Dans un courrier adressé au monde de l’oléiculture, Josiane Ubaud demande que se prenne en compte cette règle simple pour la désignation des oliviers et des olives :
– les noms de l’arbre sont masculins
– les noms d’olives sont féminins.

Elle écrit ainsi :

Ceux qui n’ont pas perdu la langue, les dictionnaires et les textes d’auteurs en langue d’oc, font tous la distinct ion élémentaire
olivier au masculin/olive au féminin : c’est cela la référence parce que c’est le fonctionnement de la langue d’oc.

Par exemple, on peut lire dans le dictionnaire de F. Mistral à l’entrée selounen, enco adj et n : « ouli vo se lounenco, variété d’olive, petite, allong ée, (e tc. ) ; óulivié selounen, olivier qui porte l’olive selounenco. ». Et à l’entrée pigau, alo adj et n : « olivier qui porte l’olive pigalo ». Et à l’entrée aglandau, alo adj : « óulivié aglandau, variété d’olivier dont le fruit est en forme de gland ». On ne peut être plus clair.

Même en l’absence des deux données dans un dictionnaire (car ils sont incomplets et que chaque entrée n’est pas forcément illustrée par un exemple au masculin plus un exemple au féminin), on déduit l’une de l’autre par simple bon sens et logique.

On trouve pareillement des citations à profusion chez les auteurs de langue d’oc où tous les oliviers sont désignés au masculin et toutes  les olives forcément au féminin : « Ah ! li bèlli vergello d’óulivo verdalo ! oh ! li bèu bouquet di couliasso ! E li boutihenco, li fachouiro, li reialo, li redounalo e li vermeialo, agachas-li, amiras coume n’en plòu… » (Baptiste Bonnet, 19/20ème), c’est-à-dire  verdale, colliasse, bouteillenque, fachouire, royale, redounale, vermeillale, toutes au féminins puisque l’auteur parle d’olives et non d’oliviers.
Rappelons donc cette évidence puisqu’elle semble échapper à la profession : les variétés d’oliviers ne peuvent être nommées QUE par
des noms masculins, les variétés d’olives QUE par des noms féminins, puisque l’olivier est du genre masculin et l’olive du genre
féminin (en occitan comme en français).

Ce qui donne (sur quelques exemples limités) les correspondances logiques : Oliviers en occitan ; adaptés en français ; Olives ; adaptées en français

Pigau/Pigal ; Pigau/Pigal ; Pigala ; Pigale
Aglandau/Aglandal ; Aglandau/Aglandal ; Aglandala ; Aglandale
Verdau/Verdal ; Verdau/Verdal ; Verdala ; Verdale
Menudau/Menudal ; Ménudau/Ménudal ; Menudala ; Ménudale
Corniau/Cornial ; Corniau/Cornial ; Corniala ; Courniale/Corniale
Grossan ; Grossan ; Grossana ; Grossane
Botelhan ; Bouteillan ; Botelhana ; Bouteillane
Botinhan ; Boutignan ; Botinhana ; Boutignane
Calhetier ; Cailletier ; Calheta ; Caillette
Selonenc ; Sélounenc/Salonais ; Selonenca ; Sélounenque/Salonaise
Negret ; Négret ; Negreta ; Négrette
Roget ; Rouget ; Rogeta ; Rougette
Berruguet ; Berruguet ; Berrugueta ; Berruguette
Provençalet ; Provençalet ; Provençaleta ; Provençalette
Negron ; Négron ; Negrona ; Négronne
Calhon ; Caillon/Cailloun ; Calhona ; Caillone/Cailloune
Marselhés ; Marseillais ; Marselhesa ; Marseillaise
Tripard ; Tripard ; Triparda ; Triparde
Picholin ; Picholin ; Picholina ; Pichouline/Picholine
Luquier ou Lucal ; Lucquier ; Luca ; Lucques

 

Josiana Ubaud

Pour réagir : info[a]adeo-oc.eu

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