N°192 – Parallèles inquiétants: années 1920 – 1930 / années 2000 – …

Avr 18, 2014

Suite au krach financier de 1929, le monde est traversé par une grave crise économique et sociale. Affaires (Stavisky).      La crise financière mondiale commence en 2006 (subprimes, faillites d’établissements financiers, …). Chômage, affaires (Cahuzac).

→Montée des extrêmes dans plusieurs pays : les ligues d’extrême droite en France, Mussolini, Franco, Salazar au Portugal, Horthy en Hongrie, Staline en U.R.S.S.    Montée des nationalismes et des populismes dans pratiquement tous les pays d’Europe (Autriche, France, Finlande, Grèce, Suisse, Pays-Bas, Norvège,  Hongrie, Italie, …)

-Hitler chancelier en 1933 et reichführer en 1934.

-Poutine élu président de la Fédération de Russie en 2000.

JO de Berlin en 1936 : Allemagne : 89 médailles dont 33 d’or loin devant les E.U. : 56 médailles dont 24 d’or.

-JO de Sotchi en 2014 : Russie : 33 médailles dont 13 d’or loin devant les E.U. : 28 médailles dont 9 d’or.

-Volonté d’Hitler de réunir les communautés allemandes et de créer la Grande Allemagne.

Volonté de Poutine d’accroitre la sphère d’influence russe.

Mars 1938 : les troupes allemandes pénètrent en Autriche et imposent l’Anschluss qui est ratifié par la population à 99%.

→: L’Abkhasie et l’Ossétie du Sud se séparent de la Georgie avec l’aide de l’armée russe.

Septembre 1938 : Hitler demande le rattachement des Sudètes, territoire tchèque peuplé par une minorité allemande. S’ensuivront les accords de Munich puis l’invasion et le démantèlement de la Tchécoslovaquie.

Mars 2014 : Profitant de la révolution ukrainienne, les troupes russes interviennent en Crimée qui proclame son indépendance et est rattachée à la Russie. La Transnistrie, région de Moldavie qui a fait sécession en 1992 avec le soutien des russes réclame son rattachement à la Russie comme la Crimée.

A Munich, français et anglais capitulent devant Hitler. Face à ces coups de force, atermoiement des occidentaux. Début de la 2ème guerre mondiale.  

                                                                                                                               Gilbert Brawanski  

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N°192 – GDS aux Etats-Unis (Lo Cebier 137)

Avr 18, 2014

Dans son ranch texan, Rex Tillerson, comme nombre de ses voisins, a signé la pétition : « Not in my backyard ! »(= Pas dans mon jardin) pour éviter que l’on installe près de chez lui un château d’eau destiné à la fracturation hydraulique. Il a même porté plainte avec d’autres au prétexte que l’extraction des gaz de schiste si près de sa demeure en réduirait la valeur. Cette plainte précise : « Les propriétaires ont construit ou acheté leur maison à Bartonville pour vivre dans un quartier haut de gamme, sans industries, hauts immeubles ou autres bâtiments qui pourraient dévaluer leur propriété et affecter négativement le mode de vie rural qu’ils recherchent ». Il a même reçu l’appui ironique de Josh Fox, réalisateur de Gazland, qui sur son compte twitter a écrit « Je suis avec Rex ».

Dans son bureau de Président d’Exxon Mobil, Rex Tillerson s’oppose au projet de loi régulant la fracturation hydraulique et compte les milliards que lui rapporte le gaz de schiste.

Après Docteur Jekyll and M. Hyde, voici Rex Tillerson and M. Schiste.                                                                                                                                     

   Et en France ?

 

Montebourg, les ingénieurs des Mines, de nombreux journalistes et d’autres encore en sont persuadés : pour résoudre tous les problèmes de la France et surtout celui du chômage, il suffit d’autoriser l’exploitation du gaz de schiste comme aux Etats-Unis. N’ont-ils pas créé 600 000 emplois ? Oui, mais avec 500 000 puits soit 1.2 emploi par puits.

Pour créer 100.000 emplois en France, ce qu’ils nous promettent, il faudrait creuser plus de 83.000 puits en évitant, bien entendu les propriétés de Messieurs de Margerie, le patron de Total, Montebourg et autres afin qu’ils ne signent pas la pétition  » Pas dans mon jardin ».

Voilà ci-dessus un exemple de ce que pourrait donner par ailleurs l’implantation de ces puits près de chez vous.

 

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N°192 – Ensucats, mai drech ! Assommés mais debout ! (Lo Cebier 137)

Avr 18, 2014

Celles et ceux qui ont suivi les résultats municipaux dans notre région ont sans doute douloureusement ressenti des scores pas vraiment surprenants : Une vague bleue, brune, noire qui s’abat sur une Provence qui souffre et se renferme de plus en plus sur elle-même. Pour illustrer le propos je vais relater 3 dialogues tirés des échanges qui remontent du terrain aixois à l’occasion de porte- à- porte ou de tractages.

 

Dans un quartier populaire

Electeur N°1 : Vous êtes qui, droite, gauche ?

Colistier N°1  – Réponse N°1 : Gauche, PS…

Electeur N°1 : – le ton monte – Avec Hollande on a déjà donné. Mon ennemi c’est la finance, y disait ! Nos vies n’ont pas changé. Au contraire c’est de plus en plus dur.  Le loyer, les charges, le chômage, les petits boulots, les contrats précaires c’est toujours pour nous. Et les cadeaux toujours pour les patrons. Justice sociale, mon cul, ouais… Quand on est jeunes les TUC, les trucs, c’est la galère. Ya rien et dans ce quartier c’est pire. Et puis la gauche vous venez nous voir quand vous avez besoin de nous. Ça fait 12 ans que vous nous avez abandonnés… Alors là, nous on passera notre tour.

Colistier N°2 – Réponse N°2 : Nous sommes régionalistes, autonomistes, occitanistes… du Partit Occitan

Electeur N°2 : – Qui coupe l’extra-terrestre en face de lui – Cycliste, pompiste ? De quoi, on connaît même pas ! Qui ? Ouais, Guerrera ? D’accord, mais bon ça change quoi ?

 

Bon, certes la partie quartier huppé est plus longue, mais il y a un personnage en plus. Dans un quartier huppé :

Concierge N°1 : Interdit d’entrer dans la résidence, circulez ou j’appelle la police. D’ailleurs comment vous êtes rentrés, avec quel code, on va porter plainte !

Electeur N°3 : – quand on a contourné le cerbère : « Vous êtes qui, droite, gauche ? »

Colistier N°3 : Gauche, PS…

Electeur N°3 – Qui coupe poliment le colistier – : On paye trop d’impôt et nous venons d’arriver à Aix. C’est beau, so typical ! On ne va pas voter à gauche tout de même… Sous-entendu de l’électeur N°3 : à 10 000 € le m2, on ne va pas avoir un maire qui agit pour les pauvres avec nos sous tout de même.

 

Colistier N°4- Réponse N°4: Nous sommes régionalistes, autonomistes, occitanistes… du Partit Occitan.

Electeur N°4 : Moi vous savez j’habitais à Neuilly avant, alors je ne sais pas de qui ou de quoi vous parlez.

Colistier N°4– De l’histoire et de la langue de ce pays…

Electeur N°4 : Nous on est venus pour le soleil et la retraite, alors le reste…

 

Dimanche soir le rideau est tombé sur une ville et une région plus que duales où la péri- urbanité fait tant de dégâts. Ces quartiers fermés dont certains tombent déjà en déshérence comme les villes nouvelles de la région parisienne sont des bombes sociales à retardement. Aujourd’hui huppés, ils apportent la réserve de voix dont la droite a besoin. Demain, car la vie a été pensée sans service et sans centralité, ils réaliseront leur degré d’éloignement et d’enfermement. Ils deviendront alors des poches criantes de désespoir et fourniront au FN un nouveau et large terreau d’expansion.

Démobilisés les quartiers populaires, et comment ne pas comprendre la force de leur argumentation, ne votent plus ou plus massivement à gauche comme ce fût le cas dimanche. Ce faisant ils donnent aussi raison à la personne qui a dit un jour : Vous n’aurez jamais dans ce pays une majorité pour le FN. C’est vrai ! Mais une majorité de votants, là, c’est différent.

Finissons un bien sinistre tour d’horizon par une analyse que bien peu de medias ont relevée. Les municipales étaient l’occasion de réaffirmer un lien de proximité entre élu et électeur. Dans la problématique du « tous pourris, tous les mêmes, la place est bonne… », le maire était épargné et la participation restait convenable. Ces élections ont montré que les municipales avaient un caractère mineur, bénin. La seule élection importante aux yeux des français est désormais la présidentielle.Autrement dit le centralisme étatique qui étouffait déjà financièrement les collectivités territoriales va finir de les asphyxier politiquement.

Une note d’espoir pour conclure : dans l’entre-deux guerres sont apparus le parti provençal et les premiers occitanistes de Ricard à Camproux, en passant par Reboul ou Rouqette. Ils étaient animés de l’esprit de résistance et ont ouvert la voie à l’occitanisme culturel comme à la prise de conscience politique des années 1970. S’ils ont payé cher des engagements risqués dans des temps troubles, ils sont notre modèle pour rebâtir. Ils nous rappellent que nous devons pour avancer ne pas céder sur nos fondamentaux sociaux, culturels, écologiques. Mais l’espoir est là. Leur mémoire comme celle de Frédéric Mistral, dont on célèbre le centenaire de sa disparition, a su parvenir jusqu’à nous. Quelle que soit la profondeur de la nuit, quel que soit le niveau de désespérance il appartient, à la politique, la vraie, la noble, héritée de nos ancêtres grecs et romains, de montrer la lumière sociale et sociétale et d’éclairer le chemin.

Ribon, ribanha trobarem la dralha e veirem, un béu jorn, s’espandir, au luench, mai davans nostreis uèlhs e lo còr estrambòrdat, BERRA !

 

                                                                                                          Hervé GUERRERA

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N°192 – Una desesperença dei belas (Lo Cebier 137)

Mar 18, 2014

Lei resultats d’aquesta campanha electorala, lo sera dau 23 de mars, remembran aquelei d’abrieu de 2002. Lei sondatges l’avián previst, a quauquei nuanças, la traucada dau FN e la baissa dau PS devián faire l’eveniment. L’espotiment de la senèstra socialista e aligats tèn pas dau prodigi mai d’una situacion sociala tras que malaisada per un electorat populari desvariat. Que dire d’una politica governamentala reversiera, qu’a virat l’esquina ais engatjaments de l’eleccion presidenciala ? La crisi sociala que lo poder non vouguèt veire anoncièt la crisi politica. Leis afars, mediatisats coma jamai dempuei mai d’un an, finissián d’espotir una opinion publica deprovesida de tota reflexion ciutadana : lo « totei poirits »  s’apoderava dau juec politic e l’abstencion massiva fasián la diferéncia; la drecha « republicana » non podia esperar mièlhs de son roigatge quotidian per la reconquista dau poder perdut.

 

Dubertura dei grandas per lo FN qu’entra en scèna e que va prendre de municipalitats pichòtas e mejanas quand fa pas la decision dau dosen torn. Pasmens, dificile d’oblidar la « gestion » de Tolon, Aurenja, Marinhana, Vitròla per lei frontistas. Dificile de pas faire cas d’un partit que lo programa es fosc, antisociau, per pas dire que la question sociala es desconeissuda maugrat la retorica de la Marina. E parlem pas de la question culturala, dei diferéncias ignoradas, dau refús de l’autre rebutats dins un nacionalisme arcaïc eritat d’un centralisme estructurau ben francés, resulta d’una cadena istorica. Lo FN li tròba çai-dintre sei raiç.

 

Tot es possible encara. E doncas l’impossible seriá de refusar de cambiar de pè per aprefondir la revirada politica. Lo cambiament de quauquei personas ai responsabilitats, fari  pas que tapar una politica sociala desastrosa sens ges cambiar la situacion. Levat lei dorsiers sensibles que la solucion es a doas votz contràrias (barradura progressiva dei centralas nucleàrias, sistre, granda vitessa, ogm, N-D dei Lanas …), son de responsas claras per l’emplec de prepausar ai ciutadans : energias alternativas, transpòrts de proximitat, refortiment de l’agricultura paisana e dei circuits corts, refortiment dei servicis publics… Mai a encara lo bofe e lo judici aqueste governament per far avançar la maquina sociala sus d’autrei ralhs e refusar l’èrsa de l’austeritat ? Mentre que lei richessas son a bòudre, lo Medef e lei bancas fan la lei, e la pauretat es de montar au pinacle ? Lo vòte sanccion e l’abstencion son a pausar aquela question dins l’urgéncia.

                                                                                                         Gerard TAUTIL

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N°190 – ITW : Bretagne, la révolte

Fév 27, 2014 0

La Bretagne a occupé le devant de la scène médiatique au mois de novembre. L’écotaxe qui avait été votée à l’unanimité sous le gouvernement Fillon a cristallisé la colère des bretons qui ont obtenus le report de la mise en place de cette taxe nouvelle. Vu d’Occitanie, cette mobilisation a surpris. A travers nos écrans de télévision on a senti le souffle et la colère du peuple breton ! Le choix de porter les bonnets rouges s’est révélé payant : ce qui semblait un gadget s’est révélé être une spectaculaire mise en scène qui a accroché les médias. La référence historique aux anciennes révoltes bretonnes met aussi en perspective ce mouvement et renforce son côté identitaire. On a ressenti une vraie solidarité entre bretons de différentes couches sociales, unis pour faire face à la difficulté. Les médias parisiens ont peu parlé de cet aspect des choses qui pourtant sautait aux yeux ! Occitania a interviewé Gael Briand, rédacteur en chef du journal « Peuple Breton » proche du parti politique « Union démocratique bretonne (UDB)».

 

Occitania : l’écotaxe est un impôt écologique, pourquoi l’UDB est elle contre ?

Gael Briand : Ce n’est pas le principe de l’écotaxe que nous déplorons, mais son application et son inadaptation au cas breton. Nous ne vivons pas dans une France fédérale dans laquelle les marchés seraient décentralisés. Du coup, cette écotaxe s’apparente à une prime à la centralité (plus on est loin des marchés, plus on paye). Une injustice qui a fait déborder la colère bretonne. Qui plus est, on ne fait pas une taxe sans avoir pensé les alternatives au préalable. Or, il n’y pas d’alternatives sérieuses à la route en Bretagne: le fret est abandonné par la SNCF et on ne fait pas voyager des porcs en train, le cabotage n’en parlons pas. Il est possible, mais sur un marché de niches. Pour finir, le Ministre a envoyé un courrier disant que le produit de l’écotaxe servirait à finir la RN164 (promesse de De Gaulle!!) et à payer le TGV… qui n’est pas un transport de marchandises aux dernières nouvelles à moins que nous ne soyons considérés comme du bétail ce qui, parfois, semble être le cas! Je finirais en disant tout de même qu’étant autonomistes, ce qui vaut pour la Bretagne ne vaut pas forcément ailleurs! Si l’Alsace ou l’Occitanie revendiquent l’écotaxe, qu’ils la prennent.

 

Occitania : Quelle est la situation sociale en Bretagne aujourd’hui ?

G.B. : Nous venons de vivre de nombreuses suppressions d’emploi : PSA, Alcatel, Doux, etc… Ce n’est pas simplement l’écotaxe (non appliquée) qui a mis 30000 personnes dans les rues, mais bien le ras-le-bol, la surdité de l’Etat envers les territoires, l’injustice fiscale (et non le matraquage fiscal) et le besoin de travail en Bretagne (c’était le mot d’ordre du 2 à Quimper). La mobilisation a payé, mais attention nous ne sommes pas dupes ! L’écotaxe n’est pas la cause de la crise de l’agroalimentaire comme tentent de le faire certains industriels pour faire oublier leur responsabilité.

 

Occitania : le gouvernement parle d’un pacte d’avenir pour la Bretagne, qu’en pensez-vous ?

G.B. : L’économie bretonne doit engager une véritable mutation vers plus de qualité, d’innovation et de transformation sur place. Si nous avons plus de valeur ajoutée nous pourrons créer des emplois sur place, et réussir la conversion du modèle agricole breton. Mais l’état français gère toujours de la même manière les crises : les ministres se déplacent, débloquent un peu d’argent pour quelques projets, et au fond rien ne change. Aujourd’hui, la question n’est pas simplement conjoncturelle, elle est structurelle. L’UDB n’est pas la seule à pointer du doigt un sentiment de relégation dû à la centralisation excessive et à la métropolisation. L’expression « On ne donne qu’aux riches! » est plus que jamais d’actualité, économiquement, mais aussi territorialement. C’est donc d’une vraie réforme institutionnelle dont les territoires ont besoin. Accompagnée d’une réforme fiscale. Pour la Bretagne, cela doit se concrétiser par le retour de la Loire-Atlantique en son sein et une réelle autonomie politique pour agir au plus près des besoins! Le système jacobin est en faillite et continuer à se voiler la face remettra inexorablement en cause le contrat social tacite existant entre l’Etat et les citoyens. Dans ce contexte, le vote FN est un indicateur du malaise social.

Propos recueillis par Uc Jourde.

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