Occitania – Autonomia

Avr 1, 2024
Autonomia

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SOMARI

° Autonomia editoriau

° Un projet de statut d’autonomie pour l’Occitanie

° Tornar legir R.Lafont

° Tribune fédéralisme

° La Bretagne s’intéresse à l’autonomie

° Le droit à l’autodétermination: c’est cela qui compte

° Rojava : la politique devient un mode de vie

° L’autonomie pour la Corse: une idée qui progresse

° In mémoriam. Max Siméoni

° U fundatore ..

° L’autonomie pour être maitre de son destin

° Centralisme e nacionalisme

° L’estofador centralista

° L’exception ibérique

° Galícia vòl avançar dins sa reconeissença coma nacion

° Entrevista dab Maria Vergés …

° Pais de Gualas

° Libres

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Magazine Occitania – Lo Cebier mai-junh 2023 n°236

Mar 3, 2024

Édito n° 236

Cette crise est contenue dans les principes de la Constitution et alimentée par une tendance têtue à vouloir toujours créer un face-à-face avec le monarque

Que d’aveuglement autour de cette dénonciation d’une « crise démocratique » que nous vivrions depuis quelques semaines ! Elle n’est pas d’hier et elle ne date pas de ce débat sur la réforme des retraites. Nous y reviendrons.

Sur la crise actuelle, ce qui est absurde, c’est que l’exécutif n’ait pas compris la chance qu’il avait d’avoir face à lui, enfin, un bloc syndical uni et déterminé. Bien sûr c’est inconfortable pour l’exécutif de se trouver face à des opposants aussi déterminés ; mais quelle chance après des années et des années de baisse du taux de syndicalisation ! Ceux que l’on appelle les « partenaires sociaux » n’avaient cessé de perdre de la légitimité depuis des decennies et c’était franchement un vrai problème démocratique. Nous ne pouvons que nous réjouir que des organisations syndicales puissent enfin retrouver un peu d’énergie et de de nouveaux encartés.

Il en est des syndicats comme des partis ; il n’y a pas de démocratie sans ces organisations. C’est peut-être une vision des choses que certains jugeront vieillote mais jusqu’à ce jour on n’a pas trouvé mieux pour faire fonctionner une démocratie. Et comme les partis ont perdu leur prestige, parce qu’ils ont oublié d’être des lieux de réflexion et d’accueil, il reste peu de lieux pour que la démocratie se nourrisse. Le « dégagisme » n’a fait que renforcer un système qui donne à l’executif le rôle premier, presque unique. Et dans notre système le seul qui existe dans l’exécutif c’est le président de la République.

Anomalie démocratique

Donc, la crise démocratique est ancienne. Le président de la République, tel qu’il est élu, avec ses pouvoirs est une anomalie démocratique. On se tourne vers lui pour tout et pour rien. On entend même des commentateurs expliquer comment « gouverne » le président de la République. Mais ce n’est pas son rôle que de gouverner.

Dans le texte de la Constitution de la Vème République, ce n’est pas au président de gouverner. C’est le rôle du gouvernement et de son premier ministre. Mais le présidentialisme a tué le premier ministre.

Bref nous avons donc maintenant un face-à-face permanent entre le président tout-puissant et tous les autres. Tout débat se transforme en ce face-à-face qui n’a rien de démocratique puisque le président ne répond que par des débats ( gilets jaunes) des comités divers et variés ( Conseil national de la refondation et aussi ce prétendu échantillon de la société pour proposer des actions afin de lutter contre le changement climatique).

Et maintenant, la solution à la crise démocratique serait le référendum qui serait « la réponse du peuple au président ». Et pourquoi pas la réponse du peuple au roi ? Il suffirait de changer les mots.

La crise démocratique est dans les institutions mises en place dans le cadre de le cinquième Réublique. La présidentialisation du régime a fait disparaître l’intérêt de toutes les élections hors de la présidentielle. Cette prétendue « mère des batailles » s’est transformée en une illusion démocratique. Chacun a bien compris que le roi n’est plus légitime puisque choisi par défaut en 2017 et encore plus en 2022.

Le kilomètre carré du pouvoir

Ce qui est le plus inquiétant, dans cette affaire de débat sur la « crise démocratique », c’est que nous en sommes arrivés à un tel point que certaines solutions ne sont même plus évoquées. Personne ne remet en cause le présidentialisme ni le centralisme. Les commentateurs « autorisés » qui occupent les médias parisiens* ( les autres existent-ils encore ? ) ne disent jamais que l’on pourrait améliorer le fonctionnement démocratique en retirant une partie des pouvoirs à ce kilomètre carré où l’on trouve l’exécutif, le Parlement avec ses deux assemblées, la haute administration, les médias et une bonne partie du pouvoir économique, ou de ce que qu’il en reste.

Et maintenant voilà que l’on découvre le Conseil Constitutionnel ! Combien de citoyens avaient entendu parler de cette institution et en connaissaient le rôle avant cette séquence retraite ? Ces prétendus « sages » sont de mon point de vue une anomalie démocratique, notamment dans la façon dont ils sont nommés.  De plus,  ils ne se privent pas de faire de la politique quand il faut sauver le modèle centraliste et unformisateur. Voyez leur rôle lors de tous les textes liés aux questions linguistiques ou aux questions d’autonomie de certains territoires. Chaque fois les « sages » censurent les changements. Sa décision du jour, concernant la loi sur les retraites, n’a donc rien d’étonnant.

Se poser la question du centralisme

Quant à voir dans le référendum, qu’il soit d’initiative citoyenne ou pas, le fin du fin de la démocratie c’est, de mon point de vue, un refus de remettre en cause la façon dont se fait le choix de nos élus dans ce pays. L’absence de la proportionnelle, qui est la norme dans la plupart des démocraties, devrait nous interroger. Mais en France on ne s’interroge pas sur ce sujet. L’aveuglement a été assez grand pour laisser croire que la proportionnelle était un retour à la quatrième République. Ne pas la mettre en place était, disait-on, la seule façon de faire barrage à l’extrême droite. Le résultat est que nous risquons d’avoir l’extrême droite au pouvoir, en possession de tous les pouvoirs, puisque c’est ainsi que fonctionne notre système. Si vous avez la présidence de la République vous avez tout le reste.  Et chacun a bien compris que, malheureusement, la séquence qui se joue avec l’affaire des retraites, pousse des électeurs vers l’extrême droite. Cette dernière est à l’affût et tirera profit de tout : inflation et mécontentements divers.

Je ne crois pas que le référendum soit la solution à tous les maux démocratiques. C’est une arme à double tranchant. Qu’il est difficile de faire la différence entre référendum et plébiscite en certaines circonstances ! Donc il faut être prudent avec cet outil. Il peut être parfois une fausse bonne idée.

Cependant, cela ne peut que renforcer l’idée qu’il est nécessaire de créer des pouvoirs d’équilibre. Et pour cela il n’y a que la décentralisation, le fédéralisme. Ce serait le meilleur moyen de ne pas donner tous les pouvoirs au(x) même(s) et de dédramatiser les changements de majorité. Si la majorité change au centre elle ne change pas au même moment dans tous les territoires puisque les élections ne se déroulent pas toutes en même temps. C’est ainsi que les choses fonctionnent dans les pays fédéraux ou largement décentralisés.

J’aimerais entendre dans la bouche des responsables de l’opposition parlementaire cette parole concernant le centralisme. Mais on ne l’entend pas ou à peine ; et même quand on parle de la mise en place d’une nouvelle constitution nous n’entendons pas évoquée la nécessité de mettre fin à un centralisme étouffant, créateur d’une crise démocratique ancienne, permanente, durable.

David Grosclaude

* Leur rôle est devenu un vrai problème démocratique dans la mesure où les caméras sont toujours braquées en direct sur ce qui se passe à Paris, dans le kilomètre carré du pouvoir, et que tout le reste n’est qu’une succursale de l’actualité parisienne. Ils bâtissent une culture politique qui laisse croire que rien ne peut se passer hors Paris. Et cela est vrai en tous domaines.

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Magazine Occitania – Lo Cebier decembre 2022-genièr 2023 n°235

Mar 3, 2024

 

Edito N° 235

Las paraulas…per comprendre e bastir deman

 L’annada que ven de s’acabar foguèt una annada de guèrra que, de faiçon paradoxala, participèt a la presa de consciéncia que l’energia es un produit costós, rare que cal estalviar. Mas soi pas d’aqueles que creson a las vertuts de las guèrras que serián d’accelerators d’innovacions o de presa de consciéncia indispensables. Las destruccions que pòrta aquela guèrra son immensas e las consequéncias negativas qu’a e qu’aurà, pesaràn sus l’avenir del planeta.

Las opinions publicas mondialas son bombardadas per de messatges contradictòris. D’un costat cal salvar lo planeta contra l’escaloriment climatic e de l’autre se cal armar per se protegir e tornar lançar l’industria de las armas.

Es primièr una guèrra destructora pel pòble d’Ucraina. N’es tanben pel pòble rus que, malatrosament, dins sa gran majoritat sosten las decisions de sos governants.

Es tanben una guèrra qu’a cambiat la localizacion del centre de gravitat d’Euròpa.

Aviam doblidat qu’Euròpa èra mai que l’oèst. E aquò o càmbia tot. Çaquelà soi pas segur que la classa politica europèa —vòli parlar de la de l’U.E—a plan comprés e pres en compte çò que ven de se passar en 2022. Nòstra concepcion d’una Euròpa unida poirà pas mai èstre la que coneissèm dempuèi mai de 50 ans.

Poiriam debatre de segur de las errors que foguèron las nòstras e qu’an permés la creissença del poder de Putin. Nos caldriá discutir de tots los eveniments que mòstran clarament que las idèas portadas per la dreta extrèma son en progrès en Euròpa e pertot sul planeta.

Portar un messatge d’esperança per 2023 es un pauc complicat dins aquel ambient.

La guèrra, que Russia a  provocat, poiriá durar fòrça temps e las perspectivas d’una negociacion, d’un acòrd per tornar trobar la patz, son pas nombrosas. I aurà encara de mòrt e de destruccion. L’afondrament del poder de Putin, per la volontat del pòble rus que n’auriá son sadol de la guèrra, sembla pas tanpauc una possibilitat dins un futur pròche.

Es dins aquela situacion, perilhosa, explosiva, que devem contunhar de far de politica, de nos mobilizar per las valors que son las nòstras coma la justícia sociala, la reparticion equitabla de las riquesas, la libertat de pensar e tanben lo respècte de la diversitat linguistica e culturala.

Soi un pauc triste de constatar que la mobilizacion en favor del planeta pren pas pro en compte la question de la relacion entre la diversitat culturala e lingüistica d’un costat e la diversitat biologica de l’autre. Foguèt decidit a la fin de 2022,  a Montreal, que l’objectiu dels Estats èra de protegir lo 30% de la superficia del planeta. Seriá la solucion per salvar la diversitat de las fòrmas de vida. Mas los cercaires que trabalhan dempuèi mai de 30 ans sus la conservacion de la diversitat biologica an mes en lutz que se podiá pas preservar la diversitat biologica sense preservar la diversitat de las culturas e de las lengas. La literatura de l’Unesco es abondosa en aquel domeni. Ont la diversitat culturala e linguistica desapareis, la diversitat biologica se morís. Pèrdre la diversitat de la faiçon de dire e de pensar lo monde seriá pèrdre los espleits, los otisses e las aisinas que faguèron lo monde ont vivèm. Que lo biais de pensar lo desvolopament siá fòrça influenciat per las culturas es pas una idèa nòva. E donc es logic de pensar que, per inventar una concepcion novèla del desvolopament uman, aurem besonh de totas las capacitat d’imaginacion de l’umanitat dins sa diversitat. La question ecologica es una question culturala tanben. Lo perilh seriá de creire que s’agís sonque d’unas causidas tecnologicas, d’una utilizacion vertuosa de las innovacions scientificas. Es çò qu’arriba quand es negligida la promocion de las lengas e de las culturas que son menaçadas de disparicion.

Es de la responsabilitat dels que se dison portaires de la transformacion ecologica de la societat de far passar aquel messatge. Es pas simple de segur d’explicar que la lenga de tal o tal pòble petit del planeta es tant importanta coma una espècia animala en perilh, mas es una realitat. Nosautres occitanistas devem far dintrar aquò mai encara dins lo debat politic.

Sabi plan que dins un periòde de crisi e de guèrra es pas evident de far passar d’ideas nòvas. Lo poèta Rafael Alberti, mentre que la guèrra s’anonciava en 1936 en Espanha, ecriguèt aquel poèma que deplorava la fin de l’intelligéncia e de las paraulas :

«Manifèstes, articles, comentaris, discorses fumadas perdudas, brumas imprimidas. Quina dolor de papièr e dèu escobar lo vent ! Quina tristessa de tinta e dèu boissar l’aiga ! ».*

Mas soi segur que lo poèta sabiá plan que las guèrras se ganhan tanben ambe de mots.

Nos demòra a far comprendre que, per estar plan armats contra las guèrras e la catastròfa ecologica, nos fa besonh la diversitat de las paraulas, de las lengas e de las culturas.

Bona Annada a totas e tots

David Grosclaude

* Manifiestos, artículos, comentarios, discursos, humaredas perdidas, neblinas estampadas. ¡qué dolor de papeles que ha de barrer el viento, qué tristeza de tinta que ha de borrar el agua !

(Rafael Alberti : Nocturno)

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Magazine Occitania – Lo Cebier julh-agost 2022 n°234

Mar 3, 2024

 

Edito N° 234

Le retour du centralisme, quoi qu’il en coûte !

La politique qui s’annonce en matière d’énergie et de lutte contre l’inflation sert de prétexte à un retour en force du centralisme. Tel des parents qui donnent de l’argent de poche aux enfants, l’État va distribuer des chèques en direct aux citoyens. On l’avait déjà fait à la fin de 2021 et maintenant l’habitude est prise. Les collectivités comptent pour du beurre alors qu’elles pourraient être plus efficaces et plus pertinentes.

 C’est le retour en force du centralisme et cette fois ci par la porte « pouvoir d’achat » et  « lutte contre le réchauffement climatique ».

Oui, il faut bien que le centralisme se pare de quelques les vertus pour se justifier.  Après des mois et des mois d’un discours assez hypocrite sur la nécessité de restaurer le pouvoir des élus de terrain, voilà le retour du naturel. En effet, avec la pandémie on avait entendu dire par les uns et les autres que la leçon était comprise, qu’il fallait faire confiance au terrain et aux élus locaux pour répondre de façon adéquate aux besoins de la population en cas de crise. Mais en fait, tout est redevenu comme avant, et c’est même pire.

Voilà que se trouve relancé le programme de construction de centrales nucléaires avec à la clé la renationalisation souhaitée de EDF. Vous savez cette entreprise qui avec l’EPR fait exploser les coûts de construction d’une centrale, celle de Flamanville. Nous allons avoir droit à plusieurs projets du genre et là nous sommes vraiment dans le « quoi qu’il en coûte ! ».  Nationaliser EDF ! Voilà qui fait « de gauche ». Mais les raisons invoquées sont bien inquiétantes. Du nucléaire à profusion ! C’est reparti comme dans les années 1970 et le plan Messmer, la première vague nucléaire.

Centralisme dans la décision avec ce projet de nationalisation qui vient donc renforcer la centralisation de la production d’énergie. C’est le choix qui est fait avec le prétexte double du changement climatique et de la guerre en Ukraine. On renie ainsi tous les principes d’une politique écologique efficace. Le centralisme de la décision fait partie des raisons de l’inefficacité des politiques de lutte contre le réchauffement du climat. On le sait depuis les premiers écrits de ceux qui ont travaillé sur l’écologie politique. Ce sont les collectivités territoriales qui sont la clé en ce domaine, parce qu’elles font concrètement, elles réalisent des projets au plus près de la population et des réalités locales et régionales en matière d’environnement, de protection de la biodiversité, de transports aussi parfois.

Les États ne peuvent être efficaces

 Le pouvoir des États est, quant à lui, limité par des réflexes que l’on peut qualifier de stato-nationalistes, de protection de certains intérêts qui font que l’on se préoccupe peu des résultats en matière de climat. Depuis que D.Trump a décidé de renier la signature des Etats-Unis sur l’accord de la COP 21 on commençait à dire que les États ne servent pas les intérêts de la planète. En effet, aux Etats-Unis, on a très vite compris que l’État fédéral n’était pas un acteur pertinent mais que c’étaient les villes et certains États fédérés qui étaient en pointe. Donc la décision de Trump ne changeait pas grand-chose aux projets concrets en matière de climat. Les réalisations concrètes étaient faites par d’autres que le pouvoir de l’État.  Il y aurait d’autres exemples à donner en ce domaine parce que la capacité des collectivités territoriales à œuvrer dans le domaine écologique est visiblement bien supérieure à celle des États. Les premiers auteurs, qui dans les années 70 faisaient de l’écologie politique, le disaient déjà : pas de défense de la planète sans la participation des territoires : régions et grandes villes. (1)

En tous cas la relance du programme nucléaire n’est pas une bonne nouvelle. Décarbonée cette énergie ? Oui peut-être mais tellement polluante et tellement dangereuse pour la démocratie. Centralisme des décisions, centralisme des mesures de protection, centralisme de la production d’électricité : voilà la réalité du nucléaire alors que les solutions pour lutter contre le réchauffement appellent la décentralisation sur tous ces points. C’est la force des énergies renouvelables et surtout la clé pour la première source d’énergie qui est à notre disposition : la réduction de la consommation ou si vous préferez : la sobriété.

Il faudrait ajouter aux dangers du nucléaire la menace que l’on voit poindre en Ukraine : un centrale nucléaire est une cible vraiment pas comme les autres. Imaginez l’effet d’un bombardement sur une des centrales ukrainiennes.

La fragilité que cela entraine est évidente. En prenant une seule centrale les russes contrôlent une partie très importante de la production d’électricité du pays.

État-providence ou État-biberon ?

La centralisation est de retour ! Elle l’est aussi par la volonté affirmée de lutter contre l’inflation. Là nous atteignons des sommets. L’État, en direct va distribuer des chèques aux citoyens ! Pas d’intermédiaire. Ce n’est plus l’État-providence c’est l’État –biberon !

Un chèque pour permettre aux plus démunis de manger. C’est un peu comme si on avait décidé de nationaliser (d’institutionnaliser) les Restaurants du Cœur.

L’État central, va, en direct, en passant par dessus toutes les collectivités, tous les corps intermédiaires, toutes les structures telles les Caisses d’Allocation Familiales, donner de quoi manger aux ménages (9 millions). Comme s’il savait mieux que les autres identifier ceux qui ont besoin de cette aide ! Où sont donc passées les belles déclarations sur la pertinence du travail des élus locaux ?

Comment peut-on, si ce n’est pour des raisons de propagande politicienne et de volonté de frapper vite pour montrer que l’on agit ( ou que l’on s’agite, c’est au choix) , croire que depuis Paris, on va vraiment identifier comme il convient les besoins ?

On pourrait aider les circuits-courts

Comment peut-on justifier ces aides qui ne vont en rien tenir compte de la nécessité de faire vivre de petits producteurs locaux (fruits, légumes, viande, fromages etc…) ?

Sur les territoires, comme les communes ou les communautés de communes, on serait en capacité de bien identifier les besoins et surtout de diriger la dépense de ces aides vers ceux qui font vivre les territoires (2). Dépenser les 100 euros d’aide dans un supermarché qui fait venir des produits de loin est une aberration et surtout une contradiction énorme par les temps qui courent.

Combien de communes pourraient faire ce travail ? Beaucoup, mais à condition que l’on arrête de leur enlever du pouvoir et des moyens.

Je m’étonne ( à moitié seulement je le reconnais) que des maires et des présidents de communautés de communes ne protestent pas. (3)

La logique même de la lutte contre l’inflation est mise à mal par ce système centralisé. On participe à la mort des producteurs locaux qui ne vont pas profiter, comme ils le pourraient, de cette dépense des ménages. J’ajoute que cette volonté de dynamiser les circuits-courts aurait toute sa cohérence dans le cadre de la lutte contre les surconsommations d’énergie.

Dans le domaine de l’aide qui sera octroyée aux automobilistes aussi on nage en pleine contradiction. En effet, avec l’argument de donner de l’aide à ceux qui roulent beaucoup afin qu’ils puissent payer leur essence, on en oublie que l’objectif est justement de réduire cette consommation. Pourquoi ne pas avoir parlé d’aide au transport, ou à la mobilité comme on dit aujourd’hui. Pourquoi ne pas profiter de cette affaire pour encourager, partout où cela est possible, le transfert des voyages de la route vers le  train ou le bus ?

Profiter de la crise pour changer

Je vis dans une commune de 3500 habitants qui a une gare : une chance ! L’aide pourrait être donnée par la municipalité en proposant un supplément à ceux qui iront travailler dans la ville-centre par le train ; c’est faisable. Mais rien n’est fait en ce sens. Déjà, je le reconnais, ma commune ne sait même pas profiter de sa gare. Pourtant donner plus à ceux qui choisiraient le train serait vertueux. Dans la situation actuelle l’État va de façon indifférenciée donner des aides qui sont en contradiction avec la politique énergétique nécessaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

La crise serait une opportunité pour à la fois aider ceux qui ont besoin de compenser la hausse des prix du transport et promouvoir de nouvelles façons de se déplacer. Je sais pertinemment que dans certaines régions il n’y a pas de trains et que la voiture est indispensable mais il existe des cas où l’on oublie le train et le bus. De plus cela n’encourage pas la SNCF à proposer un service qui pourrait être de bien meilleure qualité qu’il ne l’est. On préfère endetter les collectivités pour les LGV.

L’État central voulant tout régenter va donc mener une politique qui ne prend pas en compte des réalités que des collectivités territoriales pourraient et devraient considérer comme prioritaires.

Je viens de donner un exemple qui n’est peut-être pas applicable partout mais qui montre la multiplicité des situations. C’est cette variété qui doit être prise en compte et qui doit donner lieu à des variétés de solutions. C’est là que le centralisme est impotent.

J’ajoute que, bien entendu, la meilleure politique pour aider ceux qui vont souffrir de la hausse des prix passe aussi et surtout par la hausse des salaires. Ce n’est pas la peine de glorifier la « valeur travail » comme disent certains, pour en arriver aujourd’hui à cette politique de distribution de chèques, tels des parents donnant de l’argent de poche à des enfants.

David Grosclaude

° Il faut lire ou relire le livre de Denis de Rougemont « L’avenir est notre affaire » (1977). Pour lui pas de salut pour la planète sans une fédéralisation, sans une intervention du pouvoir régional et local.

° Il existe dans beaucoup de communes des AMAP, des associations diverses qui cherchent à aider les producteurs locaux et à promouvoir la consommation de productions de proximité. Pourquoi ne pas favoriser cette consommation ?

° Je dis « à moitié » dans la mesure où le centralisme a ceci de grave c’est qu’il crée des élus locaux qui sont parfois très heureux qu’on ne leur donne pas de responsabilités. Tous ne sont pas ainsi  heureusement mais le système finit par créer dans certains endroits des élus très dociles face au pouvoir central, à ses représentants et à ses décisions.

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Magazine Occitania – Lo Cebier décembre 2021 – genièr 2022 n°233

Mar 3, 2024

Édito n°233

Estossi l’esquèrra…

Pertocant ua descobèrta anatomica recenta : lo melic qu’ei a l’esquèrra…pas lo còr

Estossi l’esquèrra, que prenerí la pagèra de l’espectacle que soi a dar.

—Que’m demandarí s’ei vertadèrament rasonable de deishar créder qu’existeish la hemna o l’òmi providenciau.

—Que’m demandarí se la question ei vertadèrament que’s presenti l’un o l’auta a l’eleccion presidenciau

—Que’m demandarí se la democracia ei un jòc de monacas russas, çò qui vòu díser ua seguida d’eleccions, de primàrias de primàrias, entà n’arribar a ua primària e enfin a la designacion d’ua candidata o d’un candidat.

—Que’m demandarí se la democracia ei de n’arribar a la designacion d’un candidat o d’ua candidat per ua eleccion qui n’ei pas arren mei que de con.hortar un poder personau desmesurat.

—Que demandarí çò qu’ei l’esquèrra

—Que’m demandarí çò qu’ei un programa d’esquèrra

—Que m’interrogarí a prepaus de totas las errors hèitas peus govèrns e capdaus d’esquèrra desempuish annadas e qui an aviat quauques electors d’esquèrra a’s trobar uei a l’extrèma dreta.

—Que deisharí de voler parlar com l’extrèma dreta entà esperar arrasterar mei

—Que’m pausarí questions sus l’eleccion d’un president qui n’a pas mei nat contrapoder entà s’acarar a eth

—Que m’avisarí que quitament aus Estats-Units lo president n’a pas tantes poders com a noste

—Que m’interrogarí a prepaus deu culte de la personalitat qui pauc a pauc e’s càmbia en la nòrma

—Que’m demandarí s’ei plan sanitós en democracia que lo nom deu president e lo son prenom sian citats a longor de jornaus, radio, tele e premsa escriuta. Comptatz, que vederatz.

—Que’m demandarí s’ei plan utile en democracia qu’un president de la Republica agi ua opinion sus tot e que l’exprimi.

—Que’m demandarí se d’escríver au president de la Republica cada còp qu’òm a quauques doléncias ei un reflèxe vertadèrament republican.

—Que m’interrogarí sus la democracia.

—Que’m demandarí si ei aqueth pretendut ligam personau enter un òmi o ua hemna d’un costat e un pòble de l’aute, o se non seré pas meilèu un parlament dab poders dab, en mei, de vertadèrs poders descentralizats qui serén autant de contrapoders ?

—Que m’interrogarí a prepaus d’aquera patetica batalha de melics qui’s jòga adara.

—Que’m pausarí la question de saber quantes de nosautes an lo melic a l’esquèrra.

—Que’m pausarí questions sus la descentralizacion e la possibilitat de har que tot non sia decidit de París estant, au demiei deus quauques milierats de personas qui creden d’estar l’eleit de la politica e deus mèdias.

—Que’m demandarí se viu plan la democracia suus platèus de tres o quate canaus de television e de radio, on s’i veden tostemps los medishs a pausar las medishas questions aus medishs candidats, candidatas, o candidats e candidatas potenciaus.

—Que’m demandarí se la democracia parlamentària non seré pas ua bona solucion, tot compte hèit.

—Que’m demandarí quin hèn los qui n’an pas un president omnipotent entà har víver la democracia.

—Que’m demandarí perqué parli tan pauc d’Euròpa.

—Que me’n saberé mau d’aver creat lo president sortent.

Estossi l’esquèrra, que credi que causirí de har campanha per ua sheisau Republica e ua navèra constitucion.

Estossi l’esquèrra que harí  aquò en tot estar coerent.

Estossi l’esquèrra, n’anarí pas a ua eleccion qui vos ensenha sonque a díser JO e jamei NOS.

Estossi l’esquèrra, qu’averí en cap lo sovier de 1969 e de l’eleccion presidenciau quan l’esquèrra estó…çò qui poderé estar au mes de mai qui vien.

Estossi l’esquèrra e estossi coerent qu’arrefusarí aquera deriva institucionau e non democratica e NON PRESENTARÍ PAS NAT CANDIDAT A AQUESTA ELECCION.

Estossi l’esquèrra que harí d’aqueth arrefús un acte politic, un programa.

Mes non soi pas L’ESQUÈRRA que’n soi sonque un element e que m’obliga a m’interrogar sus çò qu’ei l’esquèrra e que m’obliga a essajar de har quauques frasas coerentas.

David Grosclaude

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Magazine Occitania – Lo Cebier octobre-novembre 2021 n°232

Mar 3, 2024

Édito n° 232

Occitan·a·s es mai que temps de far de politica. La dintrada 2021, lo 13 de novembre a Narbona.

Il est grand temps de faire de la politique.

Occitanas, occitans dins totas nòstras regions !

Daissèm pas mai d’autres decidir e agir a nòstra plaça.

L’eleccion presidenciala al melhor se pòt presentar coma un combat d’egòs d’una autra epòca, al pièger se mudarà en un jòc de desembalatge e de desbondada de nòstras paurs suspausadas. In fine, lo que serà mens mal elegit trionfarà mas tot aquò demorarà luènh de las preocupacions e de las esperanças nòstras. Lo centralisme tòrna mai fòrt que jamai. Los mediàs son mai centralizats que jamai, lo poder parisenc es de mai en mai estofant.

° La lenga nòstra es atacada. La lei Molac foguèt censurada per lo Conselh Constitutional

° Las novèlas regions son un fracàs. Se plegan a la volontat de Paris.

Es mai que temps de decidir al país per i poder viure e trabalhar !

Pr’aquò, après la presidenciala la campanha de las eleccions legislativas serà un mejan de far ausir nòstra votz. Engatjem-nos ! Donem-nos un projècte portaire d’espèr e d’avenidor !

Los desfís son dels bèls mas los saurem relevar e capitarem en portant de solucions originalas. L’ora es pas a la paur, al replegament identitari exagonal, a cercar de cargar l’ase o d’ensenhar del det ; Es l’ora de l’accion, de la presa en carga de nòstra destinada !

° Sabem que las grandas questions ecologicas poiràn èstre resolvudas sens tornar lo poder als territòris nòstres.

° Sabem que salvarem pas la diversitat biologica sens salvar la diversitat lingüistica e culturala.

Deman es nòstre. Amassa lo bastirem ! Fasem pinha !

Retrobatz-nos ! Venètz debatre e aprestem amassa lo periòde electoral que se dobrís.

Citoyennes et citoyens des régions occitanes !

Ne laissons plus d’autres décider et agir à notre place.

L’élection présidentielle au mieux se résumera à un combat d’égos d’un autre âge au pire se transformera en un jeu sordide de déballage de nos peurs supposées. In fine, le moins mal élu triomphera mais tout cela restera loin de nos préoccupations et de nos attentes. Le centralisme revient en force. Les médias sont plus centralisés que jamais, le pouvoir parisien est de plus en plus étouffant.

La langue occitane est attaquée. La loi Molac a été censurée par le Conseil Constitutionnel

Les nouvelles régions sont un échec. Elles se plient au bon vouloir de Paris.

Il est plus que temps de décider au pays pour pouvoir y vivre et y travailler !

Après la présidentielle la campagne des élections législatives sera, en revanche, un moyen de faire entendre notre voix. Engageons-nous ! Offrons un projet porteur d’espoir et d’avenir !

Les défis sont grands mais nous saurons les relever avec succès en apportant des solutions originales. L’heure n’est pas à la peur, au repliement identitaire hexagonal, à la recherche de boucs émissaires ; Elle est à l’action, à la prise en charge de notre destin ! Nous savons que les grandes questions écologiques ne pourront être résolues sans rendre le pouvoir à nos territoires.

Nous savons qu’on ne sauvera pas la diversité biologique sans sauver la diversité linguistique et culturelle.

Demain nous appartient, ensemble nous le bâtirons ! Rejoignez-nous ! Venez débattre, et préparons ensemble la période électorale qui s’ouvre.

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Magazine Occitania – Lo Cebier agost-setembre 2021 n°231

Mar 3, 2024

Édito n° 231

Naufragi democratic

Tres naufragis democratics : regionalas francesas, Espanha, Conselh Constitucional

La democracia ven de pèrder qualques vaissèls mai, amb tres eveniments que se debanèron recentament.

De las eleccions regionalas en França que podèm dire, en defòra del fait qu’es una catastròfa democratica ? Lo vaissèl es al fons de l’aiga. La pretenduda descentralizacion existís pas mai, se jamai existiguèt un jorn !

Amb una participacion ridicula las eleccions que se debanèron dimenge passat an pas gaire de valor. Los electors an desqualificat las regions e los departaments. Dison que i comprenon pas res, que ne sabon pas las competéncias o las atribucions. Dison que son pas d’eleccions interessantas.

An rason ! Per èstre un afogat de la descentralizacion, lor pòdi pas dire qu’an tòrt.

Primièr, fa d’annadas qu’òm quita pas dire e de cantar pertot als electors que la sola eleccion que val quicòm, es la del rei, del president de la Republica.

Tanben en 2015 votèron una lei que retalhèt las regions. Sabiam e diguèrem que seriá ua catastròfa : n’es una, clarament. E me pòdi pas empachar de pensar qu’a la manòbra i aguèt un nomat Manuel Valls (èra pas solet, es vertat) que, pauc de temps aprèp, partiguèt a Catalonha per l’aventura que sabèm. Ara se’n torna en cò nòstre en esperant que s’i poirà trobar una plaça. L’ambient es favorable per el, de tota faiçon.

La descentralizacion es mòrta en França e se los electors comprenon pas res a las regions e als departaments es que, en França, an volgut far una descentralizacion sens gost, sens perfum.

I a lo famós « café para todos » de l’Espanha (autonomia per totes dins l’amira de negar l’autonomia basca, catalana e galiciana). En França avèm dret a un « cafè per totes » mas es un descafeïnat, la tassa es pichona e nos manca la culhèra per eventualament esperar de sucre. De regions sens poders, sens identitat, sens mejans economics, sens existéncia vertadièra.

Quand i a un enjòc un pauc mai important, los electors se desplaçan ; o vesèm en Corsega on la participacion es lo doble de la del continent.

E los que s’aventuran a tirar de conclusions sus la baissa del vòte RN deurián èstre prudents que la participacion foguèt tan trista que sembla un pauc riscat de far d’analisis politicasseriosas sus aquela basa.

La gràcia

Naufragi democratic tanben de l’autre costat dels Pirenèus. Pedro Sanchez, lo primièr ministre espanhòl a decidit de graciar los presonièrs catalans, los presonièrs politics catalans. Obligat de o far pr’amor ja lo Conselh de l’Euròpa començava de mostrar del det aquela Espanha que met a la preson de personas qu’an pas agut una sola accion violenta mas qu’an sonque permés l’organizacion d’un referèndum.

Mai de tres ans de preson, aprèp un procès indigne. Segur es pas Sanchez qu’èra a la manòbra lo 1èr d’octobre de 2017 mas son partit faguèt pas melhor que la dreta espanhòla a aquel moment.

Ara que son libres —e se’n cal regaudir— las presonièras e los presonièrs politics catalans, i a de monde a Madrid que voldrián que diguèsson mercés a l’Espanha per los aver liberats…al cap de tres ans e mièg d’un embarrament injuste ?

E mai qu’aquò ! Son menaçats de tornar a la preson se menan d’accions que poirián dintrar dins lo cadre dels elements que los faguèron condamnar. Es pas de creire ! Delicte d’opinion ?

Ça que la, las presonièras e los presonièrs, a la sortida de lors presons an pas daissat la mendra oportunitat a Madrid de se regaudir, e totes diguèron que, mai qu’abans, lor convicion anava cap al dret a l’autodeterminacion e a la constitucion d’una republica catalana. Compreni plan que digan pas mercés.

Soi pas catalan, e ai pas a dire se soi per o contra l’independéncia, mas çò que sabi es que i a encara de monde en exilh e que de tota faiçon la sola solucion demòra de metre en plaça un referèndum per sortir vertadièrament de la crisi. Se aquò se fa pas, non solament la democracia aurà naufragat, mas lo naviri Espanha risca d’èstre assaltat per una banda de piratas d’extrema dreta, nostalgica del franquisme. Son de monde qu’an tirat profièit de l’actitud ipernacionalista del tribunal que jutgèt los presonièrs catalans.

Voldriái pas èstre a la plaça de Pedro Sanchez que, en prenent lo poder, es ara en carga d’una question fòrça complicada. Mas la plaça la voliá !

En tèrmis populars parlan d’un « baston merdós », que li daissèron lo govèrn del Partit Popular, son president Rajoy  e los jutges del Tribunal Suprème. Ara es a el de saber per quin cap lo prendre.

Conselh Constitucional

Aquel afar catalano-espanhòl me fa pensar a l’actitud del Conselh Constitucional francés. A penas acabèt de prendre sa decision per tuar la lei Molac e lo vòte majoritari dels deputats, que donèt una precision ; Çò qu’avèm legit e çò qu’es escriut seriá pas exactament çò que deuriam comprendre. L’immersion seriá autorizada ont se fasiá duscas ara mas seriá pas permés de la practicar dins lo servici public de l’Educacion ! Tant val dire que nos donariá lo dret de contunhar de far çò que volem tant qu’aquò se fa pas amb los mejans de la Republica. Pasmens aqueles mejans son tanben nòstres.

Finalament nos demandan de nos regaudir d’èstre liberats d’una sanccion que poiriá tombar mas que tombarà pas pr’amor nos fan beneficiar d’una mena de «gràcia»…a la condicion de nos calar e de pas demandar mai.

Nos devèm acontentar d’una favor que seriá de nos dire que nos castigaràn pas. Seriam doncas perdonats d’aver pensat un moment, somiat un jorn, de donar a nòstra lenga la plaça que s’amerita dins l’escòla.  Sèm copables d’aver pensat que la lei s’aplicariá a la lenga nòstra coma aquò se fa dins un país de dret.

Aquela plaça dins l’escòla, la volèm, que siá dins l’escòla del servici public o dins las escòlas associativas que elas, dempuèi d’annadas, essajan de compensar l’abséncia de servici public d’educacion en occitan.

Mans de Breish canta « avèm autant de dreches coma los autres n’an

E qualques uns de mai (…) de far tutu pam pam ». Es çò que nos ditz lo Conselh Constitucional. Nos menaçase volèm dintrar dins la normalitat.

Avèm autant de drets coma los autres …mas sèm obligats de nos batre mai per los far respectar.

Coratge ! Pro d’estar mespresats !

David Grosclaude

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Magazine Occitania – Lo Cebier abril-mai 2021 n°230

Mar 3, 2024

Édito n° 230

Lei Molac : un pas de mai

Es un pas de mai que faguèron los deputats aqueste 8 d’abril mas es pas de segur lo cap del camin. Calrá encara de mobilizacions e de bastèstas per que la lei s’aplique. 

Èri pas suls bancs del public en 1951 quand foguèt votada la lei Deixonne mas la causa me foguèt contada pel deputat de Tarn que rencontrèri fa ja 40 ans, en decembre de 1980. Maurice Deixonne demorava a Urriage, a costat de Granòble. Aviá pres sa retirada de la politica dempuèi bel brieu e foguèt estonat de me veire far tant de camin per li parlar de la lei que portava son nom.

Estonat perqué me diguèt que jamai auriá pensat dins sa vida qu’una lei sus las « lengas e dialèctes locals » portariá son nom. La question lo passionava pas mas coma m’o diguèt, faguèt lo trabalh perqué èra un « parlamentari conscienciós ».

De lengas regionalas ne parlava pas cap. Aviá un nom catalan mas èra nascut a l’Isla Maurice e lo sol ligam qu’aviá amb l’occitan èra sa circonscripcion del Tarn, que foguèt la de Jaurés abans la guèrra de 14/18. E, se defendèt lo 22 de decembre de 1951 son tèxte de lei (ja plan modificat pels uns e pels autres) es que sa femna li aviá fait veire un article de Jaurés sus la question e que per el, se Jaurés aviá conselhat d’ensenhar las lengas regionalas voliá dire que la causa s’ameritava d’èstre defenduda. L’istòria pren de camins estranhs per nos donar de frucha.

Cal dire qu’en 1951 lo Senat de l’epòca (que se disiá Conselh de la Republica) aviá pas briga sostengut Deixonne e al contrari aviá prepausat un contratèxte, un contrafuòc. Deixonne aguèt donc a lutar contra los senators e contra son partit, la SFIO, majoritariament opausada a sa proposicion de lei. (1)

Aqueste còp, 70 ans après es un deputat conscienciós tanben, un breton, Paul Molac que portèt lo tèxte. A finalizat coma caliá e amb dexteritat lo trabalh de mai de quaranta ans de reivindicacions portadas pel movement politic e pels movements culturals.

La lei Molac, de mon punt de vista, es l’abotiment d’un procèssus reivindicatiu que rendèt possible la presa de consciéncia de la part d’una novèla generacion de parlamentaris. An sabut comprendre que la question de las lengas deviá èstre dedramatizada. Mas aquel debat a pas fait dintrar França dins los grands païses capables de protegir la diversitat lingüistica. Paul Molac e lo grop Libertés et Territoires que l’an ajudada a sortir d’aqueles païses que son òbra principala es la destruccion de la diversitat. Lo pas en davant fait per la lei Molac es immense comparat amb çò qu’avèm conegut duscas ara, mas es un minimum dins lo domèni de la democracia. Reconéisser l’immersion coma metòde d’ensenhament eficaça, reconéisser la legitimitat de la preséncia del bilinguisme dins la senhaletica bilingua es pas un pas de gigant dins l’absolut ; pasmens es un efòrç gigant per França, empegada dins sas certituds e sas conviccions sus la superioritat de la francofonia. Molac aviá de far comprendre que tot aquò èra vielhòt. Capitèt !

Qu’òm aja lo dret d’ara enlà de metre un accent agut sul «Í» dins lo prenom d’un mainatge  o un tilde a Fanch es una victòria mas es pas una avançada istorica per l’umanitat.

E disi pas aquò per minimizar la portada del tèxte o lo trabalh necessari per lo far votar ;  al contrari  o disi per mostrar que començam de sortir de la preistòria en matèria de politica lingüistica e qu’aquò necessitèt de grans esfòrces.

Arguments vièlhs

Paul Molac fa partida de la novèla generacion de parlamentaris que parlavai abans. A podut convéncer una gran part de sos collègas amb d’arguments que foncionavan pas fa trenta ans. Per astre, foncionan ara, en rason del trabalh fait per des milierats de personas en Occitània, Bretanha, Corsega, País Basc, Catalonha, Alsàcia…

A l’opausat lo minitre de l’Educacion el, se plantèt complètament. Es el que sortiguèt al mièg del debat lo mot de « separatisme ». Me sembla que perdèt lo vòte a aquel moment perqué d’une deputats se sentiguèron insultats per aquel maniqueïsme ridicule.

Tanben, partissiá pas amb un  a priori favorable. Faguèt de declaracions sus l’immersion que pesavan dins lo debat. E calriá parlar de la nullitat de las divèrsas presas de paraula del president de la Republica sus la question dempuèi qu’es arribat al poder. Son intervencion dins una escòla de Villers-Cotterêts es un exemple d’incultura e de mesprètz que veniá d’una autra epòca. Aviá evocat devant de mainatges lo fait que François 1èr nos aviá sauvat d’una situacion que fariá que seriam dins un país ont lo monde se poirián pas comprendre perqué parlarián pas que « des patois ».

Es tot aquò que lo raportaire del tèxte, Paul Molac, deviá prendre en compte per far passar son tèxte. O faguèt fòrça plan.

Solide aguèrem los tradicionals opausants de l’esquèrra, los que son oficialament pas sosmeses a res, los que vòlon incarnar l’insomission mas que son jos la lei dels prejutjats linguistics e culturals dempuèi…me demandi quant de temps.

Vòli saludar tanben la prestacion del deputat de Bretanha LR Marc Le Fur. Es pas un òme d’esquèrra es clar mas, lo combat que mena per las lengas lo mena dempuèi fòrça longtemps. Es el que foguèt a l’origina de l’article 75-1 de la constitucion. Arribèt a convéncer Nicolas Sarkozy en 2008 de s’opausar pas a aquel cambiament. Foguèt un primièr pas.

Aquela aliança entre Molac e Le Fur es interessanta. Un professor de l’ensenhament bilingüe amb un ancian prefècte : es un aliança originala.

Los arguments vièlhs foncionèron donc pas aqueste còp ; enfin pas totes. Ausiguèrem encara de causas qu’an pas ges de rapòrt amb la question lingüistica. Pensi pas que d’evocar la longa lista dels mòrts suls monuments dels vilatges occitans, bretons, còrses o autres pòsca servir dins aqueles debats ; mas permet a d’unes de far de declaracions patrioticas en tot disent que de parlar occitan o breton empachava pas de morir jos las bombas o la mitralha.

Per tot çò d’autre avèm plan vist que la denonciacion de l’incapacitat d’aprendre coma cal lo francés per de mainatges que seguisson un ensenhament en occitan o en breton, foncionava pas mai. Pauc a pauc l’idea que lo multilingusime es positiu progressa enfin en França. Mas i a encara de camin a far.

Aplicar la lei

Una lei val çò que val una lei. Sèm en França. L’administracion nauta i a un pes enòrme e es ela que pòt entravar l’aplicacion d’una lei. Los decrets d’aplicacion tardan sovent a èstre publicats e aquò depend d’aquera administracion que vòl pas daissar un grama de son poder e de son influéncia.

Dins los ministèris s’escondon las fòrças que sovent empachan un tèxte d’èstre aplicat coma cal.

Cal comptar tanben amb la magra consideracion que pòt aver aquela administracion pels elegits locals e tot çò que pertòca las collectivitats, las regions e la cultura qu’es pas la cultura del centre.

Aurem a combatre encara per far dintrar en aplicacion çò que los deputats e los senators an volgut.

Sus l’ensenhament, es particularament important pr’amor per far d’escòlas bilinguas o per immersion, cal de mèstres e de professors formats. E la formacion demanda de mejans economics e de decisions claras.

La mobilizacion dels militants politics e culturals es donc pas acabada. Nos calrá encara anar dire las meteissas causas a de monde que faràn tot çò que pòdon per explicar que sul principi los deputats an votat quicòm mas que dins la realitat se pòt pas aplicar. Aquò s’apèla l’immobilisme ; es un enemic que trobam sus nòstre camin dempuèi 70 ans, dempuèi la lei Deixonne.

Aurem la legitimitat e quitament la legalitat ; es pas res mas, çaquelà,  necessita totjorn e encara la mobilizacion.

David Grosclaude 

(1) La proposicion Deixonne èra en realitat un compromís que li avián demandat de far entre tres proposicions favorablas a las lengas e una contra. Las tres favorablas las prenguèt en compte ; venián dels comunistas, del MRP e de la SFIO. Mas lo tèxte opausat èra estat presentat tanben per una elegida socialista del Conselh de la Republica. Deixonne considerèt qu’èra sonque l’expression d’opausants e qu’èra pas constructiu.

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Magazine Occitania – Lo Cebier Març 2020

Mar 26, 2020

En cette période de confinement la lecture d’un magazine « papier » permet de s’évader, d’échapper un moment à la tyrannie des écrans. Alors… ne nous privons pas de ce plaisir!

Au sommaire de ce n° 220 :

° Edito : « Loi Molac, un petit pas pour nos langues ».

° Coalition des gauches à Madrid : le début d’un dialogue politique avec l’indépendantisme catalan?

° En occitan : Agricultura, ensemble per cambiar nòstre rapòrt a la tèrra.

° Municipales : Pour une politique linguistique dans les communes.

° En occitan de Provence : Moviment sociau e alternativa politica occitana

° Béarn : Un projet d’incinérateur sur la zone de Lacq

Et beaucoup d’autres choses encore…. bonne lecture!

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Magazine Occitania – Lo Cebier : numéro de mars / avril 2019

Mai 12, 2019

Au sommaire de ce n° :

° Elections européennes : une importance inédite avec François Alfonsi.

° Congrès du Partit Occitan : nouvelles propositions politiques

° La Retirada : commémoration des 80 ans de l’exil républicain par Martine Boudet

° LN-PCA : una escroquariá au servici de la « region sud » per Gerard Tautil

° Urgéncia de l’aparament dels sòls per Fernand Vedel

° Lo « RIC » es ton amic? Paroles de lecteurs qui donnent leur avis sur une des revendications des gilets jaunes.

Et beaucoup d’autres infos et chroniques! Rendez vous sur l’onglet « s’abonner/s’abonar » en quelques clics et pour 14 euros vous pouvez recevoir le magazine complet chez vous!

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