Nous avons le plaisir de publier ci-dessous un texte, véritable déclaration d’amour à l’Europe !
L’auteure réside près de Montauban et a commencé des études de droit à Toulouse. Elle a
décidé de participer à un concours organisé par l’Union Européenne et a remporté le premier
prix dans sa catégorie. Ce sont en fait vingt jeunes européens de vingt ans qui ont été
récompensés. Michel Barnier lui a remis son trophée fin octobre à Bruxelles (photo).

 

Il n’était pas prévu que je grandisse dans cette association d’États qu’est l’Union Européenne.

Si 1992 est l’année de la signature du traité de Maastricht, c’est aussi l’année où la guerre en Bosnie-Herzégovine s’est déclenchée. L’année de ma naissance, j’ai donc vu le pays multiculturel qui devait être celui de mes premiers pas voler en éclat et Sarajevo, la ville où j’ai vu le jour, s’embraser sous les flammes ; mais j’ai aussi vu cette construction européenne qui allait guider mes pas s’affirmer.

À tous ceux qui seraient sceptiques quant à ce projet, je leur souhaite de rencontrer un jour un passionné tel que l’est un professeur de droit européen dont j’ai eu la chance de suivre le cours. Si l’ensemble semble parfois un peu confus, l’UE reste l’un des plus beaux projets que les générations passées et présentes légueront aux générations futures.

Outre le désir de vaincre les conflits passés et de marquer de son empreinte à chaque minute notre vie quotidienne, l’UE ne peut que rendre les gens plus tolérants et compétents. Si certains pensent que l’UE les menace, je leur indiquerai qu’ils n’ont jamais été aussi bien protégés. Aux amoureux de l’occitan, je leur ferai remarquer que jamais leur langue régionale n’a été aussi acceptée.

À ceux qui ont peur de l’immigration, je leur dirai que l’intérêt porté a

ux différences finit par unir. À ceux qui râlent lorsque l’UE fournit des aides à des pays non-membres, sachez que les européens n’en sortent que grandis. Partager une culture, un savoir, c’est aussi là la richesse de l’UE. Se rapprocher, aussi. Je me sens comme chez moi en Espagne. Bien plus qu’avant d’avoir accueilli des Asturiens avec mon collège, bien plus qu’au temps où les pesetas rendaient mon porte-monnaie de petite fille très lourd, bien plus que quand les douaniers interrompaient mon périple. Oui, depuis bien longtemps, je me sens bien plus européenne que française.

Je me surprends souvent ressentant toutes les actualités des différents pays membres comme si cela se passait à l’autre bout de ma rue ; parce que quand Londres accueille les Jeux Olympiques, c’est une victoire pour l’UE ; parce que quand Jean Dujardin devient le premier acteur français à remporter un Oscar, c’est aussi un européen qui conquiert l’Amérique ; lorsqu’un tremblement de terre fait des centaines de morts en Italie et détruit des monuments historiques, c’est le patrimoine et le coeur de l’Europe qui sont touchés.

Mais parce que je viens d’un pays qui n’a pas survécu aux différences après un demi-siècle de multiculturalisme, je sais que cet équilibre est fragile. Je fais pour tant part ie de la génér ati on 9 2, confiante et consciente que l’Union fait la force, que les échanges rendent meilleur et que la mise en commun conduit vers le progrès.

Et je vais donc de ce pas prendre l’avion pour Prague où m’attend une année ERASMUS aux douces saveurs européennes, continuer ma quête de citoyenneté européenne à travers l’éducation.

Bérina Mulovic

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