Alors que les assassinats et les disparitions se poursuivaient en Tchétchénie, en septembre 2012 le ministère de l’ intérieur
persistait à vouloir expulser un ressortissant tchétchène vers la Russie.
Conduit à l’aéroport de Blagnac, le ressortissant tchétchène a refusé d’embarquer et la police a, finalement, décidé de le reconduire en centre de rétention.
Voici résumé s on parcours enF r a n c e : arrivé au cours du mois d’octobre 2 00 8, Monsieur T. traumat isé par des années de g uer re et les violences qu’il a subies, se retrouve, à la rue, puis dans un squat.
En pr oc édure Dublin, il es t interpellé et placé en rétention. Quand il est libéré, il va mal. Il ne comprend rien à la procédure dont il fait l’objet. Il n’a ni toit, ni argent. Il ne parle pas notre langue et ne peut, bien sûr, rentrer chez lui.Une longue errance commence.
Il quitte la région parisienne pour La Rochelle. Il dépose enfin sa demande d’asile en décembre 2009 soit plus d’un an après son arrivée en Fr ance. Il est c onv oqué à l’O.F.P.R.A. au cours de l’été 2010. Son entret ien dure trois heur es trente. Six mois plus tard, sa demande est rejetée. Il n’a pas été clair.
Il est sans ressource, hébergé au 115, il ne peut prendre un avocat. Certes, il bénéficie de l’aide juridictionnelle mais ne rencontre jamais l’avocat désigné à ce t itre, seulement quelques minutes avant l’audience. Sa demande est définitivement rejetée en juillet 2011. Le 115 cesse sa prise en charge. À nouveau, il se retrouve à la rue. Monsieur T. tente malgré tout, de régulariser sa situation.
Il cherche du travail, trouve un employeur et se présente à la préfecture avec sa promess e d’embauche. Il souhaite obtenir une autorisation de rester et de travailler. On lui dit que l’on va examiner sa demande. Il reprend espoir. Pourtant, il est interpellé le 8 août 2012 et placé en rétention.
La Tchétchénie demeur e une zone de non droit où la violence et la terreur font partie du quotidien comme en témoignent des universitaires, des chercheurs, spécialistes de cet te région qui se consacrent depuis de nombreuses années à l’étude de la situation lors notamment de séjours sur le terrain. Renvoyer Monsieur T. vers la Fédéra tion de Rus sie revient à prendre le risque que sa vie ou sa liberté soient menacées, qu’il soit exposé à la torture, à des peines ou des tr aitements inhumains ou dégradants.
Un tel acte est indigne des engagements pris par Mons ieur Hollande lors de sa c ampa gne électorale en faveur des Droits l’Homme et sera it contraire aux engagements pris par l’État français qui a r atifié la Convention européenne des Droits de l’Homme et la Convention de l’ONU contre la Torture.
Tatiana et Igor B.