Alain Barthélémy est le secrétaire de l’AELOC, l’association des professeurs d’occi tan pour
l’académie d’Aix-Marseille. Il a accepté de faire un point sur l’enseignement de l’occitan pour les
lecteurs d’Occitania-VVAP.

 

Occitania : Quelle est la situationg énérale de l’ac adémie d’Ai x- Marseille ?

A.B : Nous sommes dans une phase de transition d’une part parce qu’un nouveau recteur, Bernard Dubreuil, vient d’être nommé au mois d’avril 2012, et d’autre part le changement de gouvernement suite aux élect ions du printemps fait que nous sommes en at tente des nouveaux choix politiques. Le conseil académique des langues régionales n’a pas été réuni dernièrement…

Une situation contrastée

Occ itania : Et du côté des pr ofesseurs ?

A.B : Dans le second degré, notre a ca démie compte 27 professeurs d’occitan qui enseignent dans les collèges et les lycées. Dans le primaire, la situation est très contrastée d’un département à l’autre. Dans les deux départements alpins, nous n’avons ni conseiller pédagogique, ni classe bilingue, ce quine veut pas dire qu’il n’existe pas quelques professeur s des écoles faisant un peu d’initiation au prov enç al. Dans le Vauc luse, un c onseiller péda gogique es t en fonct ion, mais là non plus pas de classes bilingues. Enfin dans les Bouches du Rhône, 24 écoles (soit 2% du dépa rtement) ont mis en place un enseignement continu de la langue.

Occitania : Pouvez -vous nous en dire un peu plus ?

A.B : Ce sont des écoles où un poste sur deux est réservé à un enseignant ayant validé des compétences en occ itan. Dans ces écoles, on enseigne la langue ou en langue un minimum de 3 heures par semaine. Et ces cours progres sent de la maternelle au CM2. Notre objectif est de proposer ce système dans chaque circonscription du département pour que toutes les familles aient une école proposant l’occitan à proximité.

Deux graphies

Occitania : Quelle est la graphie utilisée dans ces écoles ?

A.B : Les deux graphies, la mistralienne et la classique, sont utilisées. Personnellement, j’ai toujours été convaincu de la nécessité de former les profs et ensuite les élèves aux deux graphies. Le rôle de l’école est d’émanc iper les jeunes, de leur donner un maximum d’outils, pas de les enfermer dans tel ou tel particularisme.

Peut mieux faire…

Occitania : Que peut-on souhaiter dans les mois qui viennent ?

A.B : Beaucoup de progrès pourraient être réalisés ! Par exemple, créer dans chaque circonscription de l’ens eignement primair e de l’Académie au moins une école où l’on enseigne partiellement en occitan dans toutes les classes, et assurer la continuité avec au moins un collèg e et un lyc ée du secteur. Également rétablir l’enseignement de l’occitan dans les centres de format ion des maîtres, et ouvrir enfin dans les Académies d’Aix- Ma rseille et de Nice le concours spécifique  » langues régionales » pour le recrutement des professeurs des écoles, en permettant à tous les volontaires de se présenter aussi au concours ordinaire. Nous souhaitons aussi un engagement clair de Michel Vauzelle, le président de Région, qui déboucherait sur la signature d’une convention avec les rectorats d’Aix-Marseille mais aussi de Nice. Ce type de convention est aujourd’hui indispensab le pour progresser !

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