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N°190 : La vie plutôt que la survie

Fév 27, 2014 0

Le dernier bulletin annuel de l’Organisation météorologiste mondiale annonce des records de concentration pour les trois principaux gaz à effets de serre: CO2, méthane, protoxyde d’azote, et confirme qu’«ils ont perturbé l’équilibre naturel de l’atmosphère terrestre et contribuent largement au changement climatique». Au même moment en Pologne, les représentants de 190 pays préparent la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra à Paris en 2015. L’enjeu est crucial: diminuer les émissions de CO2 qui sont passées de 1 ou 2 milliards de tonnes par an dans les années 50, à 9 ou 10 milliards aujourd’hui, en sachant que le seuil tolérable pour une planète vivable (3 à 4 milliards) a été dépassé dans les années 70. Les GES mettent un siècle pour être éliminés, les océans 10 ou 20 ans à se réchauffer. Les prévisions du GIEC faites depuis dix ou vingt ans se réalisent maintenant: le réchauffement du climat fait fondre les glaces de l’arctique, élève le niveau des mers et multiplie les phénomènes météorologiques extrêmes.

Nous sommes entrés dans une nouvelle ère géologique, l’anthropocène, depuis la révolution industrielle, depuis que l’homme a modifié en profondeur son environnement. Jusque là, les prélèvements sur les ressources étaient modérés par la fragilité des humains face aux catastrophes naturelles. Mais à partir du 18ème siècle, les découvertes scientifiques et techniques donnent à l’homme occidental un sentiment de toute puissance. La nature peut enfin être domptée et remodelée. Tout doit être jardiné , cultivé, paysagé, on coupe les forêts, on rase les montagnes, on éventre la terre pour l’industrie et l’agriculure. Se crée ainsi un monde de machines censées répondre à tous nos besoins: se nourrir, s’habiller, se loger, se distraire. Il faut vaincre les peurs ancestrales d’une nature hostile et sauvage, on dresse donc des barrières entre elle et nous, en artificialisant l’environnement les animaux, et même les hommes. Prenons les plantes médicinales par exemple.

Les plantes bannies de la médecine

Il y avait autrefois dans chaque petite ville et village des sages-femmes ou guérisseuses, capables de soigner par les plantes en utilisant l’énergie des cycles lunaires et des saisons. Mais leur savoir traditionnel gênait la médecine officielle des hommes. Les accuser de sorcellerie permit d’en brûler des milliers en Europe, du 15ème au 18ème siècle. Les herboristes prirent la relève jusqu’à ce que Vichy interdise leur profession en 1941. L’interdiction tient toujours grâce à l’Ordre des médecins associé aux laboratoires pharmaceutiques. Le commerce des médicaments rapporte trop pour qu’on le menace par la phytothérapie qui elle, n’a pas d’effets secondaires ou d’accoutumance et comme l’homéopathie, considère la personne dans sa totalité. Et pourtant, un tiers des médicaments actuels sont issus d’extraits de plantes. Et pourtant la demande pour des «remèdes de grand-mère» et des soins plus naturels est très forte; mais elle doit passer par l’agrochimie pour être reconnue. Cela n’empêche pas les firmes agro-chimiques de répertorier la pharmacopée des peuples pauvres, pour s’approprier leurs connaissances en déposant des brevets sur les plantes et leur utilisation. Elles peuvent ainsi leur revendre très cher, sous forme de médicaments, les richesses naturelles qu’elles leur ont volées.

Les animaux hors-sol

Les animaux aussi sont transformés: en machines à lait, à oeufs, à jambons. Ils deviennent des «droits à produire». On connait les camps de concentration pour poules pondeuses ou porcs. L’élevage industriel des bovins empêche tout rapport naturel avec leur environnement. Les veaux sont enlevés à leur mère dès la naissance et mis dans un box. Ils n’ont rien appris des rapports entre membres d’un troupeau, où le leader, souvent une vieille femelle, règle les conflits à l’amiable, ils ne savent rien des codes relationnels -oeillades et mouvements d’oreille- en usage, ils n’ont pas intégré les réflexes de défense face aux prédateurs. Quand ils sont lâchés dans un troupeau d’autres jeunes aussi désorientés qu’eux, ils subissent la loi du plus fort, se font souvent blesser, tombent malades car ils n’ont pas reçu tous les micro-organismes immunitaires de la mère. Leur premier rapport au monde des humains est brutal: une puce agrafée à l’oreille, leurs cornes brûlées alors qu’elles sont nécessaires à leur équilibre, à leur relation à l’espace et aux autres animaux. Les génisses sont inséminées artificiellement et forment elles aussi des bandes sans éducation où règne la violence. Pourtant, une enquête anglaise sur les élevages laitiers a conclu que les meilleurs élevages étaient ceux où on donnait un nom aux vaches, car il y avait un lien affectif entre les bêtes et l’éleveur.

Les bêtes ont non seulement besoin de rapports sociaux pour se construire, de soins et d’attention pour donner tout leur potentiel, mais aussi de liens avec le milieu naturel.

La dissection des corps

Pour intégrer le corps humain dans l’univers des machines, on ne le considère plus dans son entier mais comme un amalgame de tissus et d’organes qu’on peut remplacer ou transformer à volonté. Les nouvelles technologies de la reproduction  préconisées pour les femmes se rapprochent d’ailleurs beaucoup de celles utilisées pour les animaux.  On remarque la même violence de l’ingérence technologique dans les corps, le même arrachement au processus naturel biologique. Ces technologies procèdent par sélection et élimination, donc chaque fois on a un appauvrissement de la biodiversité, une fragilisation des individus sélectionnés, et une éventuelle disparition de l’espèce. C’est ce qui se passe pour les huitres issues des écloseries, pour les abeilles issues d’un nombre de plus en plus restreint de reines «élevées», pour les vaches, porcs, volailles, beaucoup plus malades qu’avant, malgré les tonnes de médicaments ingurgités. On a vu que l’Europe allait imposer la même sélection par la voie mâle pour les ovins et caprins. Et pour les femmes, n’est-ce pas une tentative d’échapper à la nature? Peut-on parler de libération alors que nous sommes dépendantes d’experts médicaux? Ils proposent des moyens contraceptifs au féminin, des accouchements programmés, des techniques invasives contre l’infertilité avec sélection des embryons (pour éviter les maladies génétiques, en attendant de choisir le  sexe comme en Inde, puis tout le reste). La recherche médicale dissèque les corps, travaille sur les ovules, l’appareil reproducteur. Elle ne remédie pas pour autant à l’exposition des individus aux carences et aux poisons alimentaires, à un air vicié, à une vie de stress et de non-sens, responsables de l’infertilité et d’autres problèmes de santé.

Retrouver le lien perdu

Et maintenant que nous avons achevé notre mutation, que nous vivons nous aussi hors-sol, nous aspirons à retrouver cette osmose perdue avec la nature, comme si nous sentions qu’une partie de nous-mêmes était mutilée. C’est cette soif de verdure qui fait affluer les acheteurs dans les jardineries dès les premiers beaux jours, qui envoie les touristes à la recherche des derniers coins sauvages de la planète, qui explique le succès des émissions de télé où on rencontre des communautés traditionnelles vivant en harmonie avec la terre-mère. Mais les réponses à cette quête de l’authentique sont faussées, tout est artificialisé, comme si nous ne pouvions plus nous passer des prothèses dont la science et la technique nous ont affublés: les pesticides et les engrais chimiques pour les plantes, les quatre-quatre, autocars, motos et leur cortège de pollutions diverses dans les endroits encore intacts, l’entremise de l’attirail audiovisuel et la certitude du retour au «confort moderne» après l’émission. La  «slow television» norvégienne illustre cette coupure  d’avec la nature que nous ne voyons plus qu’en spectateurs: pour la «soirée nationale du feu de foyer» le 15 février dernier, 20% de la population a regardé pendant 8 heures crépiter un feu de foyer après avoir écouté 4 heures de conversations sur les techniques de coupe, de fente et d’entreposage du bois. Cela répondait à un besoin de lenteur, face au stress et à la vitesse, de nature pour le contact perdu avec les arbres, le bois, le feu, et d’échange car l’interaction avec l’entourage ou via les médias sociaux était alors possible.

Quand ce rapport à la nature est définitivement perdu, survient la compréhension de l’énormité de sa perte. Les femmes de Tchernobyl et de Fukushima se sont révoltées contre le monde que les hommes irresponsables leur ont imposé. Ce sont elles qui doivent mesurer la radioactivuté des aliments qu’elles donnent à leurs enfants, qui doivent leur interdire de jouer dehors et laver leurs chaussures quand ils rentrent de l’école. Et c’est pour elles une véritable souffrance de savoir que leurs enfants ne pourront jamais se rouler dans les feuilles mortes ou l’herbe verte.

 

Notre dépendance aux produits de la société de consommation nous a rendus inaptes à survivre dans un environnement non artificialisé. Nous sommes devenus aveugles à la gravité des dommages que nous causons à notre planète. Plutôt continuer à accéder au supermarché, à la voiture, à la surmédicalisation, aux gadgets informatiques, au mirage de la croissance et du progrès que voir la menace du changement climatique et le passif que nos enfants devront assumer. Il est temps de remettre les pieds sur terre, d’en respecter toutes les composantes et de prendre le chemin de la «sobriété heureuse»»

 

Danisa Urroz

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N°191 : La « bunkerizacion » de la Provença.

Fév 27, 2014 0

 Una desenat d’ans fa, comencèt un fenomèn tras que novel que pausa question sus l’èime de la societat provençala : la bastison de parets per enclaure los ostals, mai que mai en los lotissaments.

Avans aquò, èran enclausas las villàs d’una paret bassa amb una grasilha metallica que li corrià dessus, de còps que i a esconduda per una boissonada , un reng de tuèits o d’aure ; èra pas totjorn plan polit mas « passava » ! Baste que lo monde se sentission aparats dels agachs e pas mai ; e puèi tot per un còp, d’unes que i a comencèron de derrabar la grasilha per li bastir una missanta paret de cairons en plaça ; de còps que i a rebocada, e encara pas tojorn de biais ! Mas la maja part del temps, laissada en cairons bruts amb de traucs ; sovent montats per de chapacans. Aquò fa que las carrièras semblon de mai en mai d’esgots que se lai veson
quasiment pus los ostals, se que non lors teulissas ; e aquò baila un sentiment de ni fach ni a faire, un costat pesolhós, plan luènh de l’imatge que se n’en fan lo monde de la Provença.

S’escondon los estatjants, mas de qué ? De l’agach dels passejaires ? Dels attacs dels maufatans ? Benlèu d’un pauc de tot aquò ? Cossí explicar aquel replegament sus se ?

Benlèu qu’es la pròva de la perdia d’identitat de la region amb l’arribada massissa d’acampadís de l’Ubac de França, mai que mai d’urbans que son acostumats de s’embarrar encò lor, e qu’an pas la mentalitat d’accuèlh de l’autre, que vòlon lo solelh e la piscina mas sens los provençals ! E pasmens se sembla tanben d’èsser un biais de faire partatjat pels natius que son contaminats pel ambient general de paur de l’autre e d’individualisme consumerista e egoïste, fasent d’una populacion fins ara duberta e sociabla, una còla de « gosta solets » mesfisós e paurucs.

En mai del replegament social, trasfòrma aquel embarrament los jardins en piscinas quand plòu, e en Provença, quand plòu, es a farrats Per quand al securitarime, es a s’escacalassar !! Las parets aparan pas dels raubatòris, al contrari ! Degun ves pas res de çò que se passa darrièr una paret ! La periurbanizacion de las ciutats provençalas serà (e comença jà d’o èsser) lèu leprosa e prendrà de mai en mai l’aspècte de barris mal entretenguts e abandonats.

I a ges de plan d’urbanisme coërent, los ostals son bastits onte i a de plaça, los jardins an de formas fantasierosas, i a ges de placetas, de comercis, se costejan los estatjants mas s’ignòran coma dins un immòble ; es la Provença fortificada, aquela de la paur, e de mai en mai,aquela dels lotissaments securisats, enclaus de parets nautas e de grasilhas, gardadas amb de portals barrats.

Aquela societat esclatada que se li codoisson richàsses e paurasses, forastiers e natius, espacis remirables protegits e zònas estraçadas, apauridas, doblidadas, amb una agricultura deroïda e una industria moribonda, non pòt menar en bona logica qu’al vòt FN que per mantunes natius, qu’an perdut lor lenga, lor país lor fiertat, ven una identitat de substitucion.

Jean Louis Racouchot

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N°190 – La partida clandestina

Fév 24, 2014

• La partida clandestina / Le match clandestin, libre bilingue de
Frederic Vouland, ed. IEO-Vendémias, 160 p. Comandar a : IEO-Aude BP
105 11022-Carcassona Cedex (13 € + 2,50 € pel mandadís)
L’autor provençal partís d’un fait que li contèron : una partida de XIII
que ramosava joves aprèp l’interdiccion de Vichei, arrestada pels Alemands
en cèrca de man-d’òbra pel STO, mas que daissan la pòrta opausada
del vagon dobèrta… L’eròi s’escapa cap a Anglatèrra e rescontra
l’Antonin del costat de Lesinhan. Los dos collègas se jogaràn de la polícia
franquista per s’engatjar coma paracasudistas. De Provença e Lengadòc al
nòrd d’Anglatèrra e Australia, l’istòria camina sus las tèrras del rugbí de
XIII.
Aquò permet a nòstre eròi de nos explicar l’istòria, la sociologia, lo
teatre, los trobadors, Mistral, la premsa… vistes a travèrs del prisme del
rugbí e del XIII en particulièr que, per son costat eretge, son fòrabandiment
pels poders e los mediàs, coneis una situacion semblanta a la de la
lenga e de la cultura d’Òc.
Lo libre es portat per la fòrça de la paraula d’un escriveire-contaire, la
paraula element fòrt d’un espòrt de rescontres convivials, locals e
internacionals a ne faire virar ovala la planeta.

(L. Albigés)

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N°190 – Convidatz los trobadors !

Fév 24, 2014

Viatjar durablament, mestrejar la vitessa, a hum desaunèis meilèu que de calhaus, profieitar deu paisatge, encontrar l’aute, lo vesin, har espelir alternat ivas artisticas per las creacions nostas, trobadors de uei lo dia au servici e au despéner de la princessa Occitania.

A comptar deu mes de seteme 2014 e dinc en noveme, Lucia Albert et Didièr Tosis temptan lo jòc d’un torn d’Occitania a bicicleta

. Un viatge de dus o tres mes, dab estapas de 20, 30 o 40 km, au ritme tranquillòt de l’escota e deu partatge. Partença e arribada Soston, Lanas, occitania occidentala.

La mira qu’es de perpausar en escambi deu dequé minjar e dromir, un espectacle bilingue a vòsta, dab duas votz, a l’entorn de la poesia, deu cant, deu conde, ua dralha entà condar l’istoèra intima, las sofrenças, las jòias e los secrets d’un país, atau com harem d’ua istoèra d’amor.

L’espectacle qu’es donc a gratis, a cada arcuelhant de convidar los amics, la familha, ua comunautat o ua associacion, ua collectivitat. Pas nada condicion tecnica, lhevat un chic de silenci e la hami de’s har pataquejar un chic lo còr. L’espectacle acostica que’s pòt debanar a casa, au cornèr deu huec, dens lo garatge, la sala d’amassada o d’espectacle, l’escòla, o devath los grans arbos deu casau per las bèras vrespadas d’abòr Lucia qu’es encargada de difusion deu collectiud’artistes landés, Pit Produccion, e cantaira dab lo grop polifonic de gojatas bearnesas Dauna Jupeta.

Didièr qu’es autor, cantaire e poeta occitan e francés notadament dab lo son espectacle de cançons « La lenga aus p ò t s « . Que sòrt de publicar un recuelh de poèmas, « Pregàrias », en çò de Reclams.

Lo camin que’s basteisherà au briu de las convidas, de las perpausicions e de las ideas. Un tròç de camin amassa, un escabòt de pedalaires occitans ? Trantalhatz pas donc a préner contacte !

contact@pitprod.com www.pitprod.com 06 34 65 77 44

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N°190 – Certains vins ont des arômes de madeleine

Fév 24, 2014

Souvenirs d’enfance

Les Grottes meulières d’Amarens et Bégout te appartiennent à mon enfance comme des terrains d’aventure. Elles étaient le but du tour en moto derrière mon cousin que je lui quémandais jusqu’à ce qu’il cède, je n’en menais pas large dans les vira ges, ma is j ‘aimais braver mes peurs d’autant que le but de ce si long voyage de 5 kilomètres était ces grottes meulières de Bégoutte ou d’Amarrens dans lesquelles nous aimions nous perdre, éprouvant brutalement la fraîcheur et presque le froid par ces jours d’été caniculaires.

C’était les va canc es et nous venions de loin. En ces mois d’août, ces grottes étaient aussi le théâtre de fêtes du vin à Souel et j’y accompagnais mes parents qui dansaient paso doble et tango, me laissant le loisir d’observer ces touristes qui s’abreuvaient copieusement et gratuitement aux fontaines à vin disposées là pour l’occasion, à tel point que bien souvent ils ne repartaient pas tout à fait dans le même état qu’à leur arrivée.

Pierre de silex

Un peu plus tard, comme je m’y promenais sans doute à la r echerche de ce temps perdu, j’y ai trouvé cet te pierre de silex qu’on aurait dit taillée, (l’était-elle vraiment ?) et qui pouvait tout à fait passer pour un couteau néanderta lien (à bord ab at tu pour les spécialistes).

Tout est là en place, dans un coin de ma mémoire, inaltérable et c es mots , Ama rens, Bégoutte, Souel, déclenchent immanquablement l’évocation de ces souvenirs d’enfance. Y sont associés beaucoup d’autres qui arrivent en cascade : la terre rouge des Igues, l’odeur de blettes dans l’arrière-cuisine de ma grand-mère, la croûte du pain si épaisse que je n’arrivais pas à le couper seul, les bouteilles de limonades que je sirotais en cachette, la Marie qui était un peu notre sorcière du village, les disques des Rolling Stones dans la chambre de mon cousin, le vieux tour nedisques, les clopes que je lui chipais et la pisc ine municipale de Cahuzac-sur-Vère où je retrouvais Isabelle …

Chez Bruno Montels

Une visite chez Bruno Montels à Souel a été l’occasion de découvrir une nouvelle de ses cuvées : un b lanc qui porte le nom de « Les Pezots ». Quand je lui ai demandé si cela était le nom d’une parcelle particulière, il m’a lancé : « oui, un terroir un peu particulier avec des silex, du côté de Bégoutte.» Le commutateur qui ouvre les vannes de ce flot de souvenirs était actionné…

Comment, dès lors, goûter ce vin sans y trouver des arômes de madeleine ?

Bruno Montels, par ces coups d’éclat qu’il nous délivre de temps à autres, au-delà de sa production de grande qualité, est vraiment le vigneron de l’appellat ion Gaillac, loin du tumulte médiatique.

Jérôme Pérez

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N°190 – Adissiatz Mandelà

Fév 24, 2014

Nelson Mandelà defuntèt lo 5 dedecembre passat, e sas funeralhas captè ron l’atenci on del monde entièr.

Madelà militèt tre las annadas 40 c ont ra las discr iminaci ons fachas a la populacion negra.

Coma res cambiava pas, passèt puèi a la luta armada e f og uè t ar rest at mercés a d’informacions balhadas per la C.I.A. americana. Patiguèt 27 annadas d’empresonament, dins de condicions de las duras.

Refusèt de sortir per demorar fisèl a son engajament e obtenguèt aital un sostenh internacional de mai en mai fòrt. Lib erat e n 199 0, foguèt puè i president de l’Africa del Sud de 1994 a 1999 ont menèt una politica de reconciliacion nacionala e de perdon cap a la minoritat blanca.

Lo Part it Oc citan saluda la memòria de Nelson Mandelà e rend omenatge a son accion per la dignitat de totes los òmes, quina que siá lor color.

Tota proporcion gardada, nos batèm nosautres tanben contra las discriminacions fachas als occitans. Seg uirem a nòs tre biais la dralha dubèrta pe r « Madib à », icòna mondiala de la lucha per l’e gal itat, fac ha d’ engajament polit ic, de res is téncia capuda, e tanben d’inteligéncia, de seduccion, d’umilitat.

U.J.

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N°190 – Laïcité et dialogue des cultures

Fév 24, 2014

La mise en place, de la maternell

eau lycée, d’un enseignement moral et civique est actée par la loi sur la Refondation (juillet 2013). En cet te rentrée, un deuxième acte s’est joué : une Charte de la laïcité est affichée dans tous les établissements scolaires publics. Une forme d’équilibre est à saluer dans ce texte, qui combat à la fois les communautarismes prosélytes et le laïcisme sectaire.

Cela dit, l’un comme l’autre, enseignement tel que programmé dans le rapport Bergounioux ( 1 ) e t Char te, suffiront-ils en l’état à r ésoudr e les problèmes intercommunautaires dans le contexte d’une s ociété mondialis ée et médiatisée ? Et à favoriser « l’accès à une culture commune et partag é e » (c harte de la laïcité, 7 e point) ? Le doute est permis dans la mesure où l’universalisme abstrait, marque de fabrique réductrice du « pa ys des dr oits de l’homme », reste prégnant.

Comment ce système fonctionne-t- il ? Plusieurs principes d’organisation de la vie publique en sont à la base :

– la séparation des Églises et de l’État/Ecole

– le centralisme étatique (à l’égard des régions et autres territoires)

– le néo-colonialisme francophone

– l’individualisme citoyen et scolaire.

 

Une citoyenneté appauvrie

La conjonction de ces paramètres en l’absence de contrepoids suffisants explique le phénomène de désubstantification culturelle et identitaire. La citoyenneté est appauvrie, desséchée par des logiques séculaires de séparations et de clivages institutionnels dont les effets pervers sont bien connus : laïcisme fermé qui conduit au déni des spiritualités ; centralisme qui, sous sa forme jacobine, ampute les collectivitéslocales de leurs prérogatives naturelles en mat ière de gest ion des territoires, langues et cultures, qui explique aussi l’autoritarisme administratif régissant l’Éducation nat ionale ; gestion féodale de la Coopération Afrique-France qui entrave l’essor d’une francophonie progressiste ; individualisme atomisant qui entraîne l’absence d’authentiques projets d’établissement, la difficulté des familles à éduquer, l’essor au niveau des publics d’une anti-culture des incivilités et de la violence…

Du s ommet à la bas e, s e perpétue ainsi un « modèle » autoc entr é, dominant et clivé, qui constitue l’ombre de l’État social et de droit. Il est significatif que les sciences humaines et sociales, qui transmettent les logiques de l’intersubjectivité, soient peu enseignées à l’École. Un autre effet de ce système réside dans la difficulté pour les f emmes et représentants des minorités ethniques à intégrer les plus hautes sphères de la vie publique. En fin de circuit, les pays d’Afrique francophone paient le prix fort de cette autocratie démult ipliée. L’échec du déb at sur « l’identité nationale » en 2008 a consacré une fin de cycle républicain, de type assimilationniste et dont les déviances s’appellent xénophobie d’État, vague islamophobe, racisme anti-Roms (2)…

Certes, l’unité républicaine est une condition de l’intégrité nationale, confrontée qu’elle est aux fondamentalismes par exemple mais attention à ne pas cultiver des stratégies unilatérales, à l’origine de réactions en chaîne.

Ainsi, même quand il est instrumentalis é par les pères ou les grands frères, le voile islamique est une réaction à l’excessive permissivité de medias franco-occidentaux en matière de comportements et demoeurs. Le parisianisme se fait souvent la courroie de transmission d’une s ous-culture d’obédience atlantiste dont les déclinaisons sont multiples : star system, politique spectacle, culture people… et dont les scolaires sont parmi les premiers publics cibles.

 

Dialogues nécessaires

Un système de pondérations est à renforcer pour alimenter des dialogues nécessaires entre les différentes sphères d’une société multiculturelle à tous points de vue : le multiconfessionnalisme résulte des combats séculaires des minorités religieuses, en particulier protestantes ; la France est l’un des pays les plus diversifiés d’Europe occidentale en termes de régions historiques auxquelles s’ajoutent les territoires des Dom-Tom et des banlieues , la pluralité du monde francophone s’avère l’héritage de l’expansion coloniale ….

Concernant le premier paramètre, la question laïque : pour sortir le fait religieux du ghetto de la « sphère pr ivée », le ra pport de Régis Debray (3) mis en oeuvre pour l’ens eig nement de l’histoire le définit comme un « fait de culture » à transmet tre. De même que la Constitution (révision de 2008), la loi sur la Refondation intègre les patrimoines linguist ico-culturels régionaux comme des disciplines d’enseignement à promouv oir également (4). Depuis la réforme de 2000, les programmes de français en lycée incluent un enseignement des lit tératures francophone et européenne (5), dont il reste à rédiger des documents d’accompagnement. Parité homme-femme, égalité de traitement des filles et des garçons à l’École, autant d’objectifs de rééquilibra t ion au niv eau des cultures de genre, orchestrée avec succès à partir du ministère desdroits des femmes…

Ces a cquis sont autant d’éléments en faveur d’une société et d’une École de la diversité. L’édifice de la laïcité gagnerait à être alimenté à la source du dialogue des c ultures , de ces dy namiques de groupes inter-communautaires dont la société des medias se fait l’écho. Au niveau des apprentissages théoriques, le juridisme des valeurs républicaines serait amoindri par une initiation aux fondamentaux de la psychologie sociale et de l’anthropologie culturelle. Les travaux des s ociologues Alain Tour aine ( 6 ), Michel Wievorka ( 7 ), François e Lorcerie (8), des pédagogues Claude Clanet ( 9 ) , Mart ine Abdallah- Pretceille ( 1 0 ), des anthropologues Edouar d Glis sant ( 1 1 ), Achille Mbembe ( 1 2 ), de l’historien Pascal Blanchard ( 1 3 )…militent en faveur d’une évolution significative de cet ordre. Le projet d’une francophonie ouverte, défendu par Dominique W o l t o n ( 1 4 ) du CNRS, contribuerait à réduire l’impact souterrain des mentalités et des imaginaires néocoloniaux. Des textes institutionnels de l’UNESCO (2005) (15) et du Cons eil de l’Europe (20 07) ( 1 6 ) parachèvent cette construction, à l’échelle internationale.

À la croisée des chemins

Autant dire que la France et son École sont à la croisée des chemins : la laïcité telle qu’enseignée actuellement ne peut c onjurer seule l’es sor de la culture people, des populismes et des fondamentalismes. La divers ité et l’interculturel s ont des démarches complémentaires nécessaires à une pédagogie du dia logue, pour f or ger une c itoyenneté de l’altérité.

Entre autres moda lités, les suivantes seraient bienvenues : – la mise en place ou le retour d’aumôneriesde divers cultes dans les lycées

– un enseignement plus généralisé des langues régionales et de l’immigration non européenne

– la mise en plac e de projets d’étab lissement (inter)culturels, notamment dans les quart iers multi-ethniques et les ZEP : expositions, partenariats avec des associations culturelles, jumelages avec des éta blis sements étrangers , actions de solidarité et d’aide au développement….

– la format ion des pers onnels enseignants et d’éduc at ion aux codes culturels des publics

– le recrutement de représentants des minorités visibles à tous les niveaux corporatifs

– le réinvestissement en métropole des expériences professionnelles des personnels coopérants.

Martine Boudet

TEXTE DE LA CHARTE
La République est laïque. La Nation confie à l’École la mission de faire partager
aux élèves les valeurs de la République.
1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle
assure l’égal ité devant la l oi , sur l ‘ensembl e de son ter ritoire, de tous l es
citoyens. Elle respecte toutes les croyances.
2. La République laïque organise la séparation des religions et de l’État. L’État
est neutre à l’égard des convictions religieuses ou spirituelles. Il n’y a pas de
religion d’État.
3. La laïcité garantit la liberté de conscience à tous. Chacun est libre de croire ou
de ne pas croire. Elle permet la libre expression de ses convictions, dans le
respect de celles d’autrui et dans les limites de l’ordre public.
4. La laïcité permet l’exer cice de la citoyenneté, en conci liant la liberté de
chacun avec l’égalité et la fraternité de tous dans le souci de l’intérêt général.
5. La République assure dans les établissements scolaires le respect de chacun
de ces principes.
6. La laï ci té de l’École of fre aux él èves les co ndi tions pour forger leu r
personnalité, exercer leur libre arbitre et faire l’apprentissage de la citoyenneté.
Elle les protège de tout prosélytisme et de toute pression qui les empêcheraient
de faire leurs propres choix.
7. La laïcité assure aux élèves l’accès à une culture commune et partagée.
8. La laïcité permet l’exercice de la liberté d’expression des élèves dans la limite
du bon fonctionnement de l’École comme du respect des valeurs républicaines et
du pluralisme des convictions.
9. La laï ci té impliqu e le rej et de tou tes le s vio le nces e t de tout es les
discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une
culture du respect et de la compréhension de l’autre.
10. Il appartient à tous les personnels de transmettre aux élèves le sens et la
valeur de la laïc ité, ainsi que de s autres principes fo ndamentaux de la
République. Ils veillent à leur application dans le cadre scolaire. Il leur revient
de porter la présente charte à la connaissance des parents d’élèves.
11. Les personnels ont un devoir de stri cte neutralité : il s ne doivent pas
manifester leurs convic tions politiques ou religieuses dans l’exercice de leurs
fonctions.
12. Les enseignements sont laïques. Afin de garantir aux élèves l’ouverture la
plus objective possible à la diversité des visions du monde ainsi qu’à l’étendue et
à la précision des savoirs, aucun sujet n’est a priori exclu du questionnement
scientifique et pédagogique.
Aucun él ève ne peut invoquer une convic tion religi euse ou politique pour
contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme.
13. Nul ne peut se prévaloir de son appartenance religieuse pour refuser de se
conformer aux règles applicables dans l’École de la République.
14. Dans les établissements scolaires publics, les règles de vie des différents
espaces, précisées dans le règlement intérieur, sont respectueuses de la laïcité.
Le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement
une appartenance religieuse est interdit.
15. Par leurs réflexions et leurs activités, les élèves contribuent à faire vivre la
laïcité au sein de leur établissement.

——

1- Bergounioux Alain, Loeffel Laurence, Rémy Schwartz (2013), Morale laïque :pour un ens eignement laïque de la moral e (Rapport pour l e ministère de l’Education nationale)

2 -Des faits de racisme sont enregistrés au niveau de ministres, respectivement et potentiellement acteur (Manuel Valls, ministre de l’Intérieur) et victime de ce délit (Christiane Taubira, ministre de la Justice). Symptomati-ques aussi sont ces manifestations de solidar ité de lycéens pour la protection des jeunes étrangers scolarisés (affaire Léonarda).

3- Debray Régis (2002), L’ens eignement du fait r eligieux dans l ‘é cole laïque (rapport ministériel)

4- Tout comme les mobilisations du Lyannaj en Guadeloupe, l’actualité bretonne offre la perspective d’un débat renouvelé entre périphérie et centre comme entre régions.

5- Centre national de documentation pédagogique (2000), Français en class es de seconde et première – Accompagne-ment des programmes officiels (histoire littéraire et culturelle)

6- Touraine Alain (2005) Un nouveau paradigme pour construir e le monde d’aujourd’hui. Paris : Fayard Touraine Alain (2007). Penser autrement. Paris : Fayard

7- Wievorka Michel, Quand la gauche va-t-elle défendre le multiculturalisme ?

8- Lorcerie Françoise (2003), L’Ecole et le défi ethnique -Education et intégration (INRP et ESF)

9 – Clan et Claude (1993) . L’ in ter cul tu- r el ( in tro duc tion aux approche s inter cul tur el le s en éducation et en s ci enc es humaines ). Toulouse : Presses Universitaires du Mirail 10- Abdallah-Pretceille Martine (1999). L’éducation interculturelle. PUF, Que saisje ?

11- Glissant Edouard, Poétique de la relation. (Poétique III) Paris: Gallimard, 1990 ; Introduction à une poétique du diver s. (1995) Paris: Gallimard, 1996 ; Traité du Tout-Monde. (Poétique IV) Paris: Gallimard, 1997.

12- Mbembe Achi lle (2010) . Sor ti r de la grande nui t -Essai sur l’Af r ique décolonisée. Paris : La Découverte

13- Blanchard Pascal, Ruptures postcoloniales. Les Nouveaux Visages de la société f r a n ç a i s e (avec Nicolas Bancel, Florence Bernault, Ahmed Boubeker , Achille Mbembe et Françoise Vergès), Paris : La Découverte, 2010 ; La France noire, Paris : La Découverte / ACHAC, 2011 ; La France arabo-orientale (avec Naïma Yahi,IYvan GastautT, Nicolas BanceL)-2013

14- Wolton Dominique (entretien), Francophonie et interculturel _

15-UNESCO (2005), Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

16 – Conseil de l’Europe (2007), Livre blanc sur le dialogue interculturel

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N°190 – Crisi ecologica : lo temps pressa !

Fév 24, 2014

Las crisis politicas, financièras, economicase socialas que tòcan de nombroses païses semblan amagar uèi la crisi ecologica que perseguís son cors inexorablament sus la planeta entièra.

Al mièg de 2013, la concentracion del gas carbonic (o dioxid de carbòni, CO2) passèt los 400 parts per milion dins l’atmosfèra de l’emisfèri nòrd (1) : un taus jamai atench dempuèi l’epòca del pliocèn, fa 2,5milions d’annadas. Per sas activitats, l’espècia umana, Homo sapiens, vièlha a quicòm prèp de solament 200 000 ans, es la granda responsabla de l’augmentacion del taus de CO2, e dels autres gases a efièch de sarra coma lo metan, amb per consequéncia majora lo degalhatge progressiu e rapid coma jamai dins l’istòria de nòstra espècia, del climat de la Tèrra.

Lo cinquen rapòrt del GIECA

Stockholm, lo 27 de setembre de 2013, lo Grop d’Expèrts sus l’Evolucion del Climat (lo GIEC, nomena t IPCC en anglés per « International Panel on Climatic Change ») difusèt lo rapòrt preparat per sa còla de trabalh n°1, relatiu a l’amplor del rescaufament climatic e de son evolucion al long del sègle XXI. La prima venenta, las còlas de trabalh n°2 e n°3 devon difusar lor rapòrt, l’un suls impactes e vulnerabilitats, l’autre sus las estrategias d’adaptacion al rescaufament c limat ic per ne reduire las cons equéncias.

Lo rapòrt n°1 comportant 2214 paginas es estat establit per 859 autors e editors representant 39 Estats, a partir de 41 modèls climatics, 9 200 articles scient ifics e 54 677 comentaris (2). Lo mes satge fondamental del precedent rapòrt del GIEC en 2007 : « los gases a efièch de sarra degradan lo climat de la Tèrra », es formulat amb una pus granda certitud dins lo rapòrt de 2013 (3).

 

Pus precisament, las conclusions de 2007 se tròban plan renfortidas sus :

– Lo rescaufament passat : lo rescaufament del sistèma climatic es sens equivòc.

– La responsabilitat : l’influéncia umana es la causa dominanta del rescaufament dempuèi lo mièg del sègle XX. Lo rapòrt de 2013 presenta aquela influéncia coma extrèmament versemblabla (« extremely likely ») alara que lo de 2007 la presentava coma plan versemblabla(« very likely »).

– La calor futura : se las emissions dels gases a efièch de sarra son pas reduitas d’un biais draconian, la temperatura globala augmentarà de mai de 2°C abans la fin del sègle. D’unes consideran una tala augmentac ion coma plan dangierosa podent entra ïna r las societats umanas dins una misèria granda.

– Lo nivèl marin : lo GIEC prevei una elevacion de 40 a 60 cm al cors del sègle fins a 1 m en 2100 dins lo pus marrit cas ; de chifras pus importantas qu’en 2007.

– Lo glaç artic : se las emissions contunhan de créisser rapidament , l’ocean artic podriá èsser sens glaç en estiu abans 2050 ; siá 50 ans pus lèu que previst en 2007.

– Los temps e climat extrèmes : pel GIEC, los umans contribuisson ja a l’augmentacion de la frequéncia e de la durada de las caniculas e de l’intensificacion de las fòrtas precipitacions. Encara mai de calor, menariá plan versemblablament a l’agravacion d’aqueles eveniments, sustot a l’intensificacion dels ciclones tropicals.

 

Lo rapòrt de 2013 presenta dos capitols novèls, relat ivament a lo de 2007, sus las previsions a cort tèrme e sus las consequéncias regionalas.

Ara, los scientifics responsables del rapòrt n° 1 e los representants dels 195 estats que lo comandèron se devon acordar sus la r edac cion d’un document nomenat « Resumit a l’intencion dels decidaires » . S’agís de trobar lo consensus lo pus larg a partir de las basas fisicas de las evolucions climat icas en cors e venentas. Podèm ja pariar qu’aquel resumit, coma lo de 2007 , sosest imarà las evolucions recentas, per agradar a totes los païses, a començar per los pus poderoses… los que regetan lo mai de gases a efièch de sarra.

Lo temps pressa !

Coma lo de 2007 (4), lo rapòrt de 2013, sosestima mai d’un paramètre. Per exemple, l’elevacion del nivèl marin seriá sosestimada tan plan dins sa grandor que dins sa rapiditat : la fonda dels glacièrs seriá pas pro presa en compte. Una autra sosestimacion interessa la quantitat dels gases a efièch de sarra regetats dins l’atmosfèra : lo rescaufament dels sòls gelats (permafrost) dins las regions articas, va menar a la liberacion de grandas quantitats de metan, al cors dels 10 ans que venon. Las discussions economicas mondialas devon prene en compte al pus lèu, los cambiaments que se produison al pòl nòrd. Lo còst per l’economia mondiala seriá considerable, estimat a un an de PIB mondial, siá 45 000 miliards d’euròs (5 ). En comparason, los deutes de França se montan uèi a 1 870 miliards d’euròs.

Sens esperar los rapòrts n°2 e 3 del GIEC, se cal rendre a l’evidéncia : los efièches del rescaufament climatic son ja a l’òbra. Los eveniments climatics e meteorologics extrèmes coma caniculas, secadas e incendis, coma ciclones, tempèstas, tsunamis e inondacions, menèron 32 milions de personas a se mudar en 2012. Lo nombre de refugiats ecologics atenguèt los 143 milions de personas, al cors del periòde 2008 – 2012. Lo còst dels eveniments climatics se monta a 148 miliards d’èuros cada an en mejana al cors dels 10 ans passats, siá 4 còps mai que pendent las annadas 1980 (6).

Los darrièrs eveniments climat ics extrèmes mòstran que la situacion contunha de s’agravar. Las crisis politicas, financièras, economicas e socialas de uèi, trobaràn pas cap de solucion sens téner compte de la crisi ecologica, sens de politicas industrialas novèlas al servici de l’environament . Es tot simplament una question de subrevida que comanda als umans de modificar lor biais de viure. Mas, los « fiascos » de las conferéncias passadas (Copenhagen en 2009, Doha en 2011, Warszawa en 2013) mòstran clarament una manca de volontat politica. La conferéncia venenta se debanarà a París en 2015, per un « fiasco » novèl o una capitada mai qu’urgenta ? Lo temps pressa : « podèm pas contunhar de caminar coma de somnambuls al ras de l’avenc » (declaracion recenta d’Al Gore, prèmi Nobel de la Patz en 2007 amb lo GIEC).

Fernand Vedel

• Fotografia : Òbra de land-art de Pedro Marzorati,
Los òmes-blaus, per illustrar la montada de las
aigas, en seguida del rescaufament de la planeta.
L’art ista argent in presenta atal òbras de « m i l i –
tantisme poetic ».
Fotografia presa en 2010 dins lo pargue de Compans-
Cafarelli de Tolosa.

(1) Mesuras de l’estacion del Mauna Loa a Hawaï (mai 2013),pu bl i cadas cada jorn per la « Sc r ipps In sti tution o f Oceanography », University of California, San Diego.

(2) Kintish E (2013) For researcher s, IPCC leaves a deep impression. Science, 342: 24.

(3) Kerr RA (2013) The IPCC gains confidence in forecast. Science, 342: 23.

(4) Vede l F (2008) Consensus politic e sosestimacion de las consequéncias de l cambiament climatic. Occi tania-VVAP, 158: 16-17.

(5) Whiteman G et al (2013) Climate Science: vast costs of Artic change. Nature, 499: 401-403.

(6) Global Estimates 2012: People displaced by di sas ter s (2013) published by International Displacement Monitoring Centre, Norwegian Refugee Counci l, Organisation Inter – nationale pour les migrations, World Bank.

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N°190 – OCtele en dirèct !

Fév 24, 2014

Dempuèi que l’esperavam es fach !

OCtele la primièra tele a 100% en occitan es lançada dempuèi la fin de decembre sus internet :

http://www.octele.com/

La serada de lançament èra esmaventa ambe un talk-show menat per Vincenç Claverie que convidèt fòrça monde sul plateu : calandrons, politiques, professionals de l’accion culturala occitana e de l’audiovisual, cantaires, eca…

Los canapès d’OCtele semblan pas tan mofles coma los de Druker, mas los convidats an de causas a dire e v al la pena de los escotar !

Qualquas aproximacions degudas al directe venguèron salpicar la serada (micro atudat per exemple), mas Vincenç Claverie capitèt aquela primièra.

Podètz retrobar lo dirècte cada jorn de 18h30 a 22h30 ambe de dessenhs animats, de documentaris, de ficcions, en un mot tot çò que fa una tele !

Senhalam tanben l’emis sion politica « Cara a cara » un còp per mes, ont Clement Pech entervista un convidat amb un grand profess ionalisme jornalist ic. Georges Labazée, president del cons elh general dels Pireneus Atlantics e senator, se lancèt lo primièr en occitan per una discutida sens lenga de f usta sul cumul dels mandats, l’acte tres de la decentralizacion, lo ròtle del Senat , e plan d’autras causas…

Aquela emiss ion realiza da en partenariat ambe La Setmana e Radiò País, illustra perfiechament lo potenc ial qu’a lo mov iment occitan quand sap trabalhar en sinergia.

Pichon bemòl caquelà : los primièrs passes d’OCtele son en terra gascona, es plan, mas es pas pro ! Per capitar, e sedusir un public bèl sus Occitania, farà besonh de renfortir la preséncia de totes los dialèctes e en particulièr lo mai c entra l, lo leng adoc ian. Serà necite tanben de s’interessar a de personas e d’eveniments pertot sul territòri occitan.

Soetam una bona annada 2014 a OCtele, qu’afortís la vitalitat de la lenga nòstra d’un biais moderne, creatiu, e ciutadan !

(U.J.)

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N°190 – Entre doas mars e tres montanhas

Fév 24, 2014

• Lemosin

– Pesticides : Employée depuis 5 ans dans une exploitat ion où mûris sent des pommes AOC et AOP, une salariée agricole dénonce un non respect des règles de sécurité liées à l’usage des pesticides, qui mettent en danger les salariés mais aussi les consommateurs.

Fait rare : elle vient de porter plainte contre X au pénal. L’inspection du travail a été saisie. Deux associations la soutiennent : Allassac ONGF (OEuvrons pour la nature et les générations futures) et Générations futures. La salariée reproche à son employeur d’avoir refusé de met tre à sa disposition des équipements de protection lors de la préparation et des épandages de pest icides. Elle affirme auss i avoir été sommée d’effectuer des épandages sans tenir compte de la force du vent.

Selon la salariée, l’employeur ne tiendrait pas à jour les cahiers d’épandages, qui sont censés contenir toutes les informations sur les traitements, et aurait pour habitude d’éliminer les bidons vides par brûlage, ce qui est strictement interdit. Autre fait dénoncé : le non respect des délais obligatoires entre le traitement et le ramassage des fruits. Non respect qui surexpose les salariés, ainsi que les consommateurs. Pas moins de 14 produits suspectés ou supposés êtr e des « c a n c é r o – gènes, mutagènes ou reprotoxiques » (CMR) par l’Union européenne peuvent êtr e utilis és sur les cultures fruitières.

– Chinois et forêt limousine : Certains professionnels du b ois s ‘inquiètent des investissements chinois dans la forêt limousine. Le journal d’information du plateau de Millevaches, IPNS, publiait récemment une photo qui a fait grand b ruit : trois containers China S hipping cha rgeant du bois en Haute-Corrèze. Les Chinois achètent le bois 20 % plus cher que ce que proposent les acheteurs français . Les importa tions chinois es sont passées de 80.00 0 m3 à 406.000 m3 au niveau hexagonal. Le Limousin, troisième région de production de bois, est d’autant plus concerné. Si la situat ion ne semble pas inquiéter les coopératives forest ières , elle inquiète nombre d’autres acteurs de la filière locale.

Pour Christian Ribes, président de l’interprofession forêt-bois limousin : « On se retrouve dans la même situation que les pays en voie de développement. Ils pillent notre bois sous forme de grumes, ils le transforment en Chine et il prend donc de la valeur là-bas ». La mort annoncée de plusieurs scieries dans la région.

– Limòtges, l’occitana : Q u a t r e annadas après la debuta de l’accion de Arri ! (« un collectiu de jòunes dau Lemosin que volen far conéisser l’existéncia e la richessa de la lenga e de la cultura occitanas e far (tornar) nàisser l’interest per quelas ‘quí chas la jòunessa d’a Limòtges e a l e n t o r n »,) Limòtges a fic ha son nom en occitan emb la crotz occitana. Qu’es pas enqueras lo paneu «reglamentari» mas un pas dins la bona direccion totparier… Son pas espessas, las vilas bèlas d’Occitània (mai capitalas regionalas) qu’an lor nom en oc citan : Tolosa e Limòtges… !

Escrissèt lo Popu, « les élus n’ont pas été trop durs à convaincre. Car tous sont attachés à cet ancrage. Pour mieux adhérer à l’esprit de l’Europe, il est nécessaire de ne pas renier l’identité territoriale, affirment les défenseurs de l’Occitanie. » De notar, aitot, la delegacion « occitan e divers itat cultura la » confiada a Ciril Conheras, sol elegit EELV au cons elh municipau de Limòtges.

Jan Urròz

• Lengadòc

– Incèndi criminal : Dins la nuèit del 13 al 14 de novembr e, , a Ventenac de Cabardés, la cava d’un responsable audenc de la Confederacion Paisana, qu’albergava tanben los vins d’un responsable dels J o v e s agricultors foguèt l’objècte d’un incendi criminal non revendic at. La solida ritat s’es mesa en plaça per ajudar los vinhairons : marcha blanca, sortida d’una tinada de solidaritat (per coma-dar : http://phenixducabardes/), projècte de serada artistica de sosten,…

– Lo vin, aquel dangièr.. . : Suspresa amarga al Licèu agricòla d e Carca ss ona (que trab alha vinhas, organiza cada an la Fièra dels vins dels Licèus agricòlas e ten una filièra comercializacion dels vins…) quand descobriguèron sus un rasal a-social l’ataca anonima d’un par ent que denonc iava la venda de cant inas de blanqueta pels liceans per finançar un projècte ! E i passava tota la sansonha sus : vin = alcolisme, vin = dròga (« E l’an que ven, demandaràn a mon filh de vendre d’achich ? ») !!!

• D’Aquitània a Provença

– Bilan : Les élus régionaux du Part it Occ itan (d’Aquitaine, de Midi-Pyrénées, d’Auvergne et de Provence-Alpes-Côte-D’azur) ont présenté le bilan de leurs actions 2010-2013. Leur travail a permis de faire progresser l’interrégionalité des politiques sur l’occitan, innover sur la santé et le mieux manger au lycée, peser sur les projets d’aménagement du territoire, notamment en maillant les régions avec des trains du quotidien plutôt que des LGV. Les élus concentreront leurs actions de fin du mandat autour de 4 priorités :

Économie et social : relocaliser les fournisseurs alimentaires pour les lycées et les marchés publics pour développer une a griculture de proximité ; intégrer une offre touristiqueplus culturelle et patrimoniale pour les massifs montagneux et les côtes.

E n v i r o n n e m e n t : proposer un réseau de trains interrégionaux, alternatifs à la voiture ; développer la part des énergies renouvelables.

Institut ions et Europe : u t i l i s e r chaque possibilité pour décentraliser de nouvelles compétences en régions tout en exigeant le transfert de moyen ; peser sur les projets accompagnés en régions par les fonds européens.

Langue et culture occitanes : définir la politique de seconde génération en faveur de l’occitan ; développer et renforcer la télévision en occitan par internet lancée fin 2013 ; intégrer la Provence dans la coopération interrégionale.

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