adeo

N°192 – Sortons vite du nucléaire !

Avr 24, 2014

Le 11 mars 2011,un tremblement de terre provoquait un gigantesque tsunami puis la plus grande catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Dans « Pièces à conviction » du 26/02/14, FR3 diffusait un reportage sur le Japon aujourdhui. La France nucléaire a-t-elle évolué en conséquence?

La mer

À Fukushima, le désas tr e s e perpétue. Les coeurs en fusion et les combustibles usés sont refroidis en permanence. L’eau récupérée s’amonc elle dans des centa ines de conteneurs fabriqués à la hâte. Des fuites non contrôlées permettent à 300 tonnes d’eau très radioactive de se déverser tous les jours dans le Pacifique.

La pêche est interdite jusqu’à 40 km des côtes et un filet en acier a été tendu dans la mer pour emprisonner les poissons contaminés. Mais l’eau suit les courants et malgré les analyses rassurantes de l’Institut japonais de recherche météorologique, les particules radioactives gagnent peu à peu tout l’Océan Pacifique.

Dans un supermarché suisse, du thon et du cabillaud qui en provenaient contenaient du césium 137 et 134, preuve de contamination par Fukushima. Les doses étaient certes en dessous des doses officielles de dangerosité mais selon la CRIIRAD, il n’y a pas de dose inoffensive, le premier rayon bêta ou gamma peut être à l’origine d’un cancer futur.

 

La terre

La population a été évacuée très tard, d’abord dans un rayon de 20 puis de 30 km. La zone d’évacuation a ensuite été remodelée selon le parcours du nuage nucléaire. Les habitants sont donc revenus dans des zones à 20 km, s oi- disant décontaminées : la terre, grattée sur 5 cm, a été mise dans des sacs noirs, empilés dans des centres de stockage, puis dans des champs le long des routes. Qu’adviendra-t-il quand les sacs se décomposeront?

Les bâtiments ont été passés au karcher mais les particules radioactives, entraînées par l’eau, ont formé des poches de pollution dans le sol. L’eau récupérable est évacuée directement dans les rivières voisines. Des appareils à mesurer la radioactivité en temps réel ont été posés devant chaque école.

Les compteurs « affichaient une radioactivité trop élévée » selon le gouvernement. N’ayant pas obtenu du fabriquant américain qu’il modifie ses normes internationales, il a installé ses propres compteurs à côté des autres. Quand le compteur américain affiche 0,9 microsievert par heure, le compteur gouvernemental affiche 0,14 microsievert, en des sous du taux officiel de 0 ,23 microsievert/h.

Le taux admissible international es t de 0,1 mic rosievert /h. Les Japonais, exaspérés par les mensonges continuels du gouvernement et de Tepco, ont formé des dizaines d’associations indépendantes pour mesurer eux-mêmes la radioactivité. Ils découvrent des taux 10 ou jusqu’à 40 fois supérieurs aux doses admissibles.

 

La santé

Les cancers de la thyroïde sont quinze fois plus nombreux qu’ailleurs. Le gouvernement a mis en place une étude épidémiologique sur les 360 000 enfants de la région mais, là aussi, prat ique la dissimulat ion. Les résultats arrivent au nom de l’enfant avec la mention « privé » ! et suivant les catégories, en cas de kystes et nodules de moins de 20 mm, l’enfant doit attendre deux ans pour un nouvel examen.

Scandalisés, les parents font appel à des médecins indépendants pour le dépistage mais se sentent tr ahis et a bandonnés dans des zones où ils ne devraient pas habiter selon les normes de Tchernobyl. « Nous sommes assassinés à petit feu » déclare la présidente d’une association d’Iwaki.

La campagne d’intoxicat ion lancée par le gouvernement japona is et r epris e à l’env i pa r les médias français tend à démontrer que les Japonais veulent à tout prix revenir dans les zones évacuées. En fait, fin 2012, la gratuité des logements pub lic s va cants pour les réfugiés a été limitée à la préfecture de Fukushima. Des abris provis oires ont été cons truits mais presque tous dans les zones contaminées. Lor sque l’État décrète qu’une zone décontaminée est désormais habitable, ils n’ont plus droit à une indemnité ni au suivi sanitaire gratuit et aucun espoir d’un logement décent. Ils sont donc ob ligés de revenir là où ils s e savent condamnés à plus ou

 

Fukushima et Tchernobyl ,laboratoires du lobby nucléaire

Fukushima a démontré qu’une catastrophe nucléaire est possible partout. La réponse des gouvernements en place est la même : impuissance, mensonge, mépris, autoritarisme. Ce qui se passe au Japon comme à Tchernobyl préfigure ce qui nous attend.

En décembre 2013, le gouvernement Abe a fait voter malgré une opposition massive de la population, une loi de Protection des Secrets d’État : il s’agit de museler la presse et les lanceurs d’alerte et surtout d’empêcher les informat ions sur Fukushima de gêner les futurs J.O.

Le 13 mars 2014, un séminaire international du lobby nucléaire s’est tenu à Paris. Sa teneur : améliorer les relations entre “experts” et populations ayant fait le choix de rester en zone contaminée, les gens doivent apprendre à « vivre sous contrainte radiologique » i n t é g r e r dans leur vie quot idienne la « radio-activité comme composante nouvelle de l’environnement ». C e travail a déjà été planifié en France par le CODIRPA (Comité directeur pour la gest ion de la phase post accidentelle).

Le ministère de l’agriculture français a également préparé des consignes pour la gestion du risque alimentaire en cas d’accident. Le Parlement européen a voté un texte dans ce sens en octobre 2013: pour les situations d’«exposition existant e », c’est-à-dire la contaminat ion persistante après un accident, nous aurons le droit de subir jusqu’à 20 milli-sieverts/an, chiffre retenu au Japon pour le retour dans les zones contaminées.

 

Si sûres centrales…

Dès 2011, l’IRSN constate une corrosion des gaines de combustibles en Zircaloy dans 25 des 58 réa cteurs. La corrosion n’a pu que s’accroître et représente un risque majeur. En septembre 2013, l’IRSN signale un défaut systémique dans les centrales de 1300 MW : le refus de fermeture des disjoncteurs, qui peut amener à la perte d’alimentation électrique, donc à l’impossiblité de refroidir les réacteurs comme à Fukushima. EDF a refusé d’en rechercher les causes. Début février 2014, le rapporteur de l’ASN devant le Parlement s’inquiète d’un problème de maintenance des réacteurs « EDF est débordé par des travaux qu’ il a lui même décidés » : délais doublés par rapport au planning initial, matériaux de mauvaise qualité, éléments montés à l’envers, pressions sur les sous-traitants.

 

Notre kwh, le moins cher d’Europe

Fin février 2 014, Greenpeace publie le résultat d’une étude commandée à l’agence Wise-Paris sur le coût de prolongation de la durée de vie de 40 à 60 ans des 56 réacteurs (hors Fessenheim). EDF a prévu un milliard par réacteur, pour Wise- Paris, ce serait 1,35 milliards pour une sûreté au niveau actuel et 4 milliards pour une sûreté équivalente aux normes post Fukushima. Or, le nouveau projet du gouvernement, initié par la patron d’EDF «ministre fantôme de l’énergie», est de construire de nouveaux réa cteurs EPR sur les sites des anciens.

Les grands travaux de maintenance des réa cteur s, pr év us à partir de 2015, coûteraient 100 milliards et il en faudrait 200 de plus pour en reconstruire autant entre 2030 et 2067. Le numéro 2 d’EDF a reconnu devant les députés que la f acture pourr ait a t teindre 2 40 millia rds . Le coût tota l de 3 00 milliards équivaut à celui de la sortie du nucléaire et son remplacement par des renouvelab les. Et n’est pas inclus le coût exponentiel du démantèlement des réacteurs et la gestion des déchets.

 

Une mort à crédit

EDF, comme Tepco au Japon, s’évertue à nous cacher des informations cruciales sur la sûreté des centrales, le prix exact du nucléaire et l’impac t d’une c atastrophe éventuelle. Les prescriptions de l’ASN et de l’IRSN sont toujours repoussées à plus tard, la loi sur la transition énergétique va devenir une « loi sur l a s tratég ie b as – c a r b o n e » (a vec la c onstruct ion d’EPR), les cr édits alloués à la sûreté nucléaire ont baiss é. Un accident peut arriver d’un jour à l’autre et le gouvernement semble l’avoir accepté. « Hollande est en train d’imposer ce que Sarkozy n’a pas pu faire , l’ irreversibilité de l’option nuc léaire en France » (Médiapart).

Sommes-nous prêts à accepter qu’un accident, ici, pollue l’Hexagone et l’Europe pendant des milliers d’années, à vivre une existence amputée des plaisirs les plus simples, à être pris comme cobayes ? Nous devons protéger nos enfants. Nous pouvons diminuer notre consommat ion d’électricité de 30%, les Japonais l’ont fait. Assez des arguments c onv enus du retour à la bougie, du risque inhérent aux technologies, le risque nucléaire est sans commune mesure, une centrale suffit à polluer un continent. Ce n’est pas dans dix ans qu’il faut arrêter les centrales, c’est tout de suite et c’est la décision que nous devons exiger des politiques, maintenant.

Danisa Urroz

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Entre doas mars e tres montanhas

Avr 24, 2014

• Lemosin

Citoyenne dans le vent

La première éolienne citoyenne du Limousin et d’Occitanie fonctionne depuis le 21 février 2014 à Rilhac- Lastours (87). Lancé en 2003, par une CUMA de c inq agric ulteur s qui v oulaient «produire leur énergie» mais aussi contribuer au développement de leur territoire et créer un revenu supplémentair e pour c eux qui investiraient, le projet a connu de nombreuses péripéties. Aujourd’hui, « La c itoyenne », culmine à 78 m et fournira 2 Mégawat ts, soit la consommation électrique de 80 % des 5.000 foyers du canton de Nexon hors chauffage. La rentabilité est évaluée entre 8 et 10 % sur 20 ans. Cette éolienne populaire n’a pas rencontré d’opposition, les agriculteurs informant les riverains de leurs travaux. En savoir plus sur la «Ferme Éolienne des Monts de Rilhac- Lastours» : http://eol87.fr

Eymoutiers (87) : Un pôle «viande locale»

Une quarantaine d’é leveur s de l’association « Abattre et Valoriser la Viande en Limousin » veulent reprendre l’ancien abattoir d’Eymoutiers sous la forme d’un pôle « viande locale » pour «tout faire sur un même site, pour couvrir de A à Z toutes les étapes de valorisation de l’animal qu’ils ont eux-mêmes élevé». « Et comme l’éleveur est aussi l’invest isseur du Pôle, il est chez lui. Il peut entrer, observer, part iciper à la mise en colis ou même a ccéder aux espa ces de transformation froide et chaude seul ou avec des amis…». Le pôle comprendrait un centre d’ inte rprétati on (valorisant la c ulture limous ine et l’ ident ité locale), un bar à viande pour la vente directe par circuits courts. Dix emplois seraient créés. Un schéma juridique innovant permet une co-  utilisation du site par des entités publiques, comme les cantines scolaires, tout en laissant la maîtrise de l’investissement aux promoteurs du projet.

Cette plate-forme de services dédiés aux circuits courts et locaux regroupe des paysans de la Montagne Limousine (plat eaux de Millevaches et de La Coutine et Monédières), zone à cheval sur la Creuse, la Corrèze, et la Haute-Vienne. http://www.a2vl.new.fr/

 

• Miègjorn-Pirenèus

Vinovalie

Es una marca de vin que se faguèt conéisser ambe de còps de mercat ica coma lo « rosat picina » per exe m p l e . Dempuèi 2007, Vinovalie recampava quatre cooperativas viticòlas del nòrd de la region, — a saber : Tecon, Rabsastens, Fronton e Còsta d’Òlt. Fa qualquas setmanas, los conselhs d’administracion d’aquestas cavas cooperativas votèron una fusion absorpcion. Vinovalie ven una societa t agricòla potenta capabla d’exportar.

Occitane Cyclisme formation

Es lo nom d’un club novèl de bicic leta nasc ut en 2010 del re campament d’Albi, Castelsararsin e Sant Juèri. Dempuèi, M a s a m e t , Milhau e Rodés son venguts renfortir la còla que ten ara mai de 700 correires licenciats. L’objectiu del club es de venir lo primièr de la r egion a evoluar al nivèl Continental, es a dire ambe de professionals. Ambe per devisa : « L’Occitane est pleine de vie et surtout pleine d’envie », nos triga de véser los correires ambe lor polit camiset sus las rotas del Torn de França !

Macarèl a Tolosa

La societat militanta Macarèl deu dubrir ala fin d’abrial un novèl local comercial dins la capitala mondina. A qualques passes del Capitòli, al 13, carrièra del Taure, la botiga es fòrça ben plaçada. Rendrà servici als Tolosans coma a la clientèla toristica que se’n tornarà ambe un sovenir occitan a l’ostal.

Dominique Baudis

Dominique Baudis moriguèt lo 10 d’abrial passat a París. Òme de jornalisme e de television a la debuta, se virèt puèi c ap a la polit ica e foguèt conse de Tolosa, president de la Re gion M i è g j o r n – P i r e n è u s , deputat europèu per la circonscripcion sud-oèst. S’interessèt pas gaire a Occitania, levat dins dos libres istori cs consac rats als comtes raimondins. Saludam sa memòria, son engatjament desinteressat e jos de formas renoveladas, al servici de la collectivitat.

D’Artanhan

A Aush, d’Artanhan se regaudís de véser l’escalièr monumental de la vila enfins renova t. La ciutat ga scona, grand site istoric de la region, n’es encara mai polida.

Musèu Soulage

A Rodés, lo musèu Soulage consacrat al pintre conegut dins lo monde entièr dubrirà sas pòrtas al mes de m a i . Ambe una arquitectura originala, cubica e metallica, e per la qualitat de la colleccion S o u l a g e , deuriá far venir plan de monde !

 

• Lengadòc

Pèrda d’identitat : La comuna de Laguiòla brama fòrt per çò que un industrial qu’a depausat lo nom-marca Laguiole a ganhat un procès c ontra ela per gardar lo dreit d’ut iliza r la denominacion. La proposicion dels occitanistas es simpla : utilisatz lo nom occitan « La Guiòla » !

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Affaires oligarchiques et alternatives démocratiques

Avr 24, 2014

Au moment de la mise en place duplan d’austérité, la révélation par Mediapart des frasques d’Aquilino Morelle, conseiller de F. Hollande et proche de M. Valls, font désordre. L’écart se creuse d’une manière générale entre des populations paupérisées et certaines élites qui, au sommet de l’État, perdent le sens de l’intérêt général.

Si le syndrome Cahuzac est typique d’une gauche c aviar, qui cumul e à l’ échelle individuelle conflits d’intérêt, fraudes fiscales et train de vie déplacé, les cas enregistrés à l’UMP revêtent un caractère de gravité accru, impactant de manière significative les affaires publiques. Dossiers Bettencourt, Karachi et Lybie, affaire du Crédit lyonnais, affaire Copé : cette actualité politico-financière s ‘est imposée récemment à la une des medias et à l’agenda des tribunaux.

Le parasitisme de l’oligarchie, organisée autour du parti-État UMP, a été mis à jour sous des modali tés divers es : financement des campagnes président iell es de 2002 et de 2007, fraude et évasion fiscales, atteintes au s ecret de l ‘instruction grâce à la compli cité de hauts fonctionnaires de la police et de la justice, enregis trements clandestins de l’ancien président Sarkozy … Les juges sont à la manoeuvre pour endiguer les a bus de c es dét enteurs de pouvoi rs électifs et de leur entourage clanique. Depuis l’élection interne de 2012, la crise d’encadrement de l ‘UMP est symptomat ique d’un tournant de la 5e République. Elle est à la mesure du degré de corruption atteint par l’exercice bonapartiste, celui de privilèges résultant de la collusion des pouvoirs et de la gestion des rés eaux françafricains . Aut ant de métastases d’un cancer qui risque de se généraliser et dont les peuples, français et du Sud, font les frais.

La culture de l’impunité

Pourquoi cette actualité a-t-elle été gommée dans la campagne électorale, certains barons délinquants ayant même été réélus dans des proportions indécentes et l’UMP remise en selle quasi triomphalement ? La faute à une culture de l ‘impunité en régime de monarchisme républicain : de même que les procès ELF et l’Angolagate ont ét é voués à l’échec, de même ces délits ne sont pas pour l’instant sanctionnés, à la différence des cas isolés notés au PS, épinglés par la vox populi et ce parti. Polémiques et tergiversations ont été alimentées de manière à enrayer le cours de la justice. À en juger aux résultats des municipales, le FN a récupéré cette manne médiati cojudiciaire; l’abstentionnisme record est un autre effet collatéral, signe d’une crise du système politique tout autant que de la sinistrose économique. Inculpé pour diffamation, le Syndicat de la Magistrature est lui-même dans la tourmente.

La gauche critique, assez silencieuse sur ce dossier, a intérêt à mobiliser ses forces ; de son inves tissement notamment, dépendent la cl arifica tion des enjeux et l’ issue de ces bras de fer. Il r est e à maintenir un a cqui s fragi le, l ‘évict ion du parti de la bourgeois ie nat ional e des levi ers principaux du pouvoi r. C’ es t un fai t s ignif icat i f à l ‘échelle d’une Union européenne en reflux politique, que ce soit en Espagne, au Portugal, en Grande Bretagne… Au delà de la lutte pour la justice sociale (le refus du « deux poids deux mesures » sur les plans fiscal et judiciaire), la démocratisation des institutions républicaines, l e cont rôle populai re de l eur ges tion consti tuent un impérati f s tratégique. Cet te démarche amène à repenser les catégories de représentation et la question de l’État-nation, et ceci en particulier dans le contexte de l’Union européenne.

En réponse à une délinquance d’élite qui s’accroît du fait de la financiarisation et de la concentration accrue car mondialisée des pouvoirs politiques et économiques, en réponse également à un populisme réactionnel et régressif sur le terrain, il s’agit de pérenniser et de transmettre une culture politique, fondée sur le respect des mandats et des services publics, de l’indépendance de l a jus tice et de l’application de ses lois et décisions.

Il y va aussi de la réhabilitation des relations de la France avec ses anciennes colonies, qui fasse le deuil d’une tradition impériale sans équivalent en Europe. Dans cette perspective, devraient être revis itées les prérogatives de la haute administ ration dont cel le de l ‘armée récemment mise en cause.

Dans une lettre ouverte, de j eunes offici ers du mouvement Marc Bloch demandent l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire, ciblant « le lobby « du comple xe militaro-industrie l », qu’ils accusent d’être responsable de certaines des orientations budgétaires qu’ils dénonc ent, et auquel le Parlement doit « imposer des choix stratégique s ». Ain si que la « gab egie du pyramid age des offici ers »… »[ 1 ] C e t t e démarche fait sens dans une période de précarité subie par le plus grand nombre.

Les cultures sources de régénération démocratique et morale

En amont, les éléments de résolution apportés par le fédéralisme doivent être pris en compt e. Il est bien vrai que le centralisme est source de corruption, et qu’une gestion plus proche des citoyens et davantage contrôlée peut a contrario protéger les t erritoires des abus des lobbies parisianis tes . À ce propos , les réformes envis agées par les pouvoirs publi cs — r éduct ion du nombre de régions, suppression des départements, métropolisation — restent ambivalentes : la réalisation d’économies, qui est l’objectif affiché, risque de se faire au détriment des zones rurales et périphériques.

À rebours de l’économisme ambiant, — autre cause de la corruption d’élites gestionnaires —, la reconnais sance des cultures cons titutives du pays est une condition sine qua non de la régénération démocratique. Il faut rappeler sans relâche que les valeurs républicaines en sont les hérit ières et que pour leur pl eine activation, ces forces vives — et notamment la culture occitane —, doivent être défendues et promues. C’ est sur des bases assainies de cet ordre que peut être négocié un contrat remobilisateur et plus favorable à la majorité des citoyens.

Martine Boudet

[1] Sa lomé Legrand (France -info, 6/03/2014): De jeunes officiers dénoncent une gabegie au sein de l’armée

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – On bouche les puits, mais pas tous !

Avr 24, 2014

Lacq, c’est un village qui a vu se construire dans les années cinquante une ville, Mourenx, rien que pour loger les employés de la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (SNPA). Une vitrine cette ville nouvelle, bâtie rapidement. C’était la quintessence du progrès et de la modernité.

Le gisement devait être épuisé en 1990 mais on avait développé des techniques pour aller chercher plus de gaz et en laisser moins dans le sous-sol. On a donc prolongé jusqu’en 2013 l’exploitat ion et Mourenx est devenue une ville presque comme les autres. Officiellement , il y avait , au moment du pic , 10 000 emplois industriels. Il en resterait 7700 aujourd’hui alors que Total n’emploiera bientôt plus que 50 personnes et seulement pour boucher les puits, jusqu’en 2018.

C’est vrai que Lacq a attiré de la chimie, mais pas la plus fine et la plus propre. C’est vrai aussi que si Total a mis un peu d’argent elle a su faire payer les collectivités pour la reconversion. Arkema, Abengoa, Toray en profitent.

Pour utiliser le gaz res tant (300 000 mètres cubes par jour) on a créé « LCC30 » pour Lacq Cluster Chimie 203 0. Cinq puits vont continuer à fonctionner. Un peu plus de 150 millions d’euros ont été investis par Total qui n’a pas tout payé ; les collectivités ont aussi un peu mis la main à la poche.

Total, dont les bénéfices étaient g igantesques ( 10 à 12 milliards d’euros dans les dernières années) n’a pas fait l’effort du siècle mais elle a su aussi faire du marketing. Par exemple en vendant comme une réalisation écologique majeure, la réinjection de CO2 (5 0 0 00 tonnes, donc une babiole) dans un ancien puits sous les vignes de Jurançon. Sans parler de l’implantation sur l’ancien site gazier du japonais Toray qui va faire du PAN ( à Lacq , Tora y fa briquer a lamat ière première de la fibr e de carbone, le polyacrylonitrile) pour l’aéronauti-que. Ce seront environ 85 emplois.

Quant à Arkéma c’est de la thiochimie, et aussi des nano-particules dont on ne sait pas si elles seront la révolution que certains espèrent ou un futur problème de pollution à la mesure de l’amiante.

En tous cas, en ce domaine, les débouchés industriels semblent compromis. Abengoa enfin, s’est lancé dans les agrocarburants à base de céréales. C’était annoncé comme de la pure activité écologique… on sait ce qu’il en est quand on transforme en carburant ce qui peut servir à nourrir les hommes. De toute façon, à ce jour, c’est l’euphorie et le premier ministre devait venir en cette fin novembre 2013 pour visiter une reconversion industrielle exemplaire.

Ceux qui disent que tout ne va pas pour le mieux et qu’il existe des problèmes ne sont pas les bienvenus.

Total exonéré d’impôts

Le député socialiste local a eu l’idée étrange de demander l’exonération pour Total de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP). Le fait de renvoyer dans le sous-sol (dans les puits inactifs) des résidus chimiques ne serait pas une activité polluante. Le député local, soucieux certainement de garder de bonnes relations avec l’industriel expliqua à l’Assemblée Nationale que ce n’était que de l’injection « d’ eau salée ».

Pourquoi avoir besoin d’envoyer de l’eau salée à 3000 ou 4000 mètres de profondeur ? mais l’argumentaire du député a dû plaire à la majorité de droite de l’époque, qui a voté l’exonérat ion : 4 millions d’euros. Quant à Arkéma, en 2011, elle a rejeté 113 tonnes de tétrachlorure de carbone, qui lui sert de solvant.

Ce produit hautement toxique estun « tueur » de la couche d’ozone des plus redoutables. La totalité des rejets autorisés dans l’U.E était de 17 tonnes pour la même année. L’information n’est sortie qu’en juin 2013, grâce au travail d’une association qui a fouillé pour trouver des informations qui allaient rester secrètes.

Pour ne pas affoler la population, sans doute, qui de toute façon ne peut pas comprendre. .. c’est connu. Il faudrait rajouter le déraillement récent de deux wagons de chlore de 50 tonnes chacun sur une voie industrielle privée. Personne n’ose imaginer ce qui se serait passé s’il y avait eu des fuites.

Peu d’émotion et pas d’information pour le public. C’est la fameuse « culture du risque ». Mais s’il n’est pas question de dire que l’industrie chimique doit dispara ître (de toute façon, elle irait ailleurs et là où les exigences environnementales sont encore plus sommaires ), il est nécessaire de mettre en place dans l’après-Lacq une véritable organisation transparente, une information claire sur les risques. Mais, en temps de crise, que ne sacrifierait-on pas au nom de l’emploi ?

Comme si c’était les emplois ou la sécurité, les emplois ou la transparence ! Certes le gaz en Béarn a créé une acceptabilité hors-norme du risque industriel. Mais est-ce l’héritage le plus posit i f ? On pourrait ouvrir une nouvelle ère, après celle ouverte le 19 décembre 1951 par le jaillissement du gaz dans la vallée du Gave de Pau ?

David Grosclaude

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Lo gas de Lac : qu’ei acabat !

Avr 24, 2014

Acabat o quasi ! Après annadasd’ua utilizacion primària deu gas, que pensan enfin a valorizar los darrèrs milions de mètres cubics qui sobran. Se lo Bearn a tirat profieit deu gas, las retombadas que son estadas plan magras comparadas dab los beneficis tirats pendent 63 ans.

Qu’èra un simbèu, ua realizacion industriau qui, cinquanta ans a, e calèva vesitar e har visitar aus estrangèrs qui vienèvan en França. Lo gas de Lac, descobèrt au començar de las annadas 50, qu’estó prumèr un problèma industriau deus màgers. Aqueth gas, hòrts sulfurós, que demandè estudis deus longs abans de se’n poder servir. Que s’i escadón e que comencè un periòde de desvolopament en Bearn. Desvolopament a la mòda de l’epòca a saber que lo Bearn que tirava profieit de las brigalhas d’ua riquessa immensa. Mes las brigalhas d’aquer a mana enòrma qu’èran dejà inesperadas per quauques uns.

Que comencèn alavetz de s’implantar d’autas industrias (aluminium dab Pechyney, ua centrala termica…) e que i avó un site industriau en Bearn. Solide las prumèras annadas qu’estón euforicas e n’èran pas nombrós los qui pensavan a la fin deu gas. Las nòrmas de proteccion qu’èran las de l’epòca e la pollucion peu H2S qu’èra un problèma reglat a còps d’indemnitats quan los paisans cons tatavan que los prats e quauques culturas èran crema ts peu gas sus quilomètres carrats a l’entorn. Tot que’s crompava e lo Bearn qu’alimentava en gas tot l’exagòne mes localament, lo gas que’u respirèn dens l’aire longtemps abans de l’aver a la cosina.

 

Darrèras resèrvas

A l’òra de glòria, que sortivan 13 milions de mètres cubics de gas per dia, mes lo 14 d’octobre passat que s’arrestè la produccion. Que guardan las darrèras resèrvas entà alimentar usinas quimicas qui hèn, enter autas causas quimia deu sofre, tioquimia. Teoricament que i a de que tribalhar per trenta ans en valorizar ua riquessa qui seré devuda estar valorizada atau desempuish annadas. Mes los responsables politics bearnés non son pas tostemps estats hòrt determinats fàcia aus diferents proprietaris deu site, SNPA, Elf e adara Total. Los mès tes de la grana enterpresa qu’avèvan arguements e que sabón har carar las paucas reivindicacions qui podón espelir. Qu’èram dens un país shens tr adicion obrèra, dab hòrt d’emplegats qui tribalhavan un tròç de tèrra en tot anar a l’usina. Lac qu’èra tanben aquò : los obrèrs-païsans. Los salaris èran deus bons e la patz sociau n’èra pas de mau crompar.

La reconversion actuau, qui permet de guar dar emplecs indus – triaus que’s hè tardivament. Totun que i a monde per glorificar ua « reconversion exempla ra » d’un site industriau. Segur n’ei pas la catas tr òfa que c onegón d’autes parçans industriaus . Que hè ua pausa tanben que i a monde per denonciar lo pilhatge e la manca de capacitat a prevéder la fin deu gas. Segur que i avèva mei de resèrvas que çò de dit au començament e qu’ajudè a ganhar qua si quinze ans. Qu’ei sustot l’evolucion de las tecnicas de pompatge qui an hèit possibla ua expleitacion maximau. Question reconversion, dab tot los beneficis tirats deu sòu, qu’averén podut har miélher.

L’installacion que hè 63 ans d’ua industria deu gas qu’a hèit arribar, sus sites hòrt polluits adara, d’activitats quimicas e que i a, au dia de uei, a Lac, 17 installacions classificadas Seveso.

Que seré segon uns politics locaus, la « cultura deu risc industriau » deus bearnés qui s eré a l’origina de l’arribada d’aqueths industriaus ! Estranha cultura qui en realitat ei ua cèrta inconsciéncia deu risc e ua manca evidenta d’informacion e de concertacion.

David Grosclaude

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – François Alfonsi : « Cinq ans, c’est très court ! »

Avr 24, 2014

François Alfonsi menarà la lista Regions e Pòbles solidaris dins lo Sud-Èst per las eleccions europèas. Anna-Maria hautant es en segonda posicion sus la tièra.

 

O c c i t à n i a : Votre mandat d’eurodéputé touche àsa fin. Après cinq années passées à Bruxelles, quel bilan tirez-vous ?

François Alfonsi : Cinq ans c’est très court ! Il a d’abord fallu presque un an pour se familiariser avec l’institution, mettre en place l’équipe de collaborateurs et comprendre tous les rouages de l’Europe. S’il est clair que le pouvoir des États reste majeur à travers le Conseil ou la Commission, celui du Parlement a été considérablement renforcé grâce au traité de Lisbonne. L’Europe fonctionne sur la base d’un trilogue. Et les députés européens ont désormais une responsabilité importante dans la définition des politiques communautaires. On l’a vu au moment des discussions sur l’élaborat ion du cadre budgétaire pluriannuel. Le Parlement avait le pouvoir de s’opposer au budget d’austérité que les États voulaient imposer…

 

O c c i t à n i a : Mais au final, la majorité des eurodéputés a voté la proposition de la Commission

François Alfonsi : C’est vrai et c’est une erreur. Comment renforcer la cohésion européenne et lutter contre la crise avec un budget qui baisse ? Notre groupe qui se compose d’écologistes et de régionalistes a voté contre. Ce sont les eurodéputés du Parti Populaire Européen (UMP en France) et du Parti Socialiste qui ont fait pencher le vote. Pourtant, le président UMP de la Commission Budget du Parlement, Alain Lamassoure, avait juré de ne jamais voter un budget en régres sion. En désapprouvant le budget de la période 2014-2020 qui est pour la première fois de l’histoire de la construction européenne en recul, l’Europe aurait été obligée de conserver celui de la période précédente. On aurait donc évité ce coup de rabot historique. Il faudra faire plus et mieux avec moins de moyens

 

Occitània : On constate qu’en période de crise les élus de droite comme de gauche font des économies en coupant les budgets de la culture. Quid du soutien de l’Europe aux langues régionales ?

François Alfonsi : La période 2014-2020 sera meilleure que celle qui s’achève. Quand je suis arrivé à Bruxelles, j’ai découvert que tous les crédits octroyés spécifiquement à la défense des langues régionales avaient été supprimés. Le Bureau Européen pour les Langues Moins Répandues a vu ses subventions de l’Europe s’évanouir. Il faut savoir que la Culture n’est pas une compétence obligatoire de l’Europe. Pour les euro-sceptiques, tout ce qui n’est pas obligatoire doit donc disparaître. Revendiquer une Directive pour la défense des langues régionales est un leurre. L’Europe n’a pas le pouvoir d’imposer aux États la mise en place de politiques de défense et de promotion des langues régionales.

 

O c c i t à n i a : Quelle est donc la portée du rapport que vous avez fai t adopter le 11 septembre à Strasbourg ?

François Alfonsi : Elle est à la fois politique et budgétaire. Elle est politique car elle invite les États de l’Union Européenne à se mettre à niveau en matière de polit ique linguist ique c’est -à-dire à ratifier la Charte Eur opéenne des Langues Régionales et Minoritaires. En janvier dernier, lors du débat sur la la ratification de charte, le Député Urvoas président de la Commission des Lois a cité le rapport du Parlement Eur opéen en référence. Mais la portée est auss i budgétaire. En approuvant à plus de 90% le rapport, le Parlement Européen engage l’UE à oeuvrer concrètement à la préservation de la diversité linguistique et à venir en aide aux langues menacées. Avant ce rapport, il existait une véritable discrimination linguistique au sein de l’UE. Seules celles qui disposaient d’un statut const itutionnel pouvaient obtenir des dotations de l’Europe. Un éditeur de Barcelone d’expression catalane recevait des sous pour traduire Shakespeare alors qu’un éditeur catalan de Perpignan, parce que le catalan ne jouit d’aucun statut en France ne pouvaitprétendre à rien !

 

Occitània : Et maintenant ?

François Alfonsi : La Commission Européenne m’a écrit fin janvier pour m’informer qu’elle avait retrans crit les voeux du rapport dans les politiques européennes en particulier à travers Erasmus + qui finance les projets d’éducation et de formation. La discrimination entre langues régionales est abolie. Il faut désormais que les Régions s’emparent de la question et inscrivent l’apprentissage de l’occitan dans leurs programmes.

 

Occitània : L’Europe actuelle est essentiellement la somme des intérêts particuliers des États. Avez-vous réussi à faire avancer l’Europe des Régions et des Peuples Solidaires ?

François Alfonsi : Avec 325 milliards d’euros sur s ept ans pour la période 2 01 4-20 20 ( contre 3 54 milliards pour la période précédente), l’aide au développement régional est le premier poste de dépenses de l’UE. Elle se compose de deux catégories : les régions les plus pauvres, celles qui ont un PIB inférieur à 75% de la moyenne européenne et les régions les plus riches, celles qui ont un PIB supérieur à 75% de la moyenne européenne. Or, parmi les régions plus riches, l’écart de PIB est énorme. Entre le Languedoc- Roussillon (PIB de 84% de la moyenne européenne) et l’Île de France (180%) le calcul de l’aide par l’Europe est le même. C’est une vraie injustice ! C’est pourquoi j’ai plaidé dès les premiers mois de mon mandat pour la créat ion de régions intermédiaires pour celles qui ont un PIB compris entre 75% et 90% de la moyenne européenne. Là aussi, j’ai été entendu. La Commission Européenne a décidé de créer des régions de transition. En France, 10 régions sont concernées. Trois s ont occitanes : le Limousin, l’Auvergne et le Languedoc-Roussillon. Pour la période 2014-2020, leurs dotations vont augmenter. Grâce à ce nouvel outil, l’Europe va contribuer à harmoniser et niveler par le haut la situa tion éc onomique des régions européennes.

www.rps-francoisalfonsi2014.eu f

acebok : Rps-francoisalfonsi.eu

twitter : @RPS Sud-Est2014

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Municipales : lourdes conséquences

Avr 24, 2014

• L’échec du Parti Socialiste

Le verdict des urnes a été sans pitié pour le Parti Socialiste. Plus de 100 villes importantes ont été reprises par la droite, grande victorieuse de ce mois de ma rs 2014. Cette vague bleue a même submergé Limoges, bastion historique de la gauche.

Pourtant les équipes municipales de gauche ont en général prés enté des b ilans plutôt sat is faisants, elles ont proposé des projets qui tenaient la route. Mais rien n’y a fait, le vent soufflait fort en sens contraire : ce vote a une dimension nationale, il s’agit d’une véritable claque donnée au gouvernement et à François Hollande. Ce dernier, plombé d’entrée de quinquennat par l’affaire Cahuzac, s ‘enfonce depuis inexorablement dans les sondages . La b aiss e du chômage dont il avait fait son object if prioritaire se fait attendre. Ni fin 2013 comme il l’avait promis, ni en janvier, ni en février… Les élus locaux du PS paient cash l’échec de la politique du gouvernement, alors qu’ils n’en sont pas vraiment responsables !

• La percée lepéniste

Un autre v ainqueur de c e scrutin est le Front Nat ional. Le parti lepéniste progresse partout en France.

Dans les bassins ouvriers les plus touchés par le chômage, l’extrême droite réalise une nouvelle percée qui la propulse en pôle position. Nous en parlions dans le précédent n° d’O c c i t a n i a : les ouvriers et employés, victimes de la mondialisation industrielle, peu formés, relégués en périphérie des v illes , expriment un rejet du « système ». On voit ainsi d’anciennes villes communistes, comme Béziers, basculer dans les bras de Marine Le Pen, la fifille à son papa. La vague b leue v ir e au bleu marine.

Les thèmes d’extrême droite : rejet de l’Europe, corruption des élites, crit ique des libertés individuelles et des politiques sociales se répandent et se banalisent dans la société française. Des réseaux FN sont en train de s’enraciner sur le territoire. Les identités régionales qui peuvent être un rempart contre c et te dérive jouent de moins en moins ce rôle. C’est part iculièrement vrai dans l’est de l’Occitanie (Provence, Languedoc-bas, Tarn) où le sentiment d’appartenance occitan n’est pa s suffisamment fort pour contrer le vote FN. Conséquence sur les dix villes gagnées par le FN, sept sont en Occitanie (cf. encadré p. 4).

• Un échiquier bouleversé

Cette évolution boulevers e l’échiquier politique français. Au f ur et à mesure que le Front National devient un poids lourd, l’UMP subit son attraction de plus en plus forte. Ses dirigeants, aussi bien Sarkozy hier que Copé aujourd’hui, reprennent les thèmes d’extrême droite et contribuent ainsi à leur avancée. Cette dérive droitière libère cependant de l’espac e au centre droit. L’UDI pourrait rapidement tirer son épingle du jeu et accueillir en son sein tous ceux qui à droite refusent le populisme et la démagogie. Encor e faudra -t- il trouver un leader capable de remplacer Jean Louis Borloo…

Ces dernières évolutions étaient prévisibles. Depuis des mois, François Hollande préparait une riposte que le landernau médiatique attendait : un remaniement ministériel, voire un changement de premier ministre. Cela n’a pas traîné : le 31 mars lors d’une allocution télévisée, le président de la République intronisa it Manuel Valls premier ministre en remplacement de Jean Marc Ayrault. Mais c e discours et cette nomina tion c orrespondront -ils à un changement de polit ique ? Et si oui l e q u e l ? Le président a donné une part ie de la répons e : à côté du « pacte de responsabilité », il est maintenant nécessaire de mettre en place un « pacte de solidarité » qui se traduirait par une baisse des cotisations des salariés, et même une baisse des impôts ! Hollande ne renie en rien tout ce qui a été fait depuis deux ans. Il souhaite passer la vitesse supérieure en remplaçant le diesel nantais, par le turbo barcelonais !

Pourtant les ministres de Valls sont quasiment les mêmes que ceux du gouvernement précédent. Il est certes plus concentr é avec moins de ministres. Cela suffir a-t-il pour aller plus vite ? Cela annonce-t-il un quelconque changement ? Où Hollande compte-t-il trouver l’argent qu’il promet ? Comment faire croire que l’on peut économiser 50 millia rds ? Que dev iendra la tr ansit ion énergét ique ? Et la réforme de l’État et du mille-feuille administratif ?

• Et le Partit Occitan ?

Toutes c es quest ions res tent sans réponse et c’est grave. Dans ce contexte près de 100 parlementaires socialistes viennent d’écrire une lettre au premier ministre qui sonne comme un ultimatum : ils réclament un virage à gauche ! La défaite des municipales les inquiète car elle pourrait être suivie l’année prochaine d’une déculottée dans les départements et les régions.

Les oc citanistes du Part it Occitan devront se positionner et décider avec qui faire alliance. Pour maintenir des conseillers régionaux en Aquitaine, Auvergne, Midi Pyrénées et Provence, il faudra naviguer entre Europe Écologie et les socialistes. Ces élections s’annoncent à haut risque vu l’impopularité pers istante du prés ident de la République qui affaiblit la gauche modérée.

Uc Jourde

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Bastir ! Una associacion d’elegits

Avr 24, 2014

BASTIR ! Un movement social
que serà tanben una associacion d’elegits

A la sortida de las eleccions municipalas BASTIR ! enregistra 55
elegits (23 femnas e 32 òmes), sus un pauc mai de 110 candidats qu’avián
causit de se presentar amb l’engatjament de nòstre movement.
D’unes seràn dins las majoritats municipalas (42) * e d’autres (13)
seràn dins l’oposicion. Mas totes seràn portaires del projècte de BASTIR !
Es un projècte occitanista que fa una plaça granda a la question de la
lenga e de la cultura occitanas mas qu’es portaire d’una vision occitanista
del desvolopament de nòstres territòris. Es un projècte que pòrta l’idèa
que las decisions se devon prendre de faiçon de mai en mai descentralizada.
Es dins aquestas condicions que poirem trobar las solucions a
las crisis ( economica, ecologica, sociala ) que nos tòcan.

BASTIR ! s’engatja ara a metre en plaça una associacion d’elegits. Serà
compausada dels elegits del movement nòstre gessits de las eleccions de
dimenge passat mas tanben dels elegits que nos voldràn acompanhar dins
la creacion d’un grop d’elegits que poirà trabalhar ama ssa sus las
questions que nos preocupan.

Lo movement ciutadan qu’a permés aquela preséncia a las elecccions
contunharà d’existir e de trabalha r alprèp dels elegits municipals.
BASTIR ! poirà donc caminar sus doas cambas.
Es un movement c iuta dan compausat de per sonas qu’an un
engatjament dins un partit, d’autres qu’an un engatjament associatiu o
d’autres qu’an pas de responsabilitats particularas mas qu’an vist amb
BASTIR ! la possibilitat de s’implicar dins la vida publica e de se metre al
servici d’un projècte ciutadan.

Lo primièra acamp dels elegits de BASTIR ! se tendrà lo 17 de mai
a Mureth..

www.bastir2014.com

* Un desenat seràn dins de conselhs comunautaris

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – An comprés quauquarren ?

Avr 24, 2014

Qu’ei la question qui’m pausi a prepaus deus partits politics après las municipalas. Après la rosta qui an patit los partits d’esquèrra, après lo tinglat politic pres peu govèrn, non soi pas briga convençut que lo govèrn a sabut tirar leçons. A dreta tanpauc n’an pas comptés arren. Los qui an ganhat que son los abstencionistas e donc los qui dobtan que la politica sia la solution aus problèmas. E quan la politica n’ei pas mei la solution per la màger part deu monde qu’ei la democracia qui ei en perilh.

Los progrès de l’extrèma dreta qu’èran prevists, solide, mes a cada còp qu’ei un nivèu de mei qui ei passat, un pas de mei cap a ua istòria coneguda mes pas enqüèra plan compresa per ua classa politisa qui non sap préner lo camin d’un vertadèr cambiament.

L’occitanisme dab lo Partit Occitan e Bastir ! qu’a participat a aqueras eleccions e qu’a dit e tornat díser quin lo desinterès per la politica e podèva estar perilhós. Que contunharam d’ac har.

Valls : nada remesa en causa

N’ei pas lo discors de Manuel Valls qui, deu men punt de vista, e cambiarà las causas. Nada remesa en causa deu modèl economic, deu culte de la creishença a la mòda vielha e tostemps la cançon de l’austeritat, dab la promessa que los sacrificis de uei seràn recompensats doman. A aquò que cau hornir un pauc de nacionalisme, la promessa (ua de mei) d’ua refòrma de las collectivitats e qu’avetz lo navèth prumèr ministre.

Tot aquò non pòrta pas hòrt d’estrambòrd per las eleccions europèas qui arriban. L’abstencion que risca d’estar enqüèra mei hòrta que de costuma. Vertat ei, quan tot va mau, qu’ei tostemps la fauta de l’Euròpa !

Mes arrés non vòlen explicar que se l’Euròpa fonciona mau qu’ei pr’amor qu’ei en manca de democracia e que pateish los egoïsmes deus Estats. Las decisions presas son la màger part deu temps las deus caps d’Estats.

Un Parlament europèu amb mei de poders

Lo Parlament qui serà elegit au mes de junh que deveré aver mei de poders. Qu’ei la concepcion de l’Euròpa qui defendem : democratica, regionalizada, federala e capabla de pensar solucions a las crisis sociau, ecologica e economica. Que i a enqü.ra camin a har.

E se l’Euròpa n’ei pas capabla de foncionar au profieit deus pòbles d’Euròpa d’un punt de vista economic e sociau, l’actualitat que ns’obliga a nos interrogar sus la soa capacitat a resistir aus perilhs qui vienen de l’Èst. Vladimir Potin que vien de ressucitar un periòde qui credèvam acabat. Formatat per l’URSS e format peu KGB que jòga lo jòc classic qui consisteish a escóner la soa incapacitat tà reglar los problèmas deu son país. Que da au son pòble cada dia ua racion de nacionalisme guerrèr.

Que’ns manca ua Euròpa eficaça

Que’ns manca ua Euròpa de la diplomacia, que’ns manca ua Euròpa eficaça. Que’ns manca ua classa politica credibla.

Mes n’ei pas aquò qui ns’empacharà de considéra que lo combat politic ei necessari, mei que jamei e que hè besonh un occitanisme politic.

David Grosclaude

Ne saber mai / En savoir +

N°192 – Los averans de l’esquiròu

Avr 24, 2014

• Viva l’occitan !

Cavanna qu’es mòrt, l’occitan es plan vivant, eth ! Charlie-hebdo que
torna publicar articles de Cavanna dens lo numerò especiau sortit ua
setmana après la mòrt deu cronicaire. Un article entitolat « j’aime le
français » qu’atira l’atencion ; tot un programa ; que’s pòt compréner
l’« amor » avugle portat a la lenga francesa per un « hilh » de
l’imigracion en recerca de reconeishança sociau. Qu’amuisha totun
ua coneishença de l’occitan e deu chaple occitan au pa rat de
l’invas ion francesa. Mes n’a pas comprés ar ren ; qu’aplica a
Occitània lo modèle francés d’invasion e de colonizacion deu nòrd,
qu’auré poscut menar « França » e ua partida deu monde, a parlar
occitan e non pas francés. Qu’es l’engana ultima. Viva la mòrt de la
pensada unica !

• La guèrra de la diversitat

La seria « star war » (o guèrra de las estelas), qu’es la luta deu ben
(la Republica) contra lo mau (l’Empire) ; qu’es tanben, d’après los
que decriptan lo messatge de Jòrdi Lucas, lo realizator, la victòria de
la diversitat (deus pòbles, de las culturas,…) contra la pensada unica
deu mau. Tot un programa… E, seré pas possible de har compréner
tot aquò aus afogats de la seria cinematografica ? Aquela luta que
sembla estranhament au combat menat per l’ensemble deus occitanistas.
Ua persona soleta que sufiré ; Luke Skywalker qu’èra solet,
qu’eram 30 000 a Tolosa lo còp passat. E quant per la manifestacion
de 2015 ?

• Euròpa, lo vèto d’Estat contra Escòcia e Catalonha

Que i a mila e ua faiçon de gerir l’eventuau independéncia de
Catalonha e de l’Escòcia, en 2014 o 2015… Ua faiçon de jutjar qu’ua
independéncia e s eré l’impossibilita t, enta’us navèths Estats,
d’entrar dens Euròpa quan, de facto, que i son dejà (los poders
politics, economics e la poblacion). Qu’es la posicion presa peu
President de la Comission Europèu, José Manuel Barroso, que jutgè
aquò malaisit, e mei probablament impossible. E que’t compara la
situacion dab çò que se passé en Jogoslavia… Mes aquí, se parla
d’un espandiment intèrne e democratic d’Euròpa. Lavètz, perqué
préner ua tau posicion, per qui tribalha Barroso… Quan la lei
empacha un procediment democratic, qu’es de la responsabilitat
comuna de la modificar entà perméter a la demanda de la societat
civila de s’exprimir. Te, aquò hè pensar a la ratificacion de la Carta
europèa per França. Que deu aver amics de pertot lo José Manuel.

Sintagnon

Ne saber mai / En savoir +
Le site utilise des cookies pour son bon fonctionnement. En poursuivant l'utilisation du site, vous acceptez cette utilisation des cookies.
Accepter