Vaquì çai-sota, d’elements d’analisi sus lo comportament de la regien Provença-Aups CA (e non pas sus la circonscripcien «sud-est») dins les elecciens europencas. Aquesta chausida dins l’amira de se projetar sus les elecciens regionalas que vènon.
I – Evolutions par rapport à celles de 2009
On peut tout d’abord noter que le nombre de voix exprimées a progressé avec 197407 voix supplémentaires.
Les partis gagnants sont dans l’ordre décroissant le FN, le Modem/UDI, le front de gauche.
Les partis perdants sont dans l’ordre décroissant EELV (et RPS), l’UMP et le PS.
En valeurs relatives, le FN triple quasiment son influence (en passant de 10,5 à 33 %) tandis qu’EELV s’écroule en perdant la moitié de son électorat (de 16,5 à 7,75 %).
L’UMP connait un recul spectaculaire en passant de 30,5 % à 23,5 % et le PS se tasse un peu plus en passant de 13,5 à 10,5 %.
A l’inverse, le Modem est le seul mouvement pro-européen à résister avec même une très légère progression de 0,5 %. Le FdG continue à mobiliser son électorat mais reste stable dans son influence (6,5 %) malgré un petit gain de voix.
II – Répartition par département
Le département de force du FN reste le 84 (36,5%) mais les progressions les plus spectaculaires se font dans les 2 départements ruraux où le FN quadruple son influence. Il persiste malgré tout un contraste entre les départements urbains et les ruraux où les scores sont environ 5 à 6 % inférieurs.
On peut noter que la mouvance de droite extrême (de Villiers) dans le 84 ne réédite pas sa performance de 2009 et on peut légitiment penser que cet électorat a été absorbé par le FN.
L’UMP est en gros recul partout et surtout dans le 83 avec une perte de 9,5 %. Deux hypothèses: soit non mobilisation, soit absorption de son électorat extrême par le FN (cette dernière hypothèse étant la plus probable).
Le PS qui était déjà assez faible, recule également partout de façon homogène et montre même une certaine résistance dans le 06 où il a probablement atteint son niveau d’étiage à 9 %.
EELV s’écroule complètement et paie sans doute son attitude de compromission et l’abandon de ses combats dans le gouvernement socialiste. Comme en 2009, il réalise sa meilleure performance dans le 05 où il passe de 20 à 12,5 %. Les habituelles barrières médiatiques et des raisons internes ne permettent pas à R&PS de faire des scores significatifs.
Le FdG connait des performances homogènes dans toute la région et conforte son assise dans le 04 (de 7,5 à 8,5 %).
Comme en 2009, c’est dans les départements ruraux que la gauche est la moins faible. Toutefois, le NPA ne réédite pas ses performances de 2009 (de 5,5 à 6 %) et visiblement cet électorat ne se reporte pas sur les listes progressistes.
Enfin, le Modem/UDI reste globalement stable partout; il a apparemment bien mobilisé son électorat et même un peu plus; on peut également penser que son électorat n’est pas aspiré par le vote FN.
III – Les dynamiques
Toutes ces dernières années, nous avons noté une participation insuffisante aux divers scrutins à l’exception de l’élection présidentielle (même si cette élection européenne a montré un recul de l’abstention). Ce qui est nouveau, c’est que le FN est dorénavant la force la plus importante parmi le peu de gens qui votent.
Cette double condition de faiblesse quantitative du vote et de la prépondérance du vote fasciste fait peser une grave menace sur la démocratie.
Elément agravant: la fulgurance de la progression du vote FN avec + 22,5 % en 5 ans.
Un peu de politique fiction maintenant: si l’on considère la dynamique de l’électorat entre 2009 et 2014, les résultats des régionales en 2010 et les habituels reports de voix, on peut estimer le résultat des élections régionales de 2016 (si toutefois elles ont lieu en 2016).
Au 2ème tour, le FN prendrait la région avec entre 45 et 46 %, loin devant la gauche avec entre 32 et 33 % et reléguant la droite à 23 % maximum.
IV – Que faire ?
Il faut absolument comprendre les raisons principales des citoyens qui ne votent pas ou qui ne s’emparent pas des possibilités de choix alternatifs qui leur sont proposées.
On voit classiquement avancer des raisons liées aux conditions matérielles et sociales. Pour ma part, elles ne me convainquent pas et je crois qu’il faut y voir des raisons bien plus profondes liées à la morale politique.
Mais n’ayant pas la science infuse, je propose la démarche suivante:
1) établir un questionnaire fermé (réponses par oui/non) avec 1 seule question ouverte (quelle autre changement vous ferait retourner voter?) afin de savoir ce qui ferait déplacer les gens pour voter.
2) le diffuser autour de nous et recueillir les réponses de manière anonyme.
3) exploiter les réponses
4) Se tourner vers tous les partenaires démocrates pour échanger avec eux et établir une plate-forme de pression pour faire évoluer les pouvoir exécutif et législatif.
Dans tous les cas, il y a urgence et moins de 2 ans pour que les dirigeants français réagissent.
Pascal Recotillet
Secrétaire adjoint de Région Provence.