Je suis candidat aux cantonales avec Susana Canal comme suppléante sur le canton de Fronton, qui est le plus étendu de Haute-Garonne, avec seize communes et 41 120 habitants. La plupart sont rurales, situées au nord-ouest de Toulouse, non loin de la métropole régionale. Leur population, très inégale, var ie de 418 habi tants pour la plus petite, à 5500 habitants pour la plus peuplée.
Le Frontonnais
Le Frontonnais est un ter roir de vignobles plantés par les Romains. Au Moyen-Âge, ils appartenaient à l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem qui possédait une commanderie à Fronton. La renommée de ces vins issus d’un très ancien cépage, « lo negret », atteint son
apogée au XVII Ie si èc le qu an d i l s seront exportés vers l’Europe entière via Bordeaux. Autant dire que jusqu’au siècle dernier la vigne était totalement intégrée dans le paysage et dans la culture occitane de ce terroir.
Ma famill e maternel le implantée depuis des siècles à Villaudric, où l’on fai sait l’un des meil leurs vins de ce pays, était toute occupée par les activités de la vigne et des métiers afférents : chez eux on était d’ailleurs tonnelier de père en f il s e t/ou vigneron. Quan d j’étais enfant, j’adorais participer aux vendanges chez mon grand-père, l es pieds nus sur un sol blanchâtre et doux comme de la far ine : c’était la fête et l’on n’entendait parler que l’occitan…
Aujourd’hui, l ‘activité économique ne se limite plus à la monoculture de la vigne. Le canton de Fronton compte 1045 établissements immatriculés au registre du commer ce et au répertoire des métiers, soit un tiers des 3266 que comptent les six cantons du nord toulousain. Avec une concentration des activi tés économiques du canton sur l ‘Euro-centre de Castelnau-d’Estrètefonds, une plate-forme multi-modale de transport et logistique sur 300 hectares avec 125 entreprises employant 3000 salariés, située proche de l’autoroute et de la Nationale Montauban-Toulouse,de la voie ferrée et du canal latéral.
LGV ?
Mais le problème récur rent qui agite violemment aujourd’hui le microcosme du Frontonnais, c ‘est le choix ‘un tracé pour l ‘éventuel le LGV Bordeaux-Toulouse. Le 27 janvier, nous étions à Saint-Jory devant une salle comble, invités pour un débat sur ce sujet. Si dans un premier temps les différents points de vue ont pu s’exprimer à la tribune, il n’en fut pas de même ensuite dans la salle, où nous avons assisté à un pugilat verbal digne de Peppone et Don Camillo, tous les protagonistes é tant cur ieusement d’accord sur la LGV… à condition qu’on choisi sse le tracé passant chez le voisin ! Pourtant, nous avions exposé c lairement notre position fort argumentée par la voix de François Simon, vice-président du Conseil Régional : NON à la LGV, OUI au TGV« pendulaire » sur le s voie s existantes réaménagées
La différence du temps de parcours entre les deux possibilités n’étant que d’un quart d’heure environ. Cette intervention très applaudie fut d’ailleurs la seule à ne pas avoir été perturbée… Dans not re argumen taire, nou s insistons sur le coût de cette LGV pour la collectivité et les habitants (humain, matér i el , environ nement al ) e t sur l’escroquerie qu’elle sous-entend : 71% des travaux payés par les collectivités publiques, 29% seulement par l’investisseu r pr ivé qui béné fi c ie d’une concession de 50 ans pour l’exploitation de la LGV avec les droits de péage imposés aux trains qui l’emprunteront…
Et pendant ce temps les lignes transversales locales seront délaissées et les gares fermées faute de moyens, comme on le voit déjà dans le Lot. Or qui est concerné par l e TGV, sinon 5% seulement de la population ? Qui paiera, sinon l es 95% de la population non concernée par cette nouvelle ligne !
De plus, nous fai sons valoir quel ‘activité économique et culturelle de Toulouse est tournée de plus en plus vers le sud des Pyrénées, vers Barcelone et la Catalogne notamment : il convient donc d’aménager les voies existantes pour un TGV entre Toulouse et Narbonne pour rallier ensuite le sud des Pyrénées, ce qui pour nous est plus import ant que de conforter le centralisme parisien.
Enf in les positions for t ambigües des élus du PS qui tiennent presque toutes les munic ipal ités, celle de la députée PS du secteur, du Président PS du Conseil Général et du Président PS du Conseil Régional ne sont pas faites pour c larif ier la situation : tous unis pour défendre la LGV vers Paris « sur l’itinérai re qui détruira le moins de maisons ! »…
Nous comptons dé velopper , bien entendu, les autres problématiques de l’actualité comme les conséquences de la réforme territoriale sur les col lectivités, le rééquilibrage entre les zones rurales et la mégapole de Toulouse qui concentre l’essentiel de l’activité économique du département…
Et l’occitan dans tout ça ?
Aucun des candidats concurrents ne s’en soucie, ce qui n’est pas nouveau. Quant à nous, nous insi stons sur les points suivants :
– Répondre enfin à la demande parentale en signant une convent ion Rectorat-Département pour scolariser chaque année 1% de plus d’élèves de pr imai re en enseignement bi lingue (éducation nationale ou Calandreta) et donc assurer la continuité pédagogique
sur l es coll èges du dépar tement (Le dé par teme nt du Tarn a signé une convention similaire en 2010).
– Parvenir rapidement à un budget de 3 euros par an et par habitant pour la politique linguistique et culturelle occitane, garante d’une large ouverture sur l’ensemble de la latinité.
– Intégrer le bilinguisme dans l’action sociale et sanitaire, notamment dans la petite enfance (crèche) où l’ouver ture linguistique est un enjeu du développement.
– Poser la question du bilinguisme dans d’autres pol itiques du dépar tement (économie, agro-alimentaire, tourisme,tran spo rt , signalét ique rou tiè re ), accompagner et former le personnel des conseils généraux sur le sujet
– Participer à la création d’un réseau deradio publique bilingue
Georges Labouysse