N°193 – Lo Forum d’Oc pren plaça dins lo païsagi (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Dre que lo movament occitanista e lo movament mistralenc an fenit de si far guèrra dobèrta, metem vèrs la fin deis annadas quatre-vint, s’es pausat en Provènça la questien d’una federalisacien deis energiés faci a la societat e au poder politique. Après quauqueis òucasiens mancadas, dos evenaments an precipitat la convergènci. Promier, la gisclada d’un movament renegant l’unitat de la lenga d’òc, qu’un concors d’oportunitats politicianas a dotat d’una virulènci inesperada. Segond, la volontat de rèndre vesibla la coërènci de la revendicacien lingüistica qu’a menat a la coordinacien Anem, òc e ai grandei manifestaciens pèr la lenga que si son reproduchas jusc’a l’an passat.

 

Se leis abitualas charpinadas internas, poderosament ajudadas pèr lo tuèrt de personalitats volcanicas, an fenit pèr aguer la pèu d’Anem, òc, rèsta qu’en Provènça es a sa declineson locala, pus pacifica, que devèm la creacien dau Forum d’Oc. Longament preparada pèr dos ans de discrètei conferèncis a la cima, èra inaugurada pèr lo colòqui regionau tengut en Novèmbre darnier au palais dau Faròt de Marselha sus l’avenir de l’occitan en Provènça. L’interès militant qu’a provocat aquela manifestacien a mostrat coma respondié a n un desir e un besonh pèr sortir de la situacien estadissa monte leis embròlhs provençaus nos avien enfangats. Anonçat a la conclusien dau colòqui de Marselha, lo Forum d’Oc avié plus qu’a crèisse.

 

Seis autors, l’IEO, lo Felibrige, e leis associaciens cargadas de l’ensenhament (AELOC, APLR de Niça, Calandretas) an elaborat la Charta dau Forum (si pòu legir sus lo siti de Regien-Provènça-Partit Occitan : http ://occi.free.fr). Tota associacien, grope culturau o artistique, establiment escolari, administracien, coleitivitat locala, entrepressa, etc, (a l’esclusien dei partits politiques e gropaments confessionaus) pòu si declarar aderènt au Forum simplament en mandant un mail a contactforum@gmail.com. L’adesien es gratuita.

La promiera fasa dau Forum es justament la costitucien d’una basa la mai alargada possible. Totei lei militants son convidats a recomendar l’adesien pròchi leis istituciens que nen son membres o monte an de relaciens. Es evidènt que la fòrça dau Forum dependrà de l’amplor de sa representativitat. Lo recampament a naturalament pèr tòca de renforçar l’acien de cadun pèr une messa en comun dei ressorças sus de projèts coleitius a l’escala regionala, e tambèn pèr èstre una fòrça de proposicien pròchi lei decidaires regionaus e mai que mai leis elegits. A l’ora que la Regien va aguer un ròle de coordinacien major dins la promocien de la lenga regionala, lo sucès dau Forum es vitau tant pèr l’acien culturala que pèr l’acien politica, qu’en bòns occitanistas si refusarem totjorn de separar.

 

La promiera reünien dau Forum si tendrà en Òutòbre, e n’i aurà dos pèr an. Lei militants e simpatisants dau POC seràn tenguts au fiu ; d’aquì ‘quì, li faudrà si mobilisar pèr convincre lo mai possible d’istituciens de n’en faire partida.

Alan Barthélemy-Vigouroux

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N°193 – « Ligne Nouvelle » et Ligne à Grande Vitesse en Provence : Les mensonges de RFF et du préfet (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

 

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Lo Cebier : Depuis la création du collectif Stop LGV-Sud Sainte-Baume, la mobilisation n’a pas faibli et s’est même amplifiée avec la création d’une coordination régionale. Vous pouvez faire le point rapidement ?

 Didier Cade : En effet, depuis la création du collectif Stop LGV Sud Sainte-Baume, le souhait de rejoindre tous les opposants à ce projet de ligne nouvelle s’est imposé comme une évidence. Cela nous a semblé être la seule solution pour s’opposer efficacement. Il nous fallait cette taille critique pour espérer être entendus par les décideurs départementaux, régionaux, nationaux. Nous y avons gagné en expertise, en force pour lutter contre la division recherchée par RFF et le préfet.

Le partage d’une position argumentée et construite nous a permis des rencontres avec la préfecture de région et un conseiller du ministre délégué aux transports…Le problème est qu’ils font la sourde oreille. Les mobilisations ont été nombreuses depuis la création du collectif : manifestation au Beausset, plusieurs fois à Toulon, intervention lors de la concertation (Marseille, Nice, Menton),  signature d’une pétition, rencontre avec les élus ou des candidats pour échanger nos arguments. Depuis quelques mois la mobilisation s’est calmée suite aux discours officiels sur les finances publiques qui ne permettent plus ce genre de délires. Les dernières actualités de la LGV (consultation du public dans les gares et mairies concernées par le fuseau retenu) ont réveillé les citoyens. Nous insistons sur la nécessité de remplir les documents (téléchargeables sur le site internet de RFF et celui du Collectif (stoplgvsudsaintebaume.org). Nous organisons une marche contre le projet le samedi 14 juin à Sainte- Anne d’ Evenos et nous récupérerons les imprimés. Nous souhaitons que la mobilisation s’amplifie encore afin de relancer des actions d’envergure.

 

Lo Cebier : La « LGV-Ligne Nouvelle » entrerait en gare avec un nouveau fuseau Aubagne-Brignoles, annonce le préfet. La ficelle de la « stratégie des deux bouts » avec l’Est varois-Cannes) est-elle si grosse qu’elle peut encore tromper une opinion soumise à la désinformation ?  Qu’en est-il de la ligne Gardanne – Carnoules et de la mise à niveau des voies existantes ? Les transports de proximité ne sont-ils  pas toujours ignorés?

D.C– Les populations sont manipulées par les différents discours « officiels »:

-« nous devons faire des économies » les gens entendent: le projet ne se fera pas car trop cher…

-« nous donnons la priorité aux trains du quotidien ». Les gens entendent : le projet ne se fera pas car le tgv n’est pas un train du quotidien…

Pendant ce temps le projet continue et le préfet en imposant à la presse une communication sur la LN-PCA (ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur)  essaye de faire oublier la LGV PACA et toutes les oppositions qu’elle a soulevées. Réseau Ferré de France propose à la consultation un fuseau validé à 190 millions d’euros le kilomètre. (Jamais projet n’a été si cher!). Ce « nouveau projet » reliant Marseille à Toulon après avoir traversé Marseille en souterrain (plus une nouvelle gare) ainsi que  le Muy à Nice avec création de deux nouvelles gares, est semblable en tous points à la LGV PACA (coût, temps de passages, dégâts sur l’environnement, l’agriculture, les nuisances sonores, les effets induits à long terme. Nous sommes bien loin de pouvoir parler de démocratie et de débat public… Même le mot concertation est bafoué puisque le discours est à sens unique et les arguments retenus sont toujours ceux de la préfecture.

Pendant ce temps la réouverture de la ligne Carnoules-Gardanne reste dans un carton bien fermé. Dernièrement une variante du projet (nouveau fuseau Aubagne/Brignoles) proposé par l’association « tgv développement », « officialisée » par une rencontre avec un conseiller du président de la République, alors que le fuseau a été validé par  la préfecture du Var, démontre la manipulation scandaleuse orchestrée au plus haut niveau de l’Etat. En effet, elle a eu lieu et été médiatisée au moment de la consultation du public, rien de mieux pour faire diversion!

 

Lo Cebier : Que devient donc le projet d’une gare de surface à Toulon ?  Le sillon varois en bordure des Maures n’est donc pas abandonné ?

D.C– Le projet de gare en surface à Toulon est validé par le préfet du Var. Le projet consisterait au rajout d’un quai côté nord de la gare actuelle pour arriver à six voies à quai.  Pour quel coût? La continuité Toulon /le Muy est elle aussi dans le projet et constitue la phase 3 annoncée pour 2050. Elle pourrait être officialisée plus tôt pour  permettre le gel des terrains. C’est là aussi une stratégie chère à RFF et au préfet : diviser pour mieux régner.

Lo Cebier : La stratégie de RFF et du préfet a été de mentir de bout en bout. La pseudo concertation des usagers des transports, la fausse démocratie refusent de reconnaître la fonction sociale des transports pour les Varois et les Provençaux. Ne faudrait-il pas insister encore sur cet aspect du dossier dans les interventions prochaines ?

D.C -Les transports ont de fait une fonction sociale… nous avons toujours dit et continuerons d’insister sur la nécessité d’améliorer les conditions de transport des usagers des trains du quotidien. Mettre autant d’argent dans un projet qui sert à une minorité est proprement scandaleux. Une ligne nouvelle estimée a minima 20 milliards d’euros qui ne correspond ni à nos besoin, ni à nos possibilités de financement, voilà le projet que l’on veut nous faire payer. Les hausses d’impôts entraîneront des difficultés prévisibles pour nombre de foyers qui sans doute n’auront d’autre choix que de s’éloigner vers les zones les moins chères. Les effets à long terme d’un tel projet sont incalculables mais le déni de démocratie et les manipulations ont des effets mesurables par l’opinion que les citoyens ont de la classe politique dirigeante…

Lo Cebier : Curieusement on ne parle plus de l’Arc méditerranéen, argument qui était mis en avant lors du débat public.

D.C– L’Arc méditerranéen n’est plus mis en avant dans notre région car le volet rapidité de transport est volontairement occulté: la vitesse n’est pas porteuse pour faire accepter ce projet par l’opinion publique. Elle ne correspond pas à l’image de nos territoires et a stigmatisé l’opposition au projet,  contrairement à d’autres régions plus perméables à cette notion. Le déficit, en trains du quotidien et l’opposition grandissante face aux grands projets imposés et inutiles contraint les décideurs à faire passer ce projet pour ce qu’il n’est pas. Après avoir investi  pour cette ligne nouvelle, la région n’aura plus de marge de manœuvre pour financer des TER ou la réouverture de lignes desservants des territoires pourtant en forte expansion démographique. Le projet financé à 90 % par des subventions publiques (nos impôts à venir)  ne sera jamais rentable (un tiers des liaisons LGV opérées par la SNCF ne le sont pas). Il est encore temps d’arrêter et de foncer dans le mur …à grande vitesse! »

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N°193 – Le loup, la bergère et une certaine Europe (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

   

 

   Un de nos amis, éleveur caprin et co-responsable de la Confédération Paysanne du Var nous a fait parvenir ce témoignage d’une habitante du Pays d’Albion en Vaucluse. Plutôt que d’en faire un article, nous avons préféré en donner des extraits significatifs, sans commentaires superflus. Nous mesurons tout le désarroi de Mme Christine Fra, son auteure. Qu’elle soit assurée de notre compréhension et de notre solidarité. La défense de la faune sauvage, réintroduite ou pas, pose de façon urgente la défense des troupeaux et la volonté de vivre et travailler au pays pour nos éleveurs déjà soumis à la concurrence du marché international. Ce drame est celui d’une vie patiemment construite et vite défaite. Le troupeau a été vendu. Ce que ne comprennent pas certains « environnementalistes», « défenseurs des animaux » et encore moins les lobbies qui les soutiennent.

 

« Le 7 août au matin, j’étais à la distillerie (de lavande, ndlr) lorsque mon mari m’a appelée pour me dire que mes brebis étaient rentrées en bergerie. Chose anormale puisqu’elles étaient enfermées dans le parc. Il les a alors cherchées et là l’horreur s’est affichée en plein jour. Sur le chemin qui descendait au parc, tous les 100 mètres à peu près, une brebis égorgée, intacte, seuls 4 crocs très visibles sur la gorge, il en a compté 4. Dans la direction opposée à la bergerie, sur la suite du chemin après le parc, 4 autres sur 1 km de distance. Sur les 8, seule une épaule a été consommée. Il nous a fallu 3 jours à 9 personnes pour rassembler la totalité du troupeau. 5 n’ont jamais été retrouvées. Il a fallu que je tienne dans mes bras 8 autres brebis pendant que le vétérinaire les euthanasiait, toutes avec des traces de crocs dans la gorge. J’aurais aimé que les « pro-loup » soient là pour les tenir et qu’elles vous regardent bien dans les yeux et que les leurs s’éteignent. (…)

 

Mon voisin également éleveur a été attaqué 10 jours plus tard, 9 brebis mortes, aucune consommée.

Le 4 septembre c’est grâce à sa voisine que le loup n’a tué qu’une brebis. Il a dû dormir jusqu’au mois de novembre dans une caravane au milieu de son parc de brebis ; nous habitons à 1100 m d’altitude et au mois de novembre, sans chauffage. Travailler oui, mais pas comme çà !

J’ai vendu mon troupeau, mon voisin ne va pas tarder à faire de même, et bientôt il n’y aura plus d’éleveurs. Les montagnes et collines ne seront plus pâturées, les pistes de skis ne seront plus tondues, les feux de forêt pourront ravager la Provence.

Il y a 15/20 ans nous donnions l’alerte aux autorités sur la prolifération des sangliers, on nous riait au nez. Et maintenant ? Les villes et villages sont envahis. Le sanglier dans certains départements est même classé nuisible ! Le loup n’a aucun prédateur, même pas les chasseurs. Qu’adviendra-il dans 15 ou 20 ans pour le loup ? Une louve porte 4 à 6 petits par an. Tout comme le sanglier il envahira les villes et villages car les ordures urbaines sont aussi intéressantes pour eux que pour les sangliers. Alors peut-être que nous, les anciens éleveurs, on pourra remettre des brebis car les loups auront déserté nos campagnes…

Merci aux pro-loup, et à la « directive habitat » de l’Europe de m’avoir permis de prendre pour la première fois en 20 ans d’élevage 15 jours de vacances en novembre, de n’avoir plus à subir la pluie lors des jours de garde, ou d’être piquée par le mistral. C’est la colère qui s’installe peu à peu. Le devenir de tous les élevages français semble de plus en plus compromis.

Un collaborateur d’un ministre de l’agriculture en 1994 avait dit à mon mari que l’Europe destinait la France au bronzage, et que nous mangerions de la viande polonaise, roumaine et hongroise. Les légumes, ce serait l’Italie et l’Espagne. Dure réalité, et que nous fera-t-on manger ? Du chat pour du lapin ? Des légumes sulfatés avec des produits hautement cancérigènes interdits en France depuis 10 ans ? La mort de l’agriculture Française est programmée depuis longtemps.

L’Europe s’en prend même à l’huile essentielle de lavande ! Elle a classé ce produit naturel en produit chimique. Les producteurs mènent le combat, on aura certainement besoin de tous les Provençaux et même de tous les utilisateurs d’huile essentielle, pour combattre cette hérésie. Si l’application de la directive REACH devient effective, sur tous les produits contenant 0.05 % d’huile essentielle on devra apposer des étiquettes avec le poisson mort, les poumons qui explosent, et la croix de St-André. Qui va acheter nos produits après çà ? Sans compter les dossiers à remplir pour distiller les plantes. Bref de beaux combats en perspective. La Provence sans lavande, ce ne sera plus la Provence. Vive l’Europe ! J’ai été bavarde, mais je ne sais pas si j’ai su vous expliquer ce que l’on ressent dans des moments pareils, je l’espère. Cordialement. »

 

Christine FRA. Pays d’Albion en Vaucluse

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N°193 – Convivencia e « partatge » (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Et un dessin sur la pauvreté, pourquoi pas ?

A la fin de l’année 2013, nous nous sommes lancées dans une belle aventure : notre participation à la Maison Commune de Cavaillon (Vaucluse) qui regroupe trois associations : le Village, les Restos du cœur et le Secours populaire français. Ce projet qui n’a apparemment rien d’occitaniste l’est en réalité totalement dans son esprit, d’où notre titre. Ces trois associations, bien que différentes dans leur fonctionnement, travaillent ensemble, en parfaite harmonie, se «partageant» le public accueilli. Projet unique en France, il n’est pas né sans difficultés et ce n’est qu’au bout de trois longues années de tractations qu’il s’est enfin concrétisé. Si les Restos du cœur et le SPF sont bien connus de tous, il n’en va pas de même du Village qui est une structure tout à fait originale.

Le Village est un lieu de vie où l’on accueille un public fragile et en grande difficulté. Il dispose d’atouts majeurs tels qu’offrir sur un même lieu de l’hébergement et du logement associés à des activités de production : l’atelier maraîchage qui emploie en tout une vingtaine de personnes et propose à ses adhérents des paniers de légumes frais, cultivés de manière biologique et la fabrication de briques en terre crue. Avec la Maison Commune, le Village a ouvert un second lieu qui fonctionne en accueil de jour (thé, café, écoute, douche, machine à laver, sèche-linge et bagagerie). Le but serait que ce lieu devienne une maison où l’on puisse briser une situation d’isolement et où l’on se sente bien. Certains résidents du village participent à l’aménagement de la Maison Commune par un chantier solidaire et écologique.

Le règlement et le fonctionnement prennent en compte la grande diversité des publics accueillis et leur problématique afin de retrouver les conditions de la sociabilité. Les rencontres quotidiennes permanentes entre les personnes accueillies : ouvriers sur les chantiers, résidents, équipe des permanents et plus irrégulièrement : partenaires, anciens résidents, membres du CA, visiteurs … rendent ce lieu bien vivant et convivial. Ce n’est pas une micro société mais un espace d’échanges permettant une vraie valorisation de chacun. Il évite les principaux écueils que sont le repli sur soi et le sentiment de stigmatisation… Et… ça fonctionne !

En ce qui nous concerne, nous tenons un «vestiaire» de vêtements d’occasion, remis en état et présentés «façon boutique». Nous avons constaté que l’aspect commercial est très vite passé au second plan pour nos nombreux «clients». La plupart viennent maintenant ici surtout pour un bonjour, un sourire et… trouver des oreilles attentives. Ces échanges reposent sur un véritable partage, nous donnons, sans doute, mais nous recevons encore plus.

De nombreuses femmes isolées socialement, voire linguistiquement nous disent venir chez nous parce qu’elles y trouvent un espace où racisme et xénophobie sont absents et que c’est leur seule sortie, leur bouffée d’oxygène. Une femme apporte du pain marocain, une autre des pâtisseries, il y a même un homme réduit à vivre dans sa voiture qui nous donne des vêtements devenus trop petits.

A propos d’exclusion linguistique, nous ne pouvons qu’encore témoigner que la connaissance de l’occitan permet de communiquer avec certains migrants de pays latins, comme notamment cette catalane qui ne parle pas français et avec qui nous tenons des conversations émaillées de sacrés fou-rires ! Finalement les créateurs de la Maison Commune ont mis en application, sans en être conscients, les valeurs de la civilisation occitane classique «Convivéncia e paratge».

 

(1)     Coexistence, et jeu de mot sur « partatge » pour paratge, noblesse ; pris ici au sens éthique.

 

                                                              Bernadette Racouchot et Françoise Salice-Schmitt

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N°193 – François Alfonsi n’est plus le député européen de R&PS et de la Corse (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

C’est ce que nous lisons dans le dernier Arritti (29/05) qui fait une analyse lucide des conditions de cette campagne : un clip invisible dans le choix et la répartition des temps de parole, un résultat victime du vote populiste (28,8% contre 8,5) et de l’abstention en hausse. Situation rappelée par François Alfonsi dans son dernier éditorial : « (…)black-out total qui a étouffé dans l’œuf nos espoirs de réaliser un score significatif sur le continent. Nous avons dû nous contenter d’y tisser un réseau de contacts qui lui aussi s’est montré très motivé, mais qui n’a pas pu dégager un résultat électoral sortant de « l’épaisseur du trait », sauf ponctuellement, autour de candidats actifs, dans le Var- à Collobrières dans les Maures et dans le pays de Bandol-, (pays de Sud Ste-Baume plus exactement, ndlr) dans la vallée de la Roya en Alpes maritimes, à Orange dans le Vaucluse, ou encore autour de Joyeuse en Ardèche. Mais pour nos alliés, fédérés par Régions et Peuples Solidaires, la persévérance s’avèrera payante à terme.»

 

Le vote de la diaspora corse.

Nous espérions que la diaspora corse relève le gant et vote de façon significative pour notre candidat commun François Alfonsi. Si les résultats en Corse sont une réponse partielle (une partie des nationaliste n’a pas appelé à voter pour lui), force est de constater que la diaspora corse sur le continent s’est diluée dans les autres candidatures ou l’abstention. Nos amis corses de R&PS en conviendront, la dimension européenne et la revendication démocratique pour la prise en compte des territoires en tant que tels a été bel et bien ignorée. Notre travail commun d’explication et de terrain doit redoubler. Nous avons du pain sur la planche !

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N°193 – FR3, I A PRON ! Ou la « conscience professionnelle » de l’audio-visuel parisien (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

La façon scandaleuse dont se déroule la campagne pour les Européennes est à l’avenant du système audio-visuel français: pour d’autres élections, la campagne officielle commence plusieurs semaines avant le scrutin, de façon à ce que les électeurs aient le temps de s’y intéresser. De plus, il n’y a aucune occasion pour les candidats des petites listes de présenter leur programme dans les médias, les « spots » sont diffusés à des horaires où personne ne les voit ; France 3 National ne trouve rien de mieux que d’inviter Marine Le Pen à son magazine politique du dimanche midi (18 mai) comme si les médias ne lui faisaient déjà pas assez de publicité. Le FN pourra se targuer d’être le premier parti de France, c’est normal qu’on invite sa représentante ! Pour le moins curieuse cette « anticipation professionnelle » ?

Même conscience professionnelle sur Radio Bleu : une journaliste  disait que les médias avaient peu relayé la campagne (il y aurait d’ailleurs des protestations officielles) mais qu’on devait les comprendre parce qu’ils ne voulaient pas lasser les spectateurs, avec une campagne où il va y avoir  60 % d’abstentions; cette journaliste aurait pu remarquer que si les médias relayaient mieux la campagne, il y aurait moins d’abstentions!

Bref, à part quelques courts reportages qui ont permis à Larrouturou de faire entendre une autre voix, il n’y a de place dans les médias que pour les anti-européens, souverainistes de droite et de gauche confondus… Et ces journalistes ne manquent pas de clamer que cette élection n’intéresse pas les électeurs, histoire d’enfoncer le clou, de déculpabiliser ceux qui n’ont pas envie d’aller voter ! Je passe sur cette journaliste qui s’obstinait à dire que les élections sont dans deux semaines, ce qui montre à quel point elle était concernée ; elle aurait pu comprendre que si les médias relayaient mieux la campagne, il y aurait eu peut-être moins d’abstentions !

Sylviane Franzetti

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N°193 – Analisi dei resultats deis elecciens europencas au niveu regionau (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Vaquì çai-sota, d’elements d’analisi sus lo comportament de la regien Provença-Aups CA (e non pas sus la circonscripcien «sud-est») dins les elecciens europencas. Aquesta chausida dins l’amira de se projetar sus les elecciens regionalas que vènon.

 

I – Evolutions par rapport à celles de 2009

 

On peut tout d’abord noter que le nombre de voix exprimées a progressé avec 197407 voix supplémentaires.

Les partis gagnants sont dans l’ordre décroissant le FN, le Modem/UDI, le front de gauche.

Les partis perdants sont dans l’ordre décroissant EELV (et RPS), l’UMP et le PS.

En valeurs relatives, le FN triple quasiment son influence (en passant de 10,5 à 33 %) tandis qu’EELV s’écroule en perdant la moitié de son électorat (de 16,5 à 7,75 %).

L’UMP connait un recul spectaculaire en passant de 30,5 % à 23,5 % et le PS se tasse un peu plus en passant de 13,5 à 10,5 %.

A l’inverse, le Modem est le seul mouvement pro-européen à résister avec même une très légère progression de 0,5 %. Le FdG continue à mobiliser son électorat mais reste stable dans son influence (6,5 %) malgré un petit gain de voix.

 

II – Répartition par département

 

Le département de force du FN reste le 84 (36,5%) mais les progressions les plus spectaculaires se font dans les 2 départements ruraux où le FN quadruple son influence. Il persiste malgré tout un contraste entre les départements urbains et les ruraux où les scores sont environ 5 à 6 % inférieurs.

On peut noter que la mouvance de droite extrême (de Villiers) dans le 84 ne réédite pas sa performance de 2009 et on peut légitiment penser que cet électorat a été absorbé par le FN.

 

L’UMP est en gros recul partout et surtout dans le 83 avec une perte de 9,5 %. Deux hypothèses: soit non mobilisation, soit absorption de son électorat extrême par le FN (cette dernière hypothèse étant la plus probable).

 

Le PS qui était déjà assez faible, recule également partout de façon homogène et montre même une certaine résistance dans le 06 où il a probablement atteint son niveau d’étiage à 9 %.

 

EELV s’écroule complètement et paie sans doute son attitude de compromission et l’abandon de ses combats dans le gouvernement socialiste. Comme en 2009, il réalise sa meilleure performance dans le 05 où il passe de 20 à 12,5 %. Les habituelles barrières médiatiques et des raisons internes ne permettent pas à R&PS de faire des scores significatifs.

 

Le FdG connait des performances homogènes dans toute la région et conforte son assise dans le 04 (de 7,5 à 8,5 %).

 

Comme en 2009, c’est dans les départements ruraux que la gauche est la moins faible. Toutefois, le NPA ne réédite pas ses performances de 2009 (de 5,5 à 6 %) et visiblement cet électorat ne se reporte pas sur les listes progressistes.

 

Enfin, le Modem/UDI reste globalement stable partout; il a apparemment bien mobilisé son électorat et même un peu plus; on peut également penser que son électorat n’est pas aspiré par le vote FN.

 

 

III – Les dynamiques

 

Toutes ces dernières années, nous avons noté une participation insuffisante aux divers scrutins à l’exception de l’élection présidentielle (même si cette élection européenne a montré un recul de l’abstention). Ce qui est nouveau, c’est que le FN est dorénavant la force la plus importante parmi le peu de gens qui votent.

Cette double condition de faiblesse quantitative du vote et de la prépondérance du vote fasciste fait peser une grave menace sur la démocratie.

Elément agravant: la fulgurance de la progression du vote FN avec + 22,5 % en 5 ans.

 

Un peu de politique fiction maintenant: si l’on considère la dynamique de l’électorat entre 2009 et 2014, les résultats des régionales en 2010 et les habituels reports de voix, on peut estimer le résultat des élections régionales de 2016 (si toutefois elles ont lieu en 2016).

Au 2ème tour, le FN prendrait la région avec entre 45 et 46 %, loin devant la gauche avec entre 32 et 33 % et reléguant la droite à 23 % maximum.

 

IV – Que faire ?

 

Il faut absolument comprendre les raisons principales des citoyens qui ne votent pas ou qui ne s’emparent pas des possibilités de choix alternatifs qui leur sont proposées.

On voit classiquement avancer des raisons liées aux conditions matérielles et sociales. Pour ma part, elles ne me convainquent pas et je crois qu’il faut y voir des raisons bien plus profondes liées à la morale politique.

Mais n’ayant pas la science infuse, je propose la démarche suivante:

1) établir un questionnaire fermé (réponses par oui/non) avec 1 seule question ouverte (quelle autre changement vous ferait retourner voter?) afin de savoir ce qui ferait déplacer les gens pour voter.

2) le diffuser autour de nous et recueillir les réponses de manière anonyme.

3) exploiter les réponses

4) Se tourner vers tous les partenaires démocrates pour échanger avec eux et établir une plate-forme de pression pour faire évoluer les pouvoir exécutif et législatif.

 

Dans tous les cas, il y a urgence et moins de 2 ans pour que les dirigeants français réagissent.

 

Pascal Recotillet

Secrétaire adjoint de Région Provence.

 

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N°193 – Lo bilhet de Joan Pau Martin (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Ròcabruna dins son mirau

    Comme tous les villages des pays d’Oc, Roquebrune, petit village situé aux pieds des Maures, vivait encore dans les années soixante-dix de l’agriculture. Une véritable bascule s’est réalisée depuis 40 ans avec des bouleversements profonds : changement d’économie, explosion démographique -les « insèrtas »- en déplacement quotidien vers les agglomérations régionales, en recherche d’emplois tertiaires, perte de la langue. L’anonymat engendré par le mode de vie individualiste et consumériste a changé les relations que connaissaient nos communautés villageoises.

Ai pron sovent ausit dins de discutidas qu’ai emé de Rocabrunencs, « se lei vièlhs revenián, que pensarián dau Ròcabruna d’ara? »  En 1971, aviáu vint ans, lo vilatge se revilhava emé lei còps de martèu sus l’enclumi dau manescau, Sénher Penal. L’i aviá un anar-venir de tractors sus la rota despartamentala que partián dins lei bens. Quauqua ren m’aviá marcat a la debuta deis annadas setentas, d’insertas (1), coma disiá Joanòt Blangero, se planhèron que l’i aviá tròp de bruch quand lei paisans partián travalhar lèu de matin !

Pensi a una reflexien qu’un jorn, a l’escasença d’un filmatge per Vaqui (2), Joan Pèire Belmont aviá facha : « me soveni qu’a la debuta deis annadas setentas, Ròcabruna èra encara un vilatge paisan.» Lo vilatge viviá un pauc au ritme de l’escobilhier que ramassava lei bordilhas emé sa muela e son tombaréu. Mai çò qu’espantariá ara lo mai, es lo nombre de veituras, n’i a quasi de’n pertot, dins lei carrieras, sus lei plaças ! En 1943 Ròcabruna comptava un pauc mai de 2000 estatjans (2050), sabèm que l’i aviá 520 familhas d’agricultors (lo regime de Vichei l’i agradava de faire d’enquistas !). A la debuta deis annadas nonenta, Jacques Charonat escriviá dins un article (« De l’agriculture au tourisme, 1945-1990 ») pareissut dins una revista d’istòria locala (Lei Cronicas de SANTA CANDI) (3) que l’ i aviá pas mai de 191 agricultors en 1980. En quaranta ans lo vilatge a perdut mai de seissanta dau cent de sei paisans.

Fin finala, Ròcabruna es devengut una brava vilòta, es pus un vilatge, leis envans (lòtjas), que servián per l’agricultura, se son mudats en ostaus ! Un carcul qu’ai pron sovent entendut dins la boca de mon paire : « lo progrès a tuat l’òme ». Me siáu longtemps demandat çò que voliá dire, deviá pensar a la despartida dei cavaus e a l’arribada de vins e de fruchas forestieras qu’an fach despareisser lei pichòtei proprietats. Se parlava p’encara de mondialisacien !

Un sovenir d’enfança tòrna : ai vist un jorn quauqu’un se bandir per ramassar de bosas qu’aviá laissar un cavau que passava per carriera, simplament per metre dins son jardin. Despuei quauqueis annadas la comuna a fach installar de « Toutounets », çò que fasiá dire a quauqu’un : « siam pus dins un monde agricòla, mai dins un monde de la vila ».

Ròcabruna exportava sa frucha, lei paisans portavan lei caissas de pessegas, de melons, de rasins a un expeditor que lei mandava a Niça. En 2013, la cròta cooperativa dau vin fuguèt debastida per ne’n faire d’ostalàs ! Es un vilatge bastit au pè dei Mauras !  

                                                                                           

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1) Lei insèrtas èran lei novèus Ròcabrunencs, en francès les « néo-villageois ».

2) VAQUĺ, emissien filmada en 2006.

3) Un village dans la tourmente des années 40, Roquebrune, J-M GUILLON, csc, 1986.

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N°193 – Sensa Tèsta ! (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Abrité par les lambris dorés des palais de la république, droit dans les bottes d’un pouvoir centralisé et sans partage, le président Hollande continue sur sa lancée néolibérale de réduction austéritaire des déficits. Paradoxe ultime, il dit avoir entendu le message du peuple mais sans rien changer à des orientations sur lesquelles il n’a pas été élu et qui mène la gauche, à commencer par le PS, aux Sant Aliscamps ou, selon vos croyances, dans le plus profond des abîmes.

 

La colère liée à une pression fiscale très majoritairement tournée vers le remboursement de la dette des banquiers, l’avenir bouché d’une jeunesse sans logement et sans emploi, les inquiétudes d’un secteur public dont le modèle redistributif (de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins) et protecteur se délite chaque jour un peu plus, les interventions à contresens d’une Europe plus soucieuse d’équilibre monétaire ou de taille des concombres que de questions géostratégiques ou de programmes d’investissement en faveur de la transition écologique ont massivement tourné les urnes vers un vote extrême aussi nationaliste que sectaire.

Le débat sur l’Europe n’a pas eu lieu et c’est un refus de la politique menée par le pouvoir qui s’est massivement exprimé. Si cette colère est compréhensible on ne saurait rester sans réaction face aux moyens d’expression choisis par une part croissante de l’électorat qui s’exprime encore.

 EELV, qui dans le Sud-Est perd deux sièges de députés européens, paye la participation au gouvernement, les querelles internes, son refus de reconduire l’accord de 2009 avec Régions & Peuples Solidaires, ainsi que le départ de piliers comme Conh-Bendit ou encore l’éloignement d’intellectuels comme Larrouturou qui, avec l’émergence de Nouvelle Donne, les a privés de suffrages comme de dynamique.

Le Front de Gauche maintient ses positions mais ne « capitalise » pas une colère sociale, pourtant bien réelle. Il n’est pas en capacité de structurer une vraie alternative.

Nos résultats confirment, une fois de plus, les grandes difficultés du régionalisme politique, comme du fédéralisme, à vraiment émerger sur la scène publique. Deux facteurs en sont la cause : La faiblesse chronique de notre organisation qui n’est pas audible auprès du grand public et n’a pas de tête de pont médiatique sur le plan hexagonal d’une part, et les évolutions démographiques d’un territoire soumis à une très grande pression foncière. Les nouveaux arrivants sont hermétiques, voire hostiles, aux propositions d’un régionalisme politique qui s’exprime- et c’est conforme à son histoire comme en lien indestructible avec ses revendications-, dans une langue qu’ils perçoivent comme totalement étrangère.

La droite engluée dans les affaires et fortement divisée n’incarne pas non plus une nouvelle voie et force est de constater que le seul gagnant de ces élections européennes est l’extrême droite. Un FN dangereux mais aux portes du pouvoir d’Etat. Un pouvoir que le centralisme comme le vote majoritaire ont rendu absolu. Un FN dont le racisme est de moins en moins caché. Un FN qui veut sortir de l’Euro et de l’Europe (propositions qui pourraient bien dans une logique référendaire être majoritaires), ce qui produirait un strict enfermement géographique et engendrerait une crise économique et sociale majeure dont l’issue pourrait bien être la même que celle de la grande crise de 1929, à savoir la seconde guerre mondiale.

Face à l’autisme du pouvoir central comme à la triste réalité électorale de nos territoires, nous avons la responsabilité de réagir.

 

Même si le PS qui détient l’Etat avec une majorité dans les deux chambres, les régions et les départements aura gâché une formidable opportunité de changement de cap, notre devoir n’en est pas moins de lancer un appel à la plus grande union de la gauche, des écologistes, des régionalistes, des démocrates pour que notre région ne soit pas gérée demain par le clan Le Pen.

 

Oui, les élections régionales de 2015 ou 2016 seront de nouvelles élections intermédiaires. Non, la politique austéritaire, prétendument anti-chômage, les solutions croissantistes sur lesquelles le pouvoir, en dépit des coups de mentons de Manuel Valls ou de la méthode Hollande-Coué, ne porteront pas des réponses à la hauteur des besoins. Alors, les mêmes causes vont produire les mêmes effets et cela nous est insupportable !

Même si ce n’est pas, loin s’en faut, notre premier choix politique et parce que contrairement au pouvoir central nous ne sommes pas « Sensa Tèsta », nous plaidons pour le regroupement, dès le premier tour, pour faire barrage à l’extrême droite et enfin créer ces rassemblements alternatifs et citoyens capables de mener des politiques culturelles et sociales et ainsi faire renaître un espoir durable.

                                                                                              Hervé GUERRERA

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N°193 – Euròpa : lo camp dei refús (Lo Cebier 138)

Juin 18, 2014

Euròpa : lo  camp dei refús

     En seguida dei municipalas, lo FN a bandit son estrategia de dediabolizacion, en cèrca d’una tripolarisacion dei rapòrts dei fòrças. Escomessa capitada. Perduda per la senèstra devesida e una UMP cafida d’afaires (Bygmalion, la darriera) que tòrnan, a bèus uelhs vesents, darrier lo candidat Sarkosi de 2012… La nacionalisacion  deis eleccions europencas per de fòrças euroscepticas faguèt lo plen dei vòtes d’un refús popular e de l’anaurament de l’abstencion jamai vists dempuei de temps. Lo fons de comerci de la drecha extrèma – preferéncia nacionala, proteccionisme intelligent, securitarisme e anti-islamisme– a mascat tota campanha sus un projèct europenc de reviscolar.  A pas sachut lo governament anticipar sus de responsas d’actualitat que pausa l’estat de l’Euròpa mercantila (democratisacion dau fonccionament institucionau, federalisacion dei politicas socialas, recentratge sus lei territòris…). La classa politica s’es volontariament embarrada dins un faus debat sus lei qualitats dei candidats Schulz-Junker per la presidéncia de la Comission… Vaicí, la premiera part dau camps dau refús.

Lo governament a pas nimai anticipat sus l’auvari grandàs anonciat. S’es acontentat de dire que cambiariá pas ges de politica. Testarditge funèst, signe d’una intelligéncia politica dei grandas. Adonc, crisis sociala e politica en seguida d’una austeritat mantenguda, refús de tota alternativa, Hollande e sa còla contunhan de faire la politica de l’estruci : refús de tirar camin vèrs de filieras novèlas per d’emplecs duradís, refús d’entamenar tre ara una transicion energetica vèrs lei tecnologias novèlas, sosten a pena escondut ai partisans dau nuclear, posicion centrista sus lei gas de sistre.  E parlem pas dei questions institucionalas que fan d’aqueste país la vertadiera « excepcion culturala » per lo refús de sortir d’un centralisme anistoric dintre lo concèrt dei nacions… Vejaquí, siam dins l’autra part dau camp dau refús.

Dau ponch de vista de l’Istòria, maugrat sei diferéncias, l’una coma l’autra donan d’èr au passat.

Dins lo paisatge politic europenc, França es arribada premiera dei fòrças euroscepticas e antisocialas franc un pichòt vòte de resisténcia : pichòta vilhòla dins la nuech d’una Euròpa en crisi, lei país dau Sud (Grècia, Itàlia, Espanha, Portugau…) an mostrat que la bassacula dau Sud vèrs lo Nòrd podiá encar èstre en chancèla… Mai quant de camin de faire quand lei ressorsas economicas son diluidas dins la globalisacion dei mercats e la dominança dei multinacionalas ? Pasmens, Euròpa esta una necessitat per l’avenir dei generacions venentas e per nòstrei territòris. Una autra Euròpa, segur.

Gerard TAUTIL

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