Del Nippon (Japon) a l’Ucraïna
Le 11 mars 2011, vers 3h de l’après-midi, la terre tremble sur la côte pacifique du Japon et engendre un tsunami. 10 minutes plus tard, les vagues atteignent la côte et vers 7h du soir, l’État japonais déclare l’état d’urgence nucléaire : plus de 200 000 personnes sont évacuées.
En moins de quatre heures, le pays du soleil levant s’est transformé en véritable cauchemar. La haute-technologie nucléaire s’est emballée, devenant un moteur fou dont le câble d’accélérateur se serait bloqué. En moins de quatre heures, un grand coup de froid s’est abattu sur l’engouement nucléaire.
Dans l’État français, certains trouvent encore indécent d’évoquer la sortie du nucléaire quelques jours après l’accident, et préfèrent rassurer les populations en faisant l’éloge, de manière tout aussi choquante, du savoir-faire et de la sécurité de leurs centrales. 25 ans après Tchernobyl, toutes les leçons n’ont pas été encore tirées.
Quid des « anomalies » d’exploitation des centrales, quid du traitement des déchets nucléaires, quid du démantèlement des centrales ? Le nucléaire est une énergie propre si du moins on occulte les questions dérangeantes.
En passant per Occitania
La vallée de la Garonne et surtout la vallée du Rhône ont vu, elles aussi, l’implantation de plusieurs centrales ainsi qu’un projet de fusion thermonucléaire, le projet ITER en Provence. Après les cours d’eau, pièces-maîtresses pour le refroidissement des centrales, le combat pour l’énergie se tourne vers le sous-sol, qui serait particulièrement riche dans nos régions. La nouvelle méthode d’exploitation s’appelle la fracturation hydraulique, et l’énergie fossile récoltée, le gaz de schiste. Principal problème de ce type d’exploitation : l’utilisation massive d’eau combinée à des produits chimiques qui est envoyée à très forte pression dans des forages. Cette eau polluée se retrouve tôt ou tard dans les nappes phréatiques, puis finit par couler dans le robinet de nos maisons.
Ce type d’exploitation est déjà en cours depuis une dizaine d’année aux États-Unis et au Canada. Le film Gasland met en lumière toute cette nouvelle conquête de l’industrie gazière, guidée par le proverbe Shadok, « Quand on ne sait pas où on va, il faut y aller… et le plus vite possible ! »
Quina energia per doman ?
Mais pourquoi continuer à se poser la question de l’exploitation des énergies fossiles, le pétrole, le char-bon, le gaz et par extension l’uranium, ressource limitée pour les centrales nucléaires ? Quand bien même les techniques seraient optimisées, l’extraction d’énergie fossile se retrouve toujours confrontée à une limite, celle de la rareté de la ressource, rareté qui finit par faire exploser les prix. Sans doute ce mécanisme est parfait pour les industries qui s’assurent de pouvoir toujours vendre plus cher ce qu’elles exploitent et pouvoir toujours financer de nouvelles recherches.
Pour la collectivité, la question serait plutôt d’exploiter les énergies de demain, et notamment les énergies renouvelable, et de chercher les économies d’énergie (isolation, etc.). Si l’argent public avait été investi de manière équilibrée dans le nucléaire ou le pétrole, mais aussi dans le solaire, l’éolien, l’hydraulique, la biomasse ou la géothermie, nous ne nous poserions plus la question de savoir comment sortir du nucléaire et des énergies fossiles, mais simplement quand nous prendrions la décision politique d’en sortir.
Car, au vu de la consommation effrénée d’énergie, la fin du monde basé sur le nucléaire et les énergies fossiles est réellement pour demain.
Guilhèm Latruvèrsa