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N°179 – Fukushima : la catastrophe est devant nous

Juil 17, 2011

Michèle Rivasi, eurodeputée EELV revenait de Fukushima. Elle a expliqué aux journées d’été de RPS que la situation n’était absolument pas stabilisée au Japon. La désinformation mêlée à la retenue des japonais à dire leur désarroi crée un mélange qui annonce des décennies difficiles pour le territoire. Au pays de Hiroshima et de Nagasaki l’avenir est radioactif.

 

— Vous dites que les Japonais ne sont pas informés sur le nucléaire alors que l’on pourrait penser que l es bombes de Hiroshima e t de Nagasaki ont créé une culture autour de cette question ?
— Moi, j’ai été très surprise de voir une population qui connaissait le nucléaire mais qui n’avait pas du tout l’idée de ce qu’étaient les part icules radioactives et les risques liés à une centrale nucléaire. On leur a tellement dit qu’il n’y avait aucun risque et qu’on avait pris  les mesures de sécurité à 100%, qu’ils ne s’étaient même pas imaginé une telle situation. Et en plus on n’a fait aucun exercice de simulation en cas d’accident et il n’y avait même pa s de s tockage de plaquettes d’iode en cas de contamination. On les a mis dans une  situation de désinformation totale. Et suite à l’accident ils ne se sont même pas protégés. On a évacué de suite des gens mais les autres continuent à vivre comme si la centrale n’avait pas explosé. Ils n’ont pas anticipé le problème. Les pouvoirs publics n’ont pas fait  d’information  en prétextant qu’ils ne voulaient pas alarmer les gens ; et en plus ils ont cette culture qui consiste à prendre sur eux toute émotion et à n’a voir qu’une c olère intérieure. Donc, à Tokyo, quand on manifes te dans une v ille de 35 millions d’habitants, et j’y étais, il n’y avait que 30 000 personnes. Ils n’ont pas cette culture associative que nous avons en Europe et où on manifeste comme chez nous. Ils prennent sur eux et c’est dramatique sur le plan démocratique parce qu’on leur a imposé un industrie comme le  nucléaire, dans un espace où il y a des séismes très importants. Et ils ne pensaient pas que ça pouvait leur arriver. Ils ne sont pas prêts à se protéger contre la radioactivité. J’ai vu des agriculteurs dans les champs sans masque alors que l’on était a un milliSivert par heure ce qui veut dire que, dans une journée, ils peuvent en prendre jusqu’à vingt. (…) Il y a des endroits très contaminés mais ils ne s’en rendent pas compte. Il faut donc créer des contre pouvoirs, des CRIRRAD bis, il faut qu’il y ait une sensibilisation pour les protéger parce que demain ce s era une cata strophe pour les générations futures.
— Dans ce pays qui manque d’espace, ils ont conscience que ce périmèt re es t condamné pour des années et de s anné es comme à Tchernobyl ?
— C’est exactement ça. Il y a très peu d’espace, le pays est très peuplé et tous les espaces agricoles sont utilisés. Et pour deux à trois  générations ce sont des espaces qui ne seront pas accessibles. Ils ne s’en rendent pas tous compte. Certains croient qu’ils vont revenir d’ici trois ou quatre ans ! Le gouvernement est complice avec le privé, TEPCO, pour désinformer.

— L’accident n’ est pas terminé ; Fukushima ça continue, l’accident est en cours, c’est bien ça ?
— On n’est pas après Fukushima, on est pendant ! À l’heure actuelle on n’a même pas pu avoir accès au réacteur N°1 et on ne sait pas à quel niveau le coeur a fondu. On sait qu’il a traversé la cuve mais on ne sait pas à quel niveau du béton il est. S’il atteint les nappes phréatiques qui sont en dessous, ça peut donner quelque chose de très alarmant et on n’est pas à l’abri d’une explosion s’il y a une bulle  d’hydrogène qui se forme. Donc on n’est pas du tout après mais on est pendant Fukushima.

 

David Grosclaude

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N°179 – Transformer l’essai, par Eva Joly

Juil 17, 2011

Les régionalistes ont été avec les écologistes des précurseurs. Nous devons maintenant transformer l’essai et proposer des solutions  pour mettre l’écologie au pouvoir dans les régions et à Paris.

Nous allons mener ensemble une belle campagne. Elle sera l’occasion de mettre en avant des thèmes communs comme par exemple la prise en compte des langues et cultures régionales. Si je suis élue, je reviendrai sur l’article 2 de la constitution. Au lieu de reconnaître la charte européenne des langues régionales, le gouvernement Sarkozy/Fillon a fait adopter une vague phrase ( » Les langues régionales
appartiennent au patrimoine de la France « ). En plus, le Conseil constitutionnel a considéré le 20 Mai dernier que cet article ne créait aucun droit en faveur des langues régionales. Si je suis élue, je revie ndrai sur cette injustice . Je proposerai la reconnaissance des langues et cultures régionales dans un paquet institutionnel instaurant la 6ème République avec le droit de vote des étrangers aux
élections locales, le non-cumul des mandats, la reconnaissance d’un statut de l’élu et la possibilité d’une organisation différenciée des pouvoirs régionaux.
C’est-à-dire un pouvoir législatif étendu pour les régions. C’est ce qu’ont obtenu les peuples gallois, catalan, basque, les lander allemands et c’est ce qui est en train de devenir la norme en Europe. C’est ce qu’on appelle l’autonomie politique des régions. Je ne
comprends pas pourquoi, en France, ce système de compétences nouvelles pour les régions, allant vers un système fédéral, est encore considéré comme un tabou. Celui-là, nous le ferons sauter ensemble (…).

Nous suivons une route commune depuis plus de deux ans et nous savons bien que notre projet fédéraliste doit s’inscrire dans une vision plus vaste de transformation écologique et sociale. Nous en avons fait l’axe de nos campagnes électorales, européenne en 2009, et régionale en 2010, avec les succès électoraux que nous savons. Notre responsabilité, désormais, est de convaincre les Français dans le cadre d’un scrutin présidentiel dont on dit souvent qu’il n’est pas favorable aux écologistes ou aux fédéralistes.

Eh bien, sachez que je suis décidée à faire mentir les sceptiques et à convaincre les électeurs que le vrai parti du changement, c’est  nous.

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N°178 – Las hemnas que son l’aviéner de la lenga occitana

Juil 17, 2011

Lo Partit Occitan qu’ei sovent c onf ronta t ad aques te dilèma : qu’afirma hòrt e clar estar favorable a la presa de responsabilitats politicas per las hemnas d’Occitània ; totun, aqueras ne truversan pas sonque rarament la linha fina que dessepara l’engatjament  associatiu e culturau (acte politic inconscient ) deu de l’engatjament politic afirmat (que cau compréner au bèth miei d’un partit e en  situacion,quan ei necessari, de se pres entar com candidat ). Atau, que fragilizan, bèthlèu shens se’n rendèr compte, lo pes politic deu  partit, e  donc la fòrça de las soas reïvindicacion.

Purmèra responsabilitat de las hemnas, en tot passar… Quiò, que parlam d’auta causa, lhèu mensh especific au Part it Occitan, tà  abordar la question de la transmission e de l’aprentissatge de la lenga occitana (bilingüisme precòç o mei tardiu, hens l’ensenhament escolar oficiau o associatiu). Que sembla evident uei que la reconquista lingüistica de cap a las navèras generacions, se reconquista que devè aver, ne passarà pas sonqueper eras . L’ev idéncia que s ‘amerita d’estar rebr embada a mantuns nivèus. Cèrtas, n’estón pas las  unicas responsablas de l’arrèst de la transmission familiau de la lenga ; quinestossi possible, finaument, d’escapar au discors  dominant, a non pas voler lo melhor per la soa hilhada e donc de non pas deishar de costat lo « patés » de la familha, « bolet » tà progressar sociaument.

Responsab le, mes non pas copablas, com ac cau díser ; ne son pas las unicas responsablas, que son uei en mesura de corregir lo passat e de tornar préner un ròtle positiu, quitament shens cambiar de punt de viste de cap a l’importància de formar individús adaptats ad aqueste monde mondializat. Òr, qu’avem tròp sovent confonut mondializat e uniformitat, o dens las nostas societats, que tornam doçament sus aqueste modèle, en tot s’apujan sus mantuas obligacions (ecologicas, economicas,…)

Que sabem que la temptacion deu     tot anglés qu’existeish… n’ei pas sonque lo perlongament de l’imposicion deu francés tau queresulta de las politicas de Jules   Ferry e deus s ons amics. Que justifica l’aprentissatge deu francés en tot utilizar concèptes de suprema cia economica despas sa ts ;       aquesta qu’ei uei anglo-saxona, quitament per la soa lenga, e donc la lenga deus escambis qu’ei l’anglés. Totun, apréner l’anglés, e lo bilingüisme francés-anglés que’n s eré l’illus tracion, qu’ei uei lo melhor mejan de se barrar a las autas lengas ; l’anglés que permet tot,      que sufeish per tot, mes dens un apr òchi iniciau a l’entorn de l’occitan, e deu francés ; n’ei pas mei lo bilingüisme, qu’èm dejà en  ua demarcha deu multilingüisme, e en ua obertura aus auts fin finau, e non d’excludida… Aqueste  monde en cons truccion, que ved tornar nèisher nocions de cooper acion, d’equitat , de recèrca d’escambis, que pòrta d’ua cèrta faiçon  aquestas medeishas valors, e lo lor resson qu’ei favorable.

Par alhors, las accions en favor de la transmission que s’adreçan a las familhas, mes en definitiva a las hemnas. Qui causeish     l’educacion, l’establiment escolarí, las opcions, la mair-popa o la ninèra ?… l’omi qu’ei de mei en mei implicat dens taus caus ida s, mes   las hemnas qu’an un ròtle d’autan mei important que lo dròlle qu’èi en las soas purmèras annadas : lo lig ader mariau qu’ei hòrt, las  hemnas que son sovent en responsabilitat deus pòstes e deus mestièrs a l’entorn de la petita enfança… qu’èm dens un environament  feminin.

A truvèrs las lors comunicacion, las institucions culturaus com los politics ne deven pas se desbrembar de s’adreçar en tot purmèr a  hemna s, pr’amor que son eras que’us cau convéncer en purmèr de la demarcha ac tiva en fa vor de la lenga occitana.

N’i a pas que las hemnas que poden sauvar la lenga ; aquesta responsabilitat, que la lor afirman ; mes que volem hicar en plaça tot çò que cau entà que la posquin partatjar e l’assumir serenament en tot s’apujar sus ua societat que rendi aques ta causida naturau  finaument,  com era, d’auts cops, « logic » de ne har ua causida contrari. Aquò que demanda ua socializacion pregonda de la lenga, e las   recentas iniciativas per la senhaletica (Pau, qu’arriba après Baiona totun) o d’oralitat de la lenga (lo metro a Tolosa) que son elements favorables.
Eva Joly, candidata declarada d’EELV a la presidenciau de 2012, qu’a la dobla nacionalitat francesa e norvegiana, sensibla a las  diversitats culturaus e a las lengas regionaus, qu’afirmava recentament aus delegats de R&PS qu’en Norvègia, entà sauva r la lenga Sami, las mairs que arrecebevan ua allocacion financèra de l’Estat. Ua idea tà los nos tes gover nants tà reconéisher lo ròtle sociau, dens lo quadre d’ua politica ambiciosa tà la nosta lenga, de las que s’engatjaràn cad dia en aquesta demarcha ? Que ne calerà discutir !

Sarbazan

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N°178 – Fédéralisme, Autonomie : la fin d’un tabou ?

Juil 17, 2011

Des citoyens qui veulent donner plus de pouvoir aux régions

6 personnes sur 10 pensent que les régions « ne disposent pas de budgets suffisants pour exercer leur mission », et plus de 8 personnes sur 10 estiment que les régions devraient « disposer de compétences nouvelles en matière » de transport, d’emploi, de logement ou d’enseignement. C’est un sondage réalisé pour l’Association des Régions de France (ARF) qui est venu conforter les prises de position de l’association sur un nécessaire acte III de la décentralisation, donnant plus de pouvoir aux régions. Il s’agit de « transférer un pouvoir normatif aux régions » comme cela existe déjà en France « Outre-mer, Alsace, départements mosellans, Corse, Massifs » et surtout ailleurs en Europe « Autonomies espagnoles, Régions italiennes, Länder allemands ».

Cela créera des inégalités crieront certains ? Au contraire, cela permettra de réparer les injustices de la réforme territoriale actuelle : le nouveau dispositif visant à remplacer la taxe professionnelle considère que l’Île-de-France est éligible à la solidarité nationale alors que son indicateur de richesse est supérieur de 45% à la moyenne ! Une étude menée par un cabinet indépendant démontre que d’ici 2020, la région Île-de-France touchera de 150 à 350 millions d’euros en provenance des autres régions. Il s’agit de faire financer le projet de Grand Paris par l’ensemble des régions. Paris nous les pompe toujours ?

La crise de la dette remet la question fédérale en selle

La chute des bourses européennes au cours de l’été a inquiété les gouvernements et fait naître de nouvelles propositions chez les économistes : créer une politique budgétaire au niveau de l’Europe et ne pas se contenter d’empiler les politiques de chaque État. Pour ce faire, deux conditions sont nécessaires.

Premièrement, il s’agit de déléguer de nouvelles compétences à l’Europe et, par conséquence, d’augmenter le pot commun au niveau de l’union (le budget actuel de l’Europe est d’environ 140 milliards, soit à peine la moitié du budget de l’État français !).

Deuxièmement, cela demande une nouvelle gouvernance dans les prises de décisions qui permette à chaque État de s’impliquer, de travailler en équipe. La crise de la dette publique ne peut plus être réglée État par État, mais bien d’une manière globale. C’est cette Europe fédérale que les experts amènent à créer.

La présidentielle marquée par le rôle des institutions, de la commune à l’Europe

Dans les forces socialistes, le fédéralisme européen et la décentralisation sont mis en avant dans les points clé du programme en sortie de l’université de La Rochelle. Question de mode ou question de réalité sociale ? Il est clair que le discours démagogique fourni par l’extrême droite, voire l’extrême gauche — sortie de l’Europe et de l’euro, centralisation des décisions sur le seul échelon de l’État-nation — ne séduit plus les citoyens.

L’Europe, les Régions se sont installées dans le paysage et bénéficient d’un ressenti positif auprès des populations. Ce n’est plus l’idéologie centraliste et unitaire de l’État français qui a le vent en poupe. Éva Joly, la candidate déclarée de l’écologie et du fédéralisme va plus loin : « la figure du préfet est une figure napoléonienne et il est temps de rentrer dans la modernité ».

La révolution autonomiste et fédéraliste est pour demain ?

Guilhèm Latruvèrsa

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N°178 – Escotatz los qui bolegan

Juil 17, 2011

Un moviment social dens la carrèra

Fortement inspiré du printemps arabe et berbère, le nord de la Méditerranée s’est mis en mouvement. C’est le sud de l’Europe, ce sud le plus rudement touché par les crises économique et financière qui s’est réveillé le premier. Là aussi, ce sont les jeunes, ce sont les  hyperdiplômé- e-s qui sont les plus indignés de rester dans la précarité.

Mais finalement, que veulent ces « indignados » ? Faire tomber les dictateurs, changer la société, dénoncer la confiscation du pouvoir par quelques uns ? Cette lame de fond a une ambition grande et une aptitude à utiliser les nouveaux moyens de communication. Internet et le téléphone portable seraient des outils hyper contrôlés ? Peu importe, ils permettent de diffuser en temps réel les infos, les vidéos des manifestations, les violences policières. C’est la cyber-révolution qui laisse de côté les s yndica ts, les associations, les pa rtis politiques.

Les indignés en ont assez des fausses alternatives avec les partis au pouvoir qui se partagent le gâteau. Reste à savoir quelle est la capacité de notre oligarchie à se réformer, et jusqu’où faut-il aller pour faire bouger les choses.

La novèla creacion artistica es sus l’empont

La période estivale est le meilleur moment pour  découvrir et redécouvrir les artistes occitans, et ceux venus d’ailleurs. Au milieu de tout cela surgit toute une nouvelle scène, un nouveau souffle, avec une incroyable énergie. Une envie de le faire en occitan, une envie de réinventer le traditionnel de demain, une envie d’échanger avec le public. Et le tout dans la débrouille de notre société : autoproduction, autodiffusion, collectif d’artistes, tout cela pour exister.

Créer en occitan doit devenir pour eux un acte « normal », décomplexé. Et le public est invité à les suivre.

E l’avenidor del discors politic occitan ?

Le monde évolue, l’Europe se transforme, Occitania bolega tanben ? Que recherche-t-on finalement : une Occitanie idéalisée,  conservée dans du formol ou bien une Occitanie qui sourit, qui souffre, qui vit tout simplement  Quelle différence entre l’occitaniste d’hier et le militant pour la société occitane d’aujourd’hui ? Quelles sont leurs objectifs, les priorités, les modes d’actions ? La société occitane doit rester en mouvement avec les autres sociétés de la planète si elle veut exister. Reste à bien écouter tous ceux qui bougent et construisent l’avenir.

 

Guilhèm Latruvèrsa

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N°177 – Ors, electoralisme e desresponsabilizacion

Juin 17, 2011

La decision de subersedir a la reintroduccion d’ua orsa en Vath d’Apsa qu’ei ua decision electoralista.

Un còp de mei que pròvan que non i a pas nada coëréncia en aqueth dossièr. Qu’ac hèn tot au còp per còp e que navigan a vi sta. Non i aurà pas arrés qui seràn acontentats per aquesta decision e lo dossièr que demorarà tau com ei dab las pelejas qui
coneishem. L’Estat que contunha de s’encuentar d’aqueth ahar shens nat seriós.

La question que’s poderà reglar sonque se i a dialògue e en har çò qui cau entà que la question sia presa en compte per las collectivitats territoriaus (regions e departaments pertocats). Dialogar que vòu díser que tot lo monde que’s deven trobar a l’entorn de la taula
e que non cau pas mei esperar que l’Estat eprenga un dia ua decision favorabla tà l’un e un aute dia ua decision qui agrade a l’aute.

Qu’ ei dens la descentrali zaci on deu debat que trobaram la soluc ion. Los el egits deus ter ritòr is que deven estar responsabilizats e, com aquò se hasó dens d’autas regions d’Euròpa, que deven assumir ua decision shens descargar-se a contunhar sus l’Estat, en esperar atau que poderàn díser que n’ei pas de la lor fauta mes que tot lo mau e vien de l’Euròpa o de París.

Qu’avem l’immensa responsabilitat e la grana escadença de poder mantiéner la preséncia d’aqueth animau dens los Pirenèus. Non la cau pas mancar. Los nostes mainatges non ns’ac perdonarén pas. Mes aquò ne’s harà pas shens assumir las decisions e las  consequéncias d’ua tau accion. Au dia de uei tot lo monde que son desresponsabilizats e la politica de l’ors qui s’ensegueish qu’ei  sonque la deus grops de pression. Un dia qu’ei òc e un dia qu’ei non. Lo resultat qu’ei quasi segur la disparicion de l’ors e los qui viven  en montanha, non vederàn pas pr’amor d’aquò, arribar la solucion a las lors dificultats.

L’ors n’ei pas per arren dens las dificultats de l’economia montanhòu e de l’agricultura prumèr.

David Grosclaude

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N°177 – La décomposition républicaine

Juin 17, 2011

L’affaire DSK éclaire d’un jour cruel la problématique de l’identité nationale. Ce débat, rappelons-le, avait été lancé par le locataire actuel de l’Élysée.

Sarkozy-Strauss Kahn : deux rivaux qui incarnent communément les dérives de la monarchie républicaine, à la sauce néo-libérale. La sinistrose médiatique alimentée autour de l’affaire DSK est à la mesure du psychodrame national : la cristallisation maladive sur les  personnages de pouvoir répond aux déviances des dirigeants pris en faute. À l’étranger, il est vrai, le masque de la « grandeur de la France » s’est déjà largement effrité, avec les frasques du prés ident b ling-b ling ou les c ontreperformances d’une équipe de football repue d’argent et de vanité.

Troisième figure tutélaire de la politique-spectacle, Marine Le Pen, qui est censée recueillir les suffrages populaires à la prochaine échéance électorale dont tout  montrait, jusqu’à la chute du directeur général duFMI, qu’elle était pipée. Dans la distribution des rôles,
le sien reste de recycler les rancoeurs d’un peuple confronté à la fois à la régression de ses conditions de vie et à l’impunité dont bénéficie la caste au pouvoir.

De mémoire de citoyen, les « affaires » défraient la chronique régulièrement et se concluent imperturbablement par des non-lieux ou des dénouements insignifiants : affaire Woerth-Bettencourt, affaire des emplois fictifs de la ville de Paris, affaire de Karachi, affaire Clearstream, angolagate, affaire Elf, affaire Tapie…

Autre personnage en scène, l’étranger non européen, à qui faire payer la note des dysfonctionnements internes, comme le distillent en choeur les responsables  de la xénophobie d’État et de l’extrême-droite. Il a bon dos l’émigré de service ou le pays sub-saharien qui doit subir l’ire magistrale de la métropole en crise. Exemple tragique que celui de la Côte d’Ivoire, jadis pays respecté de la sous-région et désormais réduit à merci, suite à une guerre civile largement télécommandée depuis Paris et Ouagadougou et qui s’est concluepar un coup de force avec la bénédiction de la « communauté internationale ».

Le pays de la Marseillaise s’illustre en participant à deux autres conflits guerriers en Afghanistan et en Lybie dont l’objectif invoqué est celui de la défense de la démocratie libérale. Cette extraversion belliciste est aussi à la mesure des déséquilibres Nord-Sud et de l’aspiration des peuples du Sud, arabes et africains, à prendre en mains leur destin national. Quelques jours après l’assassinat du chef terroriste Ben Laden par les services américains, l’inculpation à New York du DG du FMI sur les accusations d’une jeune domestiqueguinéenne constitue un symbole fort du combat des catégories représentées.

À la délinquance financière de maints dignitaires  s’ajoute donc la possible criminalité sexuelle d’un dirigeant plébiscité auparavant  comme le nouvel « homme providentiel » et qui dans les faits souffrirait d’une overdos e des ingrédients class iques de la   toutepuissance. Suite à des années de pipolisation de la vie politique en lieu et place du débat d’idées sur de véritables  alternatives,  cette catastrophe personnelle traduit  l’impasse humaniste de ce mode de gouvernance.Comme dans la tragédie antique, le spectateur  est invité à une « catharsis » salutaire ; tel est l’objectif, par exemple, du pacte civique récemment constitué : cult iver le   décentrement et une éducat ion citoyenne à l’altérité.

 

L’enjeu de la démocratie réelle (democracia real)
De nombreux médias défendent le bilan de DSK au FMI depuis 2007 et sa fibre tiersmondiste : il s’agit dans les faits d’une gestion  ultralibérale dont les pays du Sud continuent à faire les frais, avec le maintien des programmes d’ajustement structurel (PAS) pour le paiement d’une dette illégitime. Avec la crise systémique, voici venu le tour des pays européens les plus fragilisés, talonnés par les  marchés financiers, la Grèce, le Portugal, l’Espagne… Quant à la soi-disante démocratisation du FMI en faveur des pays émergents, les  rumeurs du remplacement de DSK par un nouvel  Européen démentent cet autre aspect du mythe. Christ ine La garde reprendra-t -elle  le poste tant  convoité, en dépit de l’affaire Tapie ? S’inspirant des révolutions arabes, la mobilisation « Democracia real » dévoile de son  côté les limites de la social-démocratie espagnole, moins compromise aux côtés de l’oligarchie mais victime d’une conjoncture défavorable. Et dénonce l’anachronisme d’une démocratie bipartite incapable de prendre en compte les besoins socio-économiques du  peuple et de sa jeunesse.

En conclusion, la crise républicaine qui sévit en France depuis le fiasco électoral de 2002 — que subit alors le candidat Jospin—  manifeste les passifs de l’« identité nationale » : le monarchisme républicain et machiste, alimenté entre autres par le centralisme
jacobin, l’impérialisme néo-colonial et la xénophobie d’État et transmué sous l’effet de la mondialisation néo-libérale en un affairisme de caste. Les développements de l’enquête menée dans le pays du watergate amèneront peut-être la justice américaine à crever
l’abcès de son impunité récurrente. Cette part d’ombre a progressivement gagné sur les forces vives à l’oeuvre dans le pays et que rappellent périodiquement les résistants de la première heure et les diverses mobilisations en faveur d’une République plus sociale, écologique, paritaire et respectueuse des  langues-cultures et de la souveraineté des peuples francophones.

L’avenir dira si un retournement de tendance s’opère de manière significative d’ici la présidentielle de 2012.

Martine Boudet

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N°177 – E las femnas dens tot aquò ?

Juin 17, 2011

À trop chercher le maître, on trouve la maîtresse…

Depuis quelques semaines, les histoires de fesses s’invitent dans la
sphère politique. Tout a démarré brusquement par une plainte contre le futur
présidentiable, Dominique Strauss-Kahn. Après plusieurs jours de
médiatisation voyeuriste, la presse rebondit d’histoires en histoires, et
puis les langues se délient…

Mais la course aux primaires suit son train, les cartes sont simplement
rebattues, sans que le présidentialisme ne soit remis en question. Le culte
du chef est toujours aussi présent. C’est pourtant ce mode de recrutement
des élites politiques qui serait à revoir. La quête de l’homme providentiel
‹ plutôt que la femme ‹ pour gouverner, redresser le pays est ouverte.
Un tel système pyramidal favorise les profils machistes, patriarches.
Les femmes, assistantes, secrétaires, attachées n’ont qu’à bien se tenir. «
L’élu du peuple » est tout-puissant, il a les pleins pouvoirs.

Vers une société homme-femme équilibrée ?

Donner une place légitime aux femmes est encore un constat d’échec dans
notre société. Les femmes s’invitent pourtant dans le combat. Ce sont elles
qui ont fait bouger les lignes dans la révolution arabe ‹ et berbère ‹ de
ces derniers mois pour libérer leurs pays. Ce sont elles qui ont catapulté
la pierre qui est venue écrabouiller la tête de Simon de Montfort le 25 juin
1218 et libérer Toulouse et le pays occitan.

Mais pour faire grimper cette minorité silencieuse au sommet de l’État,
deux conceptions s’opposent : d’un côté, les partisans du scrutin uninominal
et majoritaire qui favorise l’incarnation du pouvoir sur une seule personne,
un homme âgé de préférence, un notable local, et de l’autre les partisans du
scrutin de liste doublé d’une proportionnelle qui favorise la complémentarité d’une équipe plutôt qu’un individu.

Mais le modèle centralisé français reste attaché à son Roi Soleil, à son
Napoléon Bonaparte. Ce sont les femmes qui le feront changer ?

Guilhèm Latruvèrsa

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n°176 – La fin del monde es per deman ?

Mai 17, 2011

Del Nippon (Japon) a l’Ucraïna

Le 11 mars 2011, vers 3h de l’après-midi, la terre tremble sur la côte pacifique du Japon et engendre un tsunami. 10 minutes plus tard, les vagues atteignent la côte et vers 7h du soir, l’État japonais déclare l’état d’urgence nucléaire : plus de 200 000 personnes sont évacuées.

En moins de quatre heures, le pays du soleil levant s’est transformé en véritable cauchemar. La haute-technologie nucléaire s’est emballée, devenant un moteur fou dont le câble d’accélérateur se serait bloqué. En moins de quatre heures, un grand coup de froid s’est abattu sur l’engouement nucléaire.

Dans l’État français, certains trouvent encore indécent d’évoquer la sortie du nucléaire quelques jours après l’accident, et préfèrent rassurer les populations en faisant l’éloge, de manière tout aussi choquante, du savoir-faire et de la sécurité de leurs centrales. 25 ans après Tchernobyl, toutes les leçons n’ont pas été encore tirées.

Quid des « anomalies » d’exploitation des centrales, quid du traitement des déchets nucléaires, quid du démantèlement des centrales ? Le nucléaire est une énergie propre si du moins on occulte les questions dérangeantes.

En passant per Occitania

La vallée de la Garonne et surtout la vallée du Rhône ont vu, elles aussi, l’implantation de plusieurs centrales ainsi qu’un projet de fusion thermonucléaire, le projet ITER en Provence. Après les cours d’eau, pièces-maîtresses pour le refroidissement des centrales, le combat pour l’énergie se tourne vers le sous-sol, qui serait particulièrement riche dans nos régions. La nouvelle méthode d’exploitation s’appelle la fracturation hydraulique, et l’énergie fossile récoltée, le gaz de schiste. Principal problème de ce type d’exploitation : l’utilisation massive d’eau combinée à des produits chimiques qui est envoyée à très forte pression dans des forages. Cette eau polluée se retrouve tôt ou tard dans les nappes phréatiques, puis finit par couler dans le robinet de nos maisons.

Ce type d’exploitation est déjà en cours depuis une dizaine d’année aux États-Unis et au Canada. Le film Gasland met en lumière toute cette nouvelle conquête de l’industrie gazière, guidée par le proverbe Shadok, « Quand on ne sait pas où on va, il faut y aller… et le plus vite possible ! »

Quina energia per doman ?

Mais pourquoi continuer à se poser la question de l’exploitation des énergies fossiles, le pétrole, le char-bon, le gaz et par extension l’uranium, ressource limitée pour les centrales nucléaires ? Quand bien même les techniques seraient optimisées, l’extraction d’énergie fossile se retrouve toujours confrontée à une limite, celle de la rareté de la ressource, rareté qui finit par faire exploser les prix. Sans doute ce mécanisme est parfait pour les industries qui s’assurent de pouvoir toujours vendre plus cher ce qu’elles exploitent et pouvoir toujours financer de nouvelles recherches.

Pour la collectivité, la question serait plutôt d’exploiter les énergies de demain, et notamment les énergies renouvelable, et de chercher les économies d’énergie (isolation, etc.). Si l’argent public avait été investi de manière équilibrée dans le nucléaire ou le pétrole, mais aussi dans le solaire, l’éolien, l’hydraulique, la biomasse ou la géothermie, nous ne nous poserions plus la question de savoir comment sortir du nucléaire et des énergies fossiles, mais simplement quand nous prendrions la décision politique d’en sortir.

Car, au vu de la consommation effrénée d’énergie, la fin du monde basé sur le nucléaire et les énergies fossiles est réellement pour demain.

Guilhèm Latruvèrsa

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N°176 – Antropològa e occitana

Mai 17, 2011

« Comment je suis devenue anthropologue et occi tane » d e Coleta Milhé. Edicions « Le bord de l’eau ». Despaus legal: genièr de 2011. 270 paginas.
Quand òm crompa un libre, se cal mesfi sar . Se cal mesfisar, mai que mai, del seu titol. Quand vegèri sus sa laissa lo libre de Coleta Milhé dins una librariá bèla de Tolosa e que ne legiguèri son titol « Coss í soi venguda antropològa e oc citana », me pensèri que se   trachava d’un raconte autobiografic interessant. La quita presentacion de quatrena de pagina podiá daissar entreveire una experiéncia excepcionala. M’enganèri o foguèri enganat — cadun causirà — per una presentac ion que qualificarai de comerciala. Çò que, per un obratge que se vòl scientific, fa un pauc descalat. De fach, se tracha d’un jornal de recèrca, d’una mena de cronica jalonant una recèrca scientifica. De Coleta Milhé, sabèm pas grand causa que la quatrena de cobèrta nos ensenha pas sus la biografia de l’autora. Mas, a çò qu’avèm pogut trapar dins lo còr del libre, ne podèm dedusir que l’autora es originària de Bearn. Es una femna madura que tornèt  prene d’estudis sul tard. Perqué ? Cossí ? O sauprem pas e tan melhor. D’estudis en antropologia a l’universitat de Bordèu. Perqué d’antropologia ? Tornamai o sauprem pas. Lo tèma de sas recèrcas portèt dins un primièr temps sul moviment de las Calandretas en Bearn. Per contra, la seu tèsi portariá sus l’abséncia de moviment politic al dintre del combat occitanista, sempre en Bearn. Per çò que
ne sabi, una afirmacion a mitat vertadièra que li ne daissam la responsabilitat.

Francament, quand dobriguèri lo libre, me pensavi anar legir una mena de trajectòria vidala. Un vertadièr raconte autobiografic que nos escalciriá pel menut lo caminament de qualqu’un qu’auriá fach una descobèr ta personala. Me congostavi de per avança d’una mena de revelacion personala contada d’un ton viu e benlèu apassionat. Pensavi trapar dins aqueste libre l’emocion nascuda d’una descobèrta insospechada. Res de tot aquò. Me metèri lo det dins l’uèlh fins al coide.

De fach, se tracha d’un obratge pro tecnic per dire pas que l’es completament. D’unas reflexions epistemologicas sul cossí produsir d’utisses de coneissenças que correspondan als c r itèr is sc ienti fiques en vigor e, s’aqu ò’s è ra possible, reconegut mondialament per la comunitat universitàr ia.

Coma o vesètz, res de plan merific, al contrari, tot çò que pòt èsser rebarbatiu a la longa. E de longor n’i a bodre. Vos rebrembi en passant que, quand entamenatz lo libre, n’avètz per 270 paginas. Engolir 270 paginas de pensaments epistemologiques, vos asseguri que cal aver un estomac de beton. “ – E perqué fau atal alara que poriái far autrament ? – Qual sap se fau coma cal ? E se fasiái autrament quinas ne serián las consequéncias subre la resulta escomptada ? E que va dire mon director de tèsi ? ” Siá dit en passant, lo director de tèsi es fòrça present dins aqueste jornal que sembla virar qu’unes còps al jornal intime. S’aquel libre tomba dins las mans d’un
psicanalista, se poriá que manque pas de parlar de transfèrt de l’autora sus son mèstre de tèsi. Mas aquò es un autre parelh de margas…
Un moment donat, dins aqueste obratge, Coleta Milhé copa de sucre sus las esquinas d’Enric Jeanjean e de Fabrici Bernissan. Los acusa d’aver volgut far òbra scientifica sens aver servat la distància necessària entre cercaire e gents estudiadas dins lors comportaments sociologiques e l ors accions. A çò que sabi, Enric Jeanjean e Fabrici Bernissan agèron de longa consciéncia de son implicacion dins lo moviment occitanista, e quitament dins lo moviment politic occitan. Adoncas an pas enganat deguns, e subretot — aquò’s important dins aquestas menas de demarchas — se son pas autoenganats. Tot comptat e rebatut, per çò que tòca dels trabalhs dels cercaires  bigordan e occitano-autralian, i a pas que Coleta Milhé qu’i vegèt pas que de blau. Es un comble !

Finalament es un jornal que, jos l’alibi de far avançar las c iéncia, daissa fòrça plaça al nar cissi sme e quitament, gausèm lo mot, al  miramonilisme. E vos pòdi dire — ara es public — que lo monilh de Coleta Milhé sembla bravament espandit. Talament espandit qu’es  alassant de ne far lo torn. Se solament i aviá pas qu’un torn a far ?

Mas l’autora sembla talament aimar son monilh que nos prepausa de ne far quaranta còps lo torn — o pauc se’n manca — amb ela. Es fastigós. Es fastigós e cal aver una disciplina de fèrre per anar a cima de la caminada. Aconselharai pas a deguns de se daissar embarcar dins un tal afar. Se la lectura d’aqueste libre retrachant l ’elaboraci on d’una tèsi es francament penibla, per contra la tèsi serà del pus grand interés pel moviment occitanista e mai que mai pel moviment politic occitan. Aquel trabalh serà caporal per l’avenidor de l’ oc citanisme politic. La question qu’ ensaja d’aprigondir aquela recèrca scientif ica es primordiala per nautres que d’ef ièch avèm besonh de saupre perqué lo moviment politic a talament de mal a se desvolopar en Occitània en general e en Bearn en particular. Es la resulta
d’aqueste trabalh que presariam véser publicar per l’Universitat e non pas talament las susadas totas personalas de Coleta Milhé que presidiguèron a n’aquesta enqu ista. M’atriga personalament de conéisser las conclusions d’aquel trabalh de recèrca. Es a partir d’unes estudis atal que lo moviment politic oc citan poirà benlèu, e sonque s’aquò ne vira, adaptar son accion de terren.

Es aqueste agach extèrne gesit d’una metodologia sc ientif ica que nos es necite per poder avançar nautres, « paures militants »  auscultats coma de formigas per etnològues, antropològue e autres sociològues. Mas quora serà publi cada aquesta tèsi ? Mistèri e  interrogacion ! Seriá damatge que nos siague estat balhat a beure la gaspa e que lo formatge demòre tampat dins los tiretòts.

Sèrgi Viaule

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