« Delenda est Vna Res publica ! »

Lo vièlh Caton, qu’avià  ja comprès lo poder de  la « com », acabava totas sas dichas de la frasa « delenda est Cartago ! » valent a dire en latin modèrn « cal destruir Cartage ! » e que qué sià lo tèma de sa dicha, que volià que totis comprenguèsson que Roma avià pas cap d’avenidor tant que Cartage existirià.

Il est temps de recourir à la même technique en répétant sans cesse et partout « Il faut abroger la Ve République ! » ; il est (peut-être) encore temps d’arrêter la catastrophe annoncée qui attend notre pays si il est incapable de se réformer avec courage pour enfin devenir une vraie démocratie ; la République c’est bien, la démocratie c’est mieux ! Rien ne sert de manifester par milliers contre la politique d’un gouvernement ou d’un ministre, car c’est la Ve qui leur permet d’agir à leur guise. Mitterrand l’avait bien compris ; en devenant président, il ne parla plus de réformer la Ve ! L’élection d’un président au suffrage universel direct est une folie ! C’est un retour au bonapartisme et au culte de la personnalité. La proportionnelle permettrait à tous les citoyens d’être représentés, mais on nous dit que ce n’est pas dans nos traditions ; résultat, on vote par défaut et 20% de la population finit par imposer sa loi !La défiance vis-à-vis des élus s’installe ! Le bipartisme s’instaure et verrouille le pays. Le centralisme républicain et son système électoral nous est présenté comme un gage de stabilité, c’est en fait un gage d’immobilisme et de méfiance à l’égard du peuple ! Le cumul des mandats choque les citoyens, qu’importe ! Les soi-disant « élites » qui savent ce qui est bien pour nous, nous assurent que c’est pour mieux nous servir !

La classe politique sort quasi entièrement des grandes écoles. Quelle est sa légitimité ? Les régions françaises sont réduites à la portion congrue avec une aumône de l’Etat, 3% pour gérer des milliers de choses, ce qui permet aux jacobins d’accuser les élus territoriaux de corruption et d’incompétence ! Les citoyens sont infantilisés et dépendants. Paris et l’Ile-de-France continuent de vampiriser le reste du pays pour continuer leur développement hypertrophié, et profiter d’un régime fiscal privilégié. Au lieu de bâtir un tissu urbain harmonieux de villes moyennes, on continue de favoriser des métropoles de plus en plus grosses ; un TGV et LGV ruineux imposés par une énarchie hautaine. Il n’y a aucun contre-pouvoir dans les conseils généraux et régionaux ; rien ne force nos élus à nous rendre des comptes !

Personne ne parle plus d’élire les sénateurs au suffrage universel. Le corps préfectoral n’est jamais remis en question alors qu’un préfet est nommé, pas élu, et joue en fait le rôle d’un gouverneur de province, avec des pouvoirs discrétionnaires. La Ve République n’est qu’une démocratie de façade, mais elle arrange tellement de monde puisqu’elle « rassemble »  -traduisez, immobilise-,  les citoyens, ou plutôt les clients, puisque tout est privatisé ; et permet tous les abus de pouvoir. Enfin, cette Ve République possède tous les outils pour qu’un dictateur endosse ses habits. Ce ne sont pas les hommes qu’il faut changer, mais la Ve ! Et vite avant qu’il ne soit trop tard !

                                                                                                     Jean-Louis RACOUCHOT

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