Ou le SRADDT pour les Nuls…

Le contexte légal et institutionnel. Le Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du territoire (SRADDT) est un peu « le schéma des schémas ». C’est un document planificateur issu de la LOADDT (Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable des territoires de 1999) qui coordonne différents schémas plus sectoriels : économie, transports, énergie, écologie, etc.  En proposant une vision stratégique de l’aménagement du territoire à moyen-long terme (horizon 2030), c’est également lui qui détermine l’architecture des Contrats de projet Etat-région (CPER), chargés de décliner sur le terrain les orientations du SRADDT.

Monte n’en siam ? L’INSEE prévoyait que « Provence-Alpes-Côte d’Azur » compterait 5 millions d’habitants en 2020 : nous y étions en 2010 ! Cette accélération de la croissance démographique génère des tensions en matière de déplacements, d’usages des sols, d’emplois…  Et cette pression remet en cause les lieux de proximité qui fondent le lien social,  l’agora, le forum, la place, la rue… On voit émerger des espaces cloisonnés, avec des zones d’habitat, des zones commerciales, des zones d’activités, des enclaves touristiques ou des résidences fermées… Dans le même temps, dans les villes, les poches d’habitat paupérisées se développent. Au final, les gens ne se rencontrent plus et cette ségrégation menace le vivre ensemble qui forge notre identité régionale.

Quels enjeux économiques ? Trabalhar au pais ! Ici, le poids de l’économie résidentielle, lié pour beaucoup au tourisme, est quatre fois supérieur à celui de l’économie productive de biens et de service. D’un côté, c’est 40 milliards d’euros, de l’autre 10. Et les scénarios tendanciels (ce qui se passe quand on ne fait rien) montrent une accélération de ce phénomène. Il faut donc mettre en place des mesures qui favorisent le productif. C’est la reconversion de la pétrochimie autour de l’étang de Berre, l’évolution de la microélectronique…  Créer les conditions d’une plus grande innovation dans l’industrie et les services, tout en tirant parti des activités industrielles de pointe qui résistent à la crise, est vital. Il nous faudra mieux exploiter les gisements d’activités porteurs pour le futur : l’agriculture, les énergies renouvelables… Enfin, nous devons réfléchir à la transition énergétique induite par le dérèglement climatique. C’est un enjeu clé, car la réduction de la consommation d’énergie impacte les politiques de l’habitat, les transports, la formation professionnelle…

Alors que faire ? Que fasèm ? La Région n’est pas l’Etat. Elle n’est pas là pour imposer une stratégie aux collectivités. Notre marque de fabrique c’est la coconstruction. On souhaite proposer un nouveau mode de contractualisation à travers des « pactes territoriaux » vers lesquels la Région fléchera l’ensemble de ses dispositifs d’intervention. Ces pactes concerneront l’ensemble des acteurs locaux, les EPCI, les parcs naturels régionaux, les pays, les acteurs de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, des transports et du tourisme, mais aussi les CCI, les ports, les aéroports…

Hervé GUERRERA, Conseiller régional, délégué au SRADDT

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