Dans une lettre adressée aux sénatrices et sénateurs du territoire occitan, le Partit occitan en la personne de David Grosclaude, son président, a fait parvenir ses remarques et interrogations sur ce projet dont le débat va s’ouvrir au Sénat le 21 mai. Il s’inquiète notamment d’ajouts qui ont été faits : –Article 18 bis : « Les activités complémentaires [proposées par les collectivités] peuvent porter sur la connaissance des langues et des cultures régionales ». –Article 27 bis : « Après accord des représentants légaux des élèves ou des élèves eux-mêmes s’ils sont majeurs, les professeurs peuvent recourir aux langues régionales chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement de la langue française.» -Références à l’enseignement des langues régionales dans l’annexe.

La rédaction de cet article 27 bis est dangereuse et constitue une réelle régression, en marquant un recul de plus de 50 ans en arrière ! Même la loi Deixonne, votée en 1951 était plus positive : « Les maîtres sont autorisés à recourir aux langues régionales dans les écoles primaires et maternelles chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement, notamment pour l’étude de la langue française ». La consolidation des modalités d’enseignement des langues régionales dans la loi est d’autant plus important que, malgré un effort volontariste observé dans certaines collectivités territoriales, en particulier les Régions, l’UNESCO dans son « Atlas des langues en danger » considère que toutes les langues régionales de l’Hexagone sont menacées de disparition. S’il est vrai que certaines, notamment le basque parlé dans les Pyrénées Atlantiques et le catalan dans les Pyrénées Orientales s’en sortent mieux que d’autres, j’attire votre attention, Madame la Sénatrice / Monsieur le Sénateur, en votre qualité d’élu-e du territoire occitan, sur le fait que notre langue est répertoriée par l’UNESCO parmi les langues les plus fragilisées.(…) Malgré la dernière révision constitutionnelle de 2008 et la création de l’article 75-1 qui stipule que « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France », les langues régionales souffrent toujours de l’absence de cadre juridique suffisant pour leur assurer une protection et organiser leur transmission. Il est donc primordial de leur apporter ce cadre au sein de cette loi sur la refondation de l’école. L’apprentissage Français – Langues régionales est une opportunité pour notre système scolaire et pour le développement et l’ouverture de nos enfants. »

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