Château de la Rivière,Fronsac
Le Château de la Rivière, c’est d’abord un cadre architectural somptueux qui domine la vallée, jouissant d’une vue magnifique et dominante sur la région. James Grégoire en fit l’acquisition en 2003 et avec l’aide de Xavier Buffo le directeur technique et Claude Gros, l’oenologue conseil de la propriété, il s’est évertué à y faire le meilleur vin possible.
Ce domaine a défrayé la chronique il y a peu. De la terrasse du château, on pouvait voir l’hélicoptère qui s’est écrasé dans la Dordogne avec à son bord le nouveau propriétaire et l’ancien, James Grégoire ayant vendu le Château à un investisseur chinois.
Le renouveau d’un vignoble
Au-delà de ce triste fait, Le Château La Rivière incarne le renouveau du vignoble de Fronsac, avec le vois in Château La Dauphine et plus encore avec le Château de Carles. Fronsac a souvent été considéré comme la belle endormie du bordelais avec des terroirs parmi les meilleurs de la région, assez comparables à ceux de Saint-Émilion très proche. Mais sans doute, ni l’image, ni les moyens mis en oeuvre ne laissaient penser que l’on pouvait faire ici de très grands vins de Bordeaux.
Le Château de la Rivière abrite 8 hectares de carrières de calcaire qui donnent des galeries idéales pour l’élevage des vins.
Les cuvées
La Cuvée Château de la Rivière est composée globalement (quelques changements selon les années) de 85 % de merlot, de 5 à 10 % de cabernet sauvignon, le solde étant composé de cabernet franc et de malbec. L’élevage est effectué en barriques neuves pour 40 % du parc pendant une durée de 15 mois.
La cuvée Aria, quant à elle, issue de la parcelle la plus qualitative du domaine, est composée de merlot à 75 % et des deux cabernets à parité. L’élevage est réalisé en barriques neuves à 80 % pendant 18 mois.
Les millésimes du Château de la Rivière sont une belle lecture de ce qui s’est passé à Bordeaux Rive Droite. 2007 à boire, 2008, dans la fraîcheur mais avec des tannins un peu sévères, 2009, solaire et de ce point de vue, j’ai préféré la cuvée La Rivière à Aria, à mon avis un peu démesurée. 2010 convainc bien davantage encore, avec une cuvée Château de très belle facture, et une cuvée Aria assez éblouissante. On sent bien aussi une progression millésime après millésime dans les vins de ce domaine, à l’instar de ce qui se passe à Fronsac. La belle endormie Du côté de Fronsac s’est réveillée.
——–
Château de la Rivière 2009
La robe sombre, presque noire, donne la mesure de ce millésime dès l’examen visuel. Le nez est opulent, ouvert, richement boisé, avec un joli toasté et des fruits rouges à profusion. Des notes de moka sont bien présentes. La texture en bouche est très soyeuse, le vin est volumineux, solaire, mais parfaitement équilibré : une bien belle bouteille au bel équilibre. Il fait l’unanimité par son charme.
——–
Château de la Rivière 2010
La robe est très sombre et le nez se manifeste par un boisé plus en retrait que celui du vin précédent et des notes aromatiques dominées par le cassis. La réglisse reste en constante. Ce vin en bouche laisse admirer sa belle structure ferme, des tanins juteux et mûrs. C’est un vin prometteur qui cependant demandera du temps pour s’apprécier pleinement : très prometteur.
——–
Aria 2009
La robe est presque noire, saturée, impressionnante. Des notes boisées et épicées jaillissent du verre : fruits surmûris, caramel, clou de girofle. En bouche le vin possède un volume très important, un fruit plus que généreux, presque trop pour mon goût et une sensation d’alcool est bien présente en finale. L’équilibre de ce vin est clairement sudiste, un peu décalé par rapport à ce que l’on attend sur la Rive droite bordelaise.
——–
Aria 2010
La robe est toujours très impressionnante. Le nez est superbe de distinction : cassis, bois noble, cèdre. Le vin possède une superbe bouche ample, soyeuse à l’attaque. Puis la structure s’affirme dans une belle vigueur, c’est un vin tendu malgré la puissance, possédant des tannins superbement extra its. La longueur est très importante et laisse admirer l’équilibre impeccable de cette future grande bouteille. J’ai beaucoup aimé.