Lo Cebier 130 – Métropole ?

Déc 18, 2012

  Les régionalistes n’ont jamais aimé les métropoles. D’abord parce qu’elles ne correspondent pas, du moins en général, à leurs « pais », qu’elles sont souvent inhumaines, ensuite parce qu’elles menacent, quand elles sont déclinées dans leur version libérale, les institutions régionales. Enfin parce que l’expérience métropolitaine que nous avons connue a tout pour inquiéter. En effet la métropole Nice-Côte d’Azur actuelle n’a guère de sens. Des gobies aux edelweiss, l‘Estropole a été une véritable annexion territoriale.

A l’inverse, celle envisagée sur Aix, Marseille, Aubagne, Fos, l’Etang de Berre, a du sens,  ou pourrait, sous condition, en avoir. Depuis toujours nous plaidons pour que ces villes se parlent. Parce que cet espace correspond aussi et c’est fondamental, à un bassin de vie. Les populations s’y déplacent pour travailler, pour habiter, pour consommer, se soigner… Seuls la pression citoyenne et le suffrage universel direct feront qu’on prendra à bras le corps les questions liées au transport, au logement, à l’emploi… Pour faire émerger une vraie vision de territoire et apporter des solutions adaptées, pour favoriser les contre-pouvoirs citoyens, la métropole est plus pertinente que les regroupements inter-communaux actuels. Mais ne nous y trompons pas : la future organisation métropolitaine Aix-Marseille-Aubagne-Etang de Berre-Fos-Salon n’a en rien vocation à concerner d’autres territoires. Nous avons suffisamment combattu la réforme territoriale de 2010 voulue par Nicolas Sarkozy pour refuser de plaquer des modèles sans les confronter aux réalités de terrain. En ce sens je préfèrerai la métropole aux regroupements intercommunaux actuels.

Rajoutons enfin, que vision unifiée ne signifie en rien vision unique. Les identités actuelles aixoises, aubagnaises, salonaises, marseillaises .., doivent être respectées et valorisées. Elles sont des facteurs de développement et d’épanouissement économique, écologique, social et culturel. La métropole comprend de nombreuses centralités et c’est un formidable atout. Elles sont à intégrer, en tant que telles, dans le modèle de gouvernance à mettre en place. Elles n’ont pas vocation à se dissoudre ni à disparaître. Elles fondent le caractère multipolaire tout à fait original de la métropole.

Les liens région – métropole provençale doivent être pensés. Hors de question de se lancer dans des transferts de compétence Région-Métropole. Pour autant si cette métropole nous permettait, pour la première fois, de supprimer un département, celui des Bouches-du-Rhône en l’occurrence, ce serait une vraie opportunité. En finir avec les départements est aussi une vieille revendication régionaliste. Le bassin de vie métropolitain représente 80% du département et 90% de sa population. Avec une métropole constituée, l’institution départementale des Bouches-du-Rhône n’aurait plus de sens. Il est vrai que le territoire d’Arles n’est pas concerné par la dynamique métropolitaine. Mais il ne l’est guère plus par les Bouches-du-Rhône, car il a visiblement un destin commun avec Nîmes et le Nord du Vaucluse.

Les liens entre les communautés de communes en place et la Région sont d’ores et déjà pour le moins problématiques. Donc sur la question de la métropole provençalo-marseillaise, et sur cette seule question, sous réserve qu’on affirme le rôle incontournable joué par l’institution régionale sur l’économique et l’aménagement du territoire ; sous réserve qu’on en confirme le caractère polycentrique, on peut être favorable à une métropole solidaire sur l’espace sus-cité. Une solidarité également à affirmer avec les territoires fournisseurs de ressources comme celle de l’eau.

Ce territoire « métropolitain » est socialement en grand danger comme l’est globalement la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et tout spécialement sa bande littorale provençale. Sur 100 quartiers pauvres en France, 25 sont dans notre région dont 23 à Marseille. Affirmer notre solidarité avec tous les espaces métropolitains me semble un devoir social d’une part, mais aussi un devoir global.

   Une société duale ne nous intéresse pas. Nous sommes totalement favorables aux mixités sociales, intergénérationnelles… La métropole peut être un moyen d’avancer vers cette société. Du reste ce cheval de bataille a été enfourché par des personnalités comme Philippe Langevin qui sont d’excellents connaisseurs de ce territoire. Un territoire qui s’enfonce dans le marasme avec des poches de vieux riches et de jeunes pauvres. Double marasme s’il en est.

Quand certains maires qui ont rapatrié la Taxe Professionnelle de Plan de Campagne, et les taxes qui s’en sont suivies, dans la Communauté du Pays d’Aix, alors que les Marseillais consomment dans cette zone commerciale, poussent des cris d’orfraie, on a du mal à les entendre. N’oublions pas qu’ils ont favorisé la politique antisociale, tout particulièrement sur le foncier et l’habitat, de Maryse Joissains. Je ne serai donc pas avec eux dans leur combat contre ce qu’ils appellent la « métropole marseillaise ».

La Métropole n’est pas que marseillaise, loin s’en faut. Pourtant Mistral voyait pour cette ville un destin particulier. Laissons-lui la parole : « La vilo de Marsiho emé si tres milo an de glori, si vaste port ounte li pavaioun de touti li nacioun se tocon e frairejon, emé soun gou meravihous que semblo lou mirau de la velo latino, Marsiho es apelado a devenir lou liame, lou fougau de la latineta e la capitalo de l’Emperi dou soulèu. »

Hervé GUERRERA

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Lo Cebier 130 – « Doble Zéro »

Déc 18, 2012

La crisi economica que gançalha lo monde liberau, « sistemica » coma se ditz ara, a d’efièchs despariers. A vista de nas, la scèna politica exagonala d’encuei es un teatre dei manòbras tuergas d’una drecha au sòu que cèrca son camin de Sant Jaume. Es tanben lo luec dei rescòntres improbables d’un electorat populari, dei classas mejanas e d’una senèstra elegida, fa siès mes, dins l’espèra d’una politica diferenta de la drecha. Degun pòu dire çò que se passarà deman, mai l’espectacle de la politica dau jorn a la jornada es dau jamai vist dempuei de temps ! Qu’es pas lo triple A reduch a dos qu’es en causa, lo charavari es enluec…entre dos ego passats de l’escarniment a l’escande de pelhaires. Per la drecha orfanèla, la guèrra dei pichonei caps es au paroxisme : resultats de la votacion refusats, sonada a referendom, creacion d’un grop filhonista independent au parlament e ultimatom de Sarkozy de quitar lo chaplàs. La totala, qué !

A senèstra, es pas mieus : la politica d’austeritat dau governament a monstrat fòrça compreneson per d’unei « colombs » e lo grand patronat. Sa politica repressiva (Auròra Martin,  Ròms, immigracion…) s’es calcada sus aquela de la drecha. Lei grandei trabalhs son pas arrestats (iter, EPR-nuclear, LGV…) maugrat lo deute. Pasmens, non pòt ignorar aqueste poder lei ciutats de la paurilha, leis usinas barradas, lo monde que tomban en dolilha. L’apogèu es dins la repression dau monde paisan en pais nantés. Lei « fòrças de l’òrdre » se liuran a de violéncias incrediblas en temps de patz còntra de manifestants pacifics en majoritat. Se lei paisans rebecan, es en causa de la consciéncia dau darrier combat (per 1% dei  paisans que fan lei badalhs !) contra sa disparicion.  Leiçon durassa que lei salons elisèus an de ressons ensordits dins lo Centre-Capitala.

Aquestei dos partits de la politica d’Amont s’acaptan la realitat sociala e leis enjuecs de deman per la planèta. Pasmens de solucions son possiblas per crear d’emplecs e respondre ais enjuecs climatics coma a la conversion socio-energetica. Semblan ignorar que leis aventuras fòrça mai dangeirosas son totjorn la resulta dei politicas de poder per eu. Tot aquò se fa a bèl esprèssi sens se rendre compte que lo FN es a l’agachon. Tot aquò sente coma un peis poirit. Siam dins lo doble zéro de la politica.

Gerard TAUTIL

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N°185 – Hybridations occitanes

Nov 19, 2012

Il est temps, à l’heure des crispations nationalistes, des intégrismes religieux de communiquer sur les relations Orient-Occident qui doivent s’appréhender sur le long terme à travers la présence d’intellectuels, d’artistes, de techniciens venant de l’autre rive et perpétuant ainsi une tradition multi-séculaire.

Notre époque demeure souvent marquée par l’actualité médiatique principalement factuelle nous faisant oublier la lente maturation des transformations, les permanences et les ruptures dans un espace-temps « long » s’opposant aujourd’hui au syndrome de l’immédiateté incarné par les nouvelles technologies.

Les analyses s’appuient presque uniquement sur ce temps médiatique. L’ouvrage « le choc des civilisations » [1]
et les différenciations au niveau des cultures qu’il induit ainsi que les nombreuses guerres en cours menées par les pays occidentaux contre des pays à majorité musulmane nous feraient oublier les contacts féconds, les hybridations réelles entre ce qu’il est convenu d’appeler l’Orient et l’Occident.

Devant le repli identitaire qui caractérise nombre de sociétés, l’uniformisation nord-américaine et la globalisation économique néolibérale, il semble indispensable de valoriser ces hybridations, ces mé-tissages tels que décrits par Edgar Morin [2] . Il s’avère que la culture occitane est héritière de la culture arabo-andalouse médiévale et a su synthétiser certaines influences pour constituer des hybridations.

Qui sait à ce jour que le Languedoc a été occupé pendant une cinquantaine d’année par les troupes arabo-berbères venant d’Espagne ? Les manuels scolaires uniformisés de Lille à Toulouse se focalisent plutôt sur la bataille de Poitiers et la prétendue victoire de Charles Martel contre les infidèles faisant fi de nombre d’éléments. Il est temps de déconstruire cette histoire « nationale » et d’embrasser l’histoire connectée défendue en particulier par Sanjay Subrahmanyam [3]
. Les contacts intellectuels, commerciaux perdurent pendant toute la période médiévale et nombreux sont les témoins de ces rencontres, de ces influences dans l’aire culturelle occitane. Il est donc temps, à l’heure des crispations nationalistes, des intégrismes religieux de communiquer sur une autre facette des relations Orient-Occident. Celles-ci doivent d’ailleurs s’appréhender sur le long terme à travers la présence d’intellectuels, d’artistes, de techniciens venant de l’autre rive et perpétuant ainsi une tradition multi-séculaire.

Le Languedoc et la Provence sarrasine

La Septimanie, territoire qui correspond à peu près aux frontières du Languedoc actuel, est occupée dans le courant du VIIIème siècle de notre ère et pendant une cinquantaine d’année, soit deux générations, par les troupes arabo-berbères venant d’Espagne. Narbonne, Arbuna en Arabe, semble être la capitale de cette province qui prolonge l’Andalousie [4]. Peu de vestiges attestent de cette présence hormis des sceaux découverts sur le site de Château-Roussillon à côté de Perpignan mentionnant l’existence d’Arbuna [5]. Les traces de cette présence sont ténues mais bien réelles.

Même s’il ne faut pas les déconsidérer, la bataille de Poitiers est plutôt le fruit de l’arrêt d’une razzia tandis que la victoire des rois francs à Sigean en 737 inflige une défaite aux troupes arabo-berbères stationnées dans la région. Il faudra tout de même attendre encore une vingtaine d’années pour que Narbonne tombe dans l’escarcelle franque et peut-être plus encore pour que le Roussillon puis la Catalogne espagnole soient conquises.

Toutefois, la culture arabo-andalouse perdure et prospère pendant plusieurs siècles de l’autre côté des Pyrénées. Elle donne naissance à une civilisation raffinée où musulmans, juifs et chrétiens utilisent l’Arabe pour diffuser leur culture commune. Cette proximité géographique avec l’Occitanie engendre des influences, des contacts sur bien des plans pendant la période médiévale.

On retrouve en outre des traces d’une présence arabo-berbère en Provence autour du Xe siècle. La tradition fixe un établissement mu-ulman à la Garde-Freinet près de Saint-Tropez. Les sources provenant des géographes arabes confirment l’existence de cet établissement sans pour autant donner des indications pour pouvoir le localiser précisément. Si les fouilles archéologiques réalisées sur place n’ont rien donné, quatre épaves « sarrasines » datées du Xème siècle ont été mises au jour grâce à des fouilles sous-marines sur le littoral entre Marseille et Saint-Tropez. Le mobilier abondant découvert semble légitimer l’existence d’un comptoir dans l’arrièrepays varois [6].

De cette présence arabo-berbère dans le sud de la France pendant le Haut Moyen-âge, le programme d’histoire nationalisé et faisant fi des spécificités locales ne dit rien ou presque. Il y a pourtant une mémoire à réhabiliter dans nos terres occitanes.

Les influences médiévales diverses

C’est surtout la période s’étalant du XIe au XIIIe siècle qui voit les influences liées à la culture arabe se diffuser en Europe et tout particulièrement à travers la culture occitane. Cette période est marquée par un essor du commerce méditer-ranéen, des villes, des universités et génère des échanges féconds entre les deux rives. Ces relations commerciales sont attestées par la présence de nombreuses monnaies almoravides et almohades du XIIème siècle retrouvées dans le grand sud-ouest [7]. Un trésor, composé de 49 dinars en or frappés au Maghreb et en Espagne musulmane, a ainsi été découvert à Aurillac étayant l’hypothèse de liens commerciaux entre la cité géraldienne et l’Espagne en partie musulmane [8]. Pendant cette période, Montpellier, Narbonne et Marseille ouvrent des comptoirs commerciaux à Tunis, Ceuta, Oran, Tlemcen.

Les Juifs séfarades circulent à travers la Méditerranée et véhiculent les idées, les technologies de l’aire arabo-musulmane, à l’image de la famille des Tibbonides, établie dans le Languedoc, qui traduit les œuvres d’Averroès en Hébreu [9]. Montpellier accueille une communauté juive arabophone mais aussi probablement une communauté musulmane comme l’attestent la découverte de deux stèles et des sources écrites mentionnant leur présence sous Guilhem V [10].

Médecins, commerçants, intellectuels souvent de confession juive mais de culture islamique peuplent le Languedoc et la Provence. Le quartier des potiers de la Sainte-Barbe de Marseille hérite d’un four de technologie musulmane du XIIème siècle similaire à ceux que possèdent Cordoue ou Samarkand [11] .

Dans le cadre de tous ces échanges fructueux, la langue occi-tane assimile de nombreux mots issus de l’Arabe et les recherches des linguistes dans ce domaine sont encore loin d’être terminées [12]. Tout comme le Castillan, la langue d’Oc se pare de plusieurs mots dont l’étymologie ne trompe pas. C’est là un premier exemple de métissage.

C’est également les troubadours qui puisent leur inspiration dans cette culture arabo-andalouse. Le mot occitan trobar qui a donné trobador aurait selon certains spécialistes une origine arabe [13]. C’est au XIIème siècle qu’apparaissent les premiers troubadours au moment de la première croisade et leur art, la fin’amor aurait des origines arabes selon plusieurs spécialistes [14]. Les poètes andalous du XIème siècle comme Ibn Hazm se font les défenseurs de l’amour courtois. Ce style semble franchir les Pyrénées pour inspirer les aèdes du Midi de la France.

Le cassoulet, qu’il soit de Toulouse, Castelnaudary ou Carcassonne, aurait également des origines arabo-berbères. C’est dans tous les cas ce que laisse entendre un des plus anciens livre de cuisine rédigé au XIVème siècle et diffusé au XVème, à savoir le Viandier de Taillevent. Cet ouvrage décrit recette de ragoût de mouton aux fèves provenant vraisemblablement du monde arabe [15]. Voilà un bel exemple d’une permanence gastronomique et culturelle tordant le cou aux fantasmes actuels du choc des cultures.

Développements actuels

Les médecins, chercheurs, intellectuels de culture arabo-berbère qui peuplaient déjà les villes occitanes médiévales font à ce jour vivre les hôpitaux, les centres de recherche des grandes entreprises ou encore les universités des régions occitanes. Toulouse est à ce titre un bon exemple de cet apport culturel, social et économique né de ces mouvements migratoires. La capitale occitane perpétue la tradition des troubadours qui chantaient l’amour courtois à travers des groupes de musique mélangeant les sons et les langues des deux rives, à l’image du groupe Zebda. Les technologies de nos Airbus sont conçues par des équipes constituées notamment d’ingénieurs originaires d’horizons orientaux.

Gageons que des programmes Erasmus étendus à l’Euroméditerranée seront en mesure de perpétuer les échanges intellectuels de jadis. Occitans d’hier et d’aujourd’hui doivent donc se retrouver dans une culture ouverte aux influences extérieures et constituées d’emprunts, d’hybridations afin de lutter contre toute tentative de repli. La créativité contemporaine ne peut que se baser sur ce passé riche d’apports extérieurs afin de constituer un tremplin pour l’avenir.

Il semble nécessaire de déconstruire des représentations qui ont la vie dure notamment grâce à une politique éducative prenant en compte l’histoire locale pour mieux appréhender les enjeux globaux contemporains.

Marc Terrisse

[1] 1. Huntington, Samuel, 2007, Le choc des civilisations, Odile Jacob, Paris

[2] 2. Morin, Edgar, La voie, 2010,

[3] 3. Sanjay Subrahmanyam est un historien d’origine indienne qui enseigne actuellement à l’Université de Californie de Los Angeles. C’est un des promoteurs de l’Histoire connectée, mouvement scientifique qui a trait à l’étude et à la compréhension des phénomènes transnationaux non seulement politiques mais aussi économiques, culturels, scientifiques.

[4] 4. Sénac, Philippe, 2000, Présence musulmane en Languedoc, réalités et vestiges, in Islam et chrétiens du Midi, Cahier de Fanjeaux n°18, Privat, Toulouse, p. 43-57

[5] 5. Marichal, Rémy et Sénac Philippe, Sceaux arabes, Ruscino et la conquête musulmane, L’Archéologue n°112, Fév-Mars 201, p. 49-51

[6] 6. Sénac, Philippe, 1990, Note sur le Fraxinet des Maures, in Annales du Sud-Est varois, Tome XV, p. 19-23

[7] 7. Duplessy,Jean, 1956, La circulation des monnaies arabes en Europe occidentale du VIIIe au XIIIe siècle, Revue Numismatique, Paris

[8] 8. Un trésor dans le quartier d’Aurinques à Aurillac : 49 dinars en or frappés aux XIe et XIIe siècles, La Montagne, 26 février 1988

[9] 9. Fenton, Paul, 2006, Le rôle des traducteurs juifs dans la transmission du savoir arabe, in Histoire de l’Islam et des musulmans en France, Albin Michel, Paris, p. 240-241

[10] 10. Jomier, Jacques, 2000, Note sur les stèles funéraires arabes de Montpellier, in Cahier de Fanjeaux n°18, Privat, Toulouse, p. 62-63

[11] 11. Marchesi, Henri, Thiriot, Jacques et Vallauri, Lucy, Le bourg médiéval des potiers : un échange culturel en Méditerranée, in Archeologia n°290, Mai 1993, p. 29-30

[12] 12. Ricketts, Peter, 2006, L’influence de la culture arabe sur le lexique de l’ancien Occitan, in Dominique Billy ,François Clément, Annie Combes, (Dir), L’espace lyrique méditerranéen au Moyen Âge, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, p.291-295

[13] 13. Menocal, María Rosa, 1990, The Arabic role in medieval literary history : a forgotten heritage, University of Pennsylvania Press, Philadelphie etLemay, Richard, 1966, À propos de l’origine arabe de l’art des troubadours, Annales. Économies, sociétés, civilisations, vol. 21, n°5, p. 991

[14] 14. Arié, Rachel, 1985, Ibn Hazm et l’amour courtois, in Revue de l’Occident musulman et de la Méditerranée, Aix en Provence, p. 76

[15] 15. Aebischer, Paul, 1991, Le Viandier de Guillaume Tirel dit Taillevent, Lehoucq, Lille

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N°185 – Letra de Catalonha

Nov 19, 2012

Chers amis occitans,

Aujourd’hui, 11 novembre 2 01 2, les prévis ions pour les prochaines élections en Catalogne donnent à CIU (Conv erg ència i Unió) parti de droite nationaliste la majorité abs o-lue.

Oui, ils vont passer un pacte sans doute avec Esquerra Republi-cana, mais pas grand-chose ne changera pour la Ca talogne. Le gouver nement central de Madrid devra justifier encore l’emploi de l’argent que la Ca talogne donne et qui ensuite nous es t rever sé.

Voici le vra i problème ! Il y aura eu beaucoup de bruit pour pas grand-chose, vous s ouvenez vous de J ordi Pujol, ancien Président de la Generalitat ? Sa stratégie était la même : avant les élec tions, il faut at taquer Madrid, après on pacte avec eux. Sauf Maragall (PSC) Parti Socia-liste de la Catalogne, c’est toujours CIU qui a gouverné en Catalogne.

Il paraît que nous serions en mesure de rester à l’Union Européenne en tant qu’État, mais la Constitution espagnole signée par Jordi Pujol (CIU) ne permet pas la séparation. Il faudrait changer la Constitution espagnole et à cet effet elle a été complètement blindée pour éviter ça, la séparation. Oui, nous voudrions un peu plus de notre argent qui sert à payer beau-coup d’aides pour des villages en-tiers qui travaillent au noir, des aéroports sans avions et des gar es de TGV sans tra ins , beaucoup de combines politiques.

Notre  » cri  » indépendantiste aura s ervi à mani-f es ter notr e mécontentement pour les excès et vols et malversation de fonds. Il était temps qu’on commence à se plaindre.

Mais le nat iona lisme (CIU) gouverne en ma jorité depuis long temps, pourquoi ils n’ont pas fait ça plustôt?On verra le 25 novembre, en ce qui me concerne, ce qui me plait , c’est tout ce monde, pas ca talan d’origine, de parents du Sud de l’Espagne et Sud américains ou Pakistanais, Marocains, que nous , les Ca ta lans avons su intégrer sans difficultés qui ont des noms de famille pas catalans du tout , et qui parlent en moyenne quatre langues , parfa itement b ilingues en c atalan et qui manifestent avec le peu de Catalans d’origine qui restent en Catalogne, en fav eur d’une Ca ta logne Indépendante !

Pour moi, c ’es t ça la v ictoir e de la Catalogne, ter re d’a ccueil et d’assimilation.

Malgré les mauvaises langues…

Antonia Nina Segura Terradas

Historienne de l’Université d’Histoire de Barcelona

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N°185 – Las regions-nacion d’Euròpa

Nov 19, 2012

L’actualitat europenca es estadamarcada per la pujada de na cionalismes « r e g i o n a l s » dins diferents estats de l’Union Europenca.

Catalunya, Vlaanderen, Alba…

Lo 11 de setembre, a Barcelona, los catalans recampèron dos milions de personas (segon los organizators) per demandar l’independéncia de Catalonha. Es estat un vertadier tèrratremol de l’autre costat dels Pireneus ! Madrid refusèt en seguida de negociar un pacte budgetari ambe la Catalonha, puèi lo governament catalan decidiguèt de convocar los electors al mes de novembre.

La tension es montada, e la dreita espanhòla comença de parlar d’una intervencion militara se per cas… En Belgica, lo 14 d’octobre se debanavan d’eleccions municipalas. Lo partit nacionalista flamenc lo NVA ganhèt aquelas eleccions, e son president Bart de Wever es vengut conse de la ciutat d’Anvers. Tre sa declaracion de victòria ensagèt de balhar una dimension nacionala a sa victòria en demandant una dubertura de negociacions sus l’indepéndéncia de las Flandras. Lo primièr ministre socialista de Belgica refusèt, mas podrà pas evitar longtemps aquel debat. L’endeman lo 15 d’octobre son los escosseses que signèron un acòrdi ambe David Cameron primièr ministre britanic, prevesent l’organizacion d’un referendum sus l’independéncia d’Escòcia a l’auton de 2014 !

Una interpelacion d’Euròpa

Aquelas tres regions an ja un es tatut d’autonomia important , qu’an pas quita t de des volopar dempuèi d’annadas. Son de regions puslèu r icas , b ailejadas per de partits de dreita que s’apièjan sus un nacionalisme popular e democrat ic. Que siaga dins las urnas o per carrièras, es plan l’expression d’una volontat de massa que s’exprimís, sens recors a la violéncia. La crisi economica es segurament un element del r enf or timent d’aquelas reivindicacions, mas es pas la sola explicacion.

Plan de temps abans la crisi, i aviá ja un sentiment nacional catalan, flamenc, e escocés. Es pas possible de redusir aqueles eveniments a un r eplec sus se, nima i a un egoïsme de pòbles rics. Euròpa tota es interpelada. De qué i a exactament darrer aquel mot « i n d e p e n d é n c i a » ? Es qué vòlon abandonar l’Union Europenca ? Cossí respondre a la demanda dels pòbles que remeton en causa las institucions actualas, sens destrusir tot çò bastit ? Malurosament dempuèi las annadas 70 la bastison europenca es sonque tecnica e quitament tecnocratica !

Lo ciutadan de basa compren pas l’interés de l’Euròpa : de règlas f inancièra s, de tr actats complicats, de negociacions obscuras , d’elegits europèus quas i invisibles… E sustot una abséncia completa d’estrategia clara, zeròdiscors positiu sus Euròpa… Conseq u é n c i a : un sobeiranisme ant ieuropèu s’es installat tant a l’esquèrra coma a dreita.

Lo besonh d’Euròpa

Avèm çaquelà besonh d’Euròp a ! La nòstra moneda, l’eurò, es fragilizada per l’abséncia de govern economic europenc. Cada Estat n’es encara a cercar de solucion solet dins son canton. Una Catalonha o una Flandra independentas mas tanben endeutadas, serián lèu en dificultat financièra.

Mas es pas tot, la r ecèrca scient ifica es una clau de competitivitat e de progrès : aquí tanben fa besonh de recampar los cercaires e los mejans europèus (espaci, bio tecnologias…) per se daissar pas despassar per la concurréncia.

La capitada d’Airbus montra lo camin de seguir. Puèi enfin la defensa militara e la preservacion d’una vertadièra independénc ia nos impausa de c ooperar per téner pe fàcia als gigants que son ara de talha continentala (EU, China, Russia…). L’exemple del « R a f a l e », avion militar francés, que digun ne vòl pas es patetic ! Caldriá montar de projèctes militars comuns al nivèl europèu per assegurar una melhora qualitat e un mercat mai important.

Pel federalisme

Mas c ossí fa r per pr ene en compte a l’encòp la volontat populara d’obténer son independéncia, lo pes istoric dels Estats, e la necessitat de cooperacion europenca ? Un sol mot ven a l’esperit : FEDERAL I S M E !

Auretz proba blament remarcat qu’aquel mot qu’èra tabó dins los mediàs franchimands i a pas gaire, s’ausís de mai en mai. Òc, lo federalisme es lo mejan polit ic de renfort ir l’union dels europèus, tot en mantenent regionalament de responsabilitats importantas, sens doblidar los Estats. Mas nos cal inventar un federalisme de tres nivèls : lo nivèl regional, lo nivèl estatal, e lo nivèl europenc.

Es una condicion indefugibla per arribar a integrar lo besonh de libertat dels pòbles, preservar la diversitat linguistica e culturala, e preparar un avenidor de patz e de prosperitat. ~ Occitania e Euròpa ~ Occitania e Euròpa ~ Occitania e Euròpa ~ Occitania e Euròpa ~ Occitania e Euròp Serà tanben l’escasença per de regions coma Occitania de se desrevelhar, e de prene mai de responsabilita ts.

Mas aquela mena de federalisme existis pas encara. O cal imaginar, poriá per exemple foncionar ambe tres cambras : un parlament elegit a la proporcionala pels ciutadans, puèi un senat de representants de la s regions, e enfin una c omission dels representants dels Estats. Caldriá tanben acceptar l’idèa d’un vertadièr president de l’Euròpa, figura emblema t ica capab la d’inca rnar l’Union e de suscitar l’adesion dels europèus. A l’ora d’a ra , son los ca ps d’Es ta ts (ma i que ma i Angelà Merkel e François Hollande) que tenon las claus de l’Union Europenca.

Son eles que blòcan l’evolucion cap al federalisme. S’ausisson pas los messatges d’Escòcia, de Flandras e de Catalonha, se prepausan pas una responsa politica nov èla , podèm crentar plan de misèrias, e benlèu de guèrras.

Uc de Florentin, pichon vilatge europèu

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N°185 – Une quête de citoyenneté européenne

Nov 19, 2012

Nous avons le plaisir de publier ci-dessous un texte, véritable déclaration d’amour à l’Europe !
L’auteure réside près de Montauban et a commencé des études de droit à Toulouse. Elle a
décidé de participer à un concours organisé par l’Union Européenne et a remporté le premier
prix dans sa catégorie. Ce sont en fait vingt jeunes européens de vingt ans qui ont été
récompensés. Michel Barnier lui a remis son trophée fin octobre à Bruxelles (photo).

 

Il n’était pas prévu que je grandisse dans cette association d’États qu’est l’Union Européenne.

Si 1992 est l’année de la signature du traité de Maastricht, c’est aussi l’année où la guerre en Bosnie-Herzégovine s’est déclenchée. L’année de ma naissance, j’ai donc vu le pays multiculturel qui devait être celui de mes premiers pas voler en éclat et Sarajevo, la ville où j’ai vu le jour, s’embraser sous les flammes ; mais j’ai aussi vu cette construction européenne qui allait guider mes pas s’affirmer.

À tous ceux qui seraient sceptiques quant à ce projet, je leur souhaite de rencontrer un jour un passionné tel que l’est un professeur de droit européen dont j’ai eu la chance de suivre le cours. Si l’ensemble semble parfois un peu confus, l’UE reste l’un des plus beaux projets que les générations passées et présentes légueront aux générations futures.

Outre le désir de vaincre les conflits passés et de marquer de son empreinte à chaque minute notre vie quotidienne, l’UE ne peut que rendre les gens plus tolérants et compétents. Si certains pensent que l’UE les menace, je leur indiquerai qu’ils n’ont jamais été aussi bien protégés. Aux amoureux de l’occitan, je leur ferai remarquer que jamais leur langue régionale n’a été aussi acceptée.

À ceux qui ont peur de l’immigration, je leur dirai que l’intérêt porté a

ux différences finit par unir. À ceux qui râlent lorsque l’UE fournit des aides à des pays non-membres, sachez que les européens n’en sortent que grandis. Partager une culture, un savoir, c’est aussi là la richesse de l’UE. Se rapprocher, aussi. Je me sens comme chez moi en Espagne. Bien plus qu’avant d’avoir accueilli des Asturiens avec mon collège, bien plus qu’au temps où les pesetas rendaient mon porte-monnaie de petite fille très lourd, bien plus que quand les douaniers interrompaient mon périple. Oui, depuis bien longtemps, je me sens bien plus européenne que française.

Je me surprends souvent ressentant toutes les actualités des différents pays membres comme si cela se passait à l’autre bout de ma rue ; parce que quand Londres accueille les Jeux Olympiques, c’est une victoire pour l’UE ; parce que quand Jean Dujardin devient le premier acteur français à remporter un Oscar, c’est aussi un européen qui conquiert l’Amérique ; lorsqu’un tremblement de terre fait des centaines de morts en Italie et détruit des monuments historiques, c’est le patrimoine et le coeur de l’Europe qui sont touchés.

Mais parce que je viens d’un pays qui n’a pas survécu aux différences après un demi-siècle de multiculturalisme, je sais que cet équilibre est fragile. Je fais pour tant part ie de la génér ati on 9 2, confiante et consciente que l’Union fait la force, que les échanges rendent meilleur et que la mise en commun conduit vers le progrès.

Et je vais donc de ce pas prendre l’avion pour Prague où m’attend une année ERASMUS aux douces saveurs européennes, continuer ma quête de citoyenneté européenne à travers l’éducation.

Bérina Mulovic

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N°185 – Gardem lo Larzac !

Nov 19, 2012

Un nouveau Larzac ? En 2012 ? *

Vous n’y croyez pas ?

C’est pourtant ce qui se passe du côté de Notre- Dame-des-Landes, en Loire-Atlant ique où paysans, altermondialistes, ant i-capitalistes et écologistes se dressent contre le projet de grand aéroport du pays nantais qui doit voir le jour d’ici 2017. Cette a ffair e est emb léma tique de la période actuelle et du système dans lequel nous vivons. Il existe quatre aéroports dans cette région : à Nantes, Rennes, Angers et Saint-Nazaire.

Pourquoi un cinquième destiné à supplanter tous les autres ? Pour faire plaisir au méga groupe Vinci – concessionnaire de la future plateforme – qui truste déjà en France les grands parkings, les autoroutes, les aéroports ? Pour tester grandeur contrenature le financement public-privé très controversé car immensément c oûteux pour les générat ions à venir ?

Incohérent et irresponsable

L’avenir, ce projet ne le prend pas du tout en compte. Le futur aéroport s’étendra sur une zone de 1650 hectares dont 750 seront bitumés. Bocage saccagé, lande dévastée, forêt détruite et zones humides rayées de la carte : le bilan écologique est désastreux. « Incohérent et irresponsable », s’est élevée Gaëlle Rougier , conseillère r ég iona le EELV de la région Bretagne. En vain… Selon des chiffres publiés par le syndicat des Jeunes Agriculteurs, 26 m2 de terres agricoles disparaiss ent chaque seconde dans notre beau pays qui, tous les sept ans, sacrifie l’équivalent d’un département de zones cultivables.

Il faudra bien un jour siffler la fin de ce match couperet. On a pu mesurer, il y a peu, avec la mini-tornade qui s’est abattue sur Plan-de-Campagne dans la région marseillaise, les c ons équences drama tiques du b étonna ge.

À Notre-Dame- des- Landes, sont visées des terres majoritairement constituées de « z o n e s humides à la biodiversité exceptionnelle et au pouvoir drainant irremplaçable », a fait valoir de son côté le mouvement transparti Utopia qui rassemble socialistes, écologistes, altermondialistes et adhérents du Part i de gauche. En v ain, encore… Et les territoires ? Mais Notre-Dame-des-Landes ne pose pas qu’un problème écologique.

La question de la vocat ion des territoires est ici clairement énoncée. Dans la France d’aujourd’hui et de demain, on ne devrait pas faire n’importe quoi n’importe où. La question des équilibres aussi : la décentralisation n’a pas encore apporté la preuve incontestable qu’une équité règne entre les territoires qui, dans leur diversité, composent notre pays.

N’est-ce pas ce qu’a voulu démontrer le maire écologiste de Sevran, en région parisienne, lor s de sa grève de la faim ? Comment l’Ilede- France, l’une des zones d’activités les plus riches d’Europe, traitet- elle ses villes pauvres, ses cités et ses banlieues ? Comment nos décideurs voient-ils l’avenir du monde rural qui se désertifie quand il n’est pas littéralement ha ppé pa r les concentrations urbaines ? Les promoteur s du projet nantais sont sourds à ces problèmes et aux avertiss ements venus de toutes parts. À l’image de l’actuel Premier ministre qui, très attaché à ce dossier qu’il a porté en tant que maire de Nantes, s’arcboute, clame haut et fort que l’aéroport se fera « coûte que coûte ». Il sera même l’un des seuls à sur vivre à la rigueur budgétaire imposée par la situat ion économique du pay s.

Ayrault aura son « ayraulport ». Le Premier ministre est même resté de marbre face au message de Patrick Warin, ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations et camarade de promotion de François Hollande à l’Ena, qui l’a prévenu : « Vous êt es face à un nouveau Larzac ! ». Un nouveau Larzac ? Dix ans : il aura fallu dix ans de luttes non-violentes pour sauver le Larzac qui, par décision unilatérale du pouvoir de l’époque, était condamné à devenir un terrain de jeu pour militaires, au mépris des paysans et des populations autochtones . Dix ans, c’est long. Mais l’État qui tablait sur l’usure des opposants, s’est cassé le nez.

En 1981, nouvellement élu à l’Elysée, François Mitterrand avait la sagesse d’enterrer le projet. Le pa ssage en forc e av ait échoué. Et sur le Larzac est né l’esprit de résistance au système capita liste et néolib ér al qui anime aujour d’hui bon nombre d’entre nous. « Gardem lo Larzac » e son esperit ! Jean-Marc Ayrault, qui n’a pas hés ité à se renier sur la TVA – l’impôt le plus injuste qui soit -, ferait bien d’écouter ses camarades et d’ôter ses oeillères. On gagne toujours à méditer les leçons du passé.

Car le combat pour le bocage de Notre-Dame-des-Landes pourrait avoir des répercussions… bien au-delà du pays nantais !

Serge Bonnery

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N°185 – Bracas

Nov 19, 2012

• Lo senhal :

Pel ministre Va lls que vòl pas par la r ca ta lan a Barcelona, que contunha l’expulsion dels Ròms, que s ’opausa pas a l’extradicion d’Auròra Martin, que denóncia los manifestants de Nòstra-Dama-de-las- Landas (« un quist », çò ditz). De dreita o d’esquèrra, un Ministre de l’Interior es totjorn un super-flic. • Omofobia e catarisme « Al començament dins l’òrt d’Eden, Adam s’acoblèt pas amb Adam e Èva amb Èva… Autrament, seriam pas aquí. Lo tsunami (del maridatge omosexual) poiriá menar nòstra civilizacion ja plan destorbada a una disparicion devastatritz. La bossòla vira canturla. Per manténer la coësion de la familha, cellula de basa de la societat, lo Rei Sant Loís foguèt oblijat de combatre l’eretgia catara que preconizava cò dels Perfièits lo celibat e lo refús de la procreacion. » Aquí çò que pensa e ditz lo comte de París : sens comentaris.

 

• Premiats

Sèm plan contents d’èsser estat nomenats pel prèmi Nobèl de la patz. Vertat qu’Euròpa balha un polit exemple per sa linha clara sus sas intervencions (Libia, Afganistan, Iraq… ) o sas non-intervencions (Pa lestina, Siria. ..) o la resolucion dels conflictes intèrnes (Bosnia…). La patz demòra un ideal e las palombas blancas son totjorn un pauc grisas. * Prudéncia Los responsables del site de Fukushima an reconegut qu’avián pas atirat l’atencion suls riscs possibles per pas menar a trabalhs de consolidacion cars o a la tampadura çò qu’auriá mes en causa l’emplec (e lors beneficis). Un brave calcul positiu, non ? * Amor « J’aime la France, j’aime sa langue… », aquò es lo discors del Primièr ministre davant l’Ama ssa da nacionala a la debuta de julh. L’ancian cònsol de Naoned a jamai ausit parlar en breton ?

 

• Fin del monde

Volètz ganhar de moneda ? A Bugarach (Aude), ont la fin del monde es anonciada pel 21 de decembre, l’an passat se vendiá pèiras del puèg a 2500 èuros lo quilò. Ongan, la loca cion d’una cramb a vos pòt costar 1 5 0 0 € ! Vivèm una epòca formidabla ! Mas lo Prefècte d’Aude a decidit d’interdire l’accès al vilatge lo jorn « fatal » !

 

• Gas de sistre :

An dit de non al gas de sistre. Mas semblariá que pensèsson de òc ! Vigilància…

 

•Euskadi :

Amb lo 65% de las voses e pas luènh de 70% dels sètis al parlament de Gasteiz, los nacionalistas an ganhat la s eleccions dins la Comunitat Autonòma Basca d’Euskadi. Lo Partit Nacionalista Basc se ganha la primièra plaça en voses e en sètis e lo partit independentista Bildu se tròba a la segonda. Daissan atal plan luènh darrièr lo Partit Socialista e lo Partit Popular.

 

 

* Euskadi-nòrd :

Lo refús de Marilyse Lebranchu de se prononciar sus una collectivitat pròpia al País Basc nòrd mòstra que lo poder socialista a pas lo coratge de s’opausar als centralizators e recentralizators de tota mena. La ministra ditz qu’a pas de « solucion institucionala ». Li caldriá benlèu trapar una solucion politica.

 

* Regionalizacion ?

Dins un comunicat, David Grosclaude, conselhièr regional del Partit Occitan en Aquitània, escriu fàcia a las mesuras pels territòris envisatjadas pel governament : « Caldriá parlar dels mòdes a venir d’escrutin. La proporcionala raja pas de sorga al punt d’inventar binòmes pels despartaments (un òme / una femna) per elegir los conselhièrs generals. Quant a la fiscalitat de las regions, aquela risca de demorar magra, caitiva e ineficaça. De quinas competéncias alarguidas e de quins budgèts enauçats se podrián prevaler las regions, dins un encastre despartamentalista que cambiariá pas e fàcia als diverses nivèls administratius d’ara mantenguts, benlèu renforçats per d’unes ? Totes los que sómian de decentralizacion auràn un revelh dificile se lo govern fa pas de vertadièras causidas. La region es la collectivitat a la mesura de l’Euròpa e dels enjòcs economics, ecologics, politics que nos confrontan. Decentralizar, regionalizar, b alhar de vertadièrs poders a las regions : n’avèm somiat mas es qu’anam trapar qualqu’un per o far vertadierament ? »

 

* Pichon batèu :

Lo ministre del Redreiçament se vestís amb un malhòt de marin. Audrey Pulvar lo daissa que vòl pas faire la ruscada. Es per prevenir del naufragi ?

 

* Lengas de França

La ministra de la Cultura e de la Comunicacion expliquèt, en responsa a una question d’un senator socialista, que « França metrà en òbra lo procediment de rat ifica cion de la Ca rta europenca de las lengas regionalas o minoritàrias ». Mas quora ? Deman o deman passat ? Una ratificacion que de tot biais seràpas grand causa sens lei e sens mejans.

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N°185 – 100% motivats !

Sep 19, 2012

Lo grope tolosenc Zebdà èraconvidat l’estiu passat al festenal occitan l’Estivada de Rodès.

Aquela programacion n’estonèt mai d’un que lo grope canta pas en lenga occitana. Pr’aquò lo ti tol de lor mai grand suc cès « tomber la chemise » s e m b l a plan un occi tani sme !

Seriá aquí un exemple d’ibridacion coma ne parla Marc Terisse dins son article (p…)? Avèm entrevistat Patrick Roux director del festenal sus aquela tematica plan sensibla.

Occitania : Per de qué programar Zebdà a l’Est ivada, fest enal occitan ?

Patrick Roux : Es Zebdà un grope occitan o pas ? De qué es un artiste occitan ? Es qualqu’un que canta en òc ? Es una persona que demòra sul territòri occitan ? Ieu vos vau dire francament, sabi pas ! Benlèu qu’es una necess itat de parlar d’aquò, de nos pausar la question de çò que balha la qualitat « d’occitan » a un artista… Sabètz, coneis si d’art is tas es tampilha ts « occitan » qu’an pas brica d’engatjament per la nòstra lenga e lo nòstre país ! Sabi pas se Zebdà es un grope occitan, mas i a un fum de rasons que me menèron a los convidar. E tre la debuta vòli precisar qu’a i causit l’autenticitat : pas question de demandar a Zebdà de cantar una cançon en occ itan juste per aquela serada. Voliái pas quicòm d’artificial, de placat… S’ai decidit de convidar Zebdà es mai que mai per de que sèm sus las meteissas valors. Son de monde engatjats, que denóncian las injustícias, que pensan que lo dreit del sòl es mai fòrt que lo dreit de la sang. Pensan tanben que las identitats culturalas se noirisson d’influéncias multiplas (eles se dison tanben occitans), son de construcc ions c omplexas . Sèm sus la meteissa linha : l’Estivada es 100% occitana e 100% motivada ! E puèi, i a una logic a, anna da aprèp annada : pel passat convidèrem Idir, e tanben Natachà Atlas. Pensi qu’Occitania a agut un accident de percors dins son istòria. Lo seu restacament a França ne faguèt un país del sud (lo país del solelh pels franceses del nòrd). Alara que de per abans èra un país del nòrd de la Mediterranèa, qu’agachava cap al sud. Agachem tornamai al s u d ! I son un fum de causas a descobrir.

— E los de Zebdà, de qué pensan del moviment occitan ?

— Coneissián lo festenal. Son de personas que sabon çò qu’es Occitania, s’interessan a la question occitana. An soscat a tot aquò !

— Es que d’eveniments coma aquel pòdon permetre d’evitar una guetoïzacion de la cultura ?

— Pensi que l’Estivada es lo contrari d’un guetò. Es un festenal mil i t a n t : l’assumissèm e mai encara 100% motivats !  o disèm ambe fiertat. Nòstra tòca es de far venir a l’Estivada de monde que son pas occitanistas. Subissèm encara los prejutjats de çò etiquetat « musica o cultura occitana ». Arribar a far venir de personas claufidas de representacions negativas, los trebolar, los far cambiar de vejaire, aquí l’escomesa de l’Estivada. Zeb dà a permés de fa r venir a l’Estivada un public que seriá pas vengut autrament. E a l’escasença an descobèrt lo grope Golamàs’k que jogava pel primièr còp davant tant de monde. Los de Golamàs’k balhèron lo melhor d’eles, son anats cercar al pus prigond d’eles per ofrir un concèrt de primièra que susprenguèt lo public ! En 2010, meteissa causa ambe lo Còr de la Plana que passèt just aprèp Idir : faguèron un concèrt de tria. L’Estivada es un festenal ambiciós que vòl parlar a tota la societat occitana. Assumissèm auèi de crear un debat e de far bolegar las linhas

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N°184 – Maintenant faut-il poser la question occitane autrement ?

Sep 19, 2012

Modestement, il faut d’abord sedire : combien sommes-nous à nous poser ce genre de question ?

Ensuite, reconnaître que nous n’avons pas de solution. La solution serait de la chercher ensemble. J’ajouterai enfin : je ne crois pas qu’il n’y ait qu’une seule réponse à la question posée. Il est important que demeurent des engagements pluriels.

La diversité de nos engagements est notre force mais l’insuffisance d’échanges sur le fond est notre faiblesse. Pire ! Cette insuffisance de critiques constructives et de solidarités actives… menace la transmission et laisse à penser que  » l’engagement occitaniste  » se limite à la défense de la langue alors que le champ d’activités réelles et potentielles va bien au delà et en deçà.

Langues et langage

1 – Bien sûr, la langue est l’épicentre de ce phénomène. Aujourd’hui encor e, c’est pour  » un servic e public de la langue  » que nous manifestons. Cependant il serait utile de creuser ce concept de langue. Depuis une douza ine d’années, Claude Sicre nous invite à le faire en mettant à contribution le ling uiste Henri Mesc honnic qui appelait à  » penser la langue « .  » Il vaudr ait mi eux parler de langues-cultures que de langues, pour mieux concevoir et préserver les valeurs qui se sont inventées en elles et dont elles sont porteuses – valeurs anthropologiques, artistiques, éthiques et politiques .  » (art. 11)  » Ces valeurs ne dépendent pas des langues comme langues. Mais l’histoire culturelle qui les y associe inévitablement ne permet pas à elleseule de reconnaître que ce sont les oeuvres et les luttes, parfois d’un très petit nombre d’individus contre leur propre collec tivité, qui font qu’on attribue à la langue ce qui s’ est fait en elle et parfois aussi, poétiqu-ment, contre elle. Dans le rejet des contemporains.  » (art. 20)  » …la défense des langues n’est pas dans la pensée de la langue, mais dans le lien qui en fait encore l’utopie de la pensée du langage, le lien entre langage, art, éthique et politique comme théorie d’ensemble…  » (art. 30)*

2 – À l’heure où l’impératif de sauver la langue est devenu exclusif, l’éclairage de Meschonnic a le mérite de rappeler les méandres par lesquels se joue sa survie. Il nous interroge sur notre présence dans ces méandres et le lien que nous établissons entre eux et la langue en question.

Quelques exemples :

Que vaudrait la langue que nous transmettons sans se poser la question sur la façon dont nous la transmettons pédagogiquement , dont nous la retraitons poétiquement, dont nous la rattachons au patrimoine culturel immatériel qui l’a enfantée, et également sur les raisons psychologiques qui font que nous la retrouvons (ou que nous l’accueillons) en nous, que nous l’ouvrons ou la fermons aux autres langues, que nous l’engageons ou pas dans le chantier du local et de l’universel ?

 » Pluralité culturelle et unité politique « 

1 –  » Il y a une autre voie : la meilleure. Pour la connaître, il suffit d’écouter le peuple français : il veut l ‘unit é poli tique et l a pluralité culturelle. « ** La formule de Claude Sicre est schématique mais elle résume ce que nous s ommes obligés de constater :  » la République française une et indivisible  » est une réalité complexe, enracinée dans l’Histoire de la Nation. Nous la rencontrons partout, dans la grandeur française (les droits de l’Homme) comme dans le  » mal français  » (les obstacles constitut ionnels, l’ostracisme des institutions…) mais aussi dans l’opinion naïve de ceux qui ne verront jamais dans nos oeuvres que des patoiseries au mieux nostalgiques, au pire handicapantes pour l’accès des jeunes à la langue de l’Emploi.

2 – Ce blocage est considérab le. Claude Sicre a raison de revenir sur la nécessité de convaincre la raison républicaine plutôt que de transgress er un tabou beaucoup plus pa thologique que ja cobin. Cependant, la brillante leçon d’Henri Meschonnic et de Claude Sicre doit-elle nous reconduire dans le giron de l’État -nation ou nous aider à tenir compte de sa réalité his tor ique sans nous dessaisir d’une autre réalité : l’incapacité des États-nations à assumer leurs responsabilités nationales à l’heure où les banques et les multi-nationales détiennent le destin de l’humanité et de la planète ?

3 – La question vaut le détour, d’autant que nous assistons à une surenc hèr e de  » polit ique  » , de  » citoyenneté « , de  » patriotisme « … sans que les surenchérisseurs se donnent la peine d’aller chercher à l’origine antique de ces mots des réalités autrement plus cyniques que les coups de trompette qu’à présent ils suscitent. Aujourd’hui, les sciences humaines sont en mesure de démontr er que la voie des  » Cités-nat ions  » ou des  » États – nations  » n’étaient pas un  » choix  » inéluctable et que 5 millénaires de bilan n’encouragent pas à leur prépotence.

4 – En leur nom, la raison d’État etla raison économique ont toujours éclips é les droits sociaux et les droits culturels, jusqu’au point de faire oublier aux mouvements sociaux et culturels actuels leurs premiers  » théoriciens « . Ces théoric iens n’a ppelaient -ils pas au  » nécessaire dépérissement du pouvoir politique  » pour que puissent progresser la démocratie du travail, la paix des peuples, la parité des sexes, l’égalité des langues et des cultures.. ? Cet te ankylos e de la pens ée sociale corporalise le syndicalisme à un point tel que les syndicats d’artistes français sont quasiment dans l’impossibilité intellectuelle d’intégrer la pluralité culturelle nat ionale dans leur ordinateur socioprofessionnel. Cette ankylose de la pensée  » politique  » électoralise à tel point les partis qu’ils sont dans l’impossibilité intellectuelle d’inventer d’autres solut ions que la voie  » privée  » (capitaliste) ou la voie  » publique  » (état-nationale).

Cet te ankylose de la pens ée  » ethno-culturelle  » mimétise à tel point les défenseurs des langues qu’ils sont dans l’impossibilité pratique de sortir des critères commerciaux ou inst itutionnels ou égocentrés : compétition, clientélisme, chauvinisme et massification.

Dépérissement du politique et réaffirmation du civilisationnel

Ma grande réserve sur  » le politique  » conteste le monopole qu’il a conquis durant 5000 ans d’Histoire, les dépendances sclérosantes qu’il a engendrées dans tous les domaines (y compris la gouvernance du  » moi  » psychologique et du  » nous  » culturel), puis son impuissance de fait. Depuis ses origines, le politique a fait de l’argent  » le nerf de la guerre  » mais à présent ni l’argent, 20 ni la guerre, ni la politique de l’argent et de la guerre n’ont le droit de demeurer les maîtres de l’Espace, du Temps et des Personnes.

Il y a entre l’ego, la langue et le pouvoir quelque chose que les meilleurs de nos révolutionnaires n’ont pas imaginé et qui pèse dangereusement sur l’avenir des sociétés. L’  » Oc citanie  » (espace de civilisation sans État) a été prise dans les remous du cycle infernal : progrès-crise-violences… Les quelques fois qu’elle a pu sortir la tête de l’eau (hormis l’apogée médiévale d’avant le Croisade), ce le fut sous l’impulsion de mouvements civilisat ionnels inter nat ionaux, tel le mouvement renaissantiste des XVI et XVIIèmes siècles (en consonance avec les événements nés de l’Humanisme, de la Réforme et de la Contre-réforme), tel le renouveau félibréen (en parallèle à l’éveil des nationalités européennes et de la première Révolution industrielle), tel l’occitanisme (en écho à la décolonisation du Tiers Monde et aux mouvements libertaires occidentaux).

En dehor s de ces périodes de trans gression,  » l’Occitanie  » est vouée à la Maintenance… et au bon vouloir des notables provinciaux, monarchistes ou républicains. Hors de ces périodes transgress ives,  » elle  » se replie sur elle-même, les uns sur la langue, les autres dans l’allégeance provinciale, les uns et les autres oubliant même le débat ouvert par les aînés les plus proches.. . En ce qui nous concerne : l’héritage des Lafont et Ca stan. Plus d’autonomie inst itutionnelle pour libérer le verbe occitan ? Plus de langage occitan pour libérer l’Occitanie profonde ? Plus de langue occitane pour la rendre à un peuple qui en a presque fait le deuil ?…

Appliquer la pluralité

On ne peut revendiquer la pluralité sans l’appliquer d’abord à nous-mêmes. Nul doute que toutes les positions soient défendables et que la diversité des positions soit, comme le disait Charles Galtier, notre force principale. Cinq conditions à cela :

– Assez de tolérance pour pouvoir se côtoyer

– Assez de convivialité pour tendre l’oreille et la main à l’autre

– As sez de cons cience pour s e donner les moyens de recevoir les héritages, en discuter, les enrichir et les transmettre

– Assez d’enthous iasme (au sens étymologique) pour que la langue pense, la pensée parle et la parole agisse

– Assez de science pour essayer de comprendre pourquoi nous sommes passés de  » Qual ten la lenga, ten la clau, de sas cadenas se desliura  » à  » Fe sens òbras, mòrta es « , puis au constat que ni la langue, ni les oeuvres ont suffi pour nous sortir du  » Malpàs « .

Inventer une gouvernance

L’essentiel est la “ gouvernance “ qu’il faut inventer pour sauver la planète et l’humanité des dangers qui de plus en plus les menacent. Pers onne n’échappera à cette urgence. Deux voies sont en train de se dessiner :

– la voie de ceux qui considèrent que l’Homme doit survivre à ses propres nuisances en se dotant des prothèses qui l’adapteront au pire (la voie de  » l’homo-GM « )

– la voie de ceux qui considèrent que l’humanité doit vivre en se remettant en cause au regard des lois qui concourent à la vie (l’homo- 3 fois sapiens).

– La première voie n’aura besoin que d’une seule langue-et-civilisation pour bel et bien apprendre les nouveaux modes de consommation,de sécurité et de technicité.

– La seconde voie aura besoin de l’expérience de toutes les langues et de toutes les civilisations pour faire entrer le paramètre culturel dans l’équat ion qui raisonnera Nature, Société et Progrès.

 » Maintenant, faut-il poser la question occitane autrement ? « 

Le pir e s er ait d’ignorer la quest ion. Le mieux serait d’y répondre ensemble par l’expérience et la diversité de nos pratiques, lesquelles font langage. Est-il le plus profitable à notre langue compte tenu de nos moyens ? Une lang ue ne s e révèle pas qu’au quotidien de ses échanges. Penchée sur son passé, elle apprend qu’elle n’a pa s toujours existé. Réduite à son seul symbole, elle énonce des valeurs, des rêves et des torpeurs. Investie dans la pensée, elle se sème dans l’avenir… Moissonnera- t-elle pour son propre dictionnaire ? Une langue qui est dans le génie du langage ne craint pas la mort.

Elle sait qu’elle renaîtra par celles et ceux qui n’ont peut -être pas appris à la parler mais savent en lire les signes, les enjeux, les plaisirs et les corvées.

Claude Alranq

*  » Propos ition pour une Dé claration
sur les Devoirs envers les Langues et le
Langage  » d’Henri Meschonnic
**  » Proposition de généralisation à tous
l es Français d’une éducation à toutes
l es langues indigènes de France  » d e
Claude Sicre
*** Cf la déclaration de l’Unesco (2003)

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