N°191 – L’olivier s’afranchimandís (Lo Cebier 136)

Fév 18, 2014

Aqueste còp li siam ! Avèm tocat lo fons de l’aculturacion ; l’assimilacion es en marcha, après l’escafament de la lenga, la pèrda de l’accent, l’envasiment de la mangisca estandardizada , la subsitucion de populacion e la trasformacion dau paisatge en un decòrs pantaissat per leis ocupants de l’Ubac, ara avèm l’olivier « à la française » !!

N’en siáu tombat de quièu l’autre jorn quand m’avisère de la coa de l’uèlh, en passant davans una plantoliera, que i avià quauquarèn que trucava ! Mai de que podiá ben èstre ?

Faguère recuolar la veitura e m’acarère  a-n una vision irreala : i aviá tota una tièra d’aubres podats come de « topiaires », d’un biais un pauc « bonsaï  gigant », mai èran pas de conifères, mai… d’oliviers ! Orror totala, crimi còntra la civilizacion mediterranèa ; l’aubre sacrat, simbòle de patz, d’immortalitat, l’aubre qu’aviá noirrit e aparat de generacions d’òmes e de fremas aran de la Mar Nòstra, l’avián umiliat, abaissat, redusit a-n-un objècte de decoracion ridicule, palhassa trista d’un jardin forastier e caricaturau ; aubre de consomacion correnta !

Ja qu’avián la mòda deis oliviers en pòt qu’adornavan en malautejant lei coretas e balets deis ostaus de Bretanha, Normandia ò Paris, a quora la poison per estorbir lei cigalas ?

Joan Loís RACOUCHOT

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N°191 – PNR. Santa Bauma (Lo Cebier 136)

Fév 18, 2014

Le périmètre du Parc Naturel Régional de la Sainte Baume venant d’être acté, on peut constater et ce malgré le travail des élus et du syndicat mixte de préfiguration que concernant les communes de Sud-Sainte Baume, la Cadière, le Castellet et le Beausset, il se contente de les inclure a moitié , ignorant par la la cohérence de ce territoire, notamment constituée par le vignoble  La Dreal (1) et l’Etat en ont décidé ainsi. La profession viticole n’y est pas exempte de responsabilité, incapable de saisir l’opportunité potentielle de la création d’un parc régional a sa porte.Mais pourquoi peut-on plus fondamentalement déplorer cette situation?  Car la question des limites, des frontières, des repères et donc des périmètres appliqués a des territoires, est névralgique dans l’opinion aujourd’hui et outrepasse les questions techniques. Cela touche au politique par l’appropriation nécessaire, requise par les citoyens. Donc la lisibilité est primordiale. La situation commune sur le terrain aujourd’hui est à la formation d’amalgames : les élus, les élites, les écolos, les technocrates, les fonctionnaires…qui ne voit ou mène cette pelote ? La fiscalité est illisible, le millefeuille territorial est illisible, le regroupement au forceps autour des métropoles n’est pas facilement appropriable. Tout cela se sédimente et coagule à présent. C’est la phase politique où nous sommes.

Certes au regard de ceci, le parc est un enjeu mineur, mais cela s’ajoute… Ce périmètre a été conforté par une étude paysagère fondée sur critères visuels, au dire même des intéressés, à partir du point de vue de la Sainte-Baume  Tout s’éclaire alors car la préemption de l’épistémologie du paysage par les critères visuels est un vice de forme récurrent des démarches environnementalistes. A l’heure ou le paysage est devenu une image et l’image elle-même un visuel, la boucle est bouclée.

Or un paysage se touche, se renifle, s’arpente, on peut même y faire des rencontres… Le voir uniquement ne suffit pas à le définir comme tel. Quid de sa dimension physique, culturelle, historique, sociale? Le paysage est un événement. Cela renvoie à la querelle de l’incarnation qui traverse toute la peinture occidentale, qu’elle soit religieuse ou séculière.., et tôt ou tard la chair se rebiffe : c’est la phase politique dans laquelle nous sommes.

Il est enfin assez cocasse que pour des buts opposes on en soit rendu à la même optique qu’Escota (2) qui depuis des années dit :  « l’autoroute crée le point de vue, majoritaire qui plus est, l’autoroute crée le paysage ». Le paysage-image est une invite à ce que tout un chacun devienne le touriste de son propre lieu.

                        Thierry BARTOLI

 

(1) Direction Régionale de l’Equipement

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N°191 – Un remède contre la morosité : l’implication citoyenne (Lo Cebier 136)

Fév 18, 2014

Préambule

   La royauté et les siècles de centralisme ont laissé des traces indélébiles dans les gènes des habitants de ce pays. Tout ne peut venir que d’en haut. La 5ème République a aggravé le phénomène avec l’élection du Président au suffrage universel. La tâche de ce véritable monarque républicain est de nous délivrer de tous les maux, de rétablir la grandeur nationale passée et même de nous guérir des écrouelles. On attend un Bonaparte capable de nous secouer, de nous montrer la voie. Alors malheur à celui que l’on juge mou, hésitant, il n’est pas digne de nous diriger. Trop souvent aussi hélas, nos représentants du pouvoir législatif appliquent le sempiternel « Votez pour moi, je m’occupe du reste ».

   Alors la morosité s’aggrave, le doute s’insinue. On ne croit plus en rien, tout n’est que complot, et les prophètes de malheur de dénoncer les « politiques tous pourris« , sauf eux bien entendu, de se déchaîner contre « l’AUTRE d’où nous vient tout le mal« .

Mais la Politique, comme chacun devrait le savoir, c’est s’occuper de la Cité en tant qu’élu ou citoyen, comme le relate le texte ci-dessous.

Apprenons donc à nous mêler activement de ce qui nous regarde !

Un petit exemple ardéchois

   Le 16 octobre 2013, trois représentants du groupe « Alternatives » présentent devant le Conseil municipal leur analyse et suggestions concernant la situation de l’éclairage public de leur village et les possibilités d’économiser sur son fonctionnement.

                      Eclairage public : diagnostic et préconisations du Groupe de Travail

Arguant que le prix de l’électricité ne cesse d’augmenter1 et que cela va grever un peu plus le budget des communes au moment où les dotations de l’Etat aux collectivités locales ne cessent de diminuer2, ils exposent la situation de leur village et préconisent plusieurs solutions :

  • Revoir l’utilité de certaines lampes car 1 lampe pour 5 habitants, c’est beaucoup.
  • Changer les lampes les moins performantes et les plus énergivores interdites à la vente en 2015 comme les BF 125 par exemple3,  remplacer  les lampes de 70 Watts par des  45 W dans le village, privilégier les LED pour l’éclairage des monuments publics. 
  • Mettre en place une horloge astronomique pour programmer les temps d’allumage.
  • Baisser la hauteur des luminaires de 10 m à 7 m pour éclairer le sol et non le ciel.
  • Aborder, comme nombre de communes ardéchoises et drômoises une extinction nocturne de l’éclairage public.

En partenariat avec le SDE 074 qui aide les communes ardéchoises à moderniser leurs installations et de l’ADEME5 qui agit pour la réduction de la consommation d’énergie, la commune pourra prétendre à des subventions permettant de couvrir jusqu’à 80% des frais de ces opérations.

        Résultats:  Dans le Bulletin municipal de novembre 2013, l’intervention du groupe de travail est    relatée. Il y est précisé que le compte-rendu complet réalisé sur l’éclairage public est disponible en mairie et que « dès à présent le conseil municipal a décidé de mettre en place une horloge astronomique sur le village et de supprimer les ballons fluorescents 125. Ces deux mesures vont permettre dans un premier temps de programmer le temps d’allumage et de mettre en place des ballons moins énergivores. »

 

        « Alternatives », qu’es aquò ?

En 2011 débute en Ardèche et ailleurs une lutte contre les Gaz de Schiste. Le Collectif contre les Gaz de schiste de notre village est en pointe dans ce combat. Face à ceux qui nous rétorquent que refuser le nucléaire et les gaz de schiste, c’est en fait revenir à la bougie, il nous apparaît nécessaire de proposer d’autres alternatives. D’où le nom d’ »Alternatives » donné aux groupes de réflexion et de propositions qui se mettent en place.

Dès le départ, notre objectif est de centrer notre démarche sur notre village, autour de quelques actions faciles à entreprendre pour amorcer un premier pas vers une transition énergétique que nous jugeons indispensable. Par opposition aux Gaz de schiste, imposés d’en haut sans concertation, notre démarche se veut citoyenne et ouverte à tous. Le fruit de nos réflexions, sur le thème de l’amélioration de l’habitat, de l’éclairage public sera proposé au Conseil municipal qui décidera en dernier ressort s’il les juge recevables et applicables.

Une démarche citoyenne donc, soucieuse de travailler en harmonie avec les élus.

 

Quelques données sur l’éclairage public (ADEME)

 

v  Consommation d’éclairage extérieur en France : environ 5 TWh6 soit 1% de la production totale d’électricité.

C’est peu mais cela représente un lourd impact pour les Collectivités territoriales :

v  48% des consommations d’électricité des collectivités territoriales,

v  37 % dans la facture d’électricité des communes.

v  9 millions de lampes fonctionnent entre 3 500 h/an et 4 300 h/an.

v  Plus de la moitié de ce parc est composé de matériels obsolètes et énergivores.

v  La majorité des installations doivent être rénovées.

Le potentiel de réduction des consommations est donc énorme.

 

Dans notre village, en 2007, en ce qui concerne la consommation d’énergie par poste, l’Eclairage Public représentait 26% de la consommation et 14% de la dépense.  Dernière étude SDE 07

 

——————————

1) 5% en août 2013, 5% en août 2014 et plus de 30% prévue jusqu’à la fin de la décennie.

2 ) Le 12/2/2013 devant les élus du Comité des finances  locales, des membres du gouvernement ont  averti les élus d’une baisse de 4,5 milliards d’euros des dotations d’État aux Collectivités locales. Celles-ci gelées en 2013 pour la 3ème  année consécutive seront rabotées de 2.25milliards d’€ les deux années suivantes.

3)  BF 125 = Ballons Fluorescents 125

4) SDE 07 = Syndicat Départemental d’Energies de l’Ardèche. Le Conseil Général appelle les communes ardéchoises à réduire l’Eclairage Public et propose en partenariat avec le SDE 07, « la mise en place d’un fonds » visant à les y aider.

5 ) ADEME = Agence de Développement et de Maîtrise de l’Energie

6 ) TWh: unité de mesure d’énergie = térawatt-heure

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N°191 – Ponch de vista (Lo Cebier 136)

Fév 18, 2014

« Pour répondre à l’article de Pascal Recotillet (Lo Cebier N° 135), qui écrit que les productions d’électricité à partir du soleil ou du vent sont de l’ordre de 20% du temps, je pense qu’il a oublié les hydro-éoliennes qui fonctionnent en continu avec les courants marins ; toute la façade atlantique de Dunkerque à Bayonne peut être aménagée. On peut également construire 3000 à 3500 barrages hydro-électriques, sans compter le bio-gaz, les marées-motrices. Le Mistral ou le vent miegjornau soufflent 300 jours par an sur 365 dans notre vallée du Rhône. Ce qui n’empêche pas la décroissance énergétique. La propagande des pro-nucléaires nous parle de 75% de nucléaire, alors que la consommation en électricité n’est que de 17% et pourrait, en supprimant le gaspillage, n’être que de 10%.. »

                                                                                                                Guiu DUTRON

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N°191 – Social libéral ? (Lo Cebier 136)

Fév 18, 2014

Que Nani! Favorable à un «new deal social et territorial».

 

Alors que l’emballement médiatique autour des jeux d’alcôve bat son plein, ni le chômage ni la misère ne semblent vouloir inverser leurs courses folles. Plus de 135 millions de repas distribués par les restos du cœur, pour la campagne 2012-2013 et une envolée des expulsions de camps de Roms avec un chiffre record de 21537 pour 2013. D’un côté le très sécuritaire Manuel Valls, si prompt à défendre sa version des «valeurs républicaines», et de l’autre un Président qui se lance dans la réduction des charges et adhère, sans réserve et dans la plus pure logique croissantiste, au modèle libéral. Ce très cher libéralisme économique qui, allié à une réduction drastique de la dette autrement dit à de l’austérité, serait la seule façon de créer de l’emploi. Ceux qui ont écouté avec grande attention le discours du Bourget, «mon ennemi c’est la finance» disait-il, auront sans doute bien du mal à se reconnaître dans ce qu’il faut bien nommer un tournant. Et à cela s’ajoute une solidarité, notamment européenne, foulée au pied et une nouvelle et énième dénonciation d’un mille-feuille territorial responsable de toutes les dérives, entre autres financières.

Changer d’ère…

Remettons les choses dans l’ordre. Dans l’économie mondialisée seul un logiciel dépassé peut amener au raisonnement obsolète: croissance = emploi, baisse des charges = investissement. C’est ignorer que la croissance se joue au niveau planétaire et que l’emploi n’est plus mécaniquement lié ni à la consommation, ni à la production. Tous les chiffres montrent que le rapport de force entre spéculation et investissement, entre actionnaires et entrepreneurs n’est pas en faveur de l’économie de production entrepreneuriale.

Conséquence, non content de casser la logique solidaire de redistribution sociale assurée pour les allocations familiales par la Sécu, le transfert de «charges» des cotisations patronale, vers le budget de l’Etat et sa logique centralisatrice, pourrait bien se convertir en euros sonnants et trébuchants. De ceux qui dans la poche des actionnaires alimentent la spéculation internationale, sans pour autant créer de l’emploi. Conséquence aussi avec un budget de l’Etat exsangue: il est de bon ton de s’attaquer aux autres «freins» du système libéral : la Sécu, le service public, les collectivités territoriales. Insistons sur ce dernier point et son habituel couplet sur un nombre de régions prétendument trop important.

New deal

Là aussi parlons clair. Donner du sens à l’action publique, favoriser une citoyenneté active passe par des structures reconnues, des actions non redondantes et des « chefs de filat » clairement établis. Une organisation solidaire qui inscrive l’égalité sociale et territoriale au cœur de ses politiques publiques demande de la proximité comme une certaine hauteur de vue. La proximité il faut aller la chercher dans le couple communes-communautés de communes. Ces dernières, métropolisées ou non, urbaines comme rurales, doivent être organisées en respectant les bassins de vie, les païs. Les régions, architectes du territoire, auront à travailler avec ses structures et coordonner les projets pour une plus grande cohérence et une meilleure utilisation de l’argent public. Ainsi, à terme, si une structure doit disparaître c’est bien le département ! Leurs compétences de proximité (sanitaire, social, prévention, handicap…), incontournables pour des populations durement touchées par les crises, étant gérées par les intercommunalités et celles liées à l’aménagement du territoire ou à l’éducation par les Régions.

Oui mais voilà dénoncer le département reste un « gros mot » dans un pays qui s’est donné comme Président un ex responsable de département. Alors que restera-t-il de cette agitation indigeste sur le mille-feuille ? Aussi pour dépasser les bruits d’alcôve qui font désagréablement écho aux agitations d’un hyper président que nous avons longuement combattu osons, pour terminer, quelques propositions.

Notre Région, la Provence, trop souvent réduite à la PACA des bobos et des technocrates, n’a pas vocation à être regroupée. Pourrait-elle s’élargir, dans une logique occitane, à la Drôme provençale et au territoire Nîmois ? La question peut être posée et nous participerons à ce débat en y amenant cette logique occitane qui fonde notre positionnement politique. Un positionnement qui porte le renforcement de l’arc latin, la construction d’une Europe du Sud, celle des peuples et des régions solidaires, celle des solidarités euros méditerranéennes.

Hervé GUERRERA

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