Un pas en avant…

Un pas en avant, c’est la taxe à 75% sur les salaires dépassant 1 000 000€. Malgré la pression des clubs de foot de première division, c ette taxe s’appliquera bien à toutes les entreprises qui versent de tels salaires astronomiques. Heureusement le président de la république a tenu bon et réalise a insi un de ses engagements de campagne.

… Deux pas en arrière

Deux pas en arrière ? On pense bien sûr à l’écotaxe que le peuple breton, bonnet rouge vissé sur la tête, a rejetée avec virulence (lire à c e pr opos l’interview de Ga el Briand). L’objet de cette taxe sur les poids lourds est de réorienter le transpor t r out ier vers d’autres types de déplacement : le fret, le fluvial, etc. On a beaucoup entendu parler de ce que rapporterait cette taxe, de son coût de mise en oeuvre, mais qui sait ce que cela représente pour le consommateur ?

Les économistes ont calculé que les produits concernés par l’écotaxe verraient leur prix de vente augmenter de 0,41% en moyenne… Ce n’est franchement pas très significatif ! D’autant plus que les produits locaux ne seraient eux pas taxés bien sûr ! En Occitanie on a beaucoup vu le monde agricole, FNSEA en tête, manifester, voire taguer un peu partout s on hostilité à l’écotaxe. Pourtant il faut rappeler qu’elle ne s’applique pas aux engins agricoles (tracteurs , moissonneuses…), ni aux camions en charge de la collecte du lait… Pourquoi alors une telle réaction ? La FNSEA seraitelle allergique à tout ce qui peut être « écologique » ?

Autre pas en arrière

Autre rec ul : la taxat ion de l’éparg ne (PEA, PEL, épar gne salariale) qui aurait dû passer de 11% à 15,5%. Ce coup-là, ce sont les députés qui ont refusé de suivre et obtenu du gouvernement la stabilité des prélèvements sur cette épargne.

Au cas où ces messieurs-dames ne l’auraient pas remarqué, on est en pleine période de crise ! Pendant que la bourgeoisie française accumule des montants d’épar gne gigantesques, l’économie tourne au ralent i. Pourquoi encourager les gens à épargner ? Il vaudrait bien mieux les inciter à changer leur voiture, faire des travaux, partir un peu plus en vacances, bref consommer pour essayer de contribuer à relancer l’économie.

Pas de plafond pour les patrons

On pourrait aussi évoquer la rémunération des grands patrons. Dans la fonction publique un plafond a été instauré, mais dans le privé le gouvernement demande aux patrons de… s’autoréguler ! On peut toujours rêver ! Et puis aussi la taxe sur les transactions financières qui a été finalement annulée. Il s ‘a gissa it de prélever 0,2% à chaque fois qu’une action se vendait… les pressions des grands groupes financiers ont réussi à faire reculer le gouvernement. Quant à la taxation des plus values réalisées lors de la vente des parts d’une entreprise, elle a suscité la révolte des « pigeons » qui, après une petite manifestation à Paris, ont obtenu gain de cause et le retour au point de départ.

Fiscalité et économie

La question de la fiscalité est une question économique cruciale. Réduire la dette est nécessaire, et on attendait de François Hollande et Jean Marc Ayrault un discours clair, des actes cohérents, demandant des efforts à tous mais de fa çon proport ionnée. Au lieu de cela, le gouvernement a donné l’impression de naviguer à vue, accordant des privilèges à c eux qui criaient le plus f or t. La pet ite hausse de la TVA (voir tableau cicontre) suffira-t-elle à rétablir les comptes du pays ? Pourquoi dans le même temps les grandes entreprises parisiennes payent-elles moins d’impôt que les petites et moyennes entrepr ises ? Pourquoi la lut te contre l’évasion fiscale n’est-elle pas davantage renforcée ? Où est la justice dans les décisions évoquées ci-dessus ?

Fiscalité et politique

On le voit bien, la question fiscale est aussi une question politique. La droite et l’extrême-droite se sont d’ailleurs emparées du sujet et dénoncent dès qu’elles le peuvent le soi disant « matraquage fiscal ». L’extrême gauche est, quant à elle, silencieuse sur le sujet. Préférant toujours augmenter les dépenses, sans trop s e soucier des recettes, elle n’est pas à l’aise pour parler de fiscalité.

Fiscalité remise à plat ?

Et puis , surprise, le premier ministre prend le problème à bras le corps et propose une remise à plat de la fiscalité ! Le landernau politico-médiatique applaudit devant tant d’audace ! Mais le chemin sera long. Fusionner la CSG (que payent tous les salariés) avec l’impôt sur le revenu (que les classes populaires ne payent pas) va soulever beaucoup de problèmes. L’État français a construit un système tellement complexe qu’il va être difficile d’y toucher. Nous pouvons néanmoins formuler quelques propositions qui pourraient guider une vraie remise à plat. Quelques propositions Tout d’abord, une réorganisation des collectivités territoriales, avec une importante diminution du nombre de communes et la fusion des départements avec les régions, pour créer de véritables pôles autonomes avec une fiscalité propre indépendante des dota t ions de l’État. Prélever l’impôt à la source (sur les salaires) en allant vers plus de progressivité. Faire converger les prélèvements entre pays européens pour maintenir la protect ion sociale et réguler la concurrence. Mettre vraiment les moyens pour lutter contre la fraude. Ne pas oublier enfin que les entreprises ont besoin d’une visibilité sur plus ieurs années pour se sent ir en sécurité et investir.

Jordil a Galhac, novembre de 2013

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