Des citoyens qui veulent donner plus de pouvoir aux régions

6 personnes sur 10 pensent que les régions « ne disposent pas de budgets suffisants pour exercer leur mission », et plus de 8 personnes sur 10 estiment que les régions devraient « disposer de compétences nouvelles en matière » de transport, d’emploi, de logement ou d’enseignement. C’est un sondage réalisé pour l’Association des Régions de France (ARF) qui est venu conforter les prises de position de l’association sur un nécessaire acte III de la décentralisation, donnant plus de pouvoir aux régions. Il s’agit de « transférer un pouvoir normatif aux régions » comme cela existe déjà en France « Outre-mer, Alsace, départements mosellans, Corse, Massifs » et surtout ailleurs en Europe « Autonomies espagnoles, Régions italiennes, Länder allemands ».

Cela créera des inégalités crieront certains ? Au contraire, cela permettra de réparer les injustices de la réforme territoriale actuelle : le nouveau dispositif visant à remplacer la taxe professionnelle considère que l’Île-de-France est éligible à la solidarité nationale alors que son indicateur de richesse est supérieur de 45% à la moyenne ! Une étude menée par un cabinet indépendant démontre que d’ici 2020, la région Île-de-France touchera de 150 à 350 millions d’euros en provenance des autres régions. Il s’agit de faire financer le projet de Grand Paris par l’ensemble des régions. Paris nous les pompe toujours ?

La crise de la dette remet la question fédérale en selle

La chute des bourses européennes au cours de l’été a inquiété les gouvernements et fait naître de nouvelles propositions chez les économistes : créer une politique budgétaire au niveau de l’Europe et ne pas se contenter d’empiler les politiques de chaque État. Pour ce faire, deux conditions sont nécessaires.

Premièrement, il s’agit de déléguer de nouvelles compétences à l’Europe et, par conséquence, d’augmenter le pot commun au niveau de l’union (le budget actuel de l’Europe est d’environ 140 milliards, soit à peine la moitié du budget de l’État français !).

Deuxièmement, cela demande une nouvelle gouvernance dans les prises de décisions qui permette à chaque État de s’impliquer, de travailler en équipe. La crise de la dette publique ne peut plus être réglée État par État, mais bien d’une manière globale. C’est cette Europe fédérale que les experts amènent à créer.

La présidentielle marquée par le rôle des institutions, de la commune à l’Europe

Dans les forces socialistes, le fédéralisme européen et la décentralisation sont mis en avant dans les points clé du programme en sortie de l’université de La Rochelle. Question de mode ou question de réalité sociale ? Il est clair que le discours démagogique fourni par l’extrême droite, voire l’extrême gauche — sortie de l’Europe et de l’euro, centralisation des décisions sur le seul échelon de l’État-nation — ne séduit plus les citoyens.

L’Europe, les Régions se sont installées dans le paysage et bénéficient d’un ressenti positif auprès des populations. Ce n’est plus l’idéologie centraliste et unitaire de l’État français qui a le vent en poupe. Éva Joly, la candidate déclarée de l’écologie et du fédéralisme va plus loin : « la figure du préfet est une figure napoléonienne et il est temps de rentrer dans la modernité ».

La révolution autonomiste et fédéraliste est pour demain ?

Guilhèm Latruvèrsa

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