Les avantages des installations exploitants l’énergie du soleil ou du vent sont assez évidents: un faible bilan carbone et également une faible production de déchets (bien que l’utilisation de silicium pose quelques problèmes malgré tout, ce qui me fait préférer l’adjectif soutenable à renouvelable). Pourtant ces installations industrielles suscitent bien souvent le rejet, pourquoi?

Quauquei fachs e desavenis

Leur limitation majeure réside dans l’intermittence de la production: les éoliennes et les panneaux photovoltaïques ont une  production efficace électrique 25% du temps seulement. Or le courant voyage mal et on en perd encore 10 à 20 % dans les lignes environ. Le réseau de distribution étant globalisé, ce qui est produit à un endroit peut  peut être majoritairement consommé à un endroit éloigné de plusieurs centaines de km. Au bout du compte on ne peut que  constater la faible efficacité de cette production électrique. Autre inconvénient  objectif: le niveau de bruit des aérogénérateurs.

Les causas de reget

Comment expliquer alors les nombreux mouvements de rejet de ces installations? En plus des inconvénients mesurables, il y a d’autres raisons, plus politiques, qui ne sont que très rarement évoquées. Il y a par exemple la question agricole: lorsque les parcs photovoltaïques sont installés sur des terres cultivables, on est en droit de se demander si c’est un choix raisonnable. Il y a également la question de l’aménagement du territoire: les habitants des zones rurales (les plus concernées) acceptent  de moins en moins de voir leur pays transformé en zone industrielle alors que ces installations ne produisent que pour les zones urbaines. Encore moins souvent évoqués, les agissements des promoteurs qui montent des projets en sous-marin avec la complicité de certains élus locaux: la population se trouve bien souvent mise devant le fait accompli en découvrant le pot aux roses au moment de l’enquête d’utilité publique (dont personne n’ignore la caractère purement formel). Et pour couronner le tout, les soupçons de conflit d’intérêt agitent nos campagnes (et souvent à juste titre). Plus grave encore, les montages opaques de ces projets impliquant des élus locaux, entrainent une discorde sociale ravageuse dans nos villages. Les îlots de résistance de la sociabilité provençale en prennent un sacré coup! Il y a enfin des raisons subjectives liées à la préservation du paysage sur lesquelles je ne m’étendrai pas.

La politica energetica d’encuei

Le déploiement des éoliennes industrielles et des parcs photovoltaïques est l’affaire de quelques sociétés qui sont toutes, peu ou prou, filiales d’EDF, Areva ou Total, tous groupes bien connus pour leur engagement de préservation de la planète! Il est clair qu’il ne s’agit là que d’opérations de marketing visant à verdir l’image de ces groupes. En aucun cas, ces installations ne participent d’une politique énergétique soutenable. Et pour cause! Nos gouvernants fonctionnent toujours comme au bon vieux temps de la révolution industrielle triomphante. Ils n’envisagent de production qu’à travers de grosses unités, d’où les parcs photovoltaïques et les « fermes éoliennes ». Ces gens-là ne veulent pas changer d’époque, ne sont pas capables de défier le lobby nucléaire et pétrolier afin de lancer une nouvelle période historique.

Le vocable de « transition énergétique » a le mérite d’avoir émergé mais il reste un habillage de façade pour nos gouvernants UMP et PS. Pour le cas de la France, la prédominance du nucléaire n’est pas remise en cause; de la même façon, nos gouvernants s’accrochent comme des arapèdes au modèle pétrolier finissant et plutôt que d’avoir le courage d’envisager autre chose, cherchent tous les moyens possibles de faire survivre ce modèle avec les gaz et huiles de schiste.

Quauques proposiciens

De plus en plus de monde est aujourd’hui convaincu que produire et consommer localement des produits alimentaires (bio de préférence) est la voie à suivre. De la même façon, il y a moyen de produire localement de l’électricité et de l’utiliser sur place. Au moins une commune picarde le fait déjà (Montdidier à travers une régie communale). Le réseau ne servant plus alors que de support d’équilibrage: quand vous ne produisez pas suffisamment, vous allez cherchez le surplus sur le réseau et à l’inverse, si vous surproduisez, vous mettez votre surplus à disposition sur le réseau. De cette façon, les pertes en transport sont minimisées. Par conséquent, le bon niveau administratif de gestion publique devrait être une intercommunalité (pays ou métropole ou communauté d’agglomération) en interconnectant ces intercommunalités ensemble puis les régions ensemble etc. Et bien entendu, une intercommunalité élue au suffrage universel direct appuyée sur une structure permettant la participation des citoyens. Il est en effet plus que temps de faire évoluer notre démocratie représentative vers plus de démocratie participative.

Une autre condition impérative à respecter est l’utilisation de terrains publics pour les unités de production importantes afin d’éviter la spéculation de certains. Par ailleurs, au moins pour le photovoltaïque, il est nécessaire de privilégier toutes les façades et toitures disponibles et donc de permettre au particulier de produire sa propre électricité. Mais tous ces changements resteraient vains si l’on n’abandonnait pas urgemment le concept de croissance à tout prix. Produire de l’électricité soutenable c’est bien, mais à condition d’en consommer moins et de façon de plus en plus raisonnable, ç’est-à-dire pour couvrir les besoins et pas plus. On ne peut donc pas isoler la question de la production; la question de la consommation est évidemment à prendre en compte et nous sommes là devant un choix de modèle de société et de modes de vie où nous serons contraints d’abandonner le tout achetable/tout jetable.

                                                                                          Pascau RECOTILLET

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