Que Nani! Favorable à un «new deal social et territorial».

 

Alors que l’emballement médiatique autour des jeux d’alcôve bat son plein, ni le chômage ni la misère ne semblent vouloir inverser leurs courses folles. Plus de 135 millions de repas distribués par les restos du cœur, pour la campagne 2012-2013 et une envolée des expulsions de camps de Roms avec un chiffre record de 21537 pour 2013. D’un côté le très sécuritaire Manuel Valls, si prompt à défendre sa version des «valeurs républicaines», et de l’autre un Président qui se lance dans la réduction des charges et adhère, sans réserve et dans la plus pure logique croissantiste, au modèle libéral. Ce très cher libéralisme économique qui, allié à une réduction drastique de la dette autrement dit à de l’austérité, serait la seule façon de créer de l’emploi. Ceux qui ont écouté avec grande attention le discours du Bourget, «mon ennemi c’est la finance» disait-il, auront sans doute bien du mal à se reconnaître dans ce qu’il faut bien nommer un tournant. Et à cela s’ajoute une solidarité, notamment européenne, foulée au pied et une nouvelle et énième dénonciation d’un mille-feuille territorial responsable de toutes les dérives, entre autres financières.

Changer d’ère…

Remettons les choses dans l’ordre. Dans l’économie mondialisée seul un logiciel dépassé peut amener au raisonnement obsolète: croissance = emploi, baisse des charges = investissement. C’est ignorer que la croissance se joue au niveau planétaire et que l’emploi n’est plus mécaniquement lié ni à la consommation, ni à la production. Tous les chiffres montrent que le rapport de force entre spéculation et investissement, entre actionnaires et entrepreneurs n’est pas en faveur de l’économie de production entrepreneuriale.

Conséquence, non content de casser la logique solidaire de redistribution sociale assurée pour les allocations familiales par la Sécu, le transfert de «charges» des cotisations patronale, vers le budget de l’Etat et sa logique centralisatrice, pourrait bien se convertir en euros sonnants et trébuchants. De ceux qui dans la poche des actionnaires alimentent la spéculation internationale, sans pour autant créer de l’emploi. Conséquence aussi avec un budget de l’Etat exsangue: il est de bon ton de s’attaquer aux autres «freins» du système libéral : la Sécu, le service public, les collectivités territoriales. Insistons sur ce dernier point et son habituel couplet sur un nombre de régions prétendument trop important.

New deal

Là aussi parlons clair. Donner du sens à l’action publique, favoriser une citoyenneté active passe par des structures reconnues, des actions non redondantes et des « chefs de filat » clairement établis. Une organisation solidaire qui inscrive l’égalité sociale et territoriale au cœur de ses politiques publiques demande de la proximité comme une certaine hauteur de vue. La proximité il faut aller la chercher dans le couple communes-communautés de communes. Ces dernières, métropolisées ou non, urbaines comme rurales, doivent être organisées en respectant les bassins de vie, les païs. Les régions, architectes du territoire, auront à travailler avec ses structures et coordonner les projets pour une plus grande cohérence et une meilleure utilisation de l’argent public. Ainsi, à terme, si une structure doit disparaître c’est bien le département ! Leurs compétences de proximité (sanitaire, social, prévention, handicap…), incontournables pour des populations durement touchées par les crises, étant gérées par les intercommunalités et celles liées à l’aménagement du territoire ou à l’éducation par les Régions.

Oui mais voilà dénoncer le département reste un « gros mot » dans un pays qui s’est donné comme Président un ex responsable de département. Alors que restera-t-il de cette agitation indigeste sur le mille-feuille ? Aussi pour dépasser les bruits d’alcôve qui font désagréablement écho aux agitations d’un hyper président que nous avons longuement combattu osons, pour terminer, quelques propositions.

Notre Région, la Provence, trop souvent réduite à la PACA des bobos et des technocrates, n’a pas vocation à être regroupée. Pourrait-elle s’élargir, dans une logique occitane, à la Drôme provençale et au territoire Nîmois ? La question peut être posée et nous participerons à ce débat en y amenant cette logique occitane qui fonde notre positionnement politique. Un positionnement qui porte le renforcement de l’arc latin, la construction d’une Europe du Sud, celle des peuples et des régions solidaires, celle des solidarités euros méditerranéennes.

Hervé GUERRERA

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