrdi menèt lo Ministre de la transicion ecologica e solidària a quitar lo govèrn l’estiu passat,  e puèi, los « gilets jaunes »  a se levar per exigir una vertadièra justícia fiscala e sociala.

La lucha per la transicion ecologica es ligada intrinsecament a la lucha per la justícia fiscala e sociala contra las inegalitats: pertot dins lo mond, los paures son las victimas primièras de la degradacion de l’environament. Fa un trentenat d’ans que los scientifics quitan pas de donar l’alarma, a partir dels resumits pels decideires del GIEC (resumits que son estats, cada còp, sosestimats per reculhir una unanimitat de faciada, 5). Fa un trentenat d’ans tanben que, de bada, cada novèl President francés promés de far una vertadièra reforma fiscala. Lo 18.12.2018, quatre ONG lancèron una crida  representant la primièra etapa d’un recors en justícia contra l’Estat francés, per inaccion fàcia al cambiament climatic (6). Quatre setmanas pus tard, la crida es estada signada per mai de 2 milions de ciutadans!. En 2017, lo Programa  de las Nacions Unidas pel Environament repertorièt 119 accions judiciaras tocant al climat dins l’UE e 667 als Estats Units. Del costat de las inegalitats, aprene que los 26 miliardaris los pus rics de la planeta, possedisson tant coma la mitat la pus paura de l’umanitat, es insuportable e noirís la colèra dins lo mond entièr (7).

Autonomia regionala

Per enfaciar l’escomesa, l’umanitat se pòt apiejar sus: la reduccion de las inegalitats e de lors causas (per crear una volontat comuna per se liberar de las energias fossilas e d’un biais de consomacion destructor), una desmondializacion, dins lo sens d’una regulacion dels escambis sus de critèris socials e environomentals, e la democracia locala, participativa, a desvolopar cap a una vertadièra autonomia regionala. Per nautres occitans, aquesta demòra la sola possibilitat per sauvar e afortir cultura e lenga nòstras.

Fernand Vedel

Referéncias

1- GIEC (2018) Summary for policymakers of IPCC special report on global warming of 1,5°C approved by governments. www.ipcc.ch/2018/10/08/summary-for-policymakers

2- COP24 (2018) Decisions adopted at the climate change conference in Katowice, Poland. United Nations Framework Convention on Climate Change. https://unfccc.int/event/cop-24

3- Mora C. et al. (2018) Broad threat to humanity from cumulative hazards intensified by greenhouse gas emissions. Nature Climate Change 8, 1062-1071. https://doi.org/10.1038/s41558-018-0315-6

4- Ministère de la transition écologique et solidaire (2016) Marchés du carbone.

a:  www.ecologique-solidaire.gouv.fr/marches-du-carbone

b:  www.ecologique-solidaire.gouv.fr/fiscalite-carbone

5- Vedel F (2008) Consensus politic e sosestimacion de las consequéncias del cambiament climatic. Occitania-VVAP, 158: 16-17 (2008)

6- La Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France, Notre affaire à tous, Oxfam France (2018) Crida titolada « L’affaire du siècle »cf: laffairedusiecle.net

7- Byanyima W. 0xfam International, rapòrt del 21.01.2019

Ne saber mai / En savoir +

La dictatura se fa de plaça !

Mar 4, 2019

Crenti pas lo titol que veni de marcar. Es evident que dempuèi de decadas e de decadas, l’ultraliberalisme que se met en plaça es lo d’un poder absolutista que nos mena a una dictatura. Sabi que d’unes trobaràn que vau enlà de las limitas, autrament dit que desparli. Pensi pas !

I a qualques ans sus las ondas de FranceInter, a sièis oras del matin, lo baron Selières, a prepaus d’una cauma dels ensenhants, diguèt que se los professors podián pas ensenhar eles o podián far. L’info tornèt pas a 7 oras, se tornèt pas mai ausir. Mas la realitat es que ara, aquel monde que son al govèrn dempuèi longtemps, meses en plaça pels socialistas, govèrnan ! Es lo poder de la moneda que govèrna, la borsa, la lor, pas la teu !

E Blanquèr (lo sinistre de l’educacion nazionala) a decidit, tot solet, de n’acabar amb l’ensenhament de las lengas nacionalas. A pas res a fotre de las declaracions del seu patron del temps de la campanha electorala, n’a pas res a fotre de las declaracions internacionalas, ni mai del dret del pòble, del pòble se’n fot ! La sola causa qu’an pel pòble es lo mespretz ! Mespresan lo pòble ! Refusan de respondre plan sovent a las questions que lor son pausadas. Mas de tot aquò nos ‘n remembrarem quand caldrà ! Alara, fan los finòts amb de grandes debates per enfumar lo monde ! E lo monde i van coma de fedas a la sal ; e creson d’ésser escotats ! Mas non, lo govèrn ultraliberal-facho escota pas que lo din-din de la moneda en borsa ! Podètz cantar cigalas…

Dins aquela situacion Blanquèr vòl crebar l’ensenhament de las lengas per far d’estalvis e per çò que dins lo monde ultraliberal las lengas (levat l’anglés e lo francés ) n’an pas res a fotre. An pas lor plaça. Seriá coma un pastre d’Arièja al G20 ! Defòra ! Exit ! Les patois ! E ditz qu’aquò còsta car ; coma se costava pus car un cors d’occitan qu’un de chinés ! Es préner lo monde per de colhas mas es vertat que lo monde …. Doncas supression simpla e sens discussion.

Alertats, los professors de Tolosa sem anats véser la rectritz de l’Academia de Tolosa lo divendres 21 de desembre. Aquesta nos assegurèt que los mejans serián mantenguts. E tres setmanas aprèp aprenem per la banda qu’an tot suprimit en collègi e en licèu. Consternacion, i sèm anats d’una manif improvisada lo dimècres 30 de genièr, jos la pluèja e la ventada, i èrem mai d’un centenat. A calgut que lo president del Creo Tolosa fague lo forcing per dintrar dins la fortalesa del rectorat gardada per tres camions de CRS acarnassits. Siaguèron oblijats de lo recebre e de parlar, e aquí qu’aprenem que i a pas mai de règlas, que son los directors dels establiments que fan coma vòlon, causisson solets entre chinés e occitan. Alara comprnètz ben qu’aquò es lo pati general, lo rambalh, lo bordèl.

Alara lo bordèl l’anam fotre coma l’an pas jamai vist !

D’en primièr demandam una reaccion als elegits, que dins la màger part responson favorablament e prenon la pluma o lo telefonet per gular al rectorat. Donarem la lista de los que se son bolegats e dels autres arganhòls tanben. Reaccion de Moudenc, de Delga de comunas d’Avairon, de presidents de Conselhs departamentals, etc. Una peticion en linha, participacion al grand debat enfumaire, etc d’accions naisson de pertot, de drollets qu’escrivon a Macron, la rectora, per demandar mai d’occitan. Las causas avançan.

Mas çò que cal far avançar es la conciéncia occitanista. Es a dire, far comprene al monde que son dins un país colonisat e que cal pas patir mai d’aquela situacion mas se liberar. E de biaisses de se liberar n’ia. Es als occitans de se préner en man e de préner los conselhs municipals per començar, d’elegir de conselhers departamentals e regionals DIGNES e FIERS d’ésser d’aicí e d’aver cada matin l’enveja de trabalhar per lo país. Quina pietat de véser que l’OPLO a pas encara acabat de redigir la convéncion entre l’estat e la region dempuèi lo temps que i trabalhan. Que fa lo nùostre amic conselhèr regional Roux e l’autre amic director de l’OPLO ? Çò que fan ? Parlan. Parlan amb un ton d’assegurança extraordinari. Mas es pas aquò que nos cal. Nos cal d’actes ! Se la convencion novèla entre l’estat e la region èra estada signada ne seriam pas aquí. E aquò, los occitanistas que demòran pacients e corteses o sabon, o an comprés

Alara esperam que la reforma Blanquèr, reforma de l’ultraliberalisme, que fot a la pòrta l’occitan de l’escòla, permetrà, mercés a la nòstra lucha, de daissar sa plaça tota a l’ensenhament de l’occitan de l’escòla mairala a l’universitat. Pel moment Blanquèr es a demargar tota la filièra e renegar nòstra lenga e nòstra cultura. Aquò es pas acceptable ! Cal esperar que totes los occitans, militants o pas ne prendràn conciéncia e se faràn ausir.  Nos cal demandar l’egalitat republicana. Es pas normal que i age tantas discrimnacion linguistica qu’es un vertadièr genocidi ! Lo CREO estudia d’anar al tribunal contra lo ministèri de l’educacion nacionala e sas leis segregacionistas.

Pensi que a l’ora ont se ven de votar la lei « anti-casseur » qu’es una lei de las mai liberticidas e la tentativa de supression de l’occitan a l’escòla, su’es una de las reacions las mai racistas, lo titol qu’ai notat se justifica bravament.

 

Joan Thomàs

Ne saber mai / En savoir +

Magazine Occitania – Lo Cebier : n° de novembre /décembre 2018

Déc 31, 2018

Au sommaire :

° Les Gilets Jaunes : édito de David Grosclaude page 3, « Précaire » ou la rencontre avec Sylvie, une gilet jaune page 10 par Loïc Steffan, « Quora jauneja un movement sociau » de Gérard Tautil page 11.

° Les cathares occitans ont ils existé? de Georges Labouysse.

° SOS droits démocratiques en péril par Martine Boudet.

° Cohabiter avec l’ours, interview lors de la transhumance en Béarn réalisée par Thérèse de Boissezon.

° Pesticidis n’i a pro! de Fernand Vedel

Et beaucoup d’autres articles et rubriques : Novèlas d’Euròpa e del monde, Innondations meurtrières, refòrma del licèu : e l’occitan?, Kanaky : liberacion o neocolonialisme?, Forum d’Oc a Niça, Visca lo cassolet!, etc…

28 pages de lecture impertinente pour 25 euros l’abonnement!

Ne saber mai / En savoir +

Pesticidas batalha sens fin o començament de la fin?

Déc 31, 2018

L’aventura dels pesticidas prenguèt vam, tanlèu acabada la seconda guèrra mondiala. Presentada alara coma un grand progrès, l’utilizacion dels pesticidas s’espandiguèt, per augmentar los rendaments de las produccions agricòlas, en eliminant èrbas marridas, insèctes destructors e malautiás fongicas. Mas cada còp que la fòrta toxicitat d’un pesticida deviá menar a  l’interdiccion de son emplec, las societats agroquimicas (SA) comercializèron de moleculas novèlas sens tròp se mainar de lor inocuitat. Uèi que lo glifosata, reconegut coma produit cancerigèn, es a mand d’èsser interdit d’utilizacion en Euròpa, las SA contunhan de metre sul mercat de pesticidas, tan toxics pels èssers vivents coma lo pesticida far de Monsanto!. Mas uèi, ciutadans e associacions n’an un confle d’aquela situacion.

 Glifosata, n’i a pro!            

Lo glifosata, erbicida lo pus vendut dins lo mond (jol nom comercial de Roundup) es considerat uèi coma un produit fòrça dangeirós per la santat umana e la biodiversitat. De mai, son utilizacion repetitiva, en granda quantitat, sus de culturas OGM, mena a la resisténcia de nombrosas adventícias (1). En 2015, foguèt classificat cancerigèn probable pels umans, pel Centre Internacional de Recerca sul Càncer (CIRC). Monsanto quitèt pas de criticar lo CIRC, dusca al 16.03.2017, que vegèt la justícia estatsuniana desclassar mantunes documents de correspondéncia interna de la SA. La justícia agissiá dins l’encastre d’una accion collectiva, requista de centenats de trabalhadors agricòlas, malauts d’un càncer del sistèma nerviós simpatic (limfòma). Los documents sasits mostravan que: Monsanto se preocupava fòrça, tre 1999, del potencial mutagèn del glifosata, unes estudis publicats per de scientifics independents, èran estats en realitat, redigits per de salariats de la SA, e aquesta aviá profitat de connivéncias al dintre de l’Agéncia de Proteccion de l’Environament (EPA) cargada de l’autorizacion dels pesticidas. En seguida d’aquestas revelacions (los « Monsanto Papers »), Euròpa autorizèt ric a ric, l’utilizacion del glifosata pendent 5 ans, lo 27.11.2017, alara que s’aprestava a donar son acòrdi per al mens 10 ans. En seguida, lo President francés prometèt dins un « tweet » que lo glifosata seriá interdit en França « dins 3 ans al pus tard ».

Un primièr procès que se debanèt als Estats Units lo 10.08.2018, condemnèt Monsanto a pagar 289 milions de dolars, a un jardinièr Californian, Dewayne Johnson, en fasa terminala d’un limfòma. Mas en França, la lei sus l’agricultura e l’alimentacion votada pels deputats lo 2.10.2018, reprenguèt pas la promessa presidenciala. Pas estonant que la colèra dels ciutadans tombe suls deputats (dont 36 macronistas) que votèron contra l’interdiccion del glifosata…

 

Del glifosata al dicamba

L’interdiccion futura del glifosata en Euròpa, e la resisténcia a aqueste erbicida, desvolopada per mantunas adventícias, dins los camps de sojà, coton, milh e còlza OGM (sustot als Estats Units) menon a l’emplec d’un autre erbicida, lo dicamba. Aqueste es un pesticida organoclorat que se trapa dins mantunes produits comercializats per las SA (Monsanto, BASF, DuPont…). Joga lo ròtle d’una fitormona accelerant lo creis de las èrbas marridas, çò que las aganís e las fa crevar. Es utilizat en vaporizacion suls OGM resistents a l’erbicida, en seguida del transferiment d’un gèn bacterian. Aqueste exprimís una mono-oxidasa, enzim que demetila lo dicamba vaporizat, loqual  deven inactiu suls OGM. Aital, la mòda d’accion del dicamba es fòrça diferenta de la del glifosata (1).

Las experiéncias dins lo campèstre, menadas en 2017 per de cercaires americans, mòstran qu’un còp vaporizada, la darrièra version del dicamba se pòt volatilizar e ganhar d’autras culturas dusca 72 oras après son espandiment. Lo dicamba novèl, emplegat dempuèi dos ans, auriá degalhadas de milions d’ectaras de culturas non OGM  (sojà, legums, frucha…) dins los Estats d’Iowa, Illinois e Minnesota. Mantunes agricultors e associacions estatsunians presentèron de denóncias per damatges environamentals, e unes Estats interdiguèron l’utilizacion de l’erbicida. Clarament lo dicamba novèl sembla fòrça dificil de contrarotlar, e seriá plan pus dangeirós que lo glifosata per unas plantas non OGM, e demai es suspèctat d’èsser teratogèn pels umans. Lo dicamba novèl seriá estat autorizat tròp lèu per l’EPA estatsuniana… De tot biais, las primièras adventícias resistentas al dicamba venon d’aparéisser als Estats Units, consequéncia de la pression de seleccion exercida pel pesticida sus las plantas non OGM. En França, lo dicamba demòra plan mens emplegat que lo glifosata (220 tonas contra 8 446 tonas, en 2015), sustot perque la cultura dels OGM es interdita.

Los fongicidas SDHi

Una autra familha de pesticidas, fòrça utilizada en França e dins lo mond, es l’objècte d’una atencion particulara, perque poiriá emmalautir los umans. S’agís dels carboxamidas, moleculas fongicidas representadas per la sigla SDHi, per inibitors de l’enzim succinata desidrogenasa (SDH). Los SDHi son emplegats dins lo mond entièr per eliminar las mosiduras de las culturas cerealièras, de las vinhas e per conservar melhor, frucha, ortalissa, e granas. En França, un pauc mai de 70% de las culturas de blat son tractadas pels SDHi. Lo « boscalid », comercializat per la SA alemanda BASF, representa lo fongicida SDHi lo pus utilizat. Foguèt autorizat tre 2005 coma fongicida polivalent, en vaporizacion sus las vinhas per luchar contra la poiridura grisa (Botrytis cinerea).

L’enzim SDH se trapa dins las mitocondrias, organitas jogant lo ròtle de centralas energeticas de las cellulas viventas (levat las cellulas bacterianas). La SDH fa partida del complex II de la cadena respiratòria mitocondriala, constituida de 5 complèxes enzimics numerotats de I à V, e dont lo fonccionament mena a la sintèsi de l’ATP (adenosina trifosfata). L’ATP representa la molecula energetica de las cellulas, « la moneda comuna energetica » indispensabla a las reaccions quimicas que se debanan dins las cellulas. En inibent l’enzim SDH, los fongicidas SDHi, blocan lo fonccionament de las mitocondrias en empachant la respiracion cellulara, e donc la sintèsi d’ATP, dins las cellulas fongicas. De cercaires de l’INSERM, del CNRS e de l’INRA venon de mostrar que los SDHi inibon tanben la SDH umana, e donan l’alarma sul dangièr d’utilizar los SDHi en agricultura (2). Es plan conegut que la perda parciala o totala de l’activitat de la SDH, mena a de malautias neurologicas sevèras, o al desvolopament de tumors, dont unas cancerosas (3).

Interdire los pesticidas de sintèsi    

Mantunes pesticidas de sintèsi foguèron interdits dins lo passat  (DDT, clòrdecon, malation, atrazina… e dempuèi lo 27.04.2018 en Euròpa, tres neonicotinoïdas: imidacloprida, tiametoxam e clotianidina). Mantunes autres, fòrça toxics, deurián èsser interdits amb lo glifosata, lo dicamba e los SDHi. Los pesticidas contaminan l’environament entièr e de pròvas de lors efièches deletèris s’amolonan. Un estudi epidemiologic publicat lo 22.10.2018 per de cercaires franceses, portant sus una coòrta de 70 000 personas, mòstra que los consomators de produits « biò » presentan un risc mendre de 25% de desvolopar unes càncers, e qu’entre eles, los limfòmas son pus nombroses ençò dels agricultors expausats als pesticidas (4).

Per las SA, « time is money« : l’evaluacion es facha a la lesta per las quítias SA, e las resultas transmesas als organismes d’autorizacion, menon a de decisions favorablas donadas per de personas conniventas. La situacion es tan mai insuportabla que mantunes politics acceptan sens trantalhar los avis d’autorizacion, per satisfar los lobbies de l’agricultura intensiva e de las SA. En França, aquesta davalada de 2018, ciutadans e associacions fan bufar un vent de revòlta. Aital, doas accions ciutadanas venon d’espelir amb per tòca l’interdiccion de totes los pesticidas de sintèsi (5, 6) e la condemnacion per la justícia, de las SA, que fan de molons d’argent en empoisonant los èssers vivents. L’agricultura biologica qu’emplega ni engraisses ni pesticidas de sintèsi, mòstra cada jorn qu’una autra agricultura, ecologica e envejabla economicament e socialament, es possibla.

Fernand Vedel

Referéncias

(1) F. Vedel (2011) Las erbas d’agram de Monsanto. Occitania, 176, 16-18.

(2) P. Benit et al. (2018) A new threat identified in the use of SDHi pesticides targeting the mitochondrial succinate dehydrogenase enzyme. BioRXiC, the preprint server for biology, Cold spring Harbor Laboratory. doi:https://doi.org/10.1101/289058

(3) NCATS scientists (2015) Mitochondrial complex II deficiency. The National Institute of Health.

https://rarediseases.info.nih.gov/diseases/5053/mitochondrial-complex-II-deficiency

(4) J. Baudry et al. (2018) Association of frequency of organic food consumption with cancer risk: findings from the NutriNet-Santé prospective cohort study. JAMA Internal         Medicine. doi:10.1001/jamainternmed.2018.4357

(5) F. Nicolino et F. Veillerette (2018) Nous voulons des coquelicots. Editions Les Liens qui Libèrent.

cf lo siti de crida: nousvoulonsdescoquelicots.fr

(6) cf lo siti de crida per l’analisi del glifosata dins las urinas: http://campagneglyphosate.com/

Ne saber mai / En savoir +
Le site utilise des cookies pour son bon fonctionnement. En poursuivant l'utilisation du site, vous acceptez cette utilisation des cookies.
Accepter